A propos du projet d’orientation budgétaire de la ville de Crest
« Un mal étrange s’insinua dans le pays, et tout commença a changer. Un mauvais sort s’était installé dans la communauté, [...]partout s’étendit l’ombre de la mort » [Rachel Carson, printemps silencieux, 1962]
Ce mal étrange, ce nouveau virus mondialisé s’immisçant en 2020, sans obstacle dans nos villes, dans nos campagnes, a pour nom COVID. Et tout commença a changer. Vraiment tout ?
Notre façon d’être en société, en famille et dans l’intime
Notre façon de travailler, de consommer, d’apprendre, de vivre
Notre façon de coexister, d’appréhender, d’espérer et d’avoir peur
Et tout changea.
Notre rapport à la vie, notre façon de se toucher, notre rapport à la mort.
Dans cette tempête, dans ce chamboulement, dans ces incertitudes, nous étions seul.
Démuni, surpris, incapable, en colère ou effondré, crédule ou critique peut importe, nous étions seul face à tout cela, alors quand tout commença a changer, ce fût forcement pour du pire.
Économiquement : Des pertes d’emploi totaux ou partiel, des fermetures d’entreprise (surtout les très petites, bien sûr), des commerçants ruinés ou appauvris, des secteurs déficitaires (surtout la culture, la convivialité, l’art et ce qui fait société).
Vous voulez des chiffres ? https://www.insee.fr/fr/statistiques/4473296
Mais ce n’est rien encore, si l’on en croit la banque des territoires « l’impact sur l’emploi sera "sévère". En effet, si le gouvernement dépense sans compter pour sauver les meubles (près de 26 milliards sont programmés pour le seul financement du chômage partiel, sur les 110 milliards d’euros du plan de sauvetage économique), il sera difficile d’éviter les plans sociaux, une fois le chômage partiel désactivé. »
D’ors et déjà IPSOS et le secours populaire ont constaté qu’un français sur trois a subi, suite à la première crise sanitaire de 2020 une baisse de revenu significative. Cette baisse est même importante pour 16% d’entre eux. Ah oui, quand même !
Socialement : Déjà, les violences conjugales et intra familiale sont montés en flèche (ou du moins leur signalement voir https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/wp-content/uploads/2020/07/Rapport-Les-violences-conjugales-pendant-le-confinement-EMB-23.07.2020.pdf ). Dur, peut-être pour beaucoup de se supporter confiné.
Mais ce n’est pas tout, nous observons un clivage social, les crédules, les critiques, les anti, les pour, les insouciants, les peureux, les pour la liberté d’expression, les pour le respect du culte, les complotistes, les collaborationnistes, les qui peuvent, les qui peuvent pas......
Ne prend t-on pas le risque de violence civile ? Et ici, pas besoin de références, vous l’avez tous remarqué. Même si vous n’allez pas au marché. Êtes vous si sûr de vos amis ? Connaissez vous bien vos voisins ? Avez vous confiance dans la police ?
Scolairement : Vous avez lu le dernier rapport de l’éducation nationale qui met en évidence une baisse significative des compétences scolaires chez les élèves ? [lire si vous voulez à ce sujet https://www.vie-publique.fr/en-bref/277232-crise-sanitaire-confinement-quel-impact-sur-les-resultats-des-eleves]
Sanitairement : Pour aller vite, je vous cite en vrac : Aggravation des fragilités psychologiques, perte de confiance, égarement, isolement, consommation d’alcool plus importante, suicides plus nombreux, état dépressif plus présent, augmentation du risque d’obésité chez les jeunes (et oui l’absence d’activité physique plus l’oisiveté, pour plus d’info https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/oby.22861.......). N’oublions pas les ….........50000 personnes décédés en France et leurs proches endeuillés.
Il y aurait encore tant a dire....
« Un mal étrange s’insinua dans le pays, et tout commença a changer. Un mauvais sort s’était installé dans la communauté »
Mais en vrai NON, tout n’a pas changé, malgré les rapports évoqués, malgré les chiffres dramatiques, malgré les effets néfastes secondaires et encore a venir de ce mal insidieux tout n’a pas changé.
Vous avez vu le projet d’orientation budgétaire de monsieur Mariton, grand maire de la ville de Crest ?
Il n’a pas changé. Voilà une certitude, Monsieur Mariton n’a pas changé. Dans le projet d’orientation budgétaire il n’y a aucune remise en question de son idéologie inadapté, aucune adaptation à la situation, aucune étude du besoin, aucune vision du lointain, il n’y a rien. La situation que nous vivons est historique, catastrophique et dans le projet d’orientation budgétaire, il n’y a rien, ni pour éviter qu’une nouvelle crise sociale, écologique ou sanitaire arrive, ni pour limiter les conséquences de celle ci.
Il n’y a rien vous dis je, pas d’augmentation de l’impôt parce que la solidarité, sûrement , n’était que « d’ applaudir les soignants aux fenêtres » pas d’augmentation du budget du CCAS parce que, sûrement, la pauvreté n’est qu’une responsabilité individuelle et la coopération nuit à la méritocratie, pas d’écologie, parce que, sûrement, la nature et les écosystèmes nuisent à la croissance et le bien être humain à la soumission...
Monsieur Mariton, persiste et s’entête, comme d’habitude . Voilà, au moins une certitude.
« que nenni, s’indignera l’édile, regardez bien »
Ah oui, pardon, je vois, des cameras contre la crise sociale, de l’assainissement contre le réchauffement, des coups de téléphone contre la précarité.
Bref, je vois de la poudre, des centièmes, des mesurettes
enfin rien donc, si peu, même pas de quoi guérir d’une grippette.
Damien
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