Bientôt l’occupation d’usines, de Fac, de Lycées, de centrales énergétiques, de raffineries ?

Après plus de 40 lieux culturels, un pôle emploi est occupé

mardi 16 mars 2021, par Sans emploi mais pas inactif.

Les occupations de lieux culturels se multiplient en France, pour défendre les droits des travailleurs culturels, pour la vie sociale et culturelle, mais aussi pour faire abroger les projets anti-sociaux du gouvernement concernant l’assurance chômage.
Des textes et actions appellent à aller plus loin qu’une supplique au gouvernement et à élargir les sujets :

En réponse à l’appel à l’occupation des artistes de l’Odéon

Il ne suffira pas d’occuper les temples où, quoi qu’on en dise, l’art et la culture confisqués au peuple et à la rue se sont emmurés et faits complices des dominants, ni de faire mine de contester le pouvoir, pour nous rallier à la cause des Artistes, qui ne se confond pas, loin s’en faut, à la cause de l’art.

Depuis des années les jeunes racisé.es des quartiers populaires, les indigné.es de Nuit debout et autres manifestant.es, les Gilets jaunes, les Zadistes, les étudiant.es et enseignant.es, travailleurs et travailleuses confronté.es à la casse de leur protection sociale, migrant.es et mouvements de désobéissance civile, ont OCCUPÉ rues, places, rond-points, Zones À Défendre, lieux de travail (usines, dépôts de bus, hôtels, raffineries…) ou de pouvoir, galeries marchandes, bâtiments désaffectés… : la liste est sans fin.

Sans fin, aussi, la liste des moyens employés par la classe dirigeante pour écraser ces mouvements citoyens porteurs d’une exigence de démocratie directe.
À celleux qui demandaient à faire entendre leur voix, respecter leurs droits et être partie prenante des décisions les concernant, le pouvoir en place a répondu par la violence : violence du mensonge et de la manipulation médiatique, des fausses consultations et des anathèmes ; violence sociale ; violence judiciaire avec la criminalisation d’actes politiques aboutissant à des amendes et emprisonnements de plus en plus lourds, arbitraires et fréquents ; violences physiques - de la contrainte des corps dans l’espace public, aux mutilations et aux meurtres impunis.
Le tribut payé par les indigné.es en actes à cette répression est lourd. Certain.es sont mort.es, d’autres blessé.es. D’autres encore ont peur ou sont épuisé.es. Pour beaucoup, le combat est quotidien pour trouver de quoi vivre, se réunir, s’organiser.

À ces damné.es du mouvement social de plus en plus nombreux.ses, fiché.es, désigné.es à la vindicte sociale et pour beaucoup sous le coup de condamnations ou de menaces directes, les artistes et acteurs du milieu culturel, dont nous espérions et appelions depuis si longtemps de nos vœux le ralliement et le soutien, peuvent-ils se contenter aujourd’hui d’apporter l’enthousiasme et la fraîcheur de celleux qui viennent d’entrer dans la danse, et se contenter de sautiller gaiement en appelant en chanson à d’autres occupations ?
Les revendications portées par les occupant.es du théâtre de l’Odéon, et des autres depuis investis, excédent généreusement ce qu’ils et elles conçoivent comme leurs propres intérêts sectoriels en y incluant la lutte contre la réforme de l’indemnisation chômage : tant mieux.

Il va en falloir davantage pour que soit pris au sérieux ce nouveau mouvement d’occupation contre lequel s’affûtent sans doute déjà les armes du pouvoir, dans l’ordre : consultation fantoche, calomnie, assignations en justice, et si tout ça ne suffit pas, grenades et matraques, crève-l’œil et mutilations diverses.

Nous avons besoin de lieux. Nous avons besoin de moyens et de relais. Nous avons besoin de reconnaissance de la légitimité de nos actions auprès d’une opinion publique aveuglée par la propagande, convaincue parce qu’elle le veut bien de la dangerosité (politique et sanitaire) de toute forme de partage et d’échange démocratique.

Nous ne serons pas dupes d’un simulacre d’engagement destiné à restaurer les privilèges d’une caste : ceux qui permettent d’accéder par héritage à la maîtrise des moyens de production et de diffusion d’œuvres dont on fera volontiers croire à la population qu’elle est incapable d’en produire de telles, au mépris de toute une tradition d’expériences d’art populaire ET néanmoins savant, aujourd’hui méconnues ou reléguées comme vestiges de mondes disparus dans les vitrines du quai Branly, dans les articles juridiques des traités internationaux protégeant le patrimoine immatériel de l’humanité, ou dans le chœur des pleureuses se lamentant sur la beauté du mort.

