Même l’écologie très modérée, voire complice du capitalisme "vert", effraie les conservateurs et grands capitalistes.
Depuis l’élection de maires écolos dans de grandes villes françaises, les attaques délirantes de dangereux "climato quiétistes" redoublent dans les grands merdias de milliardaires afin de masquer les enjeux et de réduire le "débat" aux thèmes qui les intéressent.
Voir ces deux articles :
- Tir groupé contre l’écologie : la victoire des Verts provoque la rage des conservateurs - Après la vague verte aux municipales, l’offensive médiatique antiécolos n’a pas tardé. Sur les plateaux TV, dans les journaux conservateurs ou sur les réseaux sociaux, la virulence des attaques de la droite et des milieux économiques « montre que les écologistes deviennent des opposants dangereux qui menacent leur position ».
- Qui sont (vraiment) les activistes de l’apocalypse ? - Une avalanche de boue médiatique a récemment déferlé sur l’activiste Greta Thunberg. Ces attaques d’éditorialistes et de polémistes sont l’occasion de revenir sur la nature des disqualifications portées contre l’écologie depuis le début des années 1990 et de mettre en perspective les enjeux écologiques contemporains. Nous publions la version longue d’un récent entretien donné par les auteurs à l’Obs.
- Ecologie et climat : la civilisation capitaliste veut garder la main via l’autoritarisme libéral
- Image de Reporterre
Pour le philosophe Dominique Bourg, interrogé par Reporterre, « ces attaques en disent finalement plus sur les personnes qui les prononcent que sur les personnes ciblées ». Elles sont le fruit d’une angoisse de l’ancien monde, le dernier râle « d’une bourgeoisie biberonnée aux « Trente Glorieuses », accrochée à ses privilèges, à la voiture et au gaspillage ». Elles suintent « le réflexe de classe ».
La liberté dont ces éditorialistes se font les hérauts est purement « commerciale », affirme l’intellectuel. « C’est la liberté de choix sur le marché : j’achète mon billet d’avion, je roule avec ma voiture… » En filigrane, ces individus soutiennent que leur mode de vie est non négociable et entendent bien le faire savoir. Alors que de récents sondages montrent qu’une majorité des personnes interrogées est prête à des transformations radicales en matière d’écologie, cette minorité de rentiers bénéficie d’une force de frappe considérable pour clamer son attachement au productivisme.
Depuis la puissance du mouvement écologique dans les années 1960-70, de multiples contre-feux ont été allumés par les grandes industries polluantes, des intellectuels médiatiques, des scientifiques, des politiques : une production de doute par certains gros acteurs économiques, des stratégies contre-insurectionnelles et un gouvernement néolibéral de la catastrophe.
Dans cette mesure, le caractère spectaculaire et injurieux des attaques contre les figures du mouvement environnemental ne doit pas détourner notre attention d’enjeux stratégiques plus larges et anciens. Les structures institutionnelles, fragilisées par l’évidence du désastre écologique, sont motivées par la volonté de rester coûte que coûte en capacité de définir la manière dont les questions écologiques sont traitées sur les plans politiques, économiques, médiatiques et technologiques. Autrement dit, il y a un gouvernement néolibéral de la catastrophe écologique et, à rebours d’un récit qui voudrait que l’effondrement nous libère de son emprise, il risque de s’approfondir si l’on se méprend sur sa nature. Dès lors, il est de plus en plus évident qu’un libéralisme économique autoritaire se déploie au sein même du ravage écologique.
Commentaires
Les libéraux et pro-capitalistes de tout poil sont de plus en plus virulents maintenant que les désastres écologiques en cours ne peuvent plus être niés, la réalité s’avérant souvent même pire que les anciennes prédictions scientifiques.
L’écologie politique étant largement confortée par la réalité criante des faits, les conservateurs et les puissants essaient d’une part de la dézinguer par des moyens plus ou moins abjects, et d’autre part d’asséner que seul un surcroit de technologie et de libéralisme pourrait sauver le monde vivant ! Leur projet c’est de guérir « le mal » par un surplus de « mal ».
A Crest, Mr Mariton présente un archétypique de cette position.
Pour être un peu dans le vent et ne pas perdre trop de soutiens, il change son discours et prend quelques mesurettes « écologiques », toute en critiquant vertement tout projet authentiquement écologique.
A chaque fois, il oppose la supposée liberté (de chacun) de son ultra-libéralisme aux soi-disant contraintes autoritaires et liberticides des projets écologistes.
En réalité, c’est bien la façon de faire de la politique clientéliste de Mr Mariton qui est autoritaire, et sa « liberté de chacun » concerne surtout le droit des riches et puissants à faire ce qu’ils veulent, à user de leur pouvoir et de leur argent pour mener individuellement leur vie sans considérations pour les autres humains et les restes du vivant en général.
Dans ce discours trompeur, c’est donc la liberté égoïste d’une minorité qui est défendue au détriment de l’intérêt général et des biens communs.
Si d’autres projets politiques ont pu être également autoritaires et liberticides, comme en URSS ou en Chine, l’écologie politique a en revanche toujours associée exigence écologiste avec une forte démocratie et une attention aux classes les plus pauvres.
