Eternels faux espoirs, illusions, rêveries, tandis que les destructions et carnages s’intensifient, ou prises de conscience affirmées en vue d’une résistance conséquente ?
Quelques réflexions et autre post ironique pour la suite :
ET C’EST REPARTI POUR UN TOUR
On entend souvent que pour les peuples indigènes, le temps serait cyclique. Il s’agit, bien entendu, d’un amalgame assez grossier et réducteur, unifiant une grande diversité de perspectives. En outre, le temps est tout à fait cyclique pour les civilisés. Chaque année, les mêmes désastres se reproduisent. Chaque année, les riches et les puissants s’enrichissent et augmentent leur pouvoir grâce à l’entr’exploitation des humains et au ravage de la terre. Chaque année, les partis politiques promettent les mêmes âneries — par exemple, que si on leur confiait le pouvoir, ils feraient une bien meilleure soupe que les autres tout en conservant peu ou prou les mêmes ingrédients. Et chaque année, les mêmes ânes les avalent.
Chaque année, l’école produit une nouvelle gamme de « ressources humaines » à destination du système techno-industriel. Tous les 4 ou 5 ans, les civilisés élisent un nouveau chef qui fait rarement mieux que le précédent (et qui n’y peut pas grand-chose, étant donné que les choses ont été conçues ainsi). Chaque année, l’immense majorité des civilisés, y compris les groupes apparemment les plus critiques de la situation présente — comme les écologistes et les anarchistes —, reconduisent leur croyance en une bonne société technologique. Et chaque année, la technologie ravage davantage le monde et nous incarcère plus étroitement dans sa dystopie concentrationnaire. Chaque année, les animaux sauvages sont un peu plus exterminés, les fonds marins, les sols et l’atmosphere un peu plus pollués. Et pourtant chaque année, les fanatiques du Progrès le trouvent plus génial encore. Etc.
La bonne nouvelle, c’est que 2020 est finie. La mauvaise, c’est que 2021 commence.
- 2021 : c’est reparti pour un tour, ou bien ?
- Notre place nous attend dans le grand manège de la civilisation industrielle. Allons-nous déserter et résister ?
☠️ 2021 : la résistance où la mort ? 🎉
« Mais ces faux-semblants sont tombés ; ne reste que la vérité politique de notre temps : il n’y a rien à attendre des gouvernements. Or cette vérité en dissimule une autre, plus surprenante : les gouvernements, eux-non plus, n’attendent plus rien de nous. Il est en effet de plus en plus difficile de ne pas savoir que l’écosphère va devenir inhabitable pour les êtres humains, condamnés à disparaître avec les autres espèces éteintes en masse, sur des terres infertiles et au bord d’océans asphyxiés. Macron le sait, Trump le sait, Poutine le sait. Ils ne sont pas dans le déni, ils savent, et prennent des mesures politiques en conséquence : non pas réduire les émissions de CO2, mais agrandir leur bunker, augmenter la taille des protections de leur propriété privée et le salaire des gardes du corps. Qu’ils soient néolibéral-autoritaires, national-populistes, ou colonial-religieux, les États ont aujourd’hui pour tâche non pas d’éduquer ou prendre soin des populations, mais d’organiser la survie d’un appareil techno-industriel minimal pour une classe privilégiée. Celle-ci ne cherche plus la maximisation de son intérêt dans le futur, mais l’optimisation de sa survie dans le présent. [...] »
(post de DGR Rennes, source : Seulement nous : l’écologie-contre-l’État, par Frédéric Neyrat)
Continuer à tenter de se faire son trou dans la mégamachine et ses quelques interstices, continuer à attendre 2022 et un Elu providentiel, continuer à s’embourber dans « le développement durable » et la croyance que la france serait une authentique démocratie, continuer à idôlatrer le Progrès et la Technologie, ou rejoindre, y participer d’une manière ou d’une autre, une résistance soutenue qui à la fois s’attaque radicalement aux causes des nuisances et construit des ébauches de sociétés vivables ?
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