USA : il reste possible de contrer le projet néofasciste en cours de réalisation

Et aussi, la course à l’extrême droite en France sur fond de Novlangue

jeudi 24 avril 2025

Les milliardaires nous veulent sidérés et divisés pour pouvoir dérouler leur projet politique néofasciste et capitaliste sans trop d’encombres.
Aux USA ils veulent étendre leurs pouvoirs et leurs richesses en hypnotisant les peuples qui ont mené des soulèvements successifs ayant approfondi la rupture avec le système en place.
Mais leur plan a des failles, aux USA comme en fRance ou ailleurs, et nous avons plus de ressources qu’on ne le pense.

- Good Night, Tech-Right : Débrancher l’IA du fascisme
"Les pauvres et les travailleur-euse-s sont confronté.es à une multitude de crises : l’accroissement des richesses et des inégalités sociales, la menace croissante du changement climatique et la montée en puissance de l’extrême droite autoritaire. Au lieu d’œuvrer à l’amélioration de l’humanité et de s’attaquer aux inégalités systémiques, les milliardaires horrifiés ont fui la montée de la colère contre eux, en poussant à la centralisation et au contrôle d’encore plus de richesses et de pouvoir, en utilisant comme arme la désinformation, les élections et les systèmes politiques existants. C’est pourquoi des gens comme Elon Musk ont besoin que vous craigniez les immigrés et les personnes trans - parce que les milliardaires veulent vous distraire pendant qu’ils vous volent."
Par It’s Going Down, média anarchiste nord-américain.
(,...)
La Right-Tech est unie, mais moins par ses idéologies réactionnaires éparses que par ses intérêts de classe communs. Ils veulent nous diviser, pensant que nous nous battrons les uns contre les autres pour les miettes qu’ils nous offrent, ou en générant la dernière indignation sur les plateformes de médias sociaux qu’ils contrôlent. Nous devons nous organiser et construire autour de nos intérêts de classe communs, en dépassant les divisions, autour d’objectifs et de luttes communs. Nous voulons des logements pour tous. Nous voulons une planète vivable pour nos enfants. Nous voulons le contrôle de notre travail. Nous voulons abolir les systèmes qui nous détruisent.
Dans les années 1990, des anarchistes, des syndicats, des militant.e.s anti-exploitation et des groupes écologistes ont contribué à mobiliser des milliers de personnes [85] lors de manifestations militantes contre la mondialisation des entreprises, le tout sous la présidence d’un démocrate. En utilisant des réseaux décentralisés, des médias indépendants et des groupes d’affinité, ils ont contribué à créer un mouvement grandissant, ancré dans l’analyse anticapitaliste et l’action directe. Nous l’avons déjà fait, nous pouvons le refaire.
Les oligarques veulent un roi. Offrons-leur plutôt une révolte paysanne.

