La guerre que le techno-capitalisme et son monde mène aux peuples se joue aussi dans les mots employés, des expressions pièges abondamment relayées par les médias des pouvoirs afin de glorifier les politiques étatico-capitalistes, et dévaloriser les résistances et voies émancipatrices :
- Ruse des pouvoirs : dictionnaire de la novlangue néo-capitaliste, pour déjouer les pièges tendus par le choix des mots
- Les salariés et prolétaires deviennent des « collaborateurs », des agents intéressés aux bénéfices et ayant intégrés l’idéologie capitaliste (image pour illustrer le propos)
La novlangue managériale a maintenant son dictionnaire - Une brochure de 40 pages plutôt qu’un pavé de 400 pages pour rendre le propos plus accessible, faire œuvre de pédagogie et servir d’outil de formation. Stéphane Sirot publie le 1er décembre prochain un « petit dictionnaire de la novlangue XXIe siècle des relations sociales » pour montrer comment les mots des possédants ont colonisé l’espace des relations sociales, au point d’être repris par celles et ceux qui contestent pourtant l’exploitation du travail. Il a bien voulu répondre aux questions de Rapports de force.
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Et, à partir du moment où le syndicalisme se vit, non pas comme un « corps intermédiaire », mais comme un « contre-pouvoir », il doit parler avec ses propres mots. Et pas avec ceux que lui proposent ou lui imposent les autres.
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Évidemment, on remplace les mots qui disparaissent, ou le sens de la notion qui disparaît, par un autre sens ou par de nouveaux mots. On lui substitue un vocabulaire qui neutralise la capacité de penser et de formuler un autre monde. C’est aussi cela l’objectif. Et quand on commence à réfléchir à comment ils sont construits, très vite, on s’aperçoit qu’il y a, la plupart du temps, un arrière-plan idéologique et politique. Il n’y a pas de mots neutres.
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Ainsi, l’ordre dominant se trouve en capacité, non seulement de faire valoir ses objectifs, ses propres pratiques, mais aussi ses propres mots. Les deux allant ensemble, en l’occurrence. Il peut d’autant plus facilement, dès lors qu’il est face à un syndicalisme recentré, en partie neutralisé, faire prospérer ce qu’il appelle le « dialogue social ».
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ce bouleversement des relations sociales consistant à faire des syndicats des co-législateurs, de manière à ce qu’ils accompagnent le changement. C’est aussi l’occasion de rappeler que l’on est dans un processus qui conduit les organisations syndicales vers une espèce de compagnonnage avec l’ordre dominant, politique, et économique.
Beaux échantillons de manipulations managériales ultra-capitalistes ici, site lié à Danone
- Ruse des pouvoirs : dictionnaire de la novlangue néo-capitaliste, pour déjouer les pièges tendus par le choix des mots
- Qui parle à qui et pourquoi ?