Vers quelle forme de grève générale en mars ?

Remettre en cause le cadre du rapport travail/capital ?

vendredi 24 février 2023, par Auteurs divers.

A partir du 7 mars, on bloque tout !
La grève et les divers blocages promettent d’être forts le 7 mars et au-delà.
Beaucoup se préparent à un conflit long et dur, les caisses de grève se remplissent, les annonces de reconductibles se multiplient...

...ce qui n’interdit pas, en même temps, de s’interroger sur le travail, le salaire et les retraites, de voir de quoi il s’agit au juste et quel système a produit tout ça. Histoire d’ouvrir la porte à tout autre chose qu’un mouvement social seulement dirigé contre un projet gouvernemental.

Vers quelle forme de grève générale en mars ?

💥7 MARS : LES APPELS A LA GRÈVE GÉNÉRALE SE MULTIPLIENT💥

- Gare à la revanche -

Mardi 7 mars pourrait être une date historique. Une journée qui ouvrirait une séquence de lutte victorieuse. Les appels de tous les secteurs de multiplient pour faire du 7 mars et des jours suivants un véritable moment de rapport de force capable de faire reculer le gouvernement. Ce n’est pas arrivé depuis longtemps.
Récapitulons les différents appels connus à ce jour :

➡️6 mars au soir : la fédération CGT de la Chimie appelle à la grève reconductible dans les raffineries ainsi que dans l’industrie pétrochimique, les industries pharmaceutiques, le caoutchouc et la plasturgie
➡️7 mars : frappons fort. L’intersyndicale appelle au blocage total du pays le 7 mars. Grève totale, blocages, manifestations de masse. Cette journée est décisive pour la suite.
➡️L’Union syndicale Solidaires appelle à la Grève Générale reconductible dans l’ensemble des secteurs à partir du 7 mars.
➡️L’intersyndicale de l’Éducation appelle à la fermeture totale des écoles, collèges et lycées le 7 mars.
➡️A partir du 7 mars : départ de grève reconductible à la SNCF, à la RATP, dans la collecte et le traitement des déchets.
➡️8 mars : mobilisation massive dans le cadre de la journée internationale des Droits des Femmes.
➡️7, 8, 9 mars : les organisations de la jeunesse, même les plus molles, appellent à la mobilisation générale, aux blocus des lycées, et à trois jours de manifestations d’affilée.

➡️D’ici là, prenons des forces, créons du lien, et dépassons la seule question des retraites. Il est clair que si ce mouvement social prend une telle ampleur, c’est parque que des millions de personnes n’en peuvent plus et ne veulent plus du système en place. Celui donne toujours plus aux riches, qui matraque les plus pauvres, qui précarise, exclut, détruit l’environnement …
Débordons !

(post de Contre Attaque)

Vers quelle forme de grève générale en mars ?