- Monstruosité constitutionnelle et escroquerie monarchiste - La théorie du complot qui permet de comprendre le second mandat Trump - Daniel Grave
Depuis la seconde investiture de Donald Trump, de nombreux observateurs et commentateurs politiques n’hésitent pas à présenter le président américain comme une sorte de fou erratique, capricieux et un peu timbré. Ses déclarations et ses mesures politiques, n’obéiraient à aucune logique, si ce n’est à la brutalité coutumière d’un entrepreneur de l’immobilier pas très malin qui se serait retrouvé par mégarde aux commandes de la première puissance mondiale. Le texte qui suit défend l’hypothèse inverse, une hypothèse que l’auteur lui-même qualifie de « complotiste » mais qu’il étaye avec brio. La démonstration est convaincante : en se plongeant dans les relations et influences « intellectuelles » de Trump et de ses proches, on découvre l’importance de la pensée de Curtis Yarvin [1] et ses théorie néo-fascistes qui visent à remodeler la société américaine et le monde en suspendant tous les contre-pouvoirs constitutionnels. On s’aperçoit alors que derrière la confusion et le masque de l’absurdité, il pourrait y avoir un plan et une stratégie. Ce coup néo-réactionnaire qui se présente ouvertement comme une « contre-révolution », Daniel Grave l’interprète comme un retour de bâton après 15 ans de mouvements sociaux et de rue, d’Occupy Wall Street au soulèvement George Floyd en passant par MeToo, la menace fasciste comme boss de fin de niveau. De là, il s’agit d’être à la hauteur de ce que cela signifie, d’identifier ses points faibles et de l’affronter. C’est un texte important.
(...)
Selon Yarvin, « tout ce dont on a besoin, c’est de la police ». Et, sans doute, de l’armée. Et, si l’on en croit ses écrits, il sera également utile de pouvoir faire appel à des milices armées. Il pense que cela devrait suffire à décourager quiconque d’être tenté de riposter de quelque manière que ce soit.
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Les milices armées sont un autre facteur, nombre d’entre-elles sont profondément ancrées dans le culte de Trump. Yarvin a proposé de créer une application pour organiser les partisans armés de Trump, qui les regrouperait en « cellules » avec d’autres personnes à proximité et leur enverrait des tâches, ce qui leur permettrait de tester le taux de réponse et de faire des prédictions sur le nombre de personnes qui se présenteraient en cas de besoin. Récemment, une application a été lancée, Patrol, qui organise d’anciens policiers et vétérans en patrouilles de quartier, financée par Balagi, qui est l’un des amis de Yarvin.
(...)
Soyons clairs : tout cela est une folie. Et ce n’est pas parce que c’est ce dont ils rêvent, qu’il n’y a pas de très très nombreuses choses qui peuvent mal tourner pour eux en cours de route.
(...)
Si nous vivons une version exacerbée du « capitalisme du désastre », il pourrait en découler, pour certains milliardaires particulièrement cyniques, que l’économie américaine a besoin d’être détruite. Ils sont animés par le fantasme de la « page blanche », qui leur permettrait de :

  • réduire les attentes des travailleurs afin qu’ils acceptent des emplois qu’ils n’accepteraient pas autrement ;
  • justifier la suppression des réglementations relatives à l’environnement et aux travailleurs afin d’attirer à nouveau l’industrie ;
  • créer une situation de chaos économique semblable à celle de la fin de la période de Weimar, dans laquelle le mouvement fasciste peut se positionner comme la seule force capable de rétablir l’ordre.

(...)
Pourraient-ils s’adapter à ce nouveau jeu ? Pas vraiment : La monarchie est un jeu à somme nulle. Lorsque le pouvoir souverain est absolu, on l’a ou on ne l’a pas. Le mieux que vous puissiez faire est de gagner les faveurs du souverain. Cela revient à devenir des partenaires subalternes du régime, une opposition loyale qui ne peut remettre fondamentalement en cause aucune des priorités.

Ces personnes aux commandes se délectent d’être au-delà des limites, d’agir d’une manière si peu respectueuse de la décence élémentaire, qu’il semble insensé de formuler ce qu’elles pensent. Et c’est ainsi qu’ils gagnent : parce que leurs adversaires se refusent à leur attribuer l’audace du mal.
(...)
Tous les systèmes politiques reposent sur un ensemble de coutumes qui ne sont pas définies en tant que telles au sein de ces systèmes. Il s’agit simplement de choses de la vie quotidienne, d’attentes en matière d’honnêteté, de bonne volonté et de partage, ainsi que d’un engagement à dialoguer pour trouver la vérité. On pourrait parler de « culture démocratique », comme certains l’ont fait. Le régime fasciste actuel a fait le pari que ces coutumes se sont elles-mêmes érodées à un point tel que le système politique sur lequel elles ont été construites peut être balayé.

