J’habite Crest depuis 3 mois et j’ouvre mes yeux et mes oreilles pour saisir l’atmosphère de la ville, ses différentes forces et faiblesses, ses tensions. Je ne vais pas faire à moi toute seule un bilan mais j’essaie de me situer. Je vais parler à partir de mon expérience parce que je ne suis pas une théoricienne et encore moins une experte. Je suis dans la Drôme depuis si peu de temps que beaucoup de choses m’échappent et certaines resteront probablement toujours des mystères.
Quand j’ai fait le projet de venir m’installer dans la vallée de la Drôme j’aurais bien aimé vivre à Saillans pour vivre l’expérience de la démocratie participative. Pour beaucoup de déçus de ce qu’on appelle abusivement « démocratie » dans notre pays, Saillans est devenu un modèle. Et même les reportages qui essayaient de montrer les limites de l’exercice ne m’ont pas dissuadée. Mais se loger à Saillans m’a paru compliqué et j’avais envie de pouvoir faire presque toutes mes courses à pied ou en vélo et de disposer de certains services et d’associations qu’un village ne peut proposer. Je voulais aussi ne pas être trop loin des grands axes pour que mes amis et ma famille d’ailleurs puissent venir me voir facilement. J’ai donc choisi Crest. J’ai rencontré de nombreux nouveaux arrivants qui avaient peu pou prou les mêmes motivations.
Ce que j’ai trouvé sur la ville en premier c’est le nom de son maire, et là j’ai fait « gloups », voir les mauvais souvenirs de la « manif pour tous », grand témoignage d’intolérance autoritaire, et la richesse des initiatives notamment des recherches d’alternatives. J’ai fait un pari, je me suis dit que si un maire ça se changeait, le dynamisme des habitants c’était plus ancré.
Depuis que je suis ici je crois comprendre que certains ont renoncé à espérer quoi que ce soit de la municipalité et ils ont certainement de nombreuses raisons de le faire. Mais moi je suis toute neuve dans le coin et j’ai du temps alors j’ai envie d’y croire. S’il y a un scrutin auquel j’ai presque toujours voté c’est celui des élections municipales.
Ça fait des années que je m’informe, que je me désole, que je me sens impuissante et là, tout d’un coup j’ai envie d’agir. J’ai tout à apprendre mais je me dit que je devrais bien pouvoir piocher dans mes quelques compétences pour apporter ma petite pierre à l’édifice. Passer par une institution, la municipalité, dont on pourrait certainement dire beaucoup de choses, peut paraître faire le jeu du système. En même temps je n’ai qu’une vie et elle se passe ici et maintenant, dans un monde, oh certes très imparfait, mais je ne vois pas venir la révolution et si jamais elle se déclenchait qui sait où elle pourrait nous mener ?
Si je peux agir à mon petit niveau pour au moins me coltiner avec de la « vraie »politique, les préoccupations de tout un chacun, la participation des citoyens, l’intelligence collective à l’échelle d’une ville de presque 9000 habitants et de la communauté de commune à laquelle elle est rattachée, eh bien j’ai envie d’essayer, j’ai envie d’apprendre.
Alors quand je suis tombé sur le site ensembleici.fr sur la formation proposée par Tristan Rechid sur l’animation de la démocratie locale, je me suis inscrite.
Ca se passe à Die les 29 et 30 juin, c’est bientôt. Il y a encore de la place, avis aux amateurs !
VR