Voici 3 nouveaux textes pour analyser plus largement ce qui se passe en Australie, en tirer les conclusions qui s’imposent et agir en conséquence :
En Australie, l’apocalypse alimentée par la course aux profits - Depuis plusieurs semaines, des incendies dévastateurs ravagent l’Australie. Nous reproduisons ci-dessous l’analyse publiée par le site australien Redflag, qui pointe du doigt la responsabilité des industries fossiles et de la classe politique australiennes (...) Certains pompiers signalent des flammes de 150 mètres de haut. Relisez ça, lentement. Des flammes de 150 mètres de haut. Plus hautes qu’un immeuble de 40 étages. C’est la nouvelle norme estivale en Australie. Des flammes gigantesques et des humains terrifiés, blottis sur la plage dans la nuit noire ou la lueur orange du jour. Désorganisées, paniquées, des milliers de personnes sont forcées de fuir. Des villes et des villages ont été enveloppés pendant des jours, des semaines et maintenant des mois dans une brume de fumée qui va de l’irritant au toxique jusqu’au mortel. Une zone incendiée dont la dimension dépasse largement celle des terres touchées par les incendies d’Amazonie et de Californie. (...) un militant chilien a bien décrit la situation : « Ils ne se soucient pas que les gens brûlent. Ils ne se soucient pas que la planète brûle. Ils ne se soucient que de leur pouvoir. Ils régneront sur les cendres ».
Aucun sauveur ne nous délivrera. La seule voie à suivre est de construire un mouvement de masse radical qui puisse défier et finalement renverser le credo de nos dirigeants, leur vraie religion, leur alpha et leur oméga : leurs profits et leur pouvoir.
- Australie et partout ailleurs : la civilisation et le capitalisme règneront sur des cendres
Clive Hamilton : « En Australie, nous devrons faire le deuil de l’avenir » - Ce qui arrive en Australie va nous arriver en France dans 10 ans, si rien n’est fait pour réduire le réchauffement climatique (Note, pour réduire les causes du réchauffement devrait-on plutôt dire...)
- Australie et partout ailleurs : la civilisation et le capitalisme règneront sur des cendres
Post de Catherine Wendell, depuis Sydney :
Australie. Etat des lieux. Je constate pas mal d’infos soit incomplètes, soit totalement farfelues sur le sujet, et étant sur place, je me permets de livrer ici un tour d’horizon de la situation à ce jour (sources Sydney Morning Herald & The Guardian) :
L’été vient à peine de commencer et la saison des incendies saisonniers est en avance de plusieurs mois (les premiers incendies notoires ayant eu lieu dès septembre).
Les propos selon lesquels « Il y a toujours eu des incendies et des fumées en été en Australie » relèvent des discours ressassés par les climato-sceptiques en place qui ont d’autres priorités en tête (exploitation du charbon, privatisation des ressources et rentabilité à cours terme de leurs investissements).
Mais la situation actuelle est « sans précédent » (source : Le département des incendies de la Nouvelle Galle du Sud - NSW Rural Fire Service) : nous en sommes à 5 millions d’hectares dévastés alors qu’une saison d’incendie totale annuelle affecte une moyenne de 280 000 hectares. Pour la seule journée de dimanche 29 décembre, une surface équivalente à la moitié de la Belgique a dû être évacuée (Etat du Victoria).
On n’a jamais connu une situation où cela flambe simultanément du sud du Queensland jusqu’à la région de Perth dans l’ouest, sans compter l’est de la Tasmanie. Survoler l’Australie, ce continent, en avion permet de constater un paysage de panaches d’incendie à perte de vue. J’en ai fait l’expérience.
Les incendies sont encouragés par une sécheresse record de plusieurs années qui a transformé les forêts en bombes à retardement : bois morts en grand nombre et eucalyptus à l’essence hautement inflammable. Les controverses au sujet du nettoyage des forêts par des feux contrôlés en cours d’hiver n’a pas lieu d’être : ces feux préventifs ont eu lieu, les sous-bois nettoyés à un rythme sans précédent. Il serait bon d’arrêter de colporter la propagande inepte de Murdoch et des Néo-libéraux au sujet des écolos et « tree huggers » qui auraient empêché de nettoyer les bois et de vérifier les sources d’où viennent ces infos délibérément faussées ou tronquées..
