Chronique des désastres écologiques et climatiques produits par la civilisation industrielle : résignation suicidaire ou révoltes salutaires ?

Les expressions souvent utilisées « lutter pour le climat » ou « lutter contre le changement climatique » sont inappropriées, il faudrait plutôt parler de lutte contre la civilisation industrielle, ses infrastructures et institutions, de lutte pour des sociétés vivables et démocratiques, donc de lutte pour stopper le système existant et pour des changements radicaux.
Utiliser les expressions « lutter pour le climat » ou « lutter contre le changement climatique » contribue à dépolitiser gravement le sujet, à occulter les causes profondes, à laisser croire que ce pourrait être des causes naturelles, et donc à s’enfermer dans des pseudo « solutions » technologiques et les impasses réformistes qu’adorent les puissants et leurs suiveurs.
Et de plus, on lutte contre les causes des problèmes (la civilisation industrielle), pas contre les effets (les catastrophes écologiques, climatiques et sociales).

Pendant ce temps, le chaos, les destructions et les contradictions insolubles de la civilisation industrielle étendent partout inexorablement leurs ravages sociaux et écologiques, ...et notre Titanic en flamme fonce vers les icebergs.

Face à ces menaces existentielles - l’habitabilité de la totalité ou de très vastes pans de la Terre est en jeu - la plupart des gens sont incapables de dépasser l’état de sidération, de déchargement des responsaibilités, d’apathie, d’aveuglement, de complicité, de résignation, d’impuissance... Ca fait tellement longtemps que cet état existe, à la fois choisi et imposé/inculqué par le modèle social en place, que la grande majorité des humains reste incapable de redresser la tête et de se révolter pour de bon, même face à une menace documentée et mortelle bien pire qu’une guerre mondiale non nucléaire.

Se révolter et agir collectivement est encore bien trop loin des préoccupations, habitudes, idéologies, envies, aptitudes... Etre dans le déni, le défoulement sur des boucs émissaires, l’adaptation illusoire, la consommation et la fête, l’attentisme, la foi irrationnelle dans le solutionnisme technologiste ou dans l’action des Etats (ou du Marché), le réformisme superficiel et ses énergies industrielles « alternatives », les impasses des voies autoritaires... est beaucoup plus facile, socialement admis et valorisé que de salvateurs soulèvements généralisés visant des sociétés dignes et soutenables.
Même si la radicalité des luttes écologico-sociales gagne des points dans l’acceptatibilité sociale et dans certains médias (voir par exemple le traitement des « Soulèvements de la Terre »), les révoltés restent considérés comme des utopistes, des anti-tout, sans parler de la surveillance et de la répression généralisées qui frappent toute rebellion conséquente (le système policier s’épanouit).
Il va falloir faire de gros efforts pour sortir de l’habitude funeste de se reposer sur les politiciens, les experts, les entreprises, les ONG et les traditionnels militants. D’autant que la technocratie et les entreprises capitalistes font partie du problème.

A force de ne faire que « profiter de la vie », on va surtout subir des désastres et avoir une existence écourtée/difficile, même en occident qui se voudrait « épargné » (en ayant aucun scrupule à exploiter et dévaster les restes du monde).
Tenter de s’adapter à des désastres croissants et de plus en plus dévastateurs n’est pas une solution.
La civilisation industrielle est une abomination monumentale irréformable, saura-t-on le reconnaître très vite et agir vigoureusement pour la démanteler ?! Avec davantage de personnes qui agissent avec les (pour l’instant) trop petites minorités.
Un élan vital ? Un sursaut de conscience et de dignité ?

Sinon, les pires catastrophes sont envisageables, dans tous les domaines, y compris politiques. Et elles arriveront (arrivent déjà) plus vite qu’on ne pense.
Plus on attend, plus les difficultés s’amoncèlent (régimes politiques très durs et destruction des moyens de subsistance, etc.) et plus les situations explosives/invivables se renforcent.
Ca fait déjà des années et des années que tout ça est connu (ou en tout cas accessible pour qui se donne un peu de peine)...

 Voici une nouvelle liste de désastres pour déranger les sceptiques et autres passifs/réformistes, avec aussi des pistes de résistance et d’offensive.

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Canicules et pluies extrêmes en Chine

🌧️ PÉKIN : DÉLUGE INÉDIT, 1 MILLION D’ÉVACUATIONS

La capitale chinoise a connu un déluge meurtrier et le passage d’un typhon ces derniers jours. Les précipitations mesurées sont les importantes depuis au moins 140 ans, lorsque les relevés ont débuté, ont annoncé les services météorologiques ce 2 août.
En l’espace de 40 heures, l’équivalent des précipitations de tout un mois de juillet est tombé sur la ville. Une station météo a relevé 744,8 millimètres d’eau. Le précédent record, établi en 1891, s’élevait à 609 millimètres.
Le typhon Doksuri a traversé le pays à partir du 28 juillet, remontant vers Pékin. Des images de villes inondées, de ponts arrachés, d’infrastructures dévastées ont été diffusées sur son passage. Des habitant-es ont été pris au piège dans leurs maisons. 20 décès sont recensés et 19 personnes sont portées disparues pour le moment.
D’après le décompte des médias locaux, quelques 127.000 habitants ont été évacués à Pékin, et près de 850.000 dans la province limitrophe de Hebei. Un déplacement de population gigantesque, qui préfigure les migrations massives qui seront provoquées par le dérèglement climatique. En Chine, un autre typhon appelé Khanun s’approche déjà des côtes orientales.

Pendant que la sécheresse frappe des régions entières, que des canicules surviennent dans des endroits tempérés, des déluges soudains peuvent causer des dégâts considérables. Quoiqu’en disent les climato-négationistes, le chaos climatique est là : il ne s’agit pas que de réchauffement, mais d’un désordre rapide des fragiles équilibres millénaires qui rendent notre planète vivable.

(post de Contre Attaque)

L’été 2023, comme tous les étés, priorité absolue à la fête et aux vacances

Chronique des désastres écologiques et climatiques produits par la civilisation industrielle

Chronique des désastres écologiques et climatiques produits par la civilisation industrielle : résignation suicidaire ou révoltes salutaires ?

Chaque année des records sont battus...

Juillet 2023, le mois le plus chaud de l’histoire

Juillet 2023, marqué par des canicules et des incendies à travers le monde, a largement battu le record du mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, avec 0,33°C de plus que juillet 2019, qui détenait jusqu’à présent ce titre.
Un autre record mondial a également été battu ce dernier mois avec la température moyenne des océans qui a atteint le 30 juillet 20,96°C et pour l’ensemble du mois, la température de surface qui a dépassé 0,51°C au-dessus de la moyenne (1991-2020).

(post de CND)

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Ce n’est pas une image du film Blade Runner