Ont-ils raison ? C’est ce dont nous allons discuter maintenant.
(...)
Et encore et encore, dans chacun de ces mouvements, les gens ont découvert qu’une fois qu’ils se sont libérés de l’idéologie néolibérale, il y avait une autre force qui soutenait le monde tel qu’il est : la police.
(...)
Pour résumer : Je vous invite à comprendre que ce qui se passe aujourd’hui n’est pas simplement quelque chose que les puissants font à nous, les impuissants. Il s’agit plutôt d’une contre-révolution que nous avons méritée. Parce que nos luttes pour la justice ont été si efficaces pour perturber leur jeu politique, la classe dirigeante des milliardaires et leurs gourous néo-fascistes ont été contraints de changer fondamentalement les règles afin de nous faire reculer. C’est comme si nous avions gagné la partie jusqu’à présent, au point d’arriver au boss final : la dictature fasciste, la contre-révolution culturelle et un nouvel appareil de surveillance et de maintien de l’ordre. L’escroquerie monstrueuse. C’est le dernier barrage qu’il leur reste pour empêcher qu’une transformation du sens commun ne devienne une véritable transformation de la réalité
(...)
Cette tension existe depuis longtemps au sein des mouvements pour la justice sociale. Ceux qui travaillent avec les institutions existantes disent que les radicaux dans la rue ne sont pas réalistes - être « réaliste » signifie adapter des demandes élevées aux institutions puissantes existantes et établir progressivement de meilleures normes en leur sein.

Mais celles et ceux qui descendent et tiennent la rue ont toujours eu une réponse convaincante. Ils diraient que c’est ce progrès au coup par coup qui est, en fait, irréaliste : si vous comptez sur les institutions soutenues par l’État pour le progrès moral, tout peut être effacé dès que le vent du pouvoir de l’État tourne et souffle dans une direction différente. En outre, si vous avez renforcé le pouvoir de ces institutions au cours du processus - en leur donnant plus de législation, plus de police, plus de surveillance - alors ces institutions seront en mesure de faire encore plus de dégâts lorsque le vent tournera, comme elles le feront inévitablement lorsque le pouvoir de la classe dirigeante sera réellement menacé.

Peut-être que les choses auraient pu se passer autrement. Peut-être que les progrès au sein des institutions auraient pu se poursuivre sans ce retour de bâton. Mais je pense que nous devons admettre que les choses n’ont pas fonctionné de cette manière pour nous. Pour le meilleur ou pour le pire, le côté rue de l’argument a gagné, et nous devons admettre que le progrès ne peut être confié aux institutions soumises à l’autorité de l’État : il doit être construit et défendu en dehors de ces institutions
(...)
Nous pouvons donc enfin aborder le point faible de la Révolution Papillon en cours. Le voici : si le point de vue du contre-pouvoir, celui de la rue, est le bon, alors les formes institutionnelles que le progrès a prises ne sont pas réellement la menace que les gens au pouvoir pensent qu’elle représente. Au contraire, ces politiques de « wokeness » institutionnalisée sont, en fait, les moyens par lesquels les demandes de changement dans la rue ont été détournées et apprivoisées afin de maintenir la structure globale du pouvoir. En s’attaquant aux formes institutionnalisées du progrès moral, les fascistes techno et chrétiens se débarrassent de l’une de leurs armes les plus puissantes pour supprimer les mouvements sociaux. En s’attaquant à ces institutions, ils s’attaquent en fait à leur propre bouclier.
(...)
En conclusion : un petit groupe de milliardaires, effrayés à l’idée que le peuple américain s’engageait dans une voie susceptible de remettre en cause leur pouvoir, s’est autorisé à rêver très fort du monde qu’il souhaitait. Ils se sont affranchis des limites de la Constitution américaine pour mettre en place une nouvelle organisation du monde politique. Ils se sont donnés le droit d’agir avec audace pour nous imposer ce nouvel ordre, et ils ne s’arrêteront pas tant que nous n’aurons pas trouvé le moyen de les arrêter.

La question qui se pose à nous est la suivante : le processus d’éducation gagné par les mouvements sociaux sera-t-il capable de faire le prochain pas ensemble ? Pouvons-nous abandonner l’illusion que le progrès moral, la lutte pour la justice historique et la lutte pour l’avenir de la vie sur la planète peuvent être réalisés par le biais des politiques des institutions existantes et nous donner le droit de construire directement l’avenir que nous méritons ? Pouvons-nous laisser tomber les conneries et nous opposer à l’appareil de domination comme si nos vies et celles de ceux que nous aimons étaient en jeu ? parce qu’elles le sont.

Quoi qu’il arrive, nous sommes au cœur d’un processus de changement fondamental du monde. Si nous ne voulons pas que leur plan soit le seul sur la table, nous devons également nous donner les moyens de rêver grand, d’agir avec audace et d’affirmer clairement que c’est notre vision contre la leur.

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