La lecture de l’article « panique à la république » m’a motivée pour apporter quelques éclaircissements sur la situation. Il ne faudrait surtout pas en restreindre l’analyse suivant le seul paramètre de la trésorerie. Ce n’est absolument pas la raison première qui nous pousse à passer le relais. Il s’agit d’une affaire de souffle, d’élan, d’être portés par le sentiment d’apporter quelque chose qui aide à la transformation du monde tel que nous le souhaiterions.
C’est tout un ensemble d’éléments de dysfonctionnements, un écart trop important entre ce que nous avions rêvé de vivre lors de la reprise du café il y a deux ans et ce que nous vivons réellement. Nous parlions de fluidité, de légèreté, de gouvernance horizontale, de décoloniser l’imaginaire…
Au lieu de cela, nous avons dû nous contenter de gérer le quotidien avec son lot de choses matérielles à régler et plus assez de force vive pour initier ce qui me paraît être la véritable raison d’être de ce lieu.
Selon mon point de vue, nous avons délaissé l’essentiel pour nous perdre dans des affaires de second ordre ; en début d’année 2018 nous avons largement invité les adhérents à une réflexion sur le devenir de ce lieu ; nous nous sommes fait aider par une professionnelle formée aux techniques de l holacratie ; hélas très peu de personnes ont répondu à cette invitation et nous n’avons pas réussi à susciter l’intérêt que nous espérions. Nous n’avons pas trouvé les éléments suffisants pour nous ressourcer.
Peu à peu les choses se sont étiolées parce qu’il manquait l’élan, l’enthousiasme pour construire quelque chose de nouveau. Nous n’avons pas réussi à négocier ce virage pourtant nécessaire ; nous avons continué à faire vivre la convivialité qui pourrait justifier en elle même l’existence de ce lieu, si l’on n’était pas exigeant…
Être un lieu pour la transition a Crest, continue à titiller mon imagination ; il y a tant et tant de façons d’envisager cette transition que ce soit sous l’angle de la production, de la consommation de l’éducation de la santé de la mobilité etc. etc.
Peut-être les objectifs visés étaient-ils tellement larges que les adhérents on pu avoir de la peine à rentrer dans cette dynamique ?
Peut-être que le système de gouvernance horizontale n’est pas le mieux adapté à l’heure actuelle pour la prise des décisions ; il demande une compréhension approfondie du processus, une clarification des rôles, en résumé une maturité qui n’est pas à la portée de tout le monde mais qui se gagne si au moins un des administrateurs est porteur convaincu de cette technique de gestion du capital humain.
Peut-être que nous sommes trop sollicités par les multiples causes à défendre et qu’il est difficile de faire des choix ?
Peut-être que nous ne savons pas très bien où l’on va et que l’on met en doute la validité de nos engagements ?
Et puis certainement encore bien d’autres peut-être…
Maintenant il faut se tourner vers le futur
Pour beaucoup de personnes, cet endroit est important dans leur vie ; j’ai effectivement la conviction que ce lieu participe de la cohésion sociale, qu’il sert à faire du lien et que de ce fait, je souhaiterais qu’il puisse continuer à remplir cette mission dorénavant.
Je serais favorable à la constitution d’un groupe de pilotage pour étudier les projets futurs en cas de dissolution de l’association actuelle. Je ne renonce pas à l’idée de participer à une œuvre collective Ne serait-ce que par respect à l’égard de ceux et de celles (surtout de celle) qui a été à l’origine de cet espace il y a 12 ans maintenant. Mais pas que !
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