Voici un dossier critique sur le projet TGV Lyon-Turin.
Après l’annulation de l’A69 ce projet pharaonique va t-il se prendre du plomb dans l’aile ?
TGV Lyon-Turin : quand l’alibi écologique cache un projet ravageur
La presse s’en est régulièrement moqué : « des écolos s’opposent au train ! ». Mais les écolos ont d’excellentes raisons de contester le Lyon-Turin, et les auteurs de cet article les exposent mieux que personne. Alors qu’un réchauffement de 4°C menace les montagnes, est-ce le moment de les saccager avec une méga-infrastructure ? Et si on utilisait ce qui existe déjà ?
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Si la contestation des projets d’infrastructures routières s’est aujourd’hui élargie, l’opposition aux projets ferroviaires peine à mobiliser. N’est-il pas nécessaire de décarboner le transport ? N’est-il pas souhaitable de renforcer le rail public ? Dans cet article, nous voulons établir qu’il faut pourtant s’opposer au train à grande vitesse reliant Lyon à Turin. Nous démontrons que, loin d’apporter des améliorations environnementales ou de soutenir le service public, ce projet est un gouffre financier, dévastateur pour l’environnement, fondé sur une vision passéiste des échanges marchands, du « toujours plus vite et plus loin ». Comme pour le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et l’autoroute A69, nous démontrons que l’existant répond aux besoins en préservant l’environnement et les territoires. Nous plaidons donc pour le renforcement des trains du quotidien et pour le développement du transport ferroviaire par le report des marchandises de la route vers le rail.
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Remarques
Au-delà des considérations justement soulevées par cet article sur Terrestres, il faudrait remettre en cause aussi le volume et la nature des marchandises transportées. Car avant de réfléchir aux moyens de transport, il faudrait étudier de plus près ce que l’on transporte et pourquoi, donc se poser la question du modèle de société que l’on veut.
Ensuite, considérer le transport ferroviaire comme intrinsèquement vertueux c’est aller trop vite en besogne. Historiquement, le train a accompagné et favorisé l’expansion de la civilisation industrielle, et donc ses ravages et pillages.
Et puis les infrastructures énormes du train nécessitent de grosses quantités d’énergies et de matières premières, avec un pilotage serré à grande échelle, ce qui semble incomptatible avec l’objectif de sociétés écologiques et démocratiques.
Là aussi il y a matière à s’interroger sur le modèle de société que l’on veut, avant même d’étudier la pertinence d’infrastructures répondant aux besoins boulimiques du modèle de société en place.
Des raisons supplémentaires d’être NO TAV !