Tribune : pourquoi nous soutenons les révoltes des quartiers populaires

Cette révolte en cours est la réaction à une progression fulgurante d’un État policier raciste et classiste

jeudi 23 avril 2020, par Gilets jaunes.

⚠️ [TRIBUNE] POURQUOI NOUS SOUTENONS LES REVOLTES DES QUARTIERS POPULAIRES ⚠️

Parce que nous n’avons pas oublié que fin 2018, la violence des gilets jaunes était devenue la dernière des options pour accéder à la dignité et à une justice sociale. Certains l’ont nié. Aujourd’hui, c’est une autre bataille d’intérêt général que beaucoup ne veulent pas voir. Celle des quartiers populaires qui sont en train de se battre avec violence, car la violence est devenue la dernière option que le pouvoir leur laisse pour se défendre d’une police qui s’octroie le droit de vie ou de mort dans ces territoires.

L’accident de moto provoqué par la police à Villeneuve la Garenne, samedi 18 avril, aura donc été l’étincelle. Depuis, plusieurs quartiers populaires s’embrasent chaque nuit. Comment pouvait-il en être autrement alors que les crimes et les violences policières s’enchaînent depuis le début du confinement, dans l’indifférence médiatique, et avec la certitude maintenant acquise d’une impunité policière à toute épreuve.

Comme toujours, et comme elle l’a fait abondamment contre le mouvement des gilets jaunes, la classe politique et médiatique condamnera ces révoltes populaires et nous expliquera que rien ne justifie de telles violences. Qu’il peut y avoir de la colère, des revendications légitimes, mais que cela ne peut s’exprimer de cette façon. Elle tentera de vider de leur substance des actes éminemment politiques. Elle expliquera que cette violence n’est que sauvagerie gratuite. Mais la sauvagerie ici, c’est l’injustice. Le « territoire perdu de la République » c’est la police.

Au nom du confinement de la population, il y a déjà eu 5 morts et 10 blessés graves. La plupart dans les quartiers populaires. Et on ne compte plus les tabassages gratuits.

Face à ces injustices, la politique ne laisse aujourd’hui plus d’autres choix que celui de la violence car elle a saboté toute alternative de dialogue qui aurait pu avoir un impact significatif dans les quartiers. Toutes les mobilisations d’associations, les pétitions, les alertes médiatiques ont été méprisées et il ne reste plus qu’à compter les morts et les blessés.

On met des mots sur nos morts. Mais pour ceux qu’on n’entend jamais, qu’on n’écoute jamais, mettre des mots ne suffit pas. Alors certains mettent des maux sur leurs morts. Faire mal à ceux qui font du mal. Qui font le mal.

Comme lors des gros actes gilets jaunes, la violence qui embrase aujourd’hui les quartiers populaires est la construction d’une riposte face à une réelle menace. La menace d’une police qui s’octroie la peine de mort sur les habitants des quartiers. Aujourd’hui, que vous fassiez de la moto sans casque comme Mouldi à Villeneuve La Garenne ou que vous rentriez simplement de vos courses comme Ramatoulaye à Aubervilliers, la police peut vous tomber dessus et vous casser la gueule, ou vous tuer, comme c’est arrivé à Mohamed à Bézier.

La révolte en cours et en devenir dans les quartiers populaires, c’est la réaction à une progression fulgurante d’un État policier raciste et classiste.

La révolte de personnes parmi les plus exposées à l’injustice d’un système ne doit pas être condamnée. C’est une révolte populaire et elle doit être soutenue !

