C’était le 8 décembre 2018, ils étaient 4 à se faire arrêter violemment à Valence, au cours d’une des grandes journées de mobilisation des Gilets Jaunes : Dylan, Maria, Stéphane et Tom.
Comme de nombreux Gilets Jaunes, ils ont été envoyé·es en prison préventive avant même le procès et ils ont été lourdement condamnés (10 mois dont 4 fermes, 9 mois dont 3 fermes, 18 mois dont 12 fermes, 12 mois dont 6 fermes, plus 3 ans d’interdiction de manifester).
Stéphane et Tom ont fait appel car ils contestent le verdict et la sévérité de la peine prononcée. Ils seront de nouveau devant la justice le 4 juin prochain, à 14h, à la Cour d’appel de Grenoble. L’audience se tiendra à huis-clos, interdite au public.
Depuis un an et demi, il s’en est passé des choses ! Le mouvement des Gilets Jaunes a tenu, avec ses rendez-vous réguliers et son ardeur, avec une politisation de plus en plus aiguë, à mesure que le pouvoir protégeait fermement les sien·es.
D’autres mouvements sont venus affluer, la lutte des travailleur·euses hospitalier·es, celle des enseignant·es, de la jeunesse (collèges, lycées, facs), mais aussi la lutte des sans-papiers, les mouvements écologistes, les mouvements féministes... et depuis décembre dernier, la lutte contre la réforme néolibérale des retraites.
La répression envers l’expression populaire, grandit de jour en jour.
Nous avons subi, avant le confinement :
13 000 tirs de LBD
315 blessures à la tête
24 éborgné·es
5 mains arrachées
2 mort·es
10 000 gardes à vue
plus de 2 000 condamnations
plus de 250 enquêtes visant les forces de l’ordre (pour lesquelles seulement 2 peines avec sursis ont été prononcées)
nombreuses arrestations pour intimidation de manifestant·es, de militant·es, de journalistes
Depuis, sous couvert de l’état d’urgence sanitaire et en seulement deux mois, on est encore monté d’un cran :
1,1 millions de contraventions pendant le confinement
1 700 gardes à vue
remplissage des C.R.A malgré la fermeture des frontières
prolongation automatique des détentions provisoires
proposition de loi visant l’interdiction de diffuser les images des forces de l’ordre (les contrevenant.es s’exposant à une amende de 15 000€ et un an d’emprisonnement)
De toute évidence, cette épidémie et l’état d’urgence sanitaire tombent à point nommé pour avancer vers un basculement autoritaire déjà largement entamé.
À l’heure où les centres commerciaux, les lieux de culte et bientôt les lieux de spectacle, les cafés, les restos sont ouverts, les audiences se tiennent à huis-clos, les manifestations sont interdites et l’expression populaire est bâillonnée.
Arrêtons de nous taire, exprimons notre indignation de voir la liberté d’expression bafouée par des banderoles, pancartes, écriteaux aux fenêtres et envoyons nos photos à : temoignages.8.12 chez protonmail.com
Ils déconfinent leurs profits, déconfinons nos mobilisations et notre solidarité !