L’appel pour transformer le Black Friday 2019 en un « Vendredi Noir pour Amazon » a déjà été signé par plus de 15 000 personnes et des actions se préparent partout en France en vue du 29 novembre prochain.
Ce dimanche, Attac, les Amis de la Terre et l’Union syndicale Solidaires ont publié un long rapport qui décortique le monde selon Amazon et met en lumière les dérives fiscales, sociales et environnementales du géant de la surconsommation.
Évasion fiscale massive, développement d’entrepôts entièrement robotisés, livraisons par drones, repas fournis en moins de 30 minutes, salarié·e·s sous surveillance, reconnaissance faciale, destruction d’invendus... Le monde selon Amazon, première capitalisation boursière mondiale, semble s’inspirer d’une science-fiction. C’est pourtant une réalité chaque jour plus concrète.
Cette nouvelle étude montre comment Amazon a pu acquérir sa position invasive et omnipotente, en s’affranchissant d’une série de règles et de lois. Jeff Bezos, multimilliardaire à la tête de la firme, a construit sa suprématie au détriment du respect des normes les plus élémentaires.
Dans ce rapport, largement repris dans les médias dimanche 24 et lundi 25 novembre, il est notamment démontré que :
> Amazon dissimule 57% de son chiffre d’affaires réalisé en France, selon nos estimations, ce qui lui permet de pratiquer une évasion fiscale massive en déplaçant une grande partie de ses bénéfices vers l’étranger. Cela a bien sûr des impacts négatifs sur les recettes fiscales des États où est présent Amazon, mais ce recours massif aux paradis fiscaux renforce également la position prédominante d’Amazon vis-à-vis de ses concurrents, plus petits, qui paient en proportion de leur activité davantage d’impôts.
> Le monde selon Amazon n’est pas viable : d’après nos calculs, Amazon Web Services a émis 55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2018, soit l’équivalent des émissions du Portugal ; les pratiques de la firme occasionnent un gaspillage considérable : 3 millions de produits neufs ont été détruits par Amazon en France en 2018.
> Amazon développe sa présence en France en faisant travailler majoritairement des personnes ayant des contrats précaires, notamment en intérim, qui s’épuisent dans des entrepôts gigantesques. En mesurant l’impact net d’Amazon sur l’emploi aux États-Unis où la multinationale est implantée depuis plus longtemps, on constate que pour 1 emploi créé par Amazon, 2 emplois sont détruits.
Mais parce que la marche d’Amazon n’est pas inéluctable, ce rapport s’attache aussi à présenter plusieurs luttes inspirantes, qui, partout autour du globe, s’opposent aux méfaits de la multinationale, avec à la clef, quelques victoires.
Forum de l’article