SIGNATAIRES (LISTE OUVERTE) :
Cerveaux Non Disponibles – Coordination des Luttes - Désobéissance Ecolo Paris - Florian Neau - Front Social 13 - GJ Les réfractaires du 80 - GJ Rungis - GJ Genevilliers - Impact média militant – Jérôme Rodrigues - Lille Insurgée - Mickael Wamen (ex Goodyear) – Montpellier Poing Info - Nantes Révoltée - Le Peuple Uni - Lyon Insurrection - Peuple Révolté – Printemps Jaune - Ritchy Thibault -Teleia les Luttes

(Source)

Tribune : pourquoi nous soutenons les révoltes des quartiers populaires
Révolte des banlieues, contre les crimes et l’impunité de la police

Forum de l’article

  • Tribune : pourquoi nous soutenons les révoltes des quartiers populaires Le 30 avril 2020 à 16:20, par Alexandre

    Bonjour,
    l’assemblée des Gilets jaunes de Belleville, dont je fais partie, se demande comment faire pour signer cette tribune ?
    Alexandre

    Répondre à ce message

  • Tribune : pourquoi nous soutenons les révoltes des quartiers populaires Le 27 avril 2020 à 13:17, par Gilet

    - La révolte s’étend à Rouen
    En réponse aux violences policières dans les banlieues depuis le début du confinement, comme par exemple à Villleneuve La Garenne, où un homme a été grièvement blessé à la jambe, des émeutes ont eu lieu dans plusieurs grandes villes en France.
    Hier, les Hauts de Rouen sont entrés dans la danse. Là-bas, comme dans les autres quartiers populaires, une présence policière massive a été deployée depuis un mois et demi, accompagnée de multiples violence. Rappelons que depuis le 17 mars, il y a déjà eu de nombreux blessés graves dont une fillette de 5 ans par LBD, ainsi que 5 morts, dont un dans le commissariat de Rouen.
    (...) Suite

    Répondre à ce message

  • Tribune : pourquoi nous soutenons les révoltes des quartiers populaires Le 24 avril 2020 à 17:25, par Gilet

    La colère des quartiers populaires est légitime, Par Bondy Blog, Le 24/04/2020
    Ces derniers jours, l’accident grave survenu à Villeneuve-la-Garenne a provoqué une série de tensions entre jeunes et forces de l’ordre dans plusieurs quartiers populaires. Une trentaine d’organisations politiques, syndicales et militantes, parmi lesquelles la CGT, le Comité Adama, le NPA et Solidaires, appellent à considérer cette colère pour ce qu’elle est.

    Répondre à ce message

  • Tribune : pourquoi nous soutenons les révoltes des quartiers populaires Le 23 avril 2020 à 21:52, par Gilet

    Pour comprendre les répressions et l’état d’urgence :
    Premier rapport de l’Observatoire de l’état d’urgence sanitaire
    16 avril 2020
    Dès la déclaration du confinement, des pratiques de solidarité et des formes d’auto-organisation ont émergé dans de multiples secteurs de la société. À la croisée des luttes de ces dernières années, nous nous sommes réunie.s. entre militant.e.s des quartiers populaires et des immigrations, membres des Gilets noirs et de La Chapelle Debout !, militant.e.s autonomes, communistes et anarchistes, militantes féministes et antiracistes, militant.e.s antifascistes et anti-carcéraux, militants anticoloniaux et anti-impérialistes, principalement à Paris et Toulouse.

    Nous avons décidé de coordonner des enquêtes, chacun dans nos secteurs de lutte et de vie, avec les personnes concernées pour mettre en commun les données et proposer des analyses collectives, dans le but de renforcer les expériences d’entraide populaire et de nourrir les luttes d’aujourd’hui et de demain.

    Nous avons défini six secteurs d’enquête que nous pensons comme un seul champ de lutte : les territoires colonisés, les quartiers populaires, les prisons, les centres de rétention administrative (CRA), les foyers d’immigrés, et les établissements sociaux et médico-sociaux. Nous avons établi un protocole d’enquête (une liste de questions pour mener des entretiens et des pistes de recherches). Les Gilets Noirs avaient déjà bien avancé et organisé leurs auto-enquêtes dans de nombreux foyers. À leur suite, chaque groupe a enquêté de manière autonome puis a restitué ces données aux autres groupes, ce qui a permis un croisement des analyses. Il s’agit de comprendre ce qu’il se passe durant cet état d’urgence sanitaire afin de renforcer et coordonner les solidarités et les résistances populaires.

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