Quelques exemples

• Une chenille ravage les champs de lavande - Dans le sud-est de la France, une chenille a ravagé les champs de lavande. Les producteurs ont récolté en urgence ce qu’il restait de leurs parcelles mais craignent pour la survie de leurs plants.
• « Les pluies estivales ne feront pas disparaître la sécheresse » - Malgré les pluies du début d’été, la situation hydrique de la France reste préoccupante. Et le changement climatique va causer de plus en plus de baisses des précipitations, prévient l’hydrologue Éric Sauquet. (...) Le changement climatique rend par définition la situation instable, on va vers une dérive progressive des conditions, avec des précipitations qui vont s’effondrer dans certaines régions, notamment en période estivale.
• 38 °C en Argentine, 37 °C au Chili... Des températures ahurissantes en plein hiver austral : L’Amérique latine bout, en plein hiver austral. Le Chili et l’Argentine ont enregistré, début août, des records de chaleur de chaleur, rapporte Sciences et Avenir.
  Dans les Andes, des températures de 30 à 35 °C ont été relevées entre 1 000 et 1 400 mètres d’altitude, relève Futura Sciences.
  À Vicuña, au Chili, le thermomètre a atteint les 37 °C le 1ᵉʳ août. Du jamais vu depuis 1951. Plus au sud, à Santiago, le mercure a atteint 24 °C le 2 août. (...)
• Au Mexique, la fronde des apiculteurs maya contre l’agro-industrie - Dans le sud-est du Mexique, des milliers de ruches sont mortes ces dernières années. Les apiculteurs mayas, qui blâment l’usage massif des produits chimiques, s’élèvent contre l’agro-industrie qui accapare les terres. (...) Les résultats montrent des taux de concentration de la substance plus de 2,5 fois supérieure à la dose mortelle. Le fipronil, commercialisé par Bayer, est interdit en France depuis 2017 mais continue d’être vendu et utilisé en masse sur les cultures industrielles au Mexique. (...) La culture de soja, quasi nulle il y a 20 ans, occupait plus de 66 000 ha en 2022. La croissance de ces espèces commerciales issues de semences hybrides requiert l’usage de fertilisants et de produits chimiques. (...) « Nous résistons et refusons de vendre la terre », explique sa sœur, malgré les conséquences de l’exploitation intensive des champs environnants sur leur oasis. Il y a plusieurs années, elle a perdu toutes ses abeilles et son frère n’entretient plus que sept colonies sur les soixante qu’il avait avant.
  « L’air souffre, l’eau aussi, la terre pleure car on lui retire sa couverture et le soleil la brûle. Regarde comme la forêt est sèche maintenant, c’est la saison des pluies, mais elles ne viennent pas », déplore Leocadia Utiz.
• Maltraitance dans les abattoirs : « La responsabilité de l’État est forte » - Alors que l’État vient d’être condamné trois fois pour « carence fautive » dans son contrôle des abattoirs, l’association L214 réclame le respect des réglementations et une réflexion globale sur la production de viande.
• Au Canada, la saison des feux hors norme continue de dépasser tous les records - Treize millions d’hectares de forêts ont déjà brûlé cette année, deux fois plus que le précédent record, tandis que les émissions de CO₂ générées ont largement surpassé celles des années précédentes.
• L’Iran déclare deux jours fériés pour survivre aux chaleurs mortelles : Étouffé par des températures extrêmes, l’Iran s’est barricadé les 2 et 3 août. Écoles, administrations et banques ont tiré le rideau, et les habitants ont été appelés à se réfugier à l’intérieur. (...) D’autres pics de chaleur mortels sont attendus ces prochains jours, notamment à Téhéran. Les rayons ultraviolets devraient atteindre un niveau « extrême » dans la capitale. L’indice UV pourrait s’élever à 11, d’après les données de l’Organisation mondiale pour la Santé (OMS).
  À ce stade, la peau brûle « très rapidement », selon la Fondation contre le cancer. Un prélude des conditions de vie sur Terre, dès les années à venir, si rien n’est fait contre le changement climatique.
• Les insolents profits des entreprises du CAC 40 - Trente-huit des quarante sociétés de l’indice-phare de la Bourse de Paris ont réalisé un bénéfice net cumulé de 152 milliards d’euros en 2022, un chiffre sans précédent qui se traduit aussi par de très généreux dividendes.
• À Hawaii, les incendies font au moins 36 morts (...) Voici ce qu’il reste de Lahaina, sur l’île de Maui à Hawaï. Un tas de cendres. Cette ville de 12000 âmes a littéralement été rayée de la carte par un incendie monstrueux. On la croirait rasée par une arme atomique. C’est juste le dérèglement climatique... pic.twitter.com/GiOwOzTYSc (...) Sur Twitter, le climatologue américain, David Ho pointe du doigt la responsabilité du changement climatique, engendré par les activités humaines : « Les gens associent Hawaï aux conditions tropicales, mais les précipitations diminuent depuis des décennies […], asséchant le paysage luxuriant et le rendant de plus en plus vulnérable aux dommages causés par les incendies de forêt. » (avec une ville de 12.000 habitants rayée de la carte par les incendies) (le 16 août c’est 100 morts et 1300 disparus)
• L’Uruguay, en pleine sécheresse, fait boire de l’eau salée à sa population - Faute de réserves suffisantes, le gouvernement a autorisé l’utilisation d’eau salée pour la consommation, assurant qu’elle était potable. Résultat, dans le verre des Uruguayens : un goût salé prononcé, souvent décrit comme « dégoûtant ». Les habitants sont inquiets pour leur santé.
  (...) Dans un communiqué au vitriol publié le 13 juillet, un groupe d’experts de l’ONU évoque « le problème sous-jacent [qu’]est la surexploitation de l’eau, en particulier par certaines industries du pays », et accable l’exécutif. Ce dernier « a demandé à la population d’acheter de l’eau en bouteille », suscitant « un risque de privatisation de l’eau », poursuit le communiqué, qui intime au gouvernement d’accorder la priorité à la consommation humaine. « Ce n’est pas la sécheresse, c’est du pillage ! », lit-on régulièrement sur les pancartes des manifestants – issus d’organisations de quartiers, de syndicats, d’ONG de défense de l’environnement – qui se relaient dans la rue ces derniers mois pour dénoncer notamment le rôle du secteur agricole et de l’industrie forestière dans la crise hydrique. « Leur responsabilité est indéniable », estime Daniel Panario. Il mentionne l’industrie forestière et ses eucalyptus très gourmands en eau, mais aussi le secteur agricole, avec la culture du soja. (...)
• Les incendies « engloutissent » des routes et forcent l’évacuation de milliers de personnes dans les villes reculées du Grand Nord canadien - Près de 168 000 personnes ont dû être secourues au Canada depuis le début d’une saison des feux inédite, grâce à des opérations aériennes. (...) Dans cette province, la ville de Lytton a vu la température atteindre lundi 41,4 degrés, deux ans après avoir été ravagée par les flammes dans les jours qui avaient suivi un « dôme de chaleur » inédit avec un record historique de 49,6 degrés pour le pays.
  Le Canada, qui de par sa situation géographique se réchauffe plus vite que le reste de la planète, est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes dont l’intensité et la fréquence sont accrues par le réchauffement climatique.
• Dérèglement climatique : La crise mondiale de l’eau touche déjà 4 milliards de personnes - Environ la moitié de la population mondiale subit un stress hydrique « élevé » au moins pendant un mois par an, et les pénuries en eau devraient s’aggraver, selon un rapport du World Resources Institute.
• La surface des continents s’assèche autour du globe - Une étude parue dans la revue « Science Advances » confirme la tendance globale à la perte d’humidité en lien avec le réchauffement du climat, avec de multiples conséquences délétères.
• 2023, l’une des pires années pour la fonte des glaciers suisses (...) Cela pourrait même être « la deuxième pire année de l’histoire »
• Une poignée d’heures pour fuir : récit d’une Canadienne évacuée des feux de Yellowknife - Au Canada, la ville de Yellowknife évacue ses 20 000 habitants. L’une d’entre eux raconte la nuit « stressante » qu’elle a vécue pour fuir les flammes qui s’approchent.
• À Hawaï, l’héritage du colonialisme a alimenté les flammes - Les incendies à Hawaï ont été aggravés par des plantes importées qui ont envahi, au fil du temps, les terres des anciennes cultures coloniales abandonnées. (...) Suspect idéal, le changement climatique n’est pas le seul coupable. S’il a réduit les précipitations et accru les températures, facilitant les départs de feu en été, il a pour complices les vestiges de la colonisation et de l’agriculture intensive.

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Incendies et ouragan à Hawaï après dessèchement de la végétation

A quand des luttes et offensives à la hauteur ?

Région après région, des événements extrêmes et ingérables se succèdent, confirmant les pires projections.
Dôme de chaleur autour de 40° en Drôme pour cette fin août !
A quand des luttes et offensives à la hauteur ? Des rebellions incontrôlables, ingouvernables, des offensives déterminées visant les coeurs de la mégamachine au lieu d’actions défensives égratignant sa carapace ?

Des îlots de biodiversité, de permaculture et d’agriculture respectueuse du vivant ne peuvent pas suffire à compenser les ravages écologiques généraux et les effets planétaires du réchauffement climatique.
Au delà des indispensables alternatives et zones d’autonomie, les luttes collectives pour des changements radicaux et globaux sont indispensables, surtout dans les pays riches et les zones d’extraction.

Résistances ?!

 Devrons-nous devenir des maquisards ? - Face aux catastrophes environnementales et à la surchauffe planétaire, services anti-terroristes, DGSI et ministère de l’Intérieur sont mobilisés pour faire la chasse aux militants et activistes lanceurs d’alerte étiquetés « éco-terroristes ». Se pose la question du type de résistance légitime à opposer aux violences des pouvoirs étatique, politique et financier. Question de survie collective. (...) qu’allons-nous faire face à l’inertie, au pire au déni climatique et environnemental des pouvoirs politique et économique et à la répression des mouvements contestataires, alors que tout, fléaux climatiques et rapports scientifiques, nous annonce un avenir plus qu’agité, funeste et funèbre. (...)

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à voir au cinéma

 🎞️ "SABOTAGE" : PASSER DE L’ÉCO-ANXIÉTÉ À L’ÉCO-ACTIVISME
Le film « Sabotage », « How to blow up a pipeline » dans sa version originale, reprend le titre du livre éponyme d’Andreas Malm. Il est en salle cet été en France.
C’est l’histoire enchevêtrée de vies dévastées par la pétrochimie. Une étudiante en phase terminale d’un cancer provoqué par une raffinerie près de chez elle. Une orpheline qui a perdu sa mère lors d’une canicule. Un fermier redneck dépossédé de ses terres par un pipeline. Un autochtone du Dakota dont la réserve est saccagée par un forage. Mais aussi des étudiants écolos, un couple nihiliste, une amoureuse... Ce groupe hétérogène et improbable s’organise autour d’un objectif commun : faire sauter un pipeline stratégique au Texas, pour mettre à genoux l’industrie pétrolière.
Ce film n’est pas la traduction en images du livre de Malm, ni même un gentil documentaire « pédagogique » dénonçant le réchauffement climatique. Les amateurs de films à suspense ne seront pas assommés : c’est une fiction, avec du suspense, des rebondissements et des péripéties. La montée en tension rappelle un film de braquage ou un western, et le choix de filmer caméra à l’épaule renforce le côté nerveux du récit. L’idée est de diffuser largement un message radical avec une narration répondant aux codes du thriller.

« Sabotage » n’est pas un tract : il n’y a « plus le temps » pour ça, dit une héroïne. Les héros veulent « causer des dommages structurels » à l’industrie pétrolière, sans chercher à être « constructifs ». L’inverse des injonctions aux actions « responsables » et « non violentes » destinées à « sensibiliser l’opinion publique ». Ici, l’opération est une vengeance. Une vengeance froide, raisonnée, efficace. Les révolutionnaires « se nourrissent de l’image des ancêtres asservis, non de l’idéal d’une descendance affranchie » disait Walter Benjamin. Ici, les personnages veulent faire du mal à un ennemi qui a détruit leur monde, ils ne se projettent pas dans un avenir radieux.
Le film en profite pour se moquer des actions tièdes : les gauchistes de l’université qui veulent distribuer des tracts, l’association écolo qui interroge sans pudeur le fermier dépossédé pour apitoyer le public avec une image de « bonne victime », les « mesures de compensation » proposées aux autochtones, destinées à donner « bonne conscience aux blancs »... Il ne s’agit pas de ménager le spectateur en lui expliquant que l’industrie est méchante. On suit la préparation du feu d’artifice.
« Sabotage » n’est pas un mode d’emploi pour faire des bombes, mais il donne quelques conseils discrets. Le personnage du fermier chrétien rappelle qu’une connaissance intime du terrain est essentielle pour toute action réussie. Le film interroge sur la manière de réagir à une infiltration policière. Il montre l’importance de la discipline et le risque de consommer des produits stupéfiants pendant et avant une action...
Pour une fois, le cinéma ne dépeint pas les militants comme des fous dangereux ou des naïfs ridicules. Et contrairement au récent film sur les ZAD de Disney, ce n’est pas un policier qui détient, comme toujours, la place du héros. La bande de saboteurs est humanisée, animée par des raisons d’agir, même si une analyse politique fait défaut pour aller au-delà des trajectoires individuelles.
Il est surprenant qu’un appel aussi clair à l’action se soit frayé un chemin jusqu’aux salles obscures. Lors de la sortie du film aux États-Unis, le FBI a d’ailleurs émis des alertes, avertissant que « Sabotage » risquait d’inspirer des attaques terroristes contre des cibles énergétique. Pourtant le film, sorti aux États-Unis en avril, « n’a pas fait beaucoup de vagues » se désole presque le jeune réalisateur.
Les dernières images montrent d’autres actions de sabotage, en guise d’épilogue. Ce film propose de passer de l’éco-anxiété impuissante à l’action. Et donne presque envie d’aller couler un Yacht ou de s’en prendre à une usine chimique. Allez le voir tant qu’il est encore en salles.