Il ne suffira pas d’occuper les temples où, quoi qu’on en dise, l’art et la culture confisqués au peuple et à la rue se sont emmurés et trop souvent faits complices des dominants, ni de faire mine de contester le pouvoir, pour nous rallier à la cause des Artistes, qui ne se confond pas, loin s’en faut, à la cause de l’art et des pratiques artistiques.
Car la question est simple : voulons-nous pouvoir aller au théâtre en dictature – nous contenter du divertissement et du supplément d’âme promis par un art neutralisé ?
Et la réponse est : non.

Alors, ouvrons grand.
Ouvrons les théâtres, musées, galeries, salles de spectacle et de concert, et occupons-les ensemble, avec les rues des villes, les chemins des champs et des grèves humaines.
Et battons nous, côte-à-côte, pour les soustraire aux dominations dont nous sommes encore porteurs.ses.
ZAD partout.

Un blog Médiapart de Aline Pires ( Editions INVERSE )

Bientôt l’occupation d’usines, de Fac, de Lycées, de centrales énergétiques, de raffineries ?

A Alès, cet appel semble avoir été entendu :

ALES : OCCUPATIONLE EMPLOI

Un nouveau variant de la résistance vient de faire son apparition : l’occupation de Pôle emploi. A Ales ! Le mouvement prend de l’ampleur et se diversifie partout en France. Continuons le début de leur fin.

Communiqué des occupants
Dans le sillage de l’occupation des ronds-points et des lieux culturels, nous occupons le pôle emploi-Alès gardon depuis ce matin, mardi 16 mars 2021.
Malgré la crise sanitaire et l’augmentation du chômage, le gouvernement déroule son plan sans écouter personne. Il passe sa réforme de l’assurance chômage en force. Dès le 1er juillet 2021, il entend baisser les allocations de façon très importante, notamment pour les travailleurs les plus précaires.
Face à l’engorgement des hôpitaux, conséquence d’une casse systématique du système public de santé, le choix du gouvernement est clair : il privilégie la production, les lieux de grande consommation tandis qu’il maintient fermés les lieux de vie, de création et de sociabilité. Il apporte un soutien massif aux grandes entreprises alors qu’il compte faire plus d’un milliard d’euros d’économies sur le dos des chômeurs, dont le nombre ne cesse d’augmenter.

Nous, chômeurs, précaires, intérimaires, saisonniers, intermittents du spectacle, intermittents de l’emploi, travailleurs, … exigeons protection sociale pour toutes et tous, ainsi que le retrait pur et simple de la réforme de l’assurance chômage. Nous appelons à occuper nos lieux de travail pour s’organiser, nos lieux de culture pour converger, tous nos lieux où nos vies se décident pour se réapproprier notre avenir.
Occupons, occupons, occupons !

Alès, le 16 mars 2021
Via Gilets Jaunes Ales

Grève générale des secteurs clés ?

# Bientôt l’occupation et le blocage d’usines, de Fac, de Lycées, de centrales énergétiques, de raffineries ?

P.-S.

Et dans la Drôme ?

- Ca bouge sur Valence, avec une occupation et des AG


Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
[Se connecter]
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Partagez la page

Site réalisé avec SPIP | | Plan du site | Drôme infos locales | Articles | Thèmes | Présentation | Contact | Rechercher | Mentions légales | Suivre la vie du site RSS 2.0
Médial local d'information et d'expression libre pour la Drôme et ses vallées, journal local de contre-pouvoir à but non-lucratif, média participatif indépendant :
Valence, Romans-sur-Isère, Montélimar, Crest, Saillans, Die, Dieulefit, Vercheny, Grane, Eurre, Loriol, Livron, Aouste sur Sye, Mirabel et Blacons, Piegros la Clastre, Beaufort sur Gervanne, Allex, Divajeu, Saou, Suze, Upie, Pontaix, Barsac, St Benois en Diois, Aurel...
Vous avez le droit de reproduire les contenus de ce site à condition de citer la source et qu'il s'agisse d'utilisations non-commerciales
Copyleft