Et si la contestation se transformait pour de bon en révolution ?

Poussons la révolte le plus loin possible, sans retenue

vendredi 24 mars 2023, par Auteurs divers.

On le disait dès samedi 18 mars : étant donné le niveau de colère et de mobilisation, le gouvernement peut être considéré comme mort.
A présent, suite à cette énorme journée historique du 23 mars, on peut franchement parler de soulèvement et d’insurrection.
La marmite explose, ça déborde de partout, ça fait trop longtemps qu’on se fait laminer par tous les bouts et que le système en place ravage la planète et le climat.

Alors certains (voir plus bas) évoquent à présent la notion casse gueule de « révolution ».

Impossible de prévoir la suite.
Un basculement révolutionnaire ?, on sait pas, pourquoi pas.
Mais il est certain que la révolte va continuer. Faisons en sort qu’elle s’intensifie et aille le plus loin possible, on verra bien.
Il faut néamoins anticiper, cogiter, se préparer, débattre et causer stratégie.

Que se passera-t-il si demain, sous la pression du MEDEF et de divers lobbys qui vont bientôt avoir peur de tout perdre, le gouvernement des forcenés annule à contre-coeur sa contre-réforme retraites et vire Thatcher/Borne ?

Tout le monde va vraiment rentrer chez soi comme des toutous au coup de sifflet des directions syndicales et des partis NUPES ?
On se contenterait gentiment de cette (grosse) victoire ?
On aurait fait tout ça juste pour gagner une bataille circonscrite (un « non-recul » en réalité) alors que la casse de nos vies et de la biosphère s’accélère partout ?
On ne pousserait même pas le bouchon pour faire dégager Macron et le reste de sa clique ?
On ne profiterait pas du genou à terre du système pour continuer à attaquer ?
On ne se saisirait pas de cette occasion historique de passer à l’offensive pour aller vers la démocratie directe, le démantèlement du système policier et le début d’un sérieux démantèlement vital du capitalisme et de son monde ?

C’est dès maintenant qu’on peut y penser, pas quand les dirigeants de gauche réformiste vont siffler la fin de la récréation de peur qu’une vraie envie de révolution ne se propage.
Ils diront que « les-violences » ont assez duré maintenant, qu’elles mettent en danger « la-démocratie » et qu’on doit se mettre autour d’une table pour soutenir, au choix : un gouvernement de crise, de nouvelles élections, une convention citoyenne pour proposer des améliorations, voire une nouvelle constitution...

Mais on sait bien qu’il n’y a pas de démocratie, et que les brutalités viennent du fonctionnement normal et légal du système, et de ses défenseurs flics, capitalistes et politicards. Les violences d’Etat et du capitalisme sont gigantesques, systémiques et quotidiennes. Les quelques dégâts occasionnels commis lors des révoltes actuelles ne sont pas grand chose en comparaison.
Tout ce que les rebelles font la plupart du temps, c’est utiliser la contre-violence pour survivre et résister, pour pousser à des mondes vivables.
Dans ce système destructeur, chaotique, totalement verrouillé et non-démocratique défendu brutalement par des bandes policières armées acquises à l’extrême droite, on constate que la contre-violence des rebelles et manifestants est un des moyens utile (qui s’exerce le plus souvent en direction d’objets, rappelons-le), qu’elle est même souvent indispensable pour aider à obtenir de véritables changements, et que d’ailleurs ce système assassin ne laissent volontairement pas d’autres choix. Car alors, vicieusement, les tyrans repus peuvent s’écrier la bave aux lèvres : « non aux violences des casseurs en marge des manifestations pacifiques, ils attaquent la-démocratie et la-république » LOL

On a constaté une fois de plus que le régime macroniste n’a pas tremblé tant qu’il y avait des grèves « standards » et des millions de personnes qui défilaient « tranquillement ». Les tyrans « révisent » leur position seulement quand ça déborde et ça désobéit partout via des émeutes, des manifs spontanées, des grèves « sauvages », des destructions massives de biens, etc.
C’est comme ça, que ça nous plaise ou pas. Si un jour, après une ou plusieurs révolutions, on vit dans la démocratie directe, donc sans Etat ni capitalisme ni société industrielle de masse, alors ça sera peut-être différent. Des changements, évolutions et contestations auront alors peut-être lieu sans véritables affrontements.

Et si la contestation se transformait pour de bon en révolution ?

🔥LA FRANCE À LA VEILLE D’UNEVOLUTION ?

L’interrogation peut faire ricaner, tant la révolution est un vieux slogan auquel plus personne ne croit. Si prend cette question au sérieux, elle peut donner le vertige. Est-on en train d’entrer dans une zone inconnue ? Vivons nous réellement un moment historique ? Et qu’est-ce que cela implique ? Ce soir, la question mérite d’être posée calmement, afin d’en tirer les conséquences.

La CGT a dénombré 3,5 millions de personnes dans la rue ce jeudi 23 mars. Ce sont, avec celles du 7 mars dernier, les manifestations les plus importantes depuis plusieurs décennies en France. Dans plusieurs villes dont Nantes, le record absolu a été battu. De l’aveu même des médias à la solde du gouvernement, Macron est surpris par cette marée humaine. Comme tous les autocrates qui règnent sur la désolation, son pari depuis le début repose sur « l’essoufflement » et la « résignation » de la population face à ses attaques. Il a perdu.

Non seulement la mobilisation ne cesse de monter en puissance depuis janvier, mais 62 % des Français considèrent désormais que le mouvement social contre la réforme des retraites doit « se durcir pour faire reculer l’exécutif », selon un sondage. Le niveau monte à 76% dans les classes populaires.C’est à dire que l’immense majorité de la population s’oppose à la réforme des retraites et soutient le mouvement, mais qu’en plus, les actions de blocages et les émeutes en cours sont soutenues par tout le monde ou presque, en dehors d’une poignée de retraités privilégiés et de fascistes.
Des opérations villes mortes ont lieu à Lille et Toulouse, après Nantes, Rennes, Caen ou Lyon. Des agglomérations entières sont paralysées. Les raffineries du pays sont à l’arrêt, et même avec des réquisitions du gouvernement, les pénuries d’essence touchent des milliers de stations services. Les grandes villes croulent sous les poubelles, transformées en barricades enflammées. Des milliers de blocages de routes, d’usines, de centres commerciaux ont lieu absolument partout.

Ce soir, la mairie de Bordeaux est en feu. La sous préfecture de Lorient a été incendiée. A Quimper, les manifestants ont démonté les barrière de la voie express. A Saint-Nazaire, les ouvriers ont mis hors d’usage le plus grand pont de France. Dans la même ville, les lycéens font des blocus en brûlant un bus. A Nantes, un tribunal est défoncé, et une compagnie entière de CRS a été mise hors d’état. A Paris, l’université d’Assas, la plus à droite du pays, est bloquée. Ce jeudi soir, on signale des coupures d’électricité dans certains commissariats pendant que tout brule à Paris. A Angers, Nancy, Bayonne ou Besançon, des affrontements ont eu lieu, ce qui est exceptionnel. Même à Ancenis, commune près de Nantes, comme dans d’autres petites villes, les gendarmes ont du faire usage de gaz. Ce qui est inédit. Des émeutes ont lieu toutes les nuits depuis une semaine dans plusieurs métropoles, malgré des milliers d’arrestations. Des dizaines de milliers de personnes font l’expérience de la répression, et résistent. La peur change de camp.
et

Nous avons les blocages massifs, à l’échelle d’agglomérations entières. Les manifestations monstre qui déferlent une à deux fois par semaine. Les bases syndicales qui durcissent le mouvement malgré l’agenda dicté par les leaders syndicaux. Nous avons les émeutes généralisées. La jeunesse mobilisée. Tous les paramètres sont réunis. Macron doit reculer. Et nous pouvons rêver plus haut encore. Nous avons atteint le trop plein. Nos proches meurent dans les hôpitaux détruits par le libéralisme. Nos enfants n’ont pas de chauffage dans leurs salles de classes. Nous sommes humiliés au boulot et à Pôle Emploi. Nos amis font des burn out et des dépressions. La biodiversité s’effondre et l’ONU annonce des pénuries d’eau à court terme. La police est partout, la justice nulle part. Ce sont des décennies d’humiliations qui commencent à exploser. A présent, soit le gouvernement choisit la fuite en avant autoritaire et nous entrons officiellement en dictature, soit il commence à reculer. Il faut désormais prendre au sérieux l’hypothèse d’un renversement de Macron. Et imaginer le champ des possibles qui s’ouvrirait, en cas de triomphe.

(post de Contre Attaque)

Et si la contestation se transformait pour de bon en révolution ?

BREVES du soulèvement en cours

PARIS 23 MARS AU SOIR. APRES LA DISPERSION PLACE DE L’OPERA, PLUSIEURS CORTEGES SAUVAGES DEMARRENT
De nombreux départs de feux, la police est dépassée
https://www.facebook.com/quartiergeneralmedia/videos/947447082944593

23 MARS. GARE DE BREST BLOQUEE
En même temps que la grève des cheminots, de nombreuses gares sont bloquées

C’est maintenant avéré : la police est en roue libre. Et elle ne sait pas où elle va !
- Vidéo gag : https://fb.watch/jsAbAWx5Py/

Et si la contestation se transformait pour de bon en révolution ?
Valence : 4 voies LACRA bloquée et incendiée
Et si la contestation se transformait pour de bon en révolution ?

La contestation s’internationalise déjà

MANIFESTATION DE SOUTIEN AUX GREVES FRANCAISES CE 23 MARS A SEVILLE EN ESPAGNE

Des soutiens proviennent de Grèce.


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