(posté par Contre Attaque)

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L’hiver aussi devient brûlant

🌍 EMBALLEMENT CLIMATIQUE ET BOUCLES D’EFFETS INCONTRÔLÉS

Des nouvelles du dérèglement qui n’existe pas, selon les négationnistes climatiques qui prolifèrent :

➡️ Hiver austral caniculaire
Dans l’hémisphère sud, c’est actuellement l’hiver. Il fait pourtant des températures hors du commun. En ce début du mois d’août, le Chili et l’Argentine enregistrent des records de chaleur. Dans les Andes, le thermomètre est monté jusqu’à 35°C à plus de 1000 mètres d’altitude. Dans la ville de Vicuña, au Chili, 37°C ont été mesurés le 1ᵉʳ août. Du jamais vu depuis 1951. Dans la capitale chilienne, il a fait 24°C le 2 août. Dans le nord-ouest de l’Argentine, la température a atteint 38°C. À Buenos Aires, il a fait plus de 30°C. Des valeurs jamais mesurées pour un 1ᵉʳ août. Un moment de l’année qui correspond pour les pays du sud à un mois de février chez nous.

➡️ L’océan change de couleur
Les scientifiques l’anticipaient, le phénomène est désormais observable depuis l’espace. Les photos satellites confirment que la couleur des océans du monde change, sous l’effet du réchauffement climatique. La teinte océanique passe du bleu au vert. Le phytoplancton présent dans les océans absorbe le CO2 de notre atmosphère et il contient de la chlorophylle, qui réalise la photosynthèse. C’est pourquoi les eaux de surface, plus riches de ces organismes microscopiques, sont plus vertes. Une étude du MIT révèle qu’en 20 ans, 56% des océans du monde ont changé de couleur. Une surface supérieure à l’ensemble de la surface des terres émergées. La chercheuse Stephanie Dutkiewicz explique : « Depuis des années, j’exécute des simulations qui m’annoncent que les océans du monde vont changer de couleur. Le voir se produire réellement, ce n’est pas surprenant. C’est effrayant ! ». Les régions proches de l’équateur verdissent plus rapidement. Le changement dans les communautés de phytoplancton peut avoir un impact majeur sur la biodiversité marine.

➡️ Des feux qui favorisent l’effet de serre
Les incendies du Canada font exploser l’émission de gaz à effet de serre. Ces derniers mois, plus de 5000 feux de forêt ont été recensés au Canada et plus d’un millier sont encore actifs. 13 millions d’hectares ont été détruits, un chiffre difficile à saisir sans ordre de grandeur : c’est l’équivalent de la surface de l’ensemble de la Grèce entière. Ces incendies géants ont rejeté dans l’atmosphère 290 millions de tonnes de carbone depuis le 1^er janvier, selon le service européen de surveillance de l’atmosphère Copernicus. En convertissant cette masse en CO2, les scientifiques estiment que ces feux ont, à eux seuls, généré 1064 millions de tonnes de gaz à effet de serre, soit 3,5 fois les émissions annuelles d’un grand pays industrialisé comme la France. Ou l’équivalent de la France et l’Allemagne en un an, soit plus de 150 millions d’habitants.

Les incendies immenses qui dévorent les forêts du grand nord, en Sibérie et au Canada, détruisent des arbres qui captent le CO2 et rejettent en retour des quantités phénoménales de gaz à effet de serre. Un cercle vicieux.

(post de Contre Attaque)

« La promotion incessante de l’innovation et des high-tech n’est pas tant la solution à notre problème que l’une des sources du problème, et une manière de mettre de côté les vraies réponses. Au lieu d’interroger les impasses du progrès technique, qui s’incarne dans le gigantisme des infrastructures et la complexité croissante des dispositifs numériques, au lieu de promouvoir des formes de low-tech privilégiant le travail humain et la baisse des consommations, les innombrables promesses technologiques hors-sol […] capturent l’avenir et ne cessent de corrompre l’utopie. »

François Jarrige

Déluge de grêle

Scènes incroyables ce 04 août en Allemagne où la ville de Reutlingen, au sud de Stuttgart, a vécu un déluge de grêle. Les véhicules de déneigement ont même dû être ressortis. Il est tombé à certains endroits jusqu’à 30cm de grêle !
 vidéo : https://fb.watch/me7Z7wufAn/

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Les pauvres et exclus livrés aux flammes, innondations et canicules

Scènes apocalytiques à Hawaï

Scènes apocalytiques à Hawaï qui vient de déclarer l’État d’urgence en raison d’énormes incendies, attisés par l’ouragan Dora.
Des habitants ont dû sauter dans l’océan pour échapper aux flammes. Les pompiers et les gardes-côtes annoncent être dépassés et avoir besoin de renforts. Les hôpitaux sont complètement saturés.
 vidéo : https://fb.watch/mjPvWObpnM/

Enorme incendie aux Canaries

Les îles Canaries connaissent actuellement l’un des pires incendies de ces 40 dernières années. Et malheureusement, il est loin d’être maîtrisé à l’heure actuelle.
2 600 hectares ont déjà été brûlés et près de 10 000 personnes évacuées de l’île de Ténérife .
 vidéo : https://fb.watch/mv0LX9erkn/

(posts de CND)

🌊 ALASKA : FONTE RAPIDE D’UN GLACIER ET CRUE SOUDAINE

En Alaska, dans le grand Nord des USA, l’état d’urgence a été décrété dans la capitale de l’État, Juneau, suite aux inondations qui ont eu lieu le 5 août.
Le réchauffement climatique provoque des fissures dans un énorme glacier qui forme un barrage naturel en amont de la rivière Mendenhall. L’eau de la fonte des neiges qui s’accumule a ainsi été libérée d’un coup, et a entraîné une crue rapide et puissante qui a déferlé sur la ville, arrachant les rives, les arbres et des bâtiments. Le niveau de l’eau a monté de 4,5 mètres d’un seul coup.
Des images impressionnantes montrent qu’en quelques heures seulement, la puissance du courant a emporté un morceau de forêt en bordure de rivière, puis le terrain sur lequel elle se trouvait, et enfin des bâtiments qui étaient situés à plusieurs mètres de la rive le matin même.
Une rupture de lac glaciaire au Pakistan l’année dernière avait dévasté le pays et provoqué plus de 1700 morts. En Alaska, aucune victime n’est à déplorer. Une étude a montré que ce type d’inondations soudaines issues de lacs glaciaires pourrait menacer 15 millions de personnes dans le monde, et risque de se produire également dans les Alpes. En ce moment même, des travaux sont en cours du côté de Chamonix pour éviter une inondation glaciaire et permettre à l’eau de s’écouler sans dégâts.
Juillet 2023 a été le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre selon le service européen Copernicus. Même si la météo a été plus fraîche et humide que d’habitude dans l’Ouest de la France, le record de chaleur mondial été battu de 0,33°C par rapport au précédent mois le plus chaud jamais mesuré, en juillet 2019. La température de l’air a aussi été de 0,72 °C plus élevée que la moyenne des 30 derniers mois de juillet.

 vidéo : https://fb.watch/mjOXK0jf-A/

HAWAÏ : UNE VILLE ENTIÈREMENT DÉTRUITE PAR UN INCENDIE

Lahaina est l’ancienne capitale du royaume d’Hawaï, archipel situé dans l’Océan Pacifique, annexé par les États-Unis. La ville est située sur l’île de Maui, un petit paradis très touristique.
Un ouragan a traversé l’île ces derniers jours, alors que le climat est anormalement sec. Ces paramètres ont attisé un gigantesque brasier qui a entièrement rasé cette ville de 13.000 habitants en quelques heures.
Les images donnent l’impression d’une ville en guerre, totalement bombardée : il ne reste quasiment plus un bâtiment débout. Tout est brûlé : maisons, véhicules, navires dans le port…
L’incendie a tué au moins 36 personnes et 12.000 touristes ont été évacués en urgence. Les conséquences économiques pour l’archipel sont incalculables.
C’est aussi une perte historique et culturelle immense pour les Hawaïens, qui voient l’ancienne capitale anéantie avec tout le patrimoine autochtone, notamment l’ancien palais royal.
Nous ne sommes pas prêts à faire face aux défis gigantesque que fait planer le capitalisme sur notre écosystème.

 vidéo : https://fb.watch/mn3Fqcw-13/

Chronique des désastres écologiques et climatiques produits par la civilisation industrielle : résignation suicidaire ou révoltes salutaires ?

La civilisation industrielle utilisera toutes les énergies fossiles jusqu’au bout

🔥 PENDANT QUE LA PLANÈTE BRÛLE, LA DEMANDE EN PÉTROLE CONTINUE D’AUGMENTER

🇮🇷 En Iran, le changement climatique frappe de plein fouet. Dans ce pays en grande partie désertique ou semi-désertique et marqué par un climat continental, chaud en été et froid en hiver, des évolutions radicales frappent le fonctionnement même de la société. Au début du mois d’août les températures ont dépassé les 50°C. Pour la première fois, un pays entier a cessé ses activités pour cause de canicule extrême : écoles, administrations et banques ont été fermées le 3 août. L’année dernière déjà, les centrales électriques avaient été mises à l’arrêt, à cause également d’infrastructures défaillantes. Cette année, des coupures de courant et d’eau sont signalées à Téhéran et dans d’autres villes, depuis le mois de juin.

