“Place Sintagma, à Athènes, le 15 juin. Un fait, parmi des dizaines d’affrontements entre la police et les protestataires, plutôt remarquable.
Pendant que la police intervient sans répit et envoie impunément les bombes lacrymogènes sur les gens, un groupe de musiciens, en plein milieu de la place, fait parler ses instruments avec brio. Equipés de masques, ils continuent à jouer, ainsi protégés, avec un sarcastique rejet de la violence d’Etat. Ce qui transforme cette asymétrie totalitaire en une belle chose, c’est la colère : une colère joyeuse, une colère digne.” 1. Ainsi parle John Holloway, dans l’introduction du texte intitulé “Jours de colère”.