- Une catastrophe industrielle, qui fait oublier la catastrophe quotidienne qu’est la société industrielle
- Aux USA, un verrue d’ampleur planétaire
La civilisation industrielle est un fléau sur la Terre
Il y a quelques jours, je publiais une vidéo et des photos de la catastrophe industrielle qui s’est déroulée il y a environ deux semaines (le 3 février) à East Palestine, dans l’Ohio, aux États-Unis. Un train contenant des dizaines de wagons remplis de produits chimiques toxiques a déraillé et plusieurs wagons ont pris feu ou ont vu leur contenu se déverser. Et les autorités ont procédé à une « libération contrôlée » de produits chimiques en mettant le feu au contenu d’un ou plusieurs wagons (de peur qu’ils n’explosent ultérieurement, quelque chose comme ça).
Eh bien, la photo ci-jointe, prise depuis un avion, montre un des effets de cette catastrophe.
La civilisation industrielle est un fléau sur la Terre. Et non, il ne s’agit pas simplement de problèmes de coupes budgétaires, de l’avarice de méchants patrons à cause desquels les voies ferrées auraient été mal entretenues. Un capitalisme industriel plus efficace produirait potentiellement moins de catastrophes, mais il en produirait toujours. Produire des milliers de tonnes de produits chimiques hautement toxiques (ou des milliers de tonnes d’armes, de munitions et de machines extrêmement puissantes, destructrices) n’est jamais sûr, ni une bonne idée. Tant qu’il y aura production de ces substances ou de ces marchandises extrêmement polluantes, dangereuses, nuisibles, tant qu’il y aura production d’engins et de machines et d’armes extrêmement puissantes, il y aura des catastrophes extrêmement dommageables. (Sans parler du fait que pour organiser la production de telles substances, machines, armes, etc., il faut une organisation sociale lourdement stratifiée, avec des gouvernants et des gouvernés, des CSP++ et des « gens qui ne sont rien », des forces de l’ordre et des prisons, etc.).
(post de Nicolas Casaux)
Exemple du fléau automobile
« C’est l’extension des exigences marchandes à l’espace géographique.
Fabriquée de manière artisanale, l’automobile est à la fin du 19e siècle un bien de luxe réservé à quelques riches. En quelques décennies, elle devient nuisance pour ceux qui ne s’y adaptent pas. Aux USA, un mouvement contre la violence des automobilistes se constitue dans les années 20. Des monuments aux morts sont érigés. Des enfants manifestent (ils ne peuvent plus jouer sans risquer de se faire renverser). En Suisse, un référendum aux Grisons interdit la voiture individuelle entre 1900 et 1928, aux motifs qu’elle est polluante, dangereuse, qu’elle abîme les routes et fait concurrence au chemin de fer national, ce qui risque d’entraîner une augmentation des impôts pour l’entretien de ces infrastructures.
Pour qu’elle puisse circuler tranquillement en ville, il faudra en chasser le public, à commencer par les enfants, lui inculquer la discipline du Code de la route, lui apprendre à marcher sur les trottoirs, à traverser la route aux feux et sur les passages cloutés. (…) L’automobile devient obligatoire pour se déplacer, s’approvisionner et travailler, l’ensemble de l’espace social ayant été réorganisé pour en faciliter la circulation, tout en augmentant les distances et temps de parcours. »
💣 Bertrand Louart, Réappropriation