Mais devant le manque d’eau, la désertification, l’érosion et les sols fertiles réduits à peau de chagrin, les températures inégalées, la raréfaction des pluies et les bois -y compris les forêts pluviales et primaires- en perdition, bien peu de solutions semblent à ce jour présenter une voie de sortie satisfaisante. Il faut bien reconnaitre notre incapacité à traiter la crise, sans avoir pratiqué une politique préventive et à grande échelle de gestion de l’eau, qui est essentielle quand on sait que 80% de l’eau douce de ce continent sans grand relief ni glaciers, est issue des forêts = recyclage et irrigation enfin d’entretenir, régénérer et replanter les bois qui génèrent pluie et fraicheur, réduction des pompages non contrôlés tant par le monde minier que le monde agricole qui se servent comme bon leur semble..., complexité administrative afin de savoir qui gère quoi (état, council, community, etc...).
Plus une gestion de l’urbanisation (bétonisation, macadams et constructions de couleur foncée capteurs de chaleur, suburbanisation > encore plus de routes, d’échangeurs, de véhicules, etc...).
Et tous autres sujets sur lesquels autant les Australiens que nous-mêmes sommes si lents à agir et réagir.Les conséquences sanitaires (pic de maladies pulmonaires, cardiaques, avec une pollution aux particules fines « PM 2.5 » 11 fois plus élevée que les normes acceptables, mais aussi des dépressions et chocs post-traumatiques) et économiques (régions entières, transports avec routes coupées et rails déformés par la chaleur, échanges, à l’arrêt sur une grande partie du territoire) sont déjà inégalées.
La première chose à faire est de constater objectivement l’échelle de la catastrophe, sans faire semblant de se rassurer en se référant au passé qui, clairement, ne nous a rien appris en matière de prévention des risques et de gestion de la crise. C’est essentiel car ce qui se passe ici se produit et se produira ailleurs, qu’il s’agisse de méga-incendies ou de méga-inondations.
La seconde est de constater objectivement, sans plus de discussion, que le changement climatique sur lequel l’ensemble des scientifiques font consensus, démultiplie les effets de chaque crise environnementale en poussant à fond les moyennes : de températures et d’évaporation des eaux conduisant à la grande sécheresse chronique. Dans ce contexte, constater que le phénomène s’auto-entretient et s’aggrave : les incendies eux-mêmes sont source de gaz à effet de serre : d’après les experts, 20% d’augmentation d’émission de CO2 ou plus précisément, la moitié des émissions annuelles confondues ont été générées en quelques 5 mois ici.
La troisième chose est d’agir : à titre préventif (eau, sols, urbanisation, transports, décarbonisation de nos activités) et à titre curatif (nettoyer, replanter dans les règles de l’art, irriguer, reconstruire de façon plus adaptée au climat et aux risques).Toutes choses dont nos civilisations, bardées de diplômes et dopées aux ressources financières (l’année 2019 a été triomphante pour l’ensemble des bourses mondiales) sont tout-à-fait en mesure de faire, oui ?
- Australie : apocalypse now
Parce qu’il ne suffira pas de se plaindre, de s’attrister, ou de s’en remettre illusoirement au développement durable et autre capitalisme « vert ».
Parce qu’il n’y aura pas de résilience possible ou de transition écologique sur une planète morte, sur une terre étuve.
Parce que les écogestes individuels et les marches climat seront loin de suffire.
Parce qu’il faudra lutter collectivement pour arrêter au plus vite la civilisation industrielle et son capitalisme, qui sont les causes des désastres, qui détruiront tout et causeront des emballements mortels du climat avant de sombrer avec les restes du vivant :
- L’Australie brûle, l’Amazonie brûle et pourrait se transformer en savane très vite - Nous sommes au bord du précipice, au dessus du vide - Lutter ou chuter ?
- Rouen subit une marée noire urbaine. Amazonie, Sibérie, Afrique... Tout brûle déjà (et depuis longtemps) - Mais grâce aux nouveaux mots : croissance verte et développement durable, la nécessaire destruction sera heureuse (coup de gueule ironique plein d’humour noir)
- Climat et vivant : infos récentes du front des catastrophes causées par le capitalisme et la civilisation industrielle - Analyses et résistances possibles
Tout brûle déjà - Les pauvres perdent la vie - Banquise - Australie.. - Emissions de CO2, climat et écologie : échec logique et total des Etats et de l’économie de marché - Avec l’échec total des institutions, il est temps d’agir efficacement
- Amazonie, Sibérie, pôle Nord... Et si on arrêtait de juste danser sur le Titanic ?! - Un air d’apocalypse ! Va-t-on agir vraiment maintenant que la situation est clarifiée pour de bon ?
Forum de l’article