ACTUS & ANALYSES

  • Sens dessus dessous - Mouvement contre la réforme des retraites, canalisations et débordement - Si le mouvement contre la réforme des retraites fait masse dans la rue et l’opinion, force est de constater qu’il est encore loin de constituer une menace suffisante pour faire reculer le gouvernement (et accessoirement porter au-delà). Peu de souffle et d’énergie, les cortèges apparaissent las. Dans les assemblées, sur les blocages et les piquets de grève, ça semble un peu patiner. La semaine dernière, nous publiions Pour ceux qui bougent en 2023 : 2016 dans le retroviseur – La véritable histoire du Cortège de Tête. D’ancien participants au MILI (Mouvement Inter Luttes Indépendant) racontait rétrospectivement ce qui selon eux avait pu permettre en 2016, le dépassement des vieilles formes de protestation, leur sclérose et leur impuissance. Avant d’imaginer comment rouvrir les robinets pour que ça déborde, ils proposent cette semaine d’examiner les canalisations : le mythe de la démocratie et du bon peuple, le spectacle de ses représentants et l’absence d’un rapport sein au travail, soit son refus.
    (...)
    Soutenir la stratégie comptable (« on a gagné la bataille de l’opinion publique ») contre toute logique (même les journalistes soulignent qu’il serait inédit en France de gagner ainsi) c’est accepter de peser sur le rapport de force à seule fin de revivification du fonctionnement démocratique (la lutte non plus pour dessiner un au-delà mais comme objet de la gouvernementalité). Tout cela sur le dos des récents mouvements et aux côtés des pires bureaucrates puants, qu’ils soient carriéristes, ou en quête de pouvoir immédiat.
    (...)
    C’est un constat partagé par les participants, très largement souligné, dès le départ, par les observateurs : les cortèges sont si paisibles. Ça change. On voit la différence quand il y a l’union syndicale. Et enfin : quel contraste avec l’assemblée nationale !
    (...)
    Pourtant il y en a, des gauchistes indépendants, des intellectuels, des prolétaires, pour se demander sur Youtube ou sur les plateaux télés si le souci ne serait pas plus profond. Si en vérité ce ne serait pas lui, le travail, le travail en général, le véritable ennemi. C’est qu’on observe ça et là une accélération inquiétante des défections. Apocalypse écologique, crise mille-feuilles pandémique, ultimes hoquets du néolibéralisme, voire Gilets Jaunes : quelque soit la toile de fond, on est en droit de se demander, qui n’a pas encore décroché ?
    (...)
    Parmi les nombreuses choses sur lesquelles tous les réacs s’accordent, il y a celle-ci : que le travail est une valeur morale. Que l’exploitation, c’est l’effort. Que l’effort, c’est le mérite. Et que le mérite, c’est « l’émancipation ». Qui l’a dit ? Le fascisant nabot du Ministère de l’Intérieur ou le secrétaire général du PCF ? Les deux. Chez Martinez, on hésite et l’on botte en touche, mais pas trop loin. Le travail y est « essentiel à la vie ». Certes il en faudrait un peu moins, s’arrêter plus tôt. Mais pas de quoi non plus jeter le bébé avec l’eau du bain car : « le travail c’est du lien social »
    (...)
    Au final, autant se dire : qu’est ce que la retraite sinon une remise à plus tard de la question de l’arrêt du travail ?
    (Au fond, rappelons-le : qu’est ce que la Gauche sinon une remise à jamais de la possibilité révolutionnaire ?)
    (...)
    comment faire pour que le travail – ce fameux « rapport social » et cette terrible « valeur morale » - s’arrête dès maintenant ? S’il y avait quelque chose à dire dans les événements présents, ça serait peut-être celle-ci. On comprend mal qu’il faille aujourd’hui aborder la question en trimestres de cotisations et en âge de départ. Y a-t-il encore des fous pour penser sereinement à l’avenir (avec combien de degrés en plus) ? Pour croire qu’il faut sauver la sécurité sociale (et le mode de gouvernement qui va avec) ? Pour tourner autour du travail comme autour du soleil (au moment de sa possible éclipse) ?
    (...)
    Pour revenir à la situation présente : ce que nous voulons dire c’est que tout est déjà là. Les deux millions de manifestants, Macron, l’expérience de l’émeute comme du blocage, les complicités ainsi que la sécheresse, le dégoût du travail et la fin de la politique, les bureaucrates têtes-à-claques, qui n’en peuvent plus d’attendre de s’en prendre. On propose donc d’écarter un temps, disons le 7 mars, tout penchant pour la nostalgie, la résignation ou le cynisme, et d’y aller. Pas pour tout réinventer, pas pour rejouer le même spectacle, pas pour attendre on ne sait quel surgissement. Pour ouvrir une brèche, créer un appel d’air. Contre l’apathie, les services d’ordre, contre la police. Contre la mascarade démocratique, les farandoles protestataires, contre le travail.
Vers quelle forme de grève générale en mars ?
  • Travail, retraite : par où la sortie ? - On sent bien un ras-le-bol du travail, mais il y a une forme de politesse dans ces manifestations à l’égard du travail. « D’accord pour bosser, mais pas trop ». « Pas deux ans de plus. »
