A défaut de soulèvement et de révolution, les politicailleries mènent la danse, la danse répétitive des zombies encastrée dans des institutions autoritaires et anti-démocratiques, sur fond de néofacisme 3.0 et d’un ultracapitalisme qui ne veut même plus prendre la peine de donner le change de la « démocratie » libérale ni de larguer quelques miettes ruissellantes de poisons à sa piétaille bientôt inutile à sa croissance mortelle.
- Budget et sécurité sociale, le PS va-t-il trahir encore, ou voter la censure du gouvernement Bayrou ?
Un double 49.3 cette semaine
Soit le gouvernement tombe, soit le PS et le RN sauvent une nouvelle fois François Bayrou
La Cinquième République est un régime de guerre et un régime d’exception. Autoritaire, centralisé, donnant les pleins pouvoirs au Président qui dispose de droits monarchiques, notamment celui de se passer de l’avis de la population et des élus, il s’agit un régime unique en Europe par sa brutalité.
Pensé pendant la guerre d’Algérie, il devait être temporaire, le temps de « faire face à la crise ». La Cinquième République est restée en place jusqu’à aujourd’hui, permettant à un président minoritaire, illégitime et acculé, de gouverner sans le Parlement, par 49.3 quasiment systématique.
Jamais depuis 1958 un gouvernement n’avait eu autant recours au 49.3. C’est dire l’état politique pitoyable dans lequel est engluée la France. Depuis 2022, le clan Macron dégainé 24 fois cette procédure autoritaire. Et il y en aura deux supplémentaires cette semaine.
Comme le Premier Ministre destitué Michel Barnier, François Bayrou a annoncé à La Tribune Dimanche sa décision d’utiliser le 49.3 pour faire passer les budgets de l’État et de la Sécurité sociale.
En effet, à partir du lundi 3 février, les députés devaient examiner les conclusions de la Commission mixte paritaire sur le budget de l’État. Premier 49.3. Ensuite, c’est le budget de la Sécurité sociale, qui devrait être débattu. Deuxième 49.3. C’est exactement le même scénario qu’en décembre : un gouvernement de droite radicale, imposé en dépit du verdict des urnes, qui passe en force contre des mesures impopulaires.
« Maintenant, il faut passer sans tarder à l’adoption. Un pays comme le nôtre ne peut pas rester sans budget. Le seul moyen, c’est d’engager la responsabilité du gouvernement » a déclaré Bayrou en tablant que, « dans dix jours » la France aurait « enfin les budgets indispensables à la vie de la nation ».
Et comme en décembre, l’usage du 49.3 s’accompagne d’un risque de censure qui peut faire tomber le Premier Ministre. La France Insoumise annonce déjà deux motions, que devraient voter les communistes et les écologistes. La seule inconnue reste le vote du Rassemblement national et du Parti socialiste, qui ont donc le sort de François Bayrou entre leurs mains.
Pour rappel, le budget de la Sécurité sociale pour 2025 comporte des reculs majeurs, notamment 7 heures de travail non rémunéré pour les salariés. Du travail forcé intitulé de façon orwellienne « journée de solidarité », pour « financer des mesures en faveur du grand âge ». C’est du vol pur et simple du temps et de la force de travail. Pourquoi ne demande-t-on pas aux ultra-riches un peu plus de « solidarité » à la place ? Ce projet comprend aussi une « taxe soda » qui pénalisera les classes populaires plutôt que les industriels, et la baisse des indemnités journalières versées par l’Assurance-maladie en cas d’arrêt de travail.
Un article vise aussi à faciliter les échanges d’informations entre l’Assurance-maladie et les complémentaires santé, dans l’objectif de « lutter plus efficacement contre la fraude ». Toujours plus de flicage de la population et d’intervention du secteur privé dans la santé. Quant au budget de l’État, il comprend un plan d’austérité majeur.
Le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel de la France Insoumise, estime que ce budget est « pire » que celui proposé par Michel Barnier, et appelle les oppositions à être « cohérentes » et à ce qu’elles « censurent » le budget.
Mais le Parti Socialiste pourrait bien, une nouvelle fois, sauver le gouvernement. L’ancien premier ministre Lionel Jospin a appelé le PS à « ne pas voter la censure ». « Qui pourrait faire face au drame de Mayotte, qui chercherait la réconciliation en Nouvelle-Calédonie, qui assurerait (…) la sécurité ? Qui (…) lancerait enfin ce plan contre le narcotrafic ? » a-t-il demandé de façon rhétorique. Certainement pas le pouvoir en place en tout cas, qui a allumé des incendies et semé le désastre partout.
« Voter la censure aujourd’hui, ne serait pas responsable » a déclaré le socialiste, par lequel la déliquescence politique de notre époque a commencé : quand il était au pouvoir, il a privatisé plus que la droite et détruit les derniers espoirs placés dans la gauche, puis il a lamentablement perdu aux présidentielles et offert un second tour à Jean-Marie Le Pen avant de se retirer. Depuis, les reniements du PS se traduisent en fascisation progressive de toute la société.
« Responsabilité », l’autre mot pour dire « trahison », en langage socialiste.
source, et liens : https://contre-attaque.net/2025/02/02/un-double-49-3-cette-semaine/
Le budget Bayrou est infiniment pire que celui de Barnier
Le PS et le RN ont voté contre le budget Barnier, ce qui a provoqué sa chute
Qui des deux va oser refuser de voter la motion de censure et donc faire passer ce budget de Bayrou et risquer ainsi de provoquer sa mort politique ?
Si le PS ne vote pas la censure, il se coule et cela sauvera le RN qui peut s’abstenir
Si le PS vote la censure, le RN devra probablement soutenir le gouvernement au risque de porter la responsabilité d’une grave crise gouvernementale et présidentielle mais entraînant son propre affaiblissement
(post de Jacques Chastaing)