Bien être, prendre soin et avenir radieux : joie de démanteler le techno-capitalisme et la civilisation industrielle & plaisir fédérateur de tout reconstruire

Pour prendre soin de nous, entrer dans le bien vivre et le bonheur brut

lundi 26 août 2024

Tout le monde le dit, il est important de prendre soin de soi, de songer au bien être du corps et de l’esprit.
Au delà des massages, des voyages, des concerts et de la bonne nourriture bio-locale souvent réservée aux plus riches, le bien être et le soin c’est aussi la joie incomparable de participer à la destruction des racines du techno-capitalisme et de la civilisation industrielle.
Retrouvons les plaisirs simples et fédérateurs du blocage, de la grève, de l’émeute et du sabotage.
Et en même temps, tout reconstruire différemment serait tellement jouissif, créatif, désirable, innovant et positif.

Certes, pour que la joie éclate complètement, il reste certains obstacles à prendre à considération, contrer et contourner, comme la sinistre et « tue-la-joie » répression policière et judiciaire, les milices d’extrême droite, l’incompréhension vindicative de certain.es ou les risques du retour à des modèles autoritaires. Ces fâcheux trouble-fêtes sont bien là, mais il existe des moyens pour les éviter et limiter leurs nuisances, pour que la joie destructive/constructive puisse régner en plein.

Des concerts il y a en a 10, 100, et ils se ressemblent tous, tandis que la joie libératrice d’une émeute où on peut voir brûler quelques officines capitalistes ou des véhicules ennemis est unique et incomparable, et c’est gratuit !
Qui n’a pas connu la joie brute d’une toute simple manif spontanée qui évolue librement et redécore la ville ?
Danser en groupe sur une barricade avec des masques de carnaval ça a quand même plus de gueule que s’agiter en rond devant un concert cher & bien calibré.

Alors que le système techno-industriel vomitif nous écrase H24 et nous rend morose, désarmer à coup de masse un chantier d’usine toxique ou d’entrepôt logistique apporte la paix et la lumière dans nos coeurs.

Songeons à prendre soin de notre santé mentale : subir les développements écocidaires de la civilisation industrielle nous rend dingue et maussade, tandis que déjouer des projets capitalistes inutiles et néfastes nous met en joie et rétablit notre équilibre psychique.

Au lieu de se faire chier seul devant un écran à mater les discours de merde des politicards et les dernières catastrophes climatiques, éprouver l’émotion incomparable de planter collectivement des arbres fruitiers sur un terrain vague d’une multinationale expropriée.

Les incendies d’antennes et d’infrastructures internet, coordonnés ou pas, c’est quand même nettement plus festif et constructif que les énièmes feux d’artifices de la mairie pour le 14 juillet édulcoré !

Les plaisirs souvent recommandées par cette société (restaurant gastronomique, massage, concert, voyage à l’autre bout du monde, piscine privée, SUV...) coûtent cher et sont inaccessibles à une bonne partie de la population, tandis que les joies de la révolte sont accessibles à toustes et de plus sont bénéfiques socialement et écologiquement.
Voilà de vraies occasions de « mixité sociale » et de « vivre ensemble » positif. Le temps du soulèvements des gilets jaunes l’a bien montré.

Avoir la larme à l’oeil en ressentant l’énergie collective qui déborde des lignes policières et atteint son objectif c’est quand même autre chose que regarder d’un oeil blasé sur un canap la nouvelle série TV disruptive sur un écran plat.

Faire pousser des légumes en tous genre dans un jardin collectif pour alimenter des cantines populaires, c’est autrement plus motivant que de pousser son chariot à l’Hyper pour y mettre un pack de bières et des tomates bio industrielles.

Il en faut de la créativité et de l’entraide pour construire des cabanes dans des arbres ou des jardins militants, pour imaginer des dispositifs lanceurs d’engins, pour déjouer les surveillances... Ouvrir un paquet de chips ou voter sont des plaisirs fugaces et pauvres, tandis qu’on se souviendra longtemps du jour où 1000 € ont été récolté pour l’antirep lors d’une opération péage gratuit.

Participer à une action directe nocturne procure bien plus d’émotions fortes et de satisfactions que sauter à l’élastique d’un pont vertigineux. Mieux vaut user son adrénaline à des désarmements ciblés plutôt qu’à de vains "exploits" sportifs.
Passé le stress et le temps d’habituation, quelle sensation incroyable d’être vivant quand on se déplace furtivement la nuit lors d’un couvre-feu, tous les sens en éveil, pour aller commettre un méfait petit ou gros.

Bloquer durablement une autoroute et tous ses camions c’est infiniment plus amusant que de se taper les bouchons rituels de fin juillet pour aller cramer sur une plage de vacance.