    On fait semblant de manifester contre une réforme, alors que ce qu’on voudrait -si on osait- c’est manifester contre le travail.
    (...) On ne pense pas qu’on soit les seuls à ne pas arriver à se motiver pour juste conserver le statu quo du « pas deux ans de plus ».
    (...) On fait semblant de manifester contre une réforme, alors que ce qu’on voudrait -si on osait- c’est manifester contre le travail.
    (...) Être contre le travail aujourd’hui, c’est affirmer l’évidence de cet immense chantier devant nous, pour tout remettre à l’endroit. Un chantier impossible à entamer si on reste comme des imbéciles à courir après le fric. Car, aujourd’hui, où que l’on regarde, rien de constructif pour les humains et le vivant n’est finançable.
    (...) Nous on cherche un élan pour s’extirper de ce monde qui s’écroule. Le travail et l’argent sont ces chaînes qui nous empêchent de faire correctement ce qui doit être fait. Nous ce qu’on veut, c’est pas la retraite, c’est ne pas bosser du tout et faire ce qu’il y a à faire.
    Maintenant. Pas à 62 ans.
    Ni retraite, ni salaire.
  • La fac de Lyon 2 bloquée ce matin - Ce lundi 20 février au matin, les étuditant-es de Lyon 2 bloquent le campus Porte des Alpes, contre la réforme des retraites, la loi Darmanin et pour les repas du CROUS à 1€ pour toustes.
  • La fac de Lyon 2 bloquée ce matin encore>
  • Loi Darmanin : le deuxième front - Anzoumane Sissoko et Denis Godard défendent l’idée que le deuxième front ouvert par le gouvernement sur l’immigration n’est pas une diversion. Et que le mouvement sur les retraites a tout à gagner à articuler le combat sur les deux fronts. Et aurait beaucoup à perdre en ne le faisant pas.
  • Les capitalistes, par la voix de Jacques Attali, commencent à s’inquiéter pour leur business : La réforme des retraites n’était pas une priorité et elle a de tels effets délétères qu’elle risque d’empêcher toutes les autres réformes qui, elles, sont indispensables, estime Jacques Attali.
  • Faut-il casser les machines ? Quand la révolte luddite nous inspire - L’Echappée réédite La Révolte Luddite : briseurs de machines à l’ère de l’industrialisation de l’essayiste américain Kirkpatrick Sale, l’occasion de revenir sur ce mouvement de révolte ouvrière contre les machines et sur ce qu’il nous enseigne aujourd’hui sur le rapport du capitalisme à la technologie et l’existence de méthodes de lutte moins classiques.
  • Pose ta banderole et décore ta ville contre la réforme des retraites !
  • 1re sommation : harceler les harceleurs - Des collectifs de précaires en colère décident de renverser la vapeur - Ce mercredi 15 février 2023, des collectifs de précaires en colère ont décidé de renverser la vapeur et d’aller « harceler les harceleurs » en organisant une action coordonnée au niveau national et cibler les prestataires privés de Pôle Emploi. Leur objectif : visibiliser les techniques capitalistes de précarisation organisée de la population, et rappeler que les expérimentations de conditionnement du RSA à des heures de travail gratuit, la réforme du chômage, celle des retraites, l’abjecte loi asile-immigration, ne sont que les parties d’un projet autoritaire au service des plus riches.
    (...)
    Le projet de Macron et son triste monde, c’est la mise au travail généralisée. Pour nous faire taffer, l’État contrôle, précarise et flique toujours plus. Pour nous pousser à perdre notre vie au turbin, Pôle emploi multiplie les rencards inutiles, les procédures interminables et n’hésite pas à nous couper les vivres. Pour nous faire croire que vivre dignement, s’habiller, se nourrir et se chauffer, ça se mérite, le gouvernement attaque les plus précaires à grands coups de loi sur l’immigration, de réformes des retraites, du chômage et du RSA.
    Aujourd’hui, nous ciblons les prestataires privés de Pôle Emploi. Ces boites pourries (comme Askis, Catalys, Solerys, Tingari, etc.) encaissent des millions d’euros de l’État (plus de 300 millions d’argent public en 2021) pour servir la demande de main d’œuvre des entreprises, faire baisser les chiffres du chômage et
    foutre la pression sur les plus démuni.e.s. En gros, tu te fais harceler, et tu payes pour ça ! On voudrait renverser la vapeur, arroser l’arroseur, harceler le harceleur et rappeler que, partout en France, on sera là pour dénoncer, s’organiser et gueuler chaque fois qu’il le faudra.
    On est des précaires de plusieurs villes (Brest, Lille, Marseille et Paris) à s’être retrouvés pour s’organiser ensemble et coordonner nos actions. On est autonomeset déters parce qu’on veut monter au créneau. Occuper, bloquer, saboter, nous parle plus que manifester sagement et négocier.
    Le travail exploite, le travail rend malade, le travail tue, le travail pollue, le travail ne nous permet pas de vivre.
    Nous exigeons le temps libre, l’entraide, la débrouille et la thune !
    - Ça t’intéresse ? Écris- nous : precairesorganisees @ riseup.net
Vers quelle forme de grève générale en mars ?