D’autre part, la civilisation capitaliste et les idéologies libérales dont se réclament Mr Mariton et les climato-quiétistes cités dans l’article de Reporterre imposent en réalité toute sorte de contraintes, surtout aux franges les plus pauvres des populations, pensons par exemple aux pollutions et milieux dégradées, au coûts exhorbitants des loyers et de l’immobilier en général, aux conditions de travail souvent difficiles, à la précarité, à la privatisation de l’espace public, au temps passé à lutter contre les grands projets inutiles imposés, aux systèmes policiers brutaux et fascisants, à l’espérance de vie réduite des ouvriers, etc.
Si l’écologie politique porte certaines contraintes, celles-ci s’adressent surtout aux riches, aux puissants, aux multinationales, banques et grands actionnaires. Il s’agit de limiter très fortement leur pouvoir, de réduire leur consommation outrancière et de partager les richesses. C’est bien pour ça que ceux-ci et leurs hommes de main (scientifiques achetés, journalistes de cour, politiciens serviles...) s’attaquent violemment à l’écologie, ils veulent garder à tout prix leurs pouvoirs, leur fric et leurs privilèges, tant pis si l’humanité doit dispararaître avec la plupart des espèces et animaux dans un emballement catastrophiques et incontrôlable du climat sur fond de destruction des écosystèmes.
La liberté qu’ils défendent, c’est « tout pour la gueule des classes supérieures » et les pauvres se battront entre eux pour les miettes, c’est la « liberté » folle de continuer à tout détruire et à tout polluer.
C’est la liberté de faire la guerre aux pauvres, classes moyennes, et à l’ensemble du vivant.
Ces climato-quiétistes, ces libéraux égoïstes qui défendent leur liberté unilatérale de concentrer argent et pouvoir parlent sans rire de « djihadistes verts » alors que ce sont en réalité leurs pratiques et leurs mafias politico-économiques qui créent des régimes autoritaires, centralisés, totalitaires, anti-démocratiques, et patriarcaux.
Leurs discours inversent donc complètement la réalité de manière éhontée, et ils comptent sur l’apathie des gens et la puissance de leurs merdias, des publicités commerciales, du formatage scolaire sous leur contrôle pour faire passer tout ça et se poser in fine comme les grands pompiers sauveurs.
Ces pyromanes sociopathes veulent en plus que nous finançons leurs « solutions », leurs relances économiques afin qu’ils continuent à s’engraisser et à produire des désastres écologiques, climatiques et sociaux dantesques !
Ils préfèrent nous imposer des pénuries tandis qu’ils pèteront toujours dans la soie plutôt que de construire collectivement une forme de décroissance choisie où toutes les catégories les moins riches vivront beaucoup mieux car le qualitatif remplacerait le quantitatif. Libérés de la compétition et de la concurrrence permanente, travaillant moins, on serait bien moins stressés et on aurait le temps de faire autre chose que travailler et consommer. Avec la fin des rentes et des inégalités gigantesques, la fin du productivisme et de la course au profit, on vivrait décemment et sobrement sans flinguer le vivant et le climat.
Ces pyromanes ne cessent de répéter que la décroissance c’est forcément la misère et la bougie dans la grotte, alors que c’est bien leur politique ultralibérale autoritaire qui engendre et engendrera des vies misérables dans des conditions de plus en plus difficiles.
En effet, les catastrophes climatiques et écologiques s’ajoutent aux désastres sociaux induits par le capitalisme et les amplifieront au carré (réfugiés, chômages, famines, précarité...).
Le projet des libéraux entraînant une destruction radicale de nos moyens d’existence (eau potable, terres, air pur, climat vivable, écosystèmes...) et des services publics, les conditions de vie des pauvres seront infiniment pires dans la continuité du modèle actuel que si on bifurquait rapidement dans une forme de sobriété, de partage solidaire et populaire, appuyés sur de la démocratie directe et de l’autonomie locale.
Les pseudo « solutions » technologiques et à base de Marché des capitalistes et autres climato-quiétistes éloignent encore plus les possibilités d’autonomie et d’auto-organisation des peuples, les soumettant toujours plus aux diktats et bon vouloir des grands groupes, des experts et des politiciens chargés de vendre cette soupe toxique.
Vu les misères et inégalités engendrées par ce modèle, des régimes policiers autoritaires et durs, remplis d’armées, de drones et de caméras de surveillance seront indispensables pour soumettre les peuples et tenter d’endiguer les inévitables révoltes.
Non seulement, les capitalistes veulent nous condamner à la misère noire sur fond d’extermination du vivant, mais en plus ils engendrent émeutes, grèves et conflits divers.
La politique capitaliste fatalement anti-écologique des puissants, c’est jeter de l’huile sur le feu, souffler dessus, et compter sur les flics et leur brutalité pour contenir l’explosion du chaudron !
Les délires égoïstes et anti-écologiques des capitalistes et puissants sont donc l’antithèse de la liberté populaire et mènent à coup sûr à la misère généralisée sous des régimes autoritaires plus ou moins dictatoriaux.
Il n’y a donc pas de « djiadhistes verts », mais en revanche les sociopathes radicalisés, écocidaires, mafieux et égoïstes sont trop nombreux bien que minoritaires, ils sont au sommet des multinationales et de la plupart des Etats, et ils comptent toujours sur les milices armées policières ou privées pour maintenir la pyramide et leurs places au sommet.