Le 9 juillet 2020, une adresse à Saillans et le domicile crestois d’un contributeur (pseudo : Gé) à RICOCHETS ont été perquisitionnés par des gendarmes.
Notre ami a ensuite été placé en garde à vue à Valence pendant 28h. Lors de cette opération, son matériel informatique (entre autre) a été saisi et mis sous scellé ! Il s’agit de matériel professionnel indispensable à l’exercice de son activité.
Le fait reproché est la publication sur ricochets.cc le 26 avril 2020 d’un article intitulé « Plus que jamais, pour l’action directe ».
Pour le système judiciaire, ce texte provoquerait à l’action de destruction de biens pouvant être dangereuse pour des personnes, ce qui serait poursuivable même si ce n’est pas suivi d’effets.
Gé a été considéré comme responsable de ce média participatif, et comme responsable de tout ce qui y est publié.
Une des lois « scélérates » promulguées en 1893 pour réprimer anarchistes et révolutionnaires est toujours en vigueur et s’appliquerait ici. Voir :
- Le retour des lois scélérates - La répression policière et judiciaire que subissent les mouvements contestataires en France illustre un processus plus que centenaire : des lois d’exception votées à la hâte deviennent la norme.
- Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse
Ce délit serait passible d’une peine de cinq ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende.
- Drôme : Le média RICOCHETS visé par la répression
- Ensemble, résistons aux tentatives de baillonnage des médias libres et engagés
Bref, il semble que cette basse répression se situe surtout dans le délit d’opinion, et que le texte incriminé (qui a été publié à plusieurs endroits sur internet à partir de fin mars) soit d’abord un prétexte pour intimider, ficher, enquêter, punir. Il s’agirait de faire peur et de tenter de nuire à un média qui dérange l’ordre établi ?
Nous reviendrons sur cette affaire qui est d’ors et déjà une atteinte grave à la presse libre et participative.
En attendant, le collectif continue bien sûr de gérer le média, et, avec d’autres, soutient Gé.
Le collectif d’animation de RICOCHETS
Procès de Gé prévu le 03 novembre au tribunal de Valence (report possible)
Lire aussi ce récit de Gé : J’ai dansé dans ma cellule de garde à vue - Récit poétique et légèrement romancé d’un court emprisonnement à Valence
Pot de soutien à Ricochets, qui servira à payer les frais d’avocat de Gé
Une cagnotte en ligne existe pour aider les personnes ciblées par la répression.