Dans le régime parlementaire, le peuple n’exerce pas le pouvoir

« Dans le régime parlementaire, le peuple n’exerce pas le pouvoir. Il ne fait plus de lois, il ne gouverne plus, il ne juge plus. Mais il dépose un bulletin dans l’urne, sorte d’opération magique par laquelle il s’assure d’une liberté absente dans ses actes quotidiens.
C’est sous la forme de la démission que se manifeste la vie politique : démission du peuple entre les mains de ses représentants, démission de la majorité parlementaire entre les mains de son gouvernement, démission du gouvernement devant l’industrie.
[…] Le plus grave n’est pas de céder à l’État, mais d’appeler cette aliénation Liberté. »

💣 Bernard Charbonneau, L’État

Vers quelle forme de grève générale en mars ?

FABRIQUE DE LASIGNATION : LE CAS DE L’INSTITUT ELABE

Décryptage de la manipulation de l’opinion avec Bernard Sananès

Vous n’avez sans doute pas retenu le nom de Bernard Sananès. Insipide communiquant au teint gris. Pourtant, il squatte presque tous les jours les plateaux de la chaine BFM pour donner son « analyse » de la situation politique et sociale. Il est à la tête d’un institut de sondage très utilisé par les médias : ELABE.

Ces dernières semaines, Bernard n’a pas chômé. Toutes les semaines, il intervient en plateau pour souligner que « 72 % des français » pensent que la réforme des retraites va être « votée et appliquée ». Et ce, malgré une mobilisation massive et un rejet ultra-majoritaire. La chaine utilise ces chiffres pour parler de « résignation » et instiller l’idée que « les mobilisations ne servent à rien ».

C’est un procédé d’endoctrinement classique pour soumettre quelqu’un. Si vous répétez sans cesse à une personne qu’elle ne peut rien changer à sa condition, que quoi qu’on fasse, il est impossible d’améliorer les choses, l’esprit humain finit par abandonner toute idée de résistance et d’action. Ce procédé utilisé dans toutes les dictatures, est aussi largement employé par les dirigeants des démocraties. Le clan Macron n’arrête pas de répéter qu’il n’y a « rien à négocier », qu’il ne « cédera pas ». Pourtant l’histoire nous apprend que rien n’est jamais écrit d’avance, et qu’on a toujours raison de se révolter.

Venons en à la couverture de BFM. D’où vient le fameux sondage mis en avant chaque semaine depuis le début des manifestations ?

Il est produit par une boite de conseil et de sondage, ELABE, basée dans la ville cossue de Levallois. Le siège, composé « d’open spaces et bureaux vitrés » avec « une vue sur la tour Eiffel » a été créé en 2015, écrit le journal patronal Les Echos. La boite « qui ressemble à uns start up » selon le même journal, est dirigée par un certain Bernard Sananès. Le cinquantenaire est un de ces courtisans qui peuplent les couloirs du pouvoir, toujours au service des puissants, patrons milliardaires ou élus réacs.

