Le rapport du GIEC du 09/08/2019 est une méta-analyse élaborée par 107 experts provenant de 52 pays dont 40 % sont des femmes auteurs coordonnateurs principaux. L’équipe des auteurs s’est appuyée sur les contributions de 96 auteurs collaborateurs et a intégré environ 7 000 références dans le texte. Le rapport inclus le total des observations formulées par les experts et les gouvernements.
Un petit condensé des observations formulés par des experts dans le lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=FQ-7ZFYg6Ck#action=share
Pour ceux qui en doutait encore, il est clair que notre activité humaine est dissonante avec notre Essence Naturelle. Je, Tu, Nous sommes individuellement responsables. Après le temps de l’éveil et de la conscientisation, vient le temps de l’action.
Anthropocène : nous sommes la seule espèce sur terre à détruire notre habitat
Outre les changements climatiques et le seuil des + 2°c, il y a un enchainement de facteurs à effets cascades provenant de nos activités et nos modes de production alimentaire qui engendre la détérioration des terres.
A coup de déforestation, désertification, d’intrants chimiques pour une monoculture dévitalisée et épuisant nos terres, il y a une dégradation des écosystèmes du sol : sa faune et sa microbiologie. Elles seules, sont pourtant responsables de la fertilité et de la productivité. Selon le rapport du GIEC « La définition de la détérioration des sols est la réduction ou perte de la biologie et/ou de la productivité économique » (Chapitre 4, p3, ligne 19-21).
Chapitre 4 : La dégradation des sols : https://www.ipcc.ch/srccl-report-download-page/
Les semelles de labours, la compaction du sol sous le poids des tracteurs, la perte de la pédofaune engendrent l’eutrophisation des cours d’eaux dès lors saturés aux nitrates et phosphates en plus du facteur pollution.
L’eutrophisation : Manifestations, causes, conséquences et prédictibilité
https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=iHRjDwAAQBAJ&oi=fnd&pg=PA4&dq=niveau+des+mer,+salinit%C3%A9+des+sols+,+cons%C3%A9quences+2018&ots=qDGULDshYY&sig=9WQWDTx2ACdCFXviLzMlzOXlF04#v=onepage&q&f=false
En parallèle, l’eau douce quitte silencieusement les sols malades érodés pendant que les gaz à effets de serre quant à eux, entrainent l’augmentation du niveau des mers qui engendre un stress osmotique ou stress salin sur les sols. L’ensemble de ces facteurs ne permettent plus la prolifération d’une vie biologique adéquate pour les cultures alimentaires. Nous sommes en danger avec l’ensemble du monde vivant, incluant ses bactéries, ses insectes, ses animaux, ses végétaux.
La montée des eaux dans le delta du Nil :https://le-cartographe.net/dossiers-carto-91/afrique/85-egypte-la-montee-des-eaux-dans-le-delta-du-nil
Mise en danger de notre sécurité alimentaire
« Nous savons maintenant que même un réchauffement planétaire limité à environ 1,5 °C entraînera malgré tout une augmentation des risques liés aux pénuries d’eau dans les zones arides, aux dommages causés par les incendies, à la fonte du pergélisol et à l’instabilité du système alimentaire », a souligné Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du Groupe de travail I du GIEC.
Notre sécurité alimentaire et ses quatre piliers sont désormais affectés : la disponibilité (rendement et production), l’accès (prix et capacité d’obtenir de la nourriture), l’utilisation (nutrition et possibilité de cuisiner) et la stabilité (irrégularité de la disponibilité). A cela s’ajoute des règles de distribution alimentaire dissonantes avec notre actualité, où nous gaspillons un tiers des aliments produits pour non-conformité aux standards de la commercialisation.
De plus notre économie est indéxée sur le pétrole et notre agriculture sur l’extraction du phosphore pour ses produits phytosanitaires.
