Pour nous aider à ne pas se faire avoir par la propagande insistante des Merdias et du gouvernement qui mettent en avant quelques destructions de biens appartenant aux ultra-riches à Paris (condoléances aux familles des vitrines, lol) ou qui mentent (Castaner mettant en garde contre une fausse mainmise de l’ultra droite le 24 novembre) afin de faire peur, dénigrer et diviser les gilets jaunes et autres révolté.e.s, ce en répétant par exemple le mantra fourre tout pratique de « casseurs » (qui ne sont pas des gilets jaunes, ou alors des gilets jaunes pas convenables du tout), voici quelques articles et citations intéressants.
Car cette question des « violences » (sans jamais les définir vraiment ni les contextualiser) est un des noeuds du problème, de la solution, et des ressorts sur lesquels s’appuient les Pouvoirs pour mener une guerre médiatique afin de tenter d’écraser les révoltés, soit en les rendant impuissant, soit en les rendant impopulaires afin de mieux pouvoir les réprimer.
Extraits d’une page facebook d’écologistes radicaux
Dès qu’une manifestation, ou une occupation, ou une grève, ou n’importe quelle forme de protestation sociale tourne à la révolte, que des « violences » se produisent, les chiens de garde de l’État et du capitalisme, les chiens de garde du statu quo, LES MÉDIAS, expriment toute leur réprobation de ces comportements intolérables et tentent — par exemple, récemment, en interviewant un gilet jaune non-violent afin qu’il exprime sa désapprobation des violences commises par d’autres gilets jaunes — de pacifier la contestation, de présenter la seule contestation légitime comme celle des non-violents.
Il s’agit d’un des principaux rôles des médias. Maintenir l’ordre. Pacifier. Policer. Protéger les intérêts des riches et des puissants. S’assurer que les choses « ne dégénèrent pas », parce que si elles dégénéraient, si les contestataires osaient user de tous les moyens nécessaires pour parvenir à leur fin, ils pourraient bien finir par réussir, et ça, c’est intolérable, inimaginable. Alors il faut dénoncer les « violences », présenter les « violents » non pas comme des manifestants parmi les autres mais comme des intrus ou des infiltrés. Etc.
Pour prendre une image : les maîtres attendent de leurs chiens qu’ils soient dociles, soumis. Ils n’aiment pas les voir grogner. Lorsqu’ils commencent à grogner, et qu’ils menacent de mordre, les maîtres s’empressent d’ordonner à leurs chiens de se coucher, de retourner au panier. Tel est le travail des médias. Ce que montre cet extrait du documentaire « Les nouveaux chiens de garde » (2012) de Serge Halimi (il s’agit aussi d’un sujet discuté par Peter Gelderloos dans le livre « Comment la non-violence protège l’État » que nous avons publié aux Editions LIBRE) :
Voir donc la vidéo en rapport : Comment les médias désamorcent et pacifient les révoltes, qui est extraite du documentaire « Les nouveaux chiens de garde » (2012) de Serge Halimi
Les journalistes, « consultants » et « experts » disent n’importe quoi. Dans un premier temps ils affirment que la violence dessert le mouvement. Dans un second temps ils disent que le gouvernement doit réagir et proposer des négociations aux gilets jaunes, étant donné le niveau de contestation. Oui c’est bien ce qu’ils disent. Ils viennent finalement de confirmer que la violence et le niveau de radicalité de la manifestation parisienne est efficace et les fait tous trembler. On en attendait pas tant !
La stratégie de division du mouvement est à l’oeuvre, on invite des représentants de la police à venir analyser de manière objective les heurts. Bien sûr ils ne reviennent pas sur les 5000 grenades GLI-F4 envoyées la semaine passée, sur le fait vérifié qu’un homme a « perdu » sa main, c’est à dire qu’une grenade envoyé par les « forces de l’ordre » lui a désintégré la main.
- Macron déclare : le peuple c’est nous - Louis 14 : l’Etat c’est moi
Oui, oui, il a dit ça, il l’a répété au moins deux fois dans une allocution en sortant du G20 dans laquelle il condamnait fermement « les violences ». Sacré sociopathe. Un monarque est un monarque.
Et évidemment, les chiens de garde de l’État capitaliste, des intérêts des riches et des puissants, LES MÉDIAS, pleurent sur les dégradations d’un bâtiment commandité par un tyran sanguinaire (l’arc de triomphe, que l’on doit à Napoléon 1er), symbole de l’oppression du peuple par toutes sortes d’autocrates, chialent sur des « centaines de milliers d’euros de dégâts » tout en ignorant odieusement tous ces manifestants qui ont perdu leurs mains, leurs mâchoires, leurs pieds, etc., (et comment on évalue le prix de tout ça hein ?!).
Et évidemment, la violence, selon tous ces larbins du capital, c’est pas la destruction de toutes les communautés humaines, les millions de pauvres, l’asservissement salarial, les inégalités matérielles colossales que produit leur système économicopolitique antidémocratique, la propriété privée, les riches qui se gavent pendant que les pauvres n’ont plus de quoi manger, l’impérialisme, le néocolonialisme, les milliers de SDF qui crèvent chaque année, le patriarcat et toutes les femmes qui en font les frais, la destruction de la planète, ETC.