« Vincent Bolloré à Stéphane Fouks en passant par Xavier Bertrand ou Manuel Valls, son président connaît le Tout-Paris depuis de longues, très longues années » écrit Les Echos. Et son ami d’enfance, Olivier Pardo, n’est autre que l’avocat d’Eric Zemmour.
Bernard Sananès était macroniste avant Macron : il est responsable de la communication du groupe parlementaire centriste dès les années 1980, puis directeur chez Euro RSCG, entreprise devenue Havas : l’une des plus grandes boites de marketing et de communication du monde, possédée par Bolloré. Bernard y vend ses conseils à EDF, Veolia, Orange, McDonald’s, la RATP ou la SNCF, mais aussi aux personnalités politiques comme Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse et Xavier Bertrand.

Public, privé, publicité et politique, aucune frontière dans ce petit monde. Sananès dirigera l’institut de sondage CSA, lui aussi possédé par Bolloré, avant de fonder son institut Elabe, partenaire de BFM. Il a fait profession d’influenceur.

Entretemps, Bernard a reçu l’ordre national du Mérite créé par la République pour « récompenser les mérites distingués, militaires ou civils, rendus à la nation française ».

Dans un article de 2016, Bernard explique que son père, représentant de commerce, lui a « appris le sens du client ». Sans blague ! « On ne mord pas la main qui nous nourrit », disait aussi un animateur aux ordre de Bolloré.

La République des lobbyistes, des faiseurs d’opinion et des médias des milliardaires fait tout pour fabriquer la résignation, installer la défaite dans les esprits. Si Macron remporte la bataille, il ne s’agira pas seulement des retraites : il mettra un coup d’arrêt majeur au mouvement social, et renforcera durablement le sentiment d’impuissance de notre camp. Ne nous laissons pas embrouiller par les sondages des puissants, travaillons à renverser la table.

(post de Contre Attaque)

Vers quelle forme de grève générale en mars ?

21/02/2023. BLOCAGE DE LA CENTRALE NUCLEAIRE DE CIVAUX CONTRE LA REFORME DES RETRAITES ET EN SOUTIEN AUX FEMMES DE MENAGE EN LUTTE DEPUIS UN MOIS

https://www.facebook.com/syndicatcgtcnpecivaux/videos/909885356890758

COLERE DES PAYSANS A NIMES CONTRE L’INFLATION ET LES EFFETS DE LA SECHERESSE

Des pommes d’un côté, des grenades lacrymos de l’autre
https://www.facebook.com/FranceBleuGardLozere/videos/1867348246997336

Vers quelle forme de grève générale en mars ?

A PARTIR DUMARS, ON BLOQUE TOUT !

GREVE GENERALE !
RAFFINEURS, CHEMINOTS, ELECTRICIENS ET GAZIERS, DOCKERS ET PORTUAIRES, OUVRIERS DU VERRE APPELLENT ENSEMBLE A LA GREVE RECONDUCTIBLE A PARTIR DUMARS

"ON NE DEMANDE RIEN, ON EXIGE TOUT"

« Je suis ici en tant que féministe et soutien à la grève comme unique moyen de se faire entendre, il faut bloquer économiquement le pays et construire la grève reconductible (...) Je crois en notre force collective ! La jeunesse vous pouvez déborder l’intersyndicale. Faites confiance à votre force de contagion ! »,
« On ne demande rien, on exige tout », a-t-elle poursuivi. « Et nous, on est en mesure de changer les choses, de s’organiser et de soutenir la grève reconductible à partir du 7 mars. Et en tant que féministe, j’ai envie de dire que c’est un calendrier qui nous arrange parce que le 8 [mars], c’est pour ainsi dire notre jour. On peut utiliser ce jour non pas comme étant uniquement une revendication de droits, mais comme étant un rapport de force en construisant la grève féministe. »
« J’ai joué dans un film qui s’appelle Portrait d’une jeune fille en feu, et aujourd’hui j’ai envie de dire : Vous pouvez mettre la misère aux capitalistes et aux bourgeois et faire le portrait de la jeunesse en feu ! »

(posts de Jacques Chastaing)

Vers quelle forme de grève générale en mars ?