🇲🇦 Record de chaleur également au Maroc : la station météorologique d’Agadir a enregistré le vendredi 11 août une température maximale de 50,4°C. Ce qui dépasse la normale mensuelle de 5 à 13 degrés.

🇨🇦 Au Canada les incendies de forêt de cet été ont émis l’équivalent de plus d’un milliard de tonnes de CO2. C’est plus de 3 fois les émissions annuelles d’un grand pays industrialisé comme la France, ou l’équivalent des émissions annuelles du Japon, cinquième plus gros pollueur mondial. Les incendies immenses qui dévorent les forêts du grand nord, en Sibérie et au Canada, détruisent des arbres qui captent le CO2 et rejettent en retour des quantités phénoménales de gaz à effet de serre. Un cercle vicieux.

🇺🇸 À Hawaï, l’incendie gigantesque qui a dévasté l’île de Maui a des conséquences incommensurables. Au moins 99 morts ont déjà été recensés à Lahaina alors les équipes cynophiles n’ont inspecté qu’une partie de la zone de recherches. Près de 1000 personnes sont portées disparues, plus de 2200 bâtiments ont été détruits, des milliers de personnes sont sans-abri. Les flammes ont détruit plus de 880 hectares. Le coût de reconstruction de Lahaina est estimé à 5,5 milliards de dollars.

🛢️ On apprend la même semaine que la demande de pétrole va battre un record absolu. Elle devrait atteindre « 102,2 millions de barils par jour » en 2023 selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le « niveau le plus élevé jamais enregistré ». TotalEnergies, Shell, BP, Chevron, ExxonMobil et Aramco ont engrangé 340 milliards de dollars de profit en 2022. Mais même d’un point de vue purement comptable et économique, les choix actuels sont suicidaires : les dégâts provoqués par le chaos climatique vont coûter infiniment plus cher que les profits engrangés par une poignée d’ultra-riches dans le cadre de l’exploitation pétrolière.

(posts de Contre Attaque)

 NOTES : à propos du texte ci-dessus concernant le pétrole et ses profits.
Depuis longtemps on sait que la civilisation indutrielle a besoin de toujours plus d’énergies et absorde tout ce qui est disponible, et donc continuera à utiliser toutes les énergies fossiles jusqu’au bout, même si d’autres énergies industrielles se déploient.
D’autres part, les multinationales des fossiles se foutent des coûts ultérieurs causés par leur business (via le réchauffement climatique et les destructions d’écoystèmes). Les dirigeants "raisonnent" à court terme et engrangent le fric sans scrupules, et ils savent que le coûts des dégâts futurs seront assumés par les Etats (donc via les impôts) et subis surtout par les plus pauvres, pas par eux et leurs entreprises.
D’autre part, le capitalisme est totalement irrationnel et contraint, il est structurellement incapable de freiner, de ralentir (dans le cadre du Capital, ralentissement signifie crises et chômage), de réflexe de survie salvateur. Et il est évidemment incapable de s’auto-saborder pour sauver la biosphère.
Idem pour l’Etat son complément indissociable et rivé lui aussi au productivisme effréné.

Chronique des désastres écologiques et climatiques produits par la civilisation industrielle : résignation suicidaire ou révoltes salutaires ?

S’adapter à 50° ?

Record absolu de chaleur au Maroc

Il a fait plus de 50° à l’ombre dans la ville d’Agadir ! 50° à l’ombre ! On ne se rend pas compte de ce que ça représente de vivre sous de telles températures, pour les humains comme pour tout le vivant ....
D’autres records ont été battus hier au Maroc :
48.7 à Essaouira, 48.3 à Tiznit ou encore 48.2 à Tan Tan.

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Planter des arbres ne suffira pas, à supposer qu’il restera de l’eau pour leurs débuts

🔥INCENDIES AU CANADA 🔥 1 MILLIARD DE TONNES DE CO2 REJETÉS !

C’est l’illustration terrible de la spirale infernale du réchauffement climatique : les fortes chaleurs de cet été ont provoqué au Canada des incendies gigantesques. Qui ont ravagé une part importante du territoire et du vivant. Mais pire : ces incendies n’ont pas que détruit au sol. Ils ont en effet généré une énorme pollution de l’air en CO2. 1 milliard de tonnes ! Cette pollution qui va contribuer au réchauffement climatique et à de futurs incendies...
Pour vous donner une idée du caractère exceptionnel de cette pollution , c’est plus que ce que tous les avions de la planète ont émis en CO2 sur toute l’année 2022. Et c’est quasi autant que les émissions de 2022 du Japon, 6^e pollueur mondial.
Le cycle infernal est bel et bien enclenché. Et il n’est même pas sûr qu’on soit encore en mesure de le stopper. A peine peut-on espérer le freiner...

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50 degrés autour de la Méditerranée

50° en Turquie

Pour la première fois depuis le début des relevés, 50°C ont été enregistrés en Turquie. L’agence nationale turque des prévisions météorologiques a confirmé que la ville d’Hassa a dépassé ce seuil hier, battant largement l’ancien record national de 49.1°C, enregistré à Cizre en 2021.
Et il s’agit d’une température dans une ville de 50 000 habitants, et non dans le désert ! On imagine mal ce qu’il est en train de se produire sous nos yeux.
La Turquie fait désormais partie des rares pays ayant connu une température supérieure à 50 degrés à l’ombre. Un club qui malheureusement devrait grossir d’année en année.

Des images dignes des meilleurs films catastrophes.

L’avantage du réchauffement climatique, c’est qu’il nous offre des images dignes des meilleurs films catastrophes.
Dernier exemple en date, cette nuit, un énorme orage à Francfort a provoqué des inondations importantes et rapides, notamment à l’aéroport.
La station météo installée près des pistes a relevé 61mm de précipitations en quelques minutes.
 vidéo : https://fb.watch/mtJGBnG5Xx/

LE CANADA BRÛLE

Le cauchemar est loin d’être fini au Canada qui connait des incendies historiques depuis le début de l’été. Ces derniers jours , c’est autour de Kewnola et de Yellowstone que la situation est la plus critique. Des milliers de personnes sont en train de fuir et d’abonner leurs habitations. L’unique route de Yellowstone est totalement bouchée. Des images dignes d’un film catastrophe mais malheureusement bien réelles...
 vidéo : https://fb.watch/mvn-3DoOMP/

(posts de CND)

On n’est pas dans un film catastrophe, c’est la réalité, et en plus le scénario était connu et décrit depuis au moins 50 ans

Les écolos, rebelles et scientifiques étaient (sont toujours) moqués et ignorés, il s’agit toujours de "sauver" la civilisation industrielle (le fric, le pouvoir, la tyrannie, le patriarcat, le fantasme de la délivrance des réalités de la vie et de la politique...) et de tenter de s’adapter à ses désastres plutôt que de la démanteler résolument.
Jusqu’à quand ?

Accumulations de faits connus ou moins connus

29/07-13/08 🌍 Copernicus a rapporté que juillet a battu le record de température mondial d’un tiers de degré Celsius, les chaleurs affectant 81% de la population mondiale - un écart si important que les scientifiques sont divisés quant à savoir si quelque chose d’autre que le dérèglement climatique et El Niño pourrait être à l’œuvre, tel que la diminution des rejets maritimes soufrés, celle des poussières du Sahara, ou le rejet massif de vapeur lors de l’éruption volcanique au Tonga. Commentant la diminution record de la glace Antarctique le climatologue Waleed Abdalati climatologue confie : « Je ne suis pas alarmiste, mais ce que nous voyons est alarmant. Les événements extrêmes sont une chose, mais lorsqu’ils se superposent à une tendance qui les intensifie c’est une source de préoccupation. Nous pouvons gérer les événements, mais nous ne pouvons pas gérer une augmentation constante de ces événements destructeurs ».

De fait, alors que la Russie se lançait dans son premier alunissage en 47 ans et Virgin Galactic effectuait son premier vol de tourisme suborbital, les événements extrêmes continuaient à balayer les continents. « Cette semaine la planète semblait déterminée à émettre le dernier mot d’avertissement dévastateur sur sa destruction », souligne l’édito de l’Irish Independent . Soixante-dix millions de personnes étaient encore sous alerte canicule dans le sud des États-Unis tandis que le nord-est du pays a été balayé par de violentes tempêtes, faisant au moins deux morts. Il a fait 46,8°C à Valence alors que la péninsule ibérique était frappée par une troisième vague de chaleur, provoquant de nombreux départs de feu. Au Canada, où quelque 990 incendies sont toujours actifs et ont coûté la vie à un quatrième pompier, la superficie brûlée est désormais équivalente à la Corée du Sud et les émissions de carbone sont plus de deux fois supérieures au record précédent.

En plein hiver austral, le Paraguay et le Chili ont enregistré des températures avoisinant les 40°C, l’Amérique latine traversant l’un des « événements météorologiques les plus extrêmes que le monde ait jamais vus ». Les températures ont atteint 20°C au-dessus des moyennes. L’impact sur les cultures et l’approvisionnement en eau de glaciers pourrait être important. A contrario le Met Office rapporte que l’Irlande a connu son mois de juillet le plus humide jamais enregistré avec plus du double de la quantité normale de pluie tombée faisant, là aussi, craindre une nouvelle inflation des prix alimentaires alors que les récoltes sont endommagées.

Le typhon Doksuri a provoqué les pires pluies depuis 140 ans en Chine alors que le pays fait face à de multiples catastrophes à travers le pays. On compte au moins 80 victimes à travers le pays et 1,2 million ont été déplacées dans la province d’Hebei, "sacrifiée" pour épargner Pékin. En juillet déjà, 142 personnes avaient été tuées suite aux intempéries, selon le ministère de Gestion des urgences. D’après un décompte Reuters, près de 86 000 habitations et 450 ponts se seraient effondrés tandis que 350 000 hectares de cultures auraient été détruits. Les premières estimations montrent que 2% de la production de blé et jusqu’à 5 % de la production de riz pourraient être affectés alors que les prix alimentaires ont déjà grimpés de 1,3% en juillet, suite à l’interdiction des exportations de riz indien.