L’urgence de régénérer les sols et de changer notre alimentation
« Le rapport montre qu’une gestion durable des sols nous aiderait à faire face aux changements climatiques », estime Hans-Otto Pörtner, coprésident du Groupe de travail II du GIEC. « Il convient de prendre des mesures rapides et de grande envergure dans plusieurs domaines. »
Les terres doivent donc rester productives pour maintenir notre sécurité alimentaire en dépit d’une croissance démographique galopante.
Chapitre 5 : La sécurité alimentaire https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2019/08/2f.-Chapter-5_FINAL.pdf
Se responsabiliser et agir à notre échelle c’est aussi modifier notre régime alimentaire en faveur d’une consommation d’origine végétale.
Selon Debra Roberts, coprésidente du Groupe de travail II du GIEC « Certains choix alimentaires nécessitent l’utilisation de davantage de terres et d’eau et causent plus d’émissions de gaz à effet de serre que d’autres » Puis elle a souligné que « Les régimes alimentaires équilibrés riches en aliments d’origine végétale tels que les céréales secondaires, les légumineuses, les fruits et les légumes produits de façon durable dans des systèmes à faibles émissions de gaz à effet de serre offrent de bonnes possibilités d’adaptation aux changements climatiques et de limitation de ces changements ».
Le métier de la terre est toujours plus en danger.
Les paysans ont été trahis par un système oligarchique ou l agro-business les a induit en erreur pour le seul intérêt de faire des bénéfices.
Pour beaucoup, ils ne voulent plus travailler pour l agro-business- Ils ne voulent plus être un maillon de la chaîne productive alimentaire .
" Paysan est notre titre et non agriculteurs" . De plus en plus ils voulent travailler dans le respect de la Nature et de tous. Ils ne voulent plus que leurs salaires soient indexés sur la bourse de NYC ou de Paris en fonction du prix d’une ressource alimentaire.
Une agriculture indexée sur l’extraction des mines de phosphore dans le monde pour produire 90% des produits phytosanitaires ou encore une agriculture indexée sur le pétrole n’est plus possible.
"Nous avons été induit en erreur par les écoles d’agronomie qui depuis 1987 ont retirées les cours sur la microbiologie des sols, soit les enseignements sur le « vivant » (C.Bourguignon)."
De plus en plus de paysans ne veulent plus être exploité par ce système destructeurs tant prôné dans les années 60 avec la Politique Agricole Commune.
Paysans nous sommes dans l’urgence : https://www.coordinationrurale.fr/suicide-agricole-encore-un-constat-il-faut-des-actes/
L’école du Vivant, l’unique solution
Après cet état des lieux, il nous reste plus qu’à apprendre de nos erreurs, nous replacer dans le vivant, comprendre les processus de la Nature pour bénéficier d’une agriculture régénérative, écosystémique, elle aussi vivante. Nous n’avons plus le temps d’être dépité ou déprimé. Il devient fondamental d’allouer nos unités attentionnelles à la compréhension de notre planète pour la régénérer. Le mythe de la croissance infinie dans un monde aux ressources naturelles finies s’effondre. Après le capitalisme étalonné sur la notion de rareté et l’exploitation du vivant, vient ainsi le temps de l’économie vivante avec pour allier la Nature et ses processus écosystémiques.
Une agriculture régénérative, pérenne et étalonnée sur la Nature est déjà en marche et permet :
• L’arrêt total des intrants chimiques,
• Le temps de la régénération,
• Un outil de transition pour les agriculteurs,
• Une économie locale basée sur le vivant pour le vivant,
• Le déploiement des ailes du savoir ancestral des peuples premiers qui, eux savent depuis des millénaires, les lois d’une l’agriculture régénérative : l’agro-écologie, l’aquaponie (appelé Chinampa en mésoamérique), l’agroforestrie et la biodynamie.
Ainsi le temps du faire, c’est se dégager des charges mentales et cognitives afin d’allouer nos précieuses unités attentionnelles à l’information qui va construire maintenant les solutions de demain. L’heure n’est donc plus à la peur, ni à la stupeur, ni à la violence, ni à la division, mais bel et bien à l’action, à la collaboration sociale, au faire Ensemble.
Soyons le changement que nous souhaitons voir se réaliser.
Céline Basset