🎉 PAUL LAFARGUE : CRITIQUE DU TRAVAIL ET ÉLOGE DE LA PARESSE

Les médias et la classe politique le répètent tous les jours : le travail serait une « vertu » et la paresse un « vice ». S’épuiser à la tâche, c’est bien, et les chômeur-ses sont culpabilisé-es en permanence. La critique du travail est considérée comme un délire de petits bourgeois urbains ou de 68ards, et la « valeur travail » est mise en avant comme une valeur de « gauche ». Rien n’est plus faux.

En 1880, le journaliste et militant socialiste Paul Lafargue publie Le droit à la paresse. Il est le gendre de Karl Marx, il est économiste, il a fondé les premiers partis socialistes en France : il sait de quoi il parle quand il prône une réduction massive, voire une abolition du travail salarié. Bien loin de certains discours actuels à gauche.

C’était il y a plus de 140 ans, en pleine révolution industrielle, et pourtant ce texte est toujours actuel et pertinent : critique de la surproduction, dénonciation de l’endoctrinement autour de la valeur travail alors que l’on peut travailler tous beaucoup moins, création de nouveaux besoins pour pousser à la consommation, mécanisation et augmentation du temps travaillé…

Pour Lafargue, la vraie vie, celle qui mérite d’être vécue, c’est le temps libre : celui de la culture, de la jouissance, de la fête, du repos.

Quelques citations :
➡️ « Toutes les misères individuelles et sociales sont nées de [la] passion [du prolétaire] pour le travail. »
➡️ « Notre siècle est, dit-on, le siècle du travail ; il est en effet le siècle de la douleur, de la misère et de la corruption. »
À la fin du XIXe siècle, période considérée comme un grand moment de « progrès », le prolétariat urbain est exploité à un niveau inédit dans l’histoire de l’humanité : travail des enfants, horaires intenables, jusqu’à 12 heures par jour, mouvements répétitifs et épuisants, salaires qui ne couvrent même pas les besoins vitaux, mortalité et accidents. Pire que sous l’Ancien Régime.

➡️ « Introduisez le travail de fabrique et adieu joie, santé, liberté ; adieu tout ce qui fait la vie belle et digne d’être vécue. »

➡️ « La paresse est jouissance de soi ou elle n’est pas. N’espérez pas qu’elle vous soit accordée par vos maîtres ou par leurs dieux. On y vient comme l’enfant par une naturelle inclination à chercher le plaisir et à tourner ce qui le contrarie. C’est une simplicité que l’âge adulte excelle à compliquer. »

➡️ « Sous l’Ancien Régime, les lois de l’Église garantissaient au travailleur 90 jours de repos (52 dimanches et 38 jours fériés) pendant lesquels il était strictement défendu de travailler. Sous la révolution, dès qu’elle fut maîtresse, [la bourgeoisie] abolit les jours fériés et remplaça la semaine de sept jours par celle de dix. Elle affranchit les ouvriers du joug de l’Église pour mieux les soumettre au joug du travail. »
Lafargue souligne ici un point important : nous n’avons jamais autant travaillé que depuis la Révolution industrielle. La bourgeoisie impose alors des cadences, des horaires fixes, des quotas de production. Auparavant, l’artisan ou le paysan avaient plus de jours chômés, et pouvaient définir eux mêmes la quantité nécessaire qu’il pouvaient produire, sans horaires définis et imposés.

➡️ « Le grand problème de la production capitaliste n’est plus de trouver des producteurs et de décupler leurs forces, mais de découvrir des consommateurs, d’exciter leurs appétits et de leur créer des besoins factices. »
Avec la création permanente de nouveaux « besoins » non vitaux, des smartphones aux SUV et autres produits jetables, Lafargue visait juste dès le 19e siècle.