De nombreuses usines ont été mises à l’arrêt, alors que les pertes économiques de la Chine dues aux catastrophes naturelles en juillet surpassaient déjà le total des six mois précédents et le prévisionniste national chinois avertit que les précipitations dans les provinces agricoles du nord-est pourraient être jusqu’à 50% supérieures à la normale en août. En fin de semaine, le typhon Khanun - troisième à balayé l’Asie en trois semaines - rétrogradé en tempête tropicale a de nouveau provoqué des pluies torrentielles et des coulées de boue dans l’ouest de la Chine après avoir fait 3 morts et 3 disparus au Japon et en Corée du Sud.

Quatre-vingt-neuf personnes ont été tuées et 1000 sont portées disparues dans des incendies à Hawaii, attisés par l’approche de l’ouragan Dora. Une violente tempête affectant huit régions de Russie a fait 10 victimes et un glissement de terrain a également tué 18 personnes en Géorgie. Les pays de Scandinavie ont été frappés par d’importantes inondations et des glissements de terrain. Mercredi, un barrage hydroélectrique s’est effondré en Norvège et, plus tôt cette semaine, un train a déraillé dans la Suède voisine lorsqu’un talus ferroviaire a été emporté par les inondations. Au Bangladesh ce serait au moins 55 personnes qui auraient péri à la suite d’inondations et glissements de terrain causés par des pluies torrentielles depuis le début du mois. Tandis que 30 centimètres de grêle ont été signalés dans le sud de l’Allemagne, contraignant les chasse-neiges à intervenir en plein mois d’août, la Slovénie a subit la « pire catastrophe naturelle de l’histoire récente » du pays, deux tiers de son territoire ayant été touchés par des inondations.

« Nous savons tous ce que c’est, ça se passe dans le monde entier », confie un slovène dont la maison a été emportée.

Sous l’eau une hécatombe mondiale se profile. Alors que mars est habituellement le mois le plus chaud dans les océans, la température de surface a battu un record début août . « Le fait que nous voyions ce record maintenant me rend nerveuse quant au réchauffement qui pourrait se produire d’ici mars prochain », confie Samantha Burgess du service Copernicus à la BBC. Le nouveau record bat en effet celui établi en 2016 alors qu’El Niño était à son apogée. Les scientifiques appellent désormais à anticiper les effets d’El Niño pour réduire les pertes humaines et économiques et avertissent de l’imminence d’une « mortalité catastrophique » des récifs coralliens alors que des niveaux de blanchiments importants sont déjà rapportés en Colombie, au Salvador, au Costa Rica, au Mexique, dans les Caraïbes, au Vietnam et en Chine. D’après la responsable des opérations de Coral Reef Watch, le stress thermique accumulé en Floride - troisième plus grand récif mondial - n’a jamais été aussi précoce et intense depuis le début des enregistrements. Plusieurs efforts sont en cours pour faire face à l’extinction de masse, tels que la mise à l’abri de génotypes clés.

Les récifs coralliens abritent un quart des espèces marines et sont une ressource indispensable pour les écosystèmes et les communautés. Le récif corallien de Floride, qui s’étend sur plus de 500 kilomètres, agit comme une barrière naturelle contre les tempêtes et soutient 71 000 emplois. Il génère plus de 6,3 milliards de dollars de revenus associés à la pêche, à la plongée et aux activités touristiques. Déjà affaiblis par un blanchiment de masse de 2014 à 2017 qui a commencé dans l’hémisphère nord et s’est poursuivi sur les récifs du sud - y compris dans la Grande Barrière de Corail - l’extinction des récifs coralliens fait partie des points de basculement écosystémique du Potsdam Institute.

Parmi les nombreux coûts économiques du changement climatique - pertes de récoltes , hausse des taux d’assurance , propriétés inondées - la perte de productivité causée par la chaleur est en train de devenir l’un des plus importants, avec d’importantes pertes de salaires à la clé. Les vagues de chaleur à elles seules devraient réduire les heures de travail dans le monde de plus de 2 % d’ici 2030, ce qui équivaut à une perte de 80 millions d’emplois à temps plein, avec en première ligne : les plus précaires et, majoritairement, les femmes. Confrontées à une plus grande vulnerabilité physiologique et à la charge du travail domestique, les pertes de productivité des femmes liées à la chaleur augmentent de 260 % contre 76 % pour les hommes selon la fondation Arsht-Rock, laissant de moins en moins de temps pour le travail rémunéré et les loisirs, ce qui à terme devrait entraver l’accès des femmes au travail et les précariser davantage.

Pourtant dans de nombreux pays occidentaux la droite mène désormais une offensive contre les politiques climatiques. Un "greenlash" conservateur qui exploite les inégalités sociales et la crise énergétique à l’approche d’échéances électorales, s’appuyant sur l’iniquité des mesures libérales. Pour Andy Beckett du Guardian, « ce recul des engagements climatiques doit être considéré pour ce qu’il est : une tentative hautement politique d’épargner aux riches et aux autres gros émetteurs de carbone de faire des sacrifices. »

Les tenants de ces "pauses réglementaires" pouvant difficilement dire ouvertement qu’ils ne se soucient pas de l’avenir de la planète parce qu’ils ne seront pas en vie pour le voir, ou parce que leurs profits à court terme sont plus importants, feignent de se préoccuper du coût de la vie des plus pauvres lors même que la "greedflation" [« cupidflation » en français] a été parfaitement documentée - le FMI ayant attribué 45 % de l’inflation en zone euro aux bénéfices des entreprises - et que les États se sont lancés dans une guerre de "subventions vertes"pour attirer les industries. Pire, plutôt que d’imposer les bénéfices, les banques centrales continuent de remonter les taux directeurs pour préserver les rentes, renchérissant à terme les emprunts climatiques des États.

Raffermir les liens entre luttes sociales et climatiques est impératif à l’heure où les plus précaires sont en première ligne des catastrophes. Pour Andy Beckett, cela commence par exposer l’hypocrisie de ceux qui, depuis leurs penthouses climatisés et leurs jets privés, font semblant de faire cause commune avec les « gens ordinaires ». Alors qu’El Niño s’apprête à accroître davantage l’inflation climatique, la gauche doit proposer une alternative convaincante, selon Paul Mason : protéger les plus pauvres, taxer les riches, emprunter sur l’avenir, laisser l’État diriger le secteur privé là où il le peut et, là où il ne peut pas, supplanter ce dernier.

(NOTE : la gauche doit surtout engager un anti-capitalisme conséquent, et remettre en cause son acceptation de l’Etat et du système techno-industriel)

🔴 EN BREF :

🇨🇳 Les inondations catastrophiques ont mis en lumière les limites de la stratégie des "villes éponges" mise en place par la Chine depuis 2012. Parfois partiels, ces plans se sont basés sur les niveau de précipitations existants avant 2014 tandis que les villes ont continué d’empiéter sur des zones de drainage naturels obligeant la Chine à construire de nouvelles infrastructures pour gérer le ruissellement des eaux. (Bloomberg)

🇮🇷 Face aux températures extrêmes, l’Iran a décrété deux jours fériés début août, beaucoup de commentateurs suspectant que les infrastructures énergétiques du pays ne peuvent plus faire face à la demande. Le gouvernement iranien est "entre le marteau et l’enclume", observe l’économiste Mahdi Ghodsi, il ne veut pas céder à l’Occident et est incapable de répondre à la colère généralisée du public face à l’inflation et à l’effondrement des services publics. (New York Times)

🇬🇧 « Ils entreront dans l’histoire comme le gouvernement qui nous a laissé tomber », a déclaré un porte-parole de Greenpeace alors que le gouvernement conservateur britannique a annoncé rompre tout lien avec l’ONG après que des militants ont recouvert la façade du domicile du Premier Ministre d’un drap noir en son absence afin de protester contre l’annonce de l’octroi de 100 nouveaux permis de forage pétroliers et gaziers en mer du Nord. (Guardian)

⛽ Ironiquement la chaleur de l’été contraint les fabricants de carburant à réduire leurs activités d’au moins 2 % alors qu’il devient plus difficile de refroidir les installations. Tout comme la baisse de production russe et saoudienne, la chaleur a fait grimper les prix de l’essence dans le monde entier. (Bloomberg)

🇬🇧 Le gouvernement britannique a discrètement offert plus de quotas d’émissions aux entreprises faisant en sorte qu’il soit près de 40 % moins cher de polluer en Grande-Bretagne que dans l’ UE . (Financial Times)

🇺🇲 Une communauté noire du Mississippi est en lutte contre l’usine de granulés de bois du géant des renouvelables britannique Drax. Depuis l’ouverture de l’installation en 2016, les résidents se plaignent de la détérioration de la qualité de l’air et de leur santé. L’usine de Gloster est l’une des nombreuses usines de ce type dans le sud des États-Unis, centre mondial de fabrication de granulés de bois où Drax a déjà reçu plusieurs amendes pour pollution de l’air. Largement adoptés par les pays européens comme alternative aux combustibles fossiles, la combustion de granulés de bois libérerait pourtant 65 % de CO2 de plus que le charbon et les permis déposés révèlent que l’industrie émet plusieurs polluants atmosphériques dangereux. (NBC)

🌽 Les deux tiers des calories mondiales proviennent de quatre aliments de base : le blé, le riz, le maïs et le soja. Au moins 72 % de ces cultures sont cultivées dans seulement cinq pays : la Chine, les États-Unis, l’Inde, le Brésil et l’Argentine. Une catastrophe climatique simultanée dans un ou plusieurs de ces pays pourrait plonger le monde entier dans une crise alimentaire. (Global News)