Il y a mieux à faire que les défilés/manifs ennuyeuses et les grèves impuissantes de journées éparpillées. Quand ça déborde et que des cibles sont impactées, les foules ont envie de revenir, de participer à la fête. Des effets matériels tangibles motivent davantage que le nombre ou la couverture merdiatique.

Aucune drogue ne peut rivaliser avec le plaisir de sauver des humains ou d’autres animaux des griffes des Machines à tout détruire/marchandiser.

- Réhabilitons des émotions et plaisirs libérateurs liés à la lutte révolutionnaire et aux alternatives radicales, loin des loisirs personnalisés ou fabriqués en série par la triste industrie du spectacle.
Choisissons l’action plutôt que la consommation et l’attentisme institutionnel, les plaisirs libres et émancipateurs plutôt que les marchandises ternes qui enferment dans la machine.
Si de nombreuses personnes s’adonnent régulièrement aux plaisirs illicites de la révolte et de la rupture, alors les joies seront encore plus intenses, diverses et accessibles. La transgression et les désobéissances sot souvent un meilleur moteur de jouissance que les défoulations obéissantes,.

Changer DE société au lieu de subir et "s’adapter" aux horreurs de celle-ci

- Comment se projeter dans une Terre inhabitable ? - Alors que depuis les temps modernes, l’horizon était clair, évident, la crise écologique bouscule notre capacité à imaginer l’avenir. Le futur, prédisant une Terre inhabitable, nous saute au visage.

C’est bien la Mégamachine et ses oeuvres qui sont terrifiantes, sortons du film d’horreur, entrons dans le bien vivre et le bonheur du présent, ce qui augure peut-être un avenir imprévu et créatif.
D’autres sociétés sont possibles, qui seraient rapidement tellement plus agréables et passionnantes que les actuelles sous-vies administrées.
Pour y parvenir, il faudra, entre autre, détruire et dépasser de nombreuses infrastructures techno-industrielles, autant d’occasions d’actions joyeuses, créatives et libératrices.

Il est suicidaire d’accepter l’impossible adaptation à une société rendue invivable.
Au lieu de chercher seul.e à y faire son trou, de rechercher un refuge improbable, lutter collectivement pour bien vivre.

Les avantages et bénéfices du changement radical sont nombreux, parfois imprévisibles, impossibles à recenser

- Quelques exemples d’avantages :

  • Chute des cancers, obésités et autres maladies de civilisation
  • Meilleure santé globale, avec plus d’activités physiques
  • Accès à des moyens de subsistance près de chez soi, plaisir de l’autonomie collective relative, dans l’interdépendance et la liberté - Fin de la dépendance déresponsabilisante à l’Etat et au système techno-industriel-capitaliste impersonnel
  • Plaisir d’observer et d’intéragir avec les autres animaux et les plantes alentour
  • Possibilité de multiples interactions sociales enrichissantes, fin de la solitude imposée et du cloisonnement socio-culturel
  • Pouvoir se ressourcer et circuler dans des espaces naturels non détruits, transformer les espaces anthropisés en oasis
  • Fin de la société du Travail, partager les activités, décider de ce qui est produit et comment, ne plus subir des chefs et autres règlements autoritaires...
  • Pratiquer la démocratie directe, décider de ce qui nous concerne
  • Etre libéré de l’insécurité de la compétition économique, des galères de logement, de l’angoisse des fins de mois, des chaos et crises du libre marché, des désastres punitifs : sécurité et égalité sociale
  • Fin du système policier, donc fin de ses exactions, meurtres et violences d’Etat
  • Vivre partout dans un cadre plaisant et riche, sans avoir à fuir ailleurs en voiture ou en avion
  • Satisfaction de ne plus être "obligé" de participer à un système social nuisible qui pille et détruit la planète, les humains et tous les autres vivants.
  • Plus d’éditoralistes extrême-droitisés à la TV, peut-être plus de TV d’ailleurs
  • Des rues rendues aux piétons, aux fêtes, aux meeting, aux activités non-marchandes, à la vie...
  • ...

Mais sans attendre ces possibles ruptures à grande échelle, la joie de détruire et le plaisir de construire dans les marges sont des motivations suffisantes.