➡️ « À mesure que la machine se perfectionne et abat le travail de l’homme avec une rapidité et une précision sans cesse croissantes, l’ouvrier, au lieu de prolonger son repos d’autant, redouble d’ardeur, comme s’il voulait rivaliser avec la machine. Ô concurrence absurde et meurtrière ! »
La mécanisation a permis une explosion de la production. Pour un même nombre de travailleurs, beaucoup plus de richesses sont produites aujourd’hui. Cela aurait dû permettre une meilleure répartition du travail et une augmentation du temps libre. Dans les faits, cela a seulement permis aux patrons d’augmenter leurs profits de façon exponentielle.

➡️ « Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis deux siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l’amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu’à l’épuisement des forces vitales de l’individu et de sa progéniture. »

➡️ « Paressons en toutes choses, hormis en aimant et en buvant, hormis en paressant. »

Il faut lire et relire Paul Lafargue pour éclairer notre époque. Alors qu’une mobilisation massive autour des retraites est en cours, c’est l’occasion de repenser notre rapport au travail...

(post de Contre Attaque)

NOTE complémentaire : il faudrait concilier/articuler l’éloge de la paresse et du temps libre avec la prise en charge de la subsistance matérielle et de la vie politique...

Vers quelle forme de grève générale en mars ?

Divers

  • Pour défendre les retraites face à Macron, construire la grève reconductible - Le mouvement populaire contre Macron et son projet de contre-réforme des retraites se situe à un tournant. L’heure est à la préparation d’une grève reconductible à partir du 7 mars, date annoncée par l’Intersyndicale, avec la nécessité de l’étendre à un maximum de secteurs. C’est seulement à ce prix que l’on pourra éviter le scénario du mouvement de 2010, qui avait vu l’enlisement de la mobilisation face à un gouvernement – celui de Sarkozy et Fillon – prêt à ne pas céder.
Vers quelle forme de grève générale en mars ?

Le syndicat Solidaires appelle le secteur du transport routier à « sortir enfin de sa léthargie ».

Bien que minoritaire dans ce secteur cet appel est nécessaire pour remuer les bases d’autres syndicats.
Pour que le blocage du pays soit réel et durable, et espérer faire plier le pouvoir, il faudra en effet passer là et la logistique constitue le centre névralgique du système économique actuel.

(post de CND)

RETRAITES 23/02/2023 : BARRAGE FILTRANT A ROUEN

Tous les axes routiers à l’ouest de Rouen sont bloqués avec des kilomètres de bouchons.
Pour préparer la grève reconductible à partir du 7 mars,le barrage filtrant ce matin au rond-point de la Motte à Rouen.
Se montrer, convaincre, se mobiliser...

(Via CGT des Apaves)

RETRAITES : LA LUTTE CONTINUE

BLOCAGE FILTRANT CE 23/02/2023 A BESANCON GILETS JAUNES ET SYNDICALISTES
Devant Micropolis : « Ils veulent nous faire bosser jusqu’au cimetière, on va pas se laisser faire »
https://www.facebook.com/frederic.vuillaume.7/videos/959407895430367

Vers quelle forme de grève générale en mars ?
Raffineries, pétrochimie, rail, RATP, déchets, transporteurs, ports...

Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
[Se connecter]
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Partagez la page

Site réalisé avec SPIP | | Plan du site | Drôme infos locales | Articles | Thèmes | Présentation | Contact | Rechercher | Mentions légales | Suivre la vie du site RSS 2.0
Médial local d'information et d'expression libre pour la Drôme et ses vallées, journal local de contre-pouvoir à but non-lucratif, média participatif indépendant :
Valence, Romans-sur-Isère, Montélimar, Crest, Saillans, Die, Dieulefit, Vercheny, Grane, Eurre, Loriol, Livron, Aouste sur Sye, Mirabel et Blacons, Piegros la Clastre, Beaufort sur Gervanne, Allex, Divajeu, Saou, Suze, Upie, Pontaix, Barsac, St Benois en Diois, Aurel...
Vous avez le droit de reproduire les contenus de ce site à condition de citer la source et qu'il s'agisse d'utilisations non-commerciales
Copyleft