Se préoccuper de ce régime policier autoritaire et liberticide au lieu de se focaliser sur les masques sanitaires

Pour voir plus loin que le bout de notre nez, masqué ou pas

vendredi 23 avril 2021, par Camille Pierrette.

Deux choses préoccupent à présent les puissants, les capitalistes et les technocrates :

  • Comment faire durer et justifier leur techno-monde ravageur (et donc leur pouvoir et leurs richesses) qui prend l’eau de toute part de manière trop visible
  • Quand la propagande ne suffit pas, comment mater par la force armée et la technopolice les populations rétives, que ce soit de manière préventive, dissuasive, ou par la répression brutale

Dans ce cadre, le port du masque hygiénique, malgré son coté pénible et hautement symbolique, n’est qu’un épiphénomène presque anecdotique, une conséquence fâcheuse parmi des tas d’autres du mode de gestion étatico-capitaliste.
Il serait temps de voir plus loin, de remonter la chaîne des causalités et des responsabilités au lieu de trop se focaliser sur certaines conséquences spectaculaires.
Qu’on porte ou pas de masque, que la pandémie s’arrête ou pas, le système techno-industriel capitaliste veut de fait, quoi qu’il en coûte aux humains et aux autres vivants, continuer à provoquer les destructions et conditions qui favorisent des pandémies nécessitant des mesures sanitaires et causant des morts.

Se préoccuper de ce régime policier autoritaire et liberticide au lieu de se focaliser sur les masques
En manif, les masques s’est bien utile

L’enjeu majeur n’est donc pas du tout l’amélioration de la gestion sanitaire par les pyromanes au pouvoir, le débat sur les types de mesures sanitaires à prendre ou pas, l’enjeu vital est plutôt de voir comme stopper au plus vite la civilisation industrielle, son capitalisme et son étatisme, tout deux anti-démocratiques et à tendance totalitaire.
On pourrait simplement commencer par stopper l’élevage industriel et la déforestation.
Et là dessus, bien entendu, les pouvoirs et leurs médias ne disent pas grand chose, et ne font rien, à part trouver des moyens plus ou moins subtiles de continuer sur la même voie.
Et c’est logique, car leur système machinique mondialisé forme un tout où tout est lié, interdépendant. On ne peut pas stopper vraiment un de ses secteurs sans s’attaquer au système lui-même, et pour mettre fin au système ça implique de stopper tous ses secteurs d’activités en même temps. D’où la difficulté de la chose, le choc pourrait être rude, surtout si on n’est pas préalablement habitués à l’autogestion, à l’autonomie et à la démocratie directe locale, le tout dans la sobriété et la solidarité.

En france, on a encore trop tendance à espérer notre sauvegarde via l’Etat, à lui demander de l’aide ou de faire quelque chose pour nous, via les institutions étatisées et centralisées, mais on oublie que l’Etat forme l’autre mâchoire du Monstre (la seconde mâchoire étant le capitalisme) qui nous broie et nous avale, que ses « aides » paternalistes sont intéressées et orientées, et aussi qu’à présent l’Etat a été incorporé dans le monde de l’Economie, de l’ultra-capitalisme extrémiste.
Plutôt que le démanteler, le réduire, la plupart des forces de gauche veulent un Etat fort, très présent, et pensent encore pouvoir (re)mettre l’Etat au service des peuples plutôt qu’au service de la valorisation du capital, ce qui semble impossible tant l’Etat a besