Dérèglement climatique : l’humanité à l’aube de retombées cataclysmiques, alerte un projet de rapport du GIEC - Dans ce document, les experts du climat de l’ONU constatent que les impacts du dérèglement climatique vont s’accélérer, et devenir palpables bien avant 2050.
Climat : La hausse de 2 °C de la température mondiale serait apocalyptique, prédit un rapport du Giec - D’après un rapport interne du Giec, les conséquences du réchauffement climatique sont encore plus dramatiques que prévu. À la veille des négociations internationales sur le climat, les scientifiques appellent à un sursaut : « Nous avons besoin d’une transformation radicale. Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation », alertent-ils.
L’humanité est au seuil d’une catastrophe majeure et le dérèglement climatique est en train de prendre une tournure apocalyptique. C’est en substance le contenu d’un document interne du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) que l’Agence France Presse s’est procuré. Dans un résumé technique de 137 pages, plusieurs centaines de scientifiques affirment que les conséquences dévastatrices du réchauffement sur la nature et l’humanité vont s’accélérer. Ses effets risquent d’être palpables bien avant 2050, prédisent-ils. Certains seront même inéluctables, quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, d’après le Giec, l’extinction des espèces, la malnutrition et les pénuries d’eau sont d’ores et déjà inévitables.
L’une des grandes nouveautés introduites par ce document est l’abaissement du seuil au-delà duquel le réchauffement peut être considéré comme acceptable. Le Giec estime désormais que dépasser les 1,5 °C de hausse des températures par rapport à l’ère préindustrielle pourrait entraîner, « progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles ». Ces analyses rendent caduc l’accord de Paris de 2015 où les pays du monde s’étaient engagés à limiter le réchauffement à 2 °C. Une action jugée insuffisante si l’on veut éviter la catastrophe.
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Le ton du document est alarmiste. « La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes, écrivent les scientifiques. Mais l’humanité, elle, ne le peut pas. […] Le pire est à venir, poursuivent-ils, avec des implications sur la vie de nos enfants et nos petits-enfants bien plus que sur la nôtre. »
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Dans le document, les scientifiques appellent, en effet, à « une transformation radicale », « à tous les niveaux possibles : individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernement ». « Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation », plaident-ils.
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- Enième rapport alarmant sur le climat : quand est-ce qu’on va vraiment s’en prendre aux causes ?
- Incendies géants : Australie, Afrique, Californie, Sibérie...
Ce projet de rapport (pas finalisé, pas définitif, c’est en cours) répète ce que l’on savait (l’aggravation des désastres avant 2050) et confirme ce dont on se doutait fortement (c’est pire et plus rapide que « prévu ») vu l’acharnement des Etats et du capitalisme à continuer à tout prix le même système ravageur.
Les constats, les preuves, les prévisions, les catastrophes et dérèglements s’accumulent. Le répéter devient lassant, certains médias intègrent ça dans leur business plan pour faire de l’audience, un spectacle de plus et ...« sujet suivant ».
Malgré les évidences accablantes, la plupart des gens, surtout les soutiens actifs du système en place, et encore plus les dirigeants politiques ou économiques, ne veulent pas vraiment nommer la cause des carnages en cours, à savoir la civilisation industrielle, et donc l’Etat et le capitalisme.
Ils sont donc triplement fautifs et criminels :
- d’avoir soutenu et conservé la civilisation industrielle
- de ne pas dire la vérité sur les causes des problèmes (parfois ils donnent l’impression que c’est juste une malchance du destin)
- d’utiliser la répression policière et la propagande pour empêcher les basculements radicaux et les révolutions de se faire
Ils voudraient qu’on s’adapte aux dégâts sans remettre en question les causes.
Hum, on s’adapte comment à un crash ??
- Enième rapport alarmant sur le climat : quand est-ce qu’on va vraiment s’en prendre aux causes ?
- A un moment, on ne peut plus ni s’adapter ni fuir
Même la gauche, la gauche de gouvernement et même EELV, en reste aux mêmes illusions : l’adoration de l’Etat et de l’innovation technologique, la croyance que la France serait une démocratie, le culte du développement économique et de la « valeur travail », la sacralisation de la propriété privée et des instruments de coercition institutionnels (police, éducation nationale, gouvernement, préfecture...).
La gauche préfère camper sur ces positions, rester consensuelle et garder une place dans le paysage médiatico-politique. Elle n’a donc aucun projet de transformation radical à proposer, juste une variante des immondices produits par la droite ou l’extrême droite, juste les éternelles réformes absurdes et impossibles (hausse du pouvoir d’achat, facilitation de la mobilité, création d’emplois, Etat fort pour soi-disant contrer les excès du capitalisme...) totalement inscrites à l’intérieur du modèle qu’il faudrait pourtant abattre.
Les incantations envers l’Etat de droit ou les innovations salvatrices ne fond qu’amuser la galerie.
Il faudrait une sorte de profonde révolution, une rupture gigantesque.
La radicalité et les basculements font peur (haro sur les « amishs » et les « anti-tout »), alors on brosse dans le sens du poil, on évite soigneusement les débats de fond, on passe de la cautère sur jambe de bois avec des énergies renouvelables industrielles et des voitures électriques, on adapte le discours et le vocabulaire, on s’accroche aux habitudes et on fait l’autruche, avec la vie quotidienne et les distractions (pour celleux qui peuvent) pour oublier tout ça.
Les peuples supportent déjà tellement de problèmes immédiats qu’ils ont du mal à se préoccuper du futur (même si en fait « tout brûle déjà », même ici), et puis ils savent qu’ils n’ont pas de pouvoir et que la répression brutale est là au moindre écart de contestation.
Mais n’oublions pas qu’il n’y aura pas d’emplois sur une planète morte, pas de problèmes de logement sans humains survivants.
En fait, dans cette histoire, les seuls réalistes pragmatiques sont les écologistes radicaux et les anarchistes anti-industriel. En fait, les dirigeants et les moulins à vent médiatiques sont de dangereux criminels extrémistes, des partisans acharnés des désastres, des cyniques des menteurs ou des naïfs dangereux, des adorateurs de la mort et du totalitarisme, des anti-démocrates et des adorateurs d’idoles futiles et meurtrières telles que l’argent, l’Etat, le « libre » Marché, le salariat, la Croissance, le profit, la hiérarchie, le pouvoir, l’institution...
Bien entendu, les médias et les « gens comme il faut », diront l’inverse.
Au final, les idées des écologistes radicaux et des anarchistes anti-industriel l’emporteront fatalement. Il vaudrait mieux pour nous et pour les restes du vivant que ça arrive assez vite, avant les boucles d’auto-emballement du climat et des désastres écologiques irrémédiables.
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- Australie, les animaux brûlés en masse par des incendies géants attisés par le dérèglement climatique
Le GIEC parle de revoir radicalement notre « modèle de vie et de consommation ». Mais au fait il découle de quoi ce modèle, il est porté/imposé par qui et par quoi ?
Parler de « mode de vie » est trop vague et pourrait servir à culpabiliser les peuples, les pauvres et classes moyennes, pour leur mode de consommation alors qu’on sait d’une part que ce sont les plus riches qui polluent le plus, et que c’est la civilisation industrielle le problème, ses infrastructures, ses réseaux (internet, routes, aviation, électricité...), ses usines, ses échanges marchands incessants, l’importation de produits pouvant être faits ici, ses productions, sa publicité, sa propagande et son besoin impératif de valorisation du Capital qui poussent à mort à l’obsolescence, au productivisme et à la consommation...
La consommation n’est qu’un aspect de tout ça, et d’ailleurs la consommation à outrance est indispensable pour que CE système ne s’écroule pas.
Il ne s’agit pas de revoir « nos modes de consommation » pour les changer pour des modes de consommation qui se voudraient plus « verts », « durables », « neutres en CO2 », « éthiques » (ce sont les illusions que colportent le « Réseau Action Climat » et des tas d’autres « écologistes » médiatisés), car c’est le système de la consommation lui-même le problème, et surtout TOUTE l’infrastructure d’extraction, de production, de distribution et de transports qui est derrière.
Tant qu’on ne posera pas les bons diagnostics on ne pourra que s’enliser.
Tant qu’on ne voudra pas attaquer, démolir et remplacer la civilisation industrielle d’une manière ou d’une autre, les désastres continueront de s’amplifier et de semer la mort partout, inéluctablement.
Tant qu’on ne fera pas vivre une large culture de résistance radicale dans chaque lieu, assortie de nombreuses actions offensives de blocages massifs, de grèves fortes et/ou d’attaques ciblées plus ou moins coordonnées, le rouleau compresseur de la méga-Machine continuera à anéantir la vie, jusqu’au bout, tout simplement parce qu’il lui est impossible de faire autre chose.
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- Australie, des murs de feux géants
Analyse plus « intellectuelle » de l’anticapitalisme tronqué et sans issu, car c’est tout le monde de l’économie qu’on doit démolir
Ô miroir, mon beau miroir, la société capitaliste est-elle la plus belle ? Il est peu dire que depuis le début du XXIe siècle la destruction de la nature comme l’auto-dévoration de l’humanité capitalisée débordent d’une transparence toujours plus scientifiquement administrée. Le discours catastrophique scientifique au contenu bien réel dans le miroir duquel se mire périodiquement la société moderne, est pour autant toujours aussi aveugle à la forme-fétiche de la valorisation de la valeur et à sa matérialisation sous la forme du développement industriel qui sont à l’origine de sa perdition. Avec ses conseils pour décideurs politiques, le catastrophisme climatique scientifique constitue inlassablement une légitimation et une propagande pour la survie planifiée et une soumission durable à la même sur-organisation étatique-capitaliste qui nous envoie à vitesse grand V dans le mur. Tel est le rôle de ces représentations catastrophiques écologiques. Le mode de production capitaliste et la forme de vie et la forme-sujet qui vont avec, seront toujours les tâches aveugles du débat sur l’environnement.
La conscience bourgeoise scientifique et citoyenne (et écologiste) considère comme sacro-saints le mode de production capitaliste et ses catégories : travail, marchandise et argent, salaire et profit, marché et État. La fin du monde paraît moins inconcevable que le dépassement de cette formation sociale pourtant historiquement très spécifique. Or, tant que le capitalisme passe pour quelque chose d’aussi naturel et allant de soi que cet air que nous respirons et dont nous risquons de manquer bientôt, il est impossible de trouver une réponse adéquate à la question des issues éventuelles à notre dilemme. Tout le débat sur la crise environnementale tourne forcément à vide et prend des allures étrangement irréelles, puisque de tous côtés on ne traite que de fictions, pour ne produire, au mieux, que des semblants de solutions – ce dont tout le monde a d’ailleurs plus ou moins conscience.
L’effort de la réflexion théorique - telle que celle proposée par le collectif Crise & Critique et le courant de la critique de la valeur-dissociation - est le prix à payer pour comprendre, identifier et donc détruire la racine des phénomènes apparents.
L’élimination des logiques capitalistes à l’origine du dévenir-catastrophe de la société moderne dont nous sommes tous les constituants à différentes échelles et hiérarchisations - Nous sommes le capitalisme -, implique de sortir de l’Economie. La critique en actes du rapport capital-dissociation, une révolution communiste produisant une manière de vivre en rupture avec les catégories fondamentales du rapport capital-dissociation : le travail, la valeur, l’argent, la dissociation, l’Etat et la propriété, est seule à même de tirer le frein d’urgence qu’évoquait Walter Benjamin.
Cela revient à dissoudre l’existence même de l’Economie en tant que sphère séparée et régie par sa propre logique de valorisation de la valeur, afin de réintégrer les activités productives dans le tissu du vivre collectif, une nouvelle forme de la synthèse sociale.
Cf. trois titres récents qui évoquent cette seule perspective praticable : Abolissons le travail (Jaggernaut, n°3), Jérôme Baschet, Basculements (chez La Découverte) et Léon de Mattis, Utopie 2021 (chez Acratie).