- La décroissance profitera aux pauvres - La croissance économique n’a pas permis à tout le monde de manger et elle ravage la planète. La décroissance est une nécessité, selon les auteurs de cette tribune, et seuls les privilégiés ont quelque chose à y perdre. Les victimes du capitalisme verront en revanche leur sort s’améliorer et leurs besoins mieux satisfaits.
Dans le capitalisme, il y a des gagnants et des perdants. Rien de nouveau. Mais les gagnants réussissent à persuader les perdants qu’eux aussi gagneront. Un jour. Grâce à un miracle. Point d’hostie ni de transfiguration ; juste la croissance. « La marée montante élève tous les bateaux », répètent-ils à l’envi.
(...)
Les exploité.e.s, les perdant.e.s ne manquent pas : pas seulement les personnes sans abri et sans ressources qui dorment sous les ponts des autoroutes et sur les perrons des portes, mais les migrant.e.s, économiques et/ou climatiques, les ouvrières vietnamiennes ou éthiopiennes qui fabriquent nos vestes et nos chaussures, les prostituées colombiennes ou congolaises, les enfants dans les mines, tellement moins chers que des machines, l’ensemble du vivant étouffé par les pots d’échappement et noyé sous les billes de microplastique. Sans parler des millions d’habitant.e.s des pays industrialisés dont les salaires ne suffisent plus, ou qui n’ont plus que des emplois précaires et dont la trajectoire sociale se limite à passer d’Uber à Deliveroo.
(...)
Un toit, un travail, la santé, la nourriture, le savoir, le loisir : l’abaissement du gaspillage par les riches doit s’accompagner de l’élévation du niveau de vie des plus pauvres. On guérit beaucoup plus de maladies en équipant un bidonville d’eau courante et de tout-à-l’égoût qu’en installant un bloc opératoire. On vit mieux en permettant à tou.te.s de se nourrir à sa faim plutôt qu’en fabriquant à la chaîne des réfrigérateurs connectés.
(...)
La décroissance va donc procurer plus d’objets et de services aux plus pauvres, mais elle va surtout leur offrir la sécurité. Au lieu de l’incertitude du lendemain, la prévisibilité de l’avenir… pour des dizaines de générations. Vouloir la décroissance signifie vouloir respirer un air qui ne rende pas malade, se baigner dans la rivière en bas de chez soi, manger à sa faim sans avoir à travailler comme un esclave, pouvoir décider de son propre chemin sans voler autrui ni saccager l’environnement.
Au lieu de la privation des nécessités réelles et de la frustration des désirs artificiels, la satisfaction des besoins authentiques. Dont font partie la liberté sans brutalité, le loisir sans exploitation et l’autonomie sans égoïsme.
(...)

Joie de détruire, plaisir de construire

- La danse, l’étincelle des luttes - Aux rencontres écologistes des Résistantes, des activistes sont allés apprendre à …danser. Une pratique incomparable pour remettre de la joie et de l’énergie dans les luttes, affirment ces chorégraphes engagés.

- Selon cet article, il faut rendre désirable ce qu’il y aurait à faire :

Or, ce que cherche à faire le discours positif, c’est alléger cette tension, en diffusant l’idée que l’on cherche à développer les alternatives non pas par contrainte, nécessité, ou devoir moral, mais parce qu’elles sont en elles-mêmes désirables. Le discours positif est mobilisé comme quelque chose qui permet de maintenir l’angoisse hors du groupe militant, et d’investir le groupe comme un espace idéalisé, où ne circuleraient que des sentiments positifs.
. Lever les freins au changement en évitant les discours trop idéologiques
On l’a compris, une série de « freins aux changements » sont liés à nos valeurs, modes de vie et groupe social auquel nous appartenons. Dans cette optique, il peut être stratégique d’utiliser des valeurs communément admises par tous pour motiver au changement. Ainsi, on sait qu’aux États-Unis, les climato-sceptiques décrédibilisent les discours écologistes alarmistes en indiquant que ceux-ci ne sont qu’une stratégie des « communistes » (les partisans du Welfare state) pour imposer leurs vues.
Pour conclure, il nous faut aussi rappeler que la peur – comme l’indignation, la colère, ou l’espoir – sont toutes considérées comme des émotions potentiellement mobilisatrices. De manière générale, les contenus qui sollicitent des émotions fortes attirent l’attention. Ainsi, la peur, tout comme l’espoir, sont des émotions qui permettent de mobiliser les individus. A ce jour, les études psychologiques en la matière n’observent pas de différences significatives d’effets entre les appels à la peur et les appels à l’espoir. Il est probable, comme le précise Benoît Galand, que les différentes émotions touchent différents publics, et qu’il ne faille donc pas en exclure une au profit de l’autre. Il s’agirait donc plutôt ici de pluraliser les discours, en sachant qu’ils auront chacun des échos différents auprès de la population.

Il faut enfin mesurer que les appels à la peur, s’ils ont un effet répulsif, auront aussi de facto un effet attractif. Ainsi, les discours écologistes modérés deviendront davantage fréquentables s’il existe, à leurs côtés, des discours « radicaux » en matière d’écologie. Il s’agit donc de concevoir de manière dynamique l’implication de ces discours.


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