On rappellera alors ce que soulignait Dom Helder Camara (évêque) :
« Il y a trois sortes de violence.
- La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
- La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
- La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres. Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »
Et aussi, ce graffiti : « Quand la justice de l’État n’est que violence, la violence du peuple n’est que justice. »
Voir aussi cet article en complément sur la question violence/non-violence, fait à propos d’un autre sujet mais peu importe.
- BNP Paribas, une entreprise qui investit toujours massivement dans les énergies fossiles qui détruisent la planète
Autres articles intéressants sur la "violence" des pauvres et classes moyennes
- 1er décembre 2018 : un pouvoir manifestement ébranlé - "À l’image des mains fébriles du premier ministre Philippe adressant un message insipide aux forces de l’ordre [vidéo], la journée insurrectionnelle du 1er décembre aura révélé le désarroi d’un pouvoir profondément ébranlé."
Sur le site "Frustration", plusieurs articles intéressants, dont :
- LA DIGNITÉ RETROUVÉE - Des semaines qu’ils nous insultent, qu’ils traitent leurs concitoyens de “beaufs”, d’illettrées, d’abrutis qui refusent d’accepter le cours de leur Histoire et de leur Raison capitaliste. Ils sont allés jusqu’à nous traiter de pollueurs et d’anti-écologistes quand ce sont leurs entreprises, leur productivisme et leurs vols long courriers qui détruisent notre environnement.
Aujourd’hui est le premier jour de la vengeance des classes moyennes et populaires, contre la grande bourgeoisie et la guerre de classes qu’elle mène contre elles depuis des décennies.
Qu’on se le dise, même si les dégâts sont considérables et cinématographiques, ils ne sont rien comparés à ce que les grands bourgeois et leurs partis ont fait à la vie des ouvriers, au dos des employés, au psychisme des cadres, à la faim des sans abris et à l’angoisse des retraités.
Ces violences matérielles ne sont RIEN comparé au mal que les habitants de l’avenue Kleber – ces banquiers, actionnaires, politiciens, PDG – font tous les jours au reste de l’humanité ! Mais elles marquent un jour où les Français renouent avec leur dignité. - NE PLEUREZ PAS POUR LE 8E : LE 8E N’A JAMAIS PLEURÉ POUR VOUS - Depuis samedi 1er décembre au soir, les chaînes de télévision tentent de nous affliger des images de “chaos” et de “destructions” qui tournent sur nos écrans, là où habituellement règne le calme, l’opulence et la discrétion d’une grande bourgeoisie toujours au chaud et en sécurité – les manifestations syndicales se déroulant habituellement entre Bastille et Nation, c’est-à-dire à l’opposé de leur doux 8e arrondissement.
- Gilets jaunes : le mépris puant de la bourgeoisie - Depuis samedi le pays est agité par un mouvement d’une forme inédite et d’une intensité rare. Parce que les journalistes sont attirés par la nouveauté comme les pies le sont par tout ce qui brille, la couverture médiatique est très importante. Tout comme les commentaires, surtout pour le pire. On voit donc se succéder les moqueries des “twittos” issus de la bourgeoisie culturelle sur les “chenilles” qui sont menées durant les blocages (essayez de tenir un point de blocage en bord de route dans le froid en restant droit comme un piquet pour voir) aux “analyses” de la bourgeoisie éditorialistes qui ne s’interdit pas de qualifier les plus de 300 000 personnes mobilisées de “cons” et de “beaufs”, voir, comme le fait le Monde dans un dessin bien pourave,”d’abrutis” (une insulte qui, adressée aux journalistes, provoque l’union de toutes les rédactions, mais sur des français anonymes on a bien le droit).
Même si elle le fait parfois, la police n’est pas d’abord là pour nous protéger, mais pour protéger l’ordre en place, celui qui nous violente dans nos corps, pour protéger les intérêts prédateurs des ultra-riches, pour protéger des extrémistes violents comme Macron et d’autres dirigeants politiciens inféodés aux lobbies.
Une citation à méditer pour finir :
« La vraie violence, c’est 9 millions de pauvres, 200 000 SDF, c’est 80 milliards d’évasion fiscale, c’est Amazon, Starbucks, Google qui ne paient pas d’impôts, c’est les patrons du CAC 40 qui gagnent 5 millions par an en augmentation de 14 % quand le gouvernement ne donne pas de coup de pouce au SMIC ... C’est ça la violence, pas quelques bagnoles qui crament dans des quartiers à 12 000€ le m² ! »
J’ajouterais aussi : la violence c’est la destruction systématique et accélérée du climat et du monde vivant, des terres, des rivières, des forêts, des sols, des animaux, par des systèmes industriels avides de profits, de Croissance, de dividendes, de luxe, de croisières, de voitures de luxe, d’avions, d’aéroports, d’autoroutes, de surconsommation généralisée de tout.
Ces violences là et celles envers les pauvres et les travailleurs-euses sont structurelles et organisées par les Etats, les lobbies, les gros patrons et les multinationales. Elles sont dues au système économique capitaliste et aux politiciens au Pouvoir qui en sont quasiment tous complices actifs.
Toute ces violences sont intolérables, et on devrait être toustes dans la rue pour y mettre fin une bonne fois pour toute, afin de nous créer un autre avenir.