📖 Le journaliste Jeff Goodell, auteur de "The Heat Will Kill You First" estime que l’absence de législation protégeant les travailleurs est le signe d’un racisme environnemental, les populations à risque étant considérées comme "consommables". « Les personnes les plus touchées par la chaleur ne sont pas le genre de population électorale qui rend nerveux tout politicien. Ce sont des personnes sans abri, des pauvres, des ouvriers agricoles et du bâtiment », explique-t-il ajoutant que « la climatisation est emblématique de toute la folie et des paradoxes de ce que l’on considère comme un progrès, à la fois une technologie de confort personnel et une technologie d’oubli . (...) c’est emblématique des inégalités de chaleur, de l’écart entre "the cools and the damned" [les « rafraîchis » et les damnés]. Plus il fait chaud, plus la fracture est grande. » L’une des plus grandes craintes de Goodell est que le monde s’adapte aux décès dus à la chaleur comme il l’a fait avec le Covid. « Le Covid nous a montré combien de morts nous sommes prêts à tolérer. Je crains que nous nous adaptions simplement au chaos et à la tragédie et acceptions que 60 000 personnes meurent chaque été, et nous oubliions que nous avons créé ce climat et que nous le contrôlons ». (Guardian)

🇱🇷/🇦🇪 Le Libéria est sur le point de céder le contrôle de près de 10% de son territoire à l’entreprise Blue Carbon, lancée en octobre dernier par Ahmed Dalmook Al Maktoum, le plus jeune membre de la famille royale de Dubaï. L’entreprise servirait d’intermédiaire pour vendre des crédits carbone rattachés à près de 1 million d’hectares de forêts dans le cadre d’un accord dont le projet de contrat a fait l’objet d’une fuite. L’accord pourrait violer les droits fonciers de neufs communautés et donnerait le contrôle quasi total des forêts tropicales restantes à l’entreprise émiratie pour les 30 prochaines années. Le Libéria ne toucherait que 10 % de la vente ses crédits carbone. (Le Monde)

🇺🇲🏭 La guerre en Ukraine a généré un boom du gaz liquéfié propulsant les États-Unis à la première place des exportateurs mondiaux. Sept terminaux de liquéfaction ont bourgeonné sur la côte du golfe du Mexique, bétonnant les bayous de Louisiane, et au moins deux douzaines d’autres sont à divers stades de planification et de construction. Non loin de la "Cancer Alley", les régulateurs exposent les résidents à de nouvelles sources de pollution de l’air - provenant du torchage du gaz excédentaire ou des puissantes turbines de liquéfaction -, aux risques d’explosions, ignorant les marécages en érosion et la multiplication des tempêtes et des ouragans. (Grist)

🚰🇫🇷 En l’espace de quarante ans ans, 12 600 captages d’eau sur 37 700 ont été fermés en France en raison de la pollution aux nitrates et aux pesticides et 3 000 sont en sursis. Avec le changement climatique, il est de plus en plus difficile de trouver des ressources alternatives, la baisse du niveau d’eau augmentant les niveaux de concentration des polluants. Près de Poitiers, la compagnie des eaux s’est résolue à rouvrir deux captages contaminés et à diluer l’eau avec celle de trois autres forages. En 2011, le coût des pollutions agricoles a été estimé à 1,5 milliard d’euros par an dont 640 millions à 1,1 milliard étaient répercutés sur la facture des particuliers. D’après la Fédération nationale des Collectivités concédantes et Régies, le prix de l’eau pourrait augmenter de 20 à 30 % dans les grandes villes et de 70 % dans les petites communes à moins de déclasser certains polluants. Certains réclament une mise à contribution exceptionnelle des fabricants de pesticides, en application du principe pollueur-payeur, d’autres payent déjà les agriculteurs pour qu’ils utilisent moins d’intrants. (L’Obs)

🏭⚕️ La fermeture en janvier 2016 de l’une des plus grandes usines de traitement du charbon de Pittsburgh a entraîné une diminution quasi instantanée des visites aux urgences et des hospitalisations pour maladies cardiovasculaires. (Environmental Research : Health)

🇫🇷⚠️ Le maire de Verdun s’inquiète de l’augmentation des risques d’incendies alors que la forêt renferme des millions d’obus contenant des métaux lourds et des agents toxiques. « Si demain il y a un incendie en forêt domaniale de Verdun, qu’allons-nous faire ? Que va-t-il se passer avec les millions d’obus présents encore sous terre ? Il faudra évacuer la population », prévient-il. « La combinaison de la crise du scolyte, des fortes chaleurs estivales et de l’importante fréquentation de ce lieu mémoriel accroît considérablement le risque de départs de feux », selon l’ONF et le maire a lancé l’alerte l’été dernier, dans une lettre adressée au Président de la république. Une missive restée sans réponse. (La Vie)

♻️ La start-up américaine Running Tide a annoncé avoir vendu les premiers crédits d’élimination de carbone en haute mer au groupe de e-commerce Shopify. Dans le cadre de ce processus d’"élimination du carbone", des déchets de bois qui auraient autrement été brûlés ont été recouverts de calcaire et placés dans l’océan au large de l’Islande. 1000 tonnes de déchets de bois ont été coulés en mai, juin et juillet, ce qui selon l’entreprise équivaut à une élimination de 275 tonnes de dioxyde de carbone. Shopify n’a pas précisé combien il a payé ces crédits carbone mais Running Tide a déclaré facturer entre 250 et 350 dollars la tonne. (Reuters)

🤝 Bien que huit pays amazoniens de l’Organisation du Traité de coopération amazonienne se soient entendus mardi pour créer une alliance contre la déforestation, l’accord ne comporte aucun objectif et ne mentionne pas l’exploration pétrolière, alors que Lula s’apprête à autoriser l’exploration pétrolière dans l’embouchure de l’Amazone.
Fidèle à sa sagacité stratégique légendaire, Emmanuel Macron a décliné l’invitation est envoyé l’ambassadrice au Brésil à sa place, préférant rester à Bregançon, au grand dam des élus de Guyane. Les délégués ont appelé les nations occidentales à un "plan Marshall pour l’Amazonie" car les ressources de la forêt sont consommées à l’échelle mondiale. Au Brésil, la déforestation a néanmoins baissé de 66 % comparé à l’année dernière, son niveau le plus bas en six ans. (Divers)

💹 Le rachats d’actions pourraient atteindre 25 milliards d’euros en France en 2023, un troisième record consécutif car il n’y aurait pas suffisamment d’investissements financièrement rentables selon les entreprises. C’est autant de trésorerie non investie dans la transition climatique s’étonne L’Opinion, qui feint de découvrir le fonctionnement du capitalisme. « TotalEnergies pourrait aller beaucoup plus vite dans sa transition énergétique en orientant l’argent qu’il consacre aux rachats d’actions vers sa transition énergétique », souligne l’économiste Patrick Artus, mais les investisseurs demandent encore un taux de rendement très élevé ». (L’Opinion)

☣️ De nouveaux documents révèlent que l’agence de l’environnement américaine (EPA) a autorisé un carburant pour bateau et avion à base de plastique recyclé dont le risque cancérigène serait quasi généralisé pour les personnes exposées (1,3 sur 1). Certains présenteraient également des risques pour les nourrissons et seraient persistants. En réponse aux révélations du Guardian et de Propublica sur les risques cancérigènes de ces carburants plastiques l’EPA avait proposé en juin - à l’instar du gouvernement français - d’exiger des tests pour s’assurer que les plastiques utilisés ne contiennent pas de contaminants dangereux. Mais ces nouvelles informations concernent les émissions produites lors de la combustion même de l’huile de pyrolyse. (Guardian/Propublica)

🐛 Le premier écosystème de la planète est sous nos pieds. Deux fois plus d’espèces qu’on ne le pensait auparavant vivraient dans le sol, plus que dans les récifs coralliens ou les forêts tropicales. La désertification, l’érosion et la pollution menaceraient ainsi près de deux tiers de toutes les espèces terrestres. (Proceedings of the National Academy of Sciences)

💹 Les catastrophes naturelles menacent ironiquement de ralentir l’avancée des projets renouvelables alors que les primes d’assurance des installations solaires américaines ont grimpé jusqu’à 50 % cette année. (Bloomberg)

🚢 Alors que l’incendie a brûlé pendant une semaine, le cargo transportant près de 4 000 véhicules en mer du Nord a pu être remorqué sans encombres jusque dans un port des Pays-Bas. (Reuters)

🇺🇲 Joe Biden a annoncé la création d’un nouveau parc national de 400 hectares autour du Grand Canyon et l’allocation de 44 millions de dollars pour renforcer la résilience climatique dans les parcs nationaux. (NBC)

🇬🇧 Six compagnies des eaux britanniques font l’objet de poursuites collectives au nom de 20 millions de ménages en Angleterre et au Pays de Galles pour ne pas avoir signalé leurs rejets d’eaux usées et surfacturer leurs clients. (Guardian)

🇺🇲 Jody Freeman, professeur de droit environnemental d’Harvard , a démissionné de son poste au sein du conseil d’administration de ConocoPhillips, après des mois d’examen public et de pressions de la part des étudiants. En avril, le Guardian avait révélé que Freeman avait organisé une réunion entre l’entreprise et un directeur de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis alors que l’agence travaillait à rédiger de nouvelles réglementations sur la divulgation des émissions des entreprises. (Guardian)

🇨🇦 L’Alberta - aux mains des conservateurs - a annoncé un moratoire de six mois sur les grands projets solaires et éoliens afin de pouvoir revoir les politiques entourant la construction des projets et leur impact sur le réseau électrique. À l’heure où le pays est frappé par les pires incendies de son histoire, la décision de la plus grande province productrice de pétrole et de gaz du Canada a suscité l’incrédulité parmi les groupes environnementaux et les économistes. (Guardian)

🇮🇳 L’Inde a décidé d’assouplir sa réglementation forestière pour « accroître la productivité des forêts » et aider les communautés locales à se connecter avec « le courant dominant du développement ». Aucune autorisation du gouvernement ne sera désormais requis pour que certains espaces verts soient utilisés pour des installations d’écotourisme et le gouvernement aura le pouvoir d’autoriser des études sismiques sans contrôle, ce qui, selon les militants, conduira à une exploitation commerciale. La nouvelle loi modifiera également la définition des forêts ouvrant 20 à 28 % du couvert forestier existant à l’exploitation. (Reuters)

🇨🇲 Le gouvernement camerounais envisage à nouveau d’ouvrir une partie de la forêt d’Ebo à l’exploitation forestière, malgré son statut de refuge pour de nombreuses espèces menacées, notamment les gorilles et les chimpanzés. (Mongabay)

📝 Une nouvelle évaluation menée par Rainforest Foundation UK met en cause trois autres systèmes de certification de crédits carbone - le Fonds de partenariat pour le carbone forestier de la Banque mondiale, le système de résultats REDD+ de la CCNUCC, ainsi que le nouveau programme de vérification ART. (Mongabay)
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🇪🇺/🇧🇷 Le ministre de l’Agriculture brésilien a mis en doute la conformité de la nouvelle réglementation européenne contre la déforestation avec les principes de l’Organisation mondiale du commerce alors que les grands pays producteurs s’opposent aux nouveaux contre de traçabilité. (Bloomberg)

🇬🇧 Le maire de Londres Sadiq Khan a étendu la subvention de 2 000 £ à tous les Londoniens possédant des véhicules non conformes pour réduire les retombées politiques de l’extension de la ZFE après la victoire des conservateurs aux élections partielles. (Guardian)

🇪🇺/🇲🇬 Fin juin, Madagascar et l’UE ont renouvelé l’accord de pêche autorisant l’UE à pêcher le thon dans les eaux malgaches. L’UE affirme que l’accord profite à Madagascar en fournissant un financement essentiel à la gouvernance de la pêche mais les critiques affirment que l’accord ne profite toujours qu’aux entreprises de pêche et aggrave la surexploitation, alors que les populations de thons de l’océan Indien sont menacées d’effondrement. L’UE s’est récemment opposée à une règle limitant l’utilisation de dispositifs de concentration de poissons qui contribuent à la surpêche et à la pollution. (Mongabay)

🇺🇲/🇮🇩 En novembre dernier, l’Indonésie et les États-Unis ont annoncé un nouvel accord : le partenariat indonésien pour une transition énergétique juste (JETP) en vertu duquel le G7 - États-Unis et Japon en tête - et une alliance du secteur privé s’engageaient à financer le retrait du charbon indonésien à hauteur de 20 milliards de dollars. Seulement le secteur emploie 250 000 personnes, les investissements dans le charbon sont plus attractifs et les financements se font attendre. Les enjeux géostratégiques sont élevés et un échec pourrait menacer la crédibilité de futurs projets climatiques. (The Diplomat)

🏗️ Connecter des mégas projets renouvelables à des infrastructures électriques hautement centralisées s’avère être un casse-tête logistique et matériel qui n’échappe pas au jeu de la compétition mondiale. Pénurie de câbles haute tension, de transformateurs électriques, de main d’oeuvre, de cuivre et trop grande concentration des fournisseurs font grimper les prix mondiaux et les délais. Au Royaume-Uni, on inverse les fermetures d’usines de câbles et on mise sur l’aluminium . (Financial Times)

💵 ExxonMobil investit désormais dans des pipelines de dioxyde de carbone au Texas misant sur la capture du carbone qu’il a rebaptisé "gestion du carbone". L’entreprise envisage par ailleurs de se joindre à plusieurs sociétés pétrolières et gazières pour se développer dans la production de lithium et serait en pourparlers avec des constructeurs automobiles pour le leur fournir.(Bloomberg)

💬 Les États-Unis atteignent les limites de ce qu’ils peuvent réaliser avec des subvention sans pénaliser financièrement la pollution carbone. Le déploiement le plus rapide possible des énergies renouvelables qui favorise les fournisseurs chinois entre en contradiction avec la volonté de stimuler la production locale. (Semafor)

🇺🇾 Parmi les cinq premiers producteurs mondiaux d’énergie éolienne et solaire, l’Uruguay fait actuellement face à de graves pénuries d’eau. Le gouvernement vient pourtant d’annoncer investir 4 milliards de dollars dans sept projets d’hydrogène vert et des centres de données qui pourront profiter de ses excédents d’énergies renouvelables. (Bloomberg)

👨‍🌾 Mathieu Yon, maraîcher biologique dans la Drôme, appelle à un nouveau récit agricole pour outrepasser les divisions entre "génération des Trente Glorieuses" et "néopaysans". Si les progrès techniques et technologiques ont transformé les manières de travailler, ils n’ont pas amélioré la condition sociale. Le revenu et le statut des agriculteurs restent, aujourd’hui encore, d’une grande précarité. Occulter cette condition partagée permet d’entretenir la confusion dans l’opinion publique entre les fermes familiales, dont la production est orientée vers l’agro-industrie (70% des exploitations) et les holding agricole dont l’organisation et la forme juridique sont issues de l’industrie. (La Croix)

⚖️ Les sénateurs Bernie Sanders, Ed Markey, Elizabeth Warren et Jeff Merkley ont appellé le ministère de la Justice à poursuivre les entreprises pétrolières pour leur désinformation climatique citant les communications datant de 1959 entre le physicien Edward Teller et l’American Petroleum Institute (API) dans lesquelles il mettait en garde contre le réchauffement planétaire dû à la combustion de combustibles fossiles. (The Hill)

🇺🇲/🇦🇪 Une société agricole émiratie puise dans les eaux souterraines de l’Arizona pour exporter du foin vers des pays d’Asie et du Moyen-Orient. L’exploitation aurait été fiancée par le fond de pension de l’Arizona à hauteur de 175 millions de dollars. Les exportations de foin de l’État ont été multipliées par près de 100 au cours des 10 dernières années. L’eau utilisée pour le faire pousser l’année dernière équivalait à l’eau utilisée par environ un million de personnes. (Mother Jones)

🇫🇷 La préfecture de la Creuse, se substituant au ministère de la Culture, aurait supprimé les subventions d’une quinzaine d’associations à des fins de « filtrages politique et idéologique ». « Le plateau de Millevaches abriterait, aux yeux des autorités, un tissu associatif qui financerait et abriterait des mouvements comme les Soulèvements de la Terre » selon des retours informels. (Le Monde)

🇪🇺 La Commission européenne a enterré les nouveaux standards de reporting de durabilité des entreprises, en prépation depuis 2021, les rendant pour la majorité volontaires. Le texte doit désormais être validé ou rejeté par le Parlement et le Conseil européen. En l’absence d’objection, les standards édulcorés entreront en vigueur au 1^er janvier 2024. (Reuters)

📝 Bien que le gouvernement américain se soit donné l’objectif de planter 1 milliards d’arbres en neuf ans, une étude révèle que les pépinières américaines ne cultivent pas suffisamment d’arbres et manquent de diversité d’espèces végétales pour répondre à ces plans. (Bioscience)

♻️ La plupart des détergents étant issu du pétrole, une équipe de Virginie planche actuellement sur le recyclage chimique du plastique en tensioactifs pour savon. Le procédé consiste à brûler le polyéthylène et le refroidir juste avant qu’il ne se gazéifie. Un procédé pas du tout énergivore, évidemment. (Science)

🚰 L’aquaculture est en pleine expansion dans le monde et rattrape désormais la pêche. Mais l’élevage est source de pollution, d’épidémies et d’accaparement des ressources en eau. Les fermes piscicoles sont ainsi en train d’assécher les aquifères d’Arménie. où elles représentent la moitié de la consommation annuelle d’eau dans la vallée d’Ararat. La plupart des truites et des esturgeons qui y sont élevées sont exportés vers la Russie. Dans plus de 30 communautés, les puits sont maintenant trop peu profonds pour atteindre la nappe phréatique et les habitants sont obligés de creuser plus profondément ou d’installer des pompes coûteuses tandis que le gouvernement se tourne vers l’eau du lac pour irriguer. En Iraq, le gouvernement a fermé près de 5000 fermes piscicoles illégales. Alors que le pays produisait environ un million de tonnes de poisson par an, la production est tombée à 190 000 tonnes. (Yale Environment 360/Nature World News)

🌿 Après l’avoir augmenté, le réchauffement climatique pourrait réduire le taux d’absorption du carbone par les plantes, celle-ci ne trouvant plus suffisamment d’eau dans l’air asséché pour convertir le CO2 en glucides. L’augmentation des taux de photosynthèse a commencé à ralentir à partir de l’an 2000 et ils sont restés stationnaires de 2001 à 2016. (Science)

🌋 Le changement climatique pourrait déclencher davantage de tremblements de terre et d’éruptions volcaniques. La pluie et la glace comprime la croûte terrestre et la stabilise, lorsque cette eau disparaît il se produit un rebond isostatique quu augmente le nombre de tremblements de terre. Via la fonte des glaces et la déstabilisation des cycles pluviométriques, le changement climatique pourrait intensifier ce phénomène. À plus long terme, la déglaciation et la perte de poids associée permet également un processus appelé fusion par décompression, dans lequel la baisse de pression facilite la fusion dans le manteau terrestre. Une telle fusion entraîne la formation de magma liquide alimentant l’activité volcanique. (The Conversation)

🏛️ Bien que plus des deux tiers (67 %) des émissions de gaz à effet de serre proviennent des villes, fixer des objectifs climatiques qui vont au-delà des responsabilités municipales peut s’avérer contreproductif et risque de saper la confiance des habitants. Les municipalités doivent communiquer sur l’équilibre des pouvoirs entre décideurs politiques locaux et nationaux et coordonner les actions. (The Conversation)

📝 Une étude révèle que l’injection de carbone dans des gisements sous-marins en mer du Nord contenant encore des résidus de pétrole et de gaz pourrait entraîner le déplacement des hydrocarbures les plus lourds pouvant entraîner le colmatage du système de captage et de stockage du carbone, impactant son efficacité. (Marine and Petroleum Geology)

🔥 Une classe de particules jusqu’alors inconnue abondamment émise par les feux de forêt, appelée « carbone brun foncé » provoquerait un réchauffement beaucoup plus important que prévu. Il absorberait moins de lumière que le carbone noir et serait quatre fois plus abondant ce qui signifie que les modèles climatiques sous-estiment probablement les effets des incendies de forêt sur le réchauffement climatique. (Nature Geoscience)

☢️ À l’échelle mondiale jusqu’en 2017 , les pays dotés d’armes nucléaires ont fait exploser 528 armes au-dessus du sol ou sous l’eau, et 1 528 autres sous terre. (The Conversation)

🇮🇹 L’UNESCO recommande d’ajouter Venise à sa liste du patrimoine mondial en péril, en raison du risque de dommages « irréversibles » posés par le dérèglement climatique et le tourisme de masse. (AFP)

☣️ Certains sous-vêtements menstruels, emballages des tampons ou d’autres protections hygiéniques commercialisés aux États-Unis contiendraient des PFAS. (Washington Post)

🇺🇲 La demande d’électricité au Texas a atteint un niveau record pour la dixième fois cet été. (Reuters)

🇺🇲 Les responsables de l’Utah et les sociétés pétrolières s’apprêtent à investir des milliards de dollars pour construire une ligne ferroviaire de 142 kilomètres à travers la forêt et les terres tribales qui pourraient quadrupler la production de pétrole de l’État. (Associated Press)

🇮🇩 L’Indonésie construit plusieurs nouvelles centrales électriques au charbon pour les utilisateurs industriels. La plupart des usines alimenteront les fonderies de nickel, de cobalt et d’aluminium que le gouvernement promeut dans le but de transformer l’Indonésie en un centre de fabrication de véhicules électriques et de batteries. (Mongabay)

🇪🇺 En 2021, l’UE a expédié 33 millions de tonnes de déchets vers des pays tiers, soit près de 20 % du commerce mondial des déchets. Seuls 46 % des cargaisons étaient contrôlées dont près de 30 % étaient illégales. (Mongabay)

🇺🇳 Les Nations Unies ont achevé le retrait de plus d’un million de barils de pétrole du superpétrolier Safer en décomposition au large de la côte yéménite, évitant ainsi une potentielle catastrophe environnementale. (Reuters)

💰 Après une année exceptionnelle, la baisse des prix de l’énergie a entamé les bénéfices de Big Oil : Aramco -38%, ExxonMobil - 56 %, Chevron -48 %., TotalEnergies -49 % ou encore BP -70 %. Pourtant les dividendes versés aux actionnaires sont loins de suivre le même chemin. Comme l’an dernier, Aramco compte bien verser 70 % de ses bénéfices à ses actionnaires (l’État Saoudien à 90 %), les dividendes sont en hausse de 7,25 % chez Total, de 10 % chez BP. Les entreprises du secteur peuvent se permettre d’augmenter les dividendes versés sans trop alourdir leur facture globale car elles ont massivement racheté leurs propres actions ces derniers mois. (Les Échos)

🇺🇲 Les principales compagnies d’électricités américains privées s’opposent au plan de réduction des émissions proposé par l’agence de l’environnement arguant que les technologies de capture du carbone et d’hydrogène vert avancées pour réduire les émissions sont coûteuses et n’ont pas encore fait leurs preuves à grande échelle. (Reuters)

🇷🇴 La Commission européenne a approuvé un régime d’aides d’État de 200 millions d’euros permettant à la Roumanie de payer les forestiers pour qu’ils laissent des arbres sur pied. Dans le cadre de ce programme, qui se poursuivra jusqu’en 2027, les forestiers recevront une compensation lorsqu’ils sont empêchés d’abattre des arbres pour des raisons environnementales. (Politico)

🇺🇲 En mai, le Surgeon General des États-Unis a émis un avertissement selon lequel les Américains connaissent une « épidémie de solitude et d’isolement ». Les gens sont moins connectés socialement que jamais auparavant. En 2021, près de la moitié des Américains ont déclaré avoir moins de quatre amis proches, tandis qu’un quart seulement ont déclaré la même chose en 1990. Les résidents américains ont passé 24 heures de plus par mois seuls en 2020 qu’en 2003 et seuls 3 Américains sur 10 connaissent la plupart des leurs voisins. Or l’isolement social est un facteur de risque majeur de décès pendant une vague de chaleur. (Grist)

🇰🇪 L’interdiction des sacs plastiques à usage unique en 2016 au Kenya a donné lieu à un véritable marché de contrebande en provenance des pays limitrophes. (NPR)

👷‍♂️ Pour atteindre l’objectif de 45 % de renouvelables l’UE doit créer plus de 3,5 millions d’emplois d’ici 2030. Dans le seul secteur solaire, le nombre d’emplois doit doubler d’ici 2030 - à 1 million. (Politico)

🇮🇹 Dans la région italienne des Pouilles, les autorités locales veulent construire un pipeline sous-marin d’un milliard d’euros et 100 kilomètres de long pour acheminer de l’eau à travers la mer Adriatique de l’Albanie aux Pouilles. (Wall Street Journal)

🦠 Alors que la pollution aux particules fines favorisent la dissémination de pathogène résistants aux antibiotiques, une étude révèle que l’antibiorésistance augmenterait de 0,5 à 1,9% pour chaque hausse de 1 % de la concentration en particules fines.
D’ici 2050, environ 840 000 personnes pourraient succomber à la résistance aux antibiotiques liée à la pollution de l’air si les politiques en vigueur en matière de pollution de l’air restent inchangées. (Lancet Planetary Health)

🛢️ Pris dans sa rivalité avec la Chine, Biden est revenu sur son engagement de cesser de financer des projets fossiles à l’étranger. Le gouvernement américain a notamment accepté de financer la rénovation d’une raffinerie en Indonésie ou de garantir un investissement de 500 millions de dollars de Goldman Sachs pour verrouiller les expéditions de gaz pour la Pologne, créant une scission au sein de son administration (Politico)

👨‍🚒 Le nombre de pompiers dans l’UE est en baisse de 2800 en un an alors même que le bloc fait face à davantage d’incendies de forêt. Selon Eurostat, 10 pays ont supprimé des emplois de pompiers entre 2021 et 2022, les baisses les plus importantes étant enregistrées en France, en Roumanie, au Portugal, en Slovaquie, en Bulgarie et en Belgique. Le nombre de pompiers en France a chuté de 5 400. (Politico)

📝 Bien que les peuples autochtones ne représentent qu’environ 6 % de la population mondiale, ils subissent les effets négatifs d’au moins un tiers de tous les projets de développement industriel dans le monde, selon des chercheurs de l’Universitat Autònoma de Barcelona. (Science advances)

🔥 Au milieu de l’été, la surface de forêts brûlées en Europe est de 50 % supérieure à la moyenne sur la période 2006-2022. Une augmentation sensible, inférieure à l’été de 2022, mais qui cache des disparités importantes. En France (× 2), en Suisse (× 4), en Italie (× 2), et bien sûr en Grèce (× 5), les feux sont plus importants que la moyenne des seize dernières années. Plus au nord, des incendies se sont déclarés dans des pays d’ordinaire moins exposés, comme la Lituanie (× 22) ou l’Autriche (× 5,5). (Bloomberg/Le Monde)

🌊 L’entreprise canadienne The Metals Company (TMC), qui était déjà derrière le compte à rebours réglementaire de deux ans, lancé avec l’État insulaire de Nauru en 2021, a annoncé son intention de déposer une demande de licence auprès de l’Autorité internationale des fonds marins dès 2025 pour exploiter les fonds de l’océan Pacifique. (AFP)

🇬🇧 Le gouvernement britannique a réitéré son soutien à la biomasse. Dans la stratégie qu’il a présentée pour le secteur vendredi, il estime pourtant que la biomasse durable est une ressource limitée et que sa disponibilité future pour le Royaume-Uni est incertaine, ajoutant qu’à l’avenir la bioénergie avec capture du carbone devra être privilégiée. (Bloomberg)

🏦 Un agriculteur néerlandais désormais à la tête de l’un des plus grands prêteurs agricoles au monde, la Rabobank, propose désormais de financer la transition des agriculteurs vers des solutions technologiques dans lesquelles la banque a elle-même investi, telle qu’un système de convertisseur d’azote en engrais et des robots lasers pour éliminer les mauvaises herbes. (Bloomberg)

🐐 Face aux incendies, les chèvres sont de nouveau à l’oeuvre pour debroussailler. Selon le Conseil national espagnol de la recherche , les troupeaux de chèvres coûtent environ 75 % moins cher que les équipes de débroussaillage. Dans la région de la baie de San Francisco, les chèvres et les moutons sont utilisés par le système de transport pour atténuer les risques d’incendie. Certaines municipalités du Colorado ont également mis en place des programmes de pâturage. En Espagne, la prochaine étape consiste à permettre à nouveau aux chèvres de paître librement. (CBS)

🇺🇲 Les Américains les plus pauvres et les minorités vivent dans les quartiers les plus chauds et les logements les plus mal isolés. Bien qu’il existe des crédits d’impôt et des remises pour aider à installer la climatisation, la plupart restent hors de portée des ménages démunis et moins de 3 % bénéficient de chèque énergie en été. (Associated Press)

🇪🇸 La Fondation Artemisan appelle à l’élaboration d’un nouveau plan forestier national en Espagne alors que tous les travaux de reboisement ont été perdus ces dernières années dans des incendies. Sur 4,13 millions d’hectares de reboisement effectué 3,96 millions ont brûlé. (El Confidencial)

☀️ La majorité des mini-réseaux de panneaux solaires installés à la hâte dans les communautés rurales indiennes ou africaines sont désormais en panne faute de maintenance et pose des problèmes de pollution. Selon un responsable de l’autorité des énergies renouvelables du Jharkhand, le gouvernement s’appuie sur des entrepreneurs privés pour l’installation et la maintenance, mais les entrepreneurs ne trouvent souvent pas économiquement intéressant d’entretenir les systèmes solaires. Sur l’entièreté du cycle de vie du produit, le modèle ne paie souvent pas. (Washington Post)

(post de Lau Cnstnt)

Chronique des désastres écologiques et climatiques produits par la civilisation industrielle : résignation suicidaire ou révoltes salutaires ?

Tout ira bien, ne nous prenons pas la tête, laissons faire les dirigeants et profitons des restes du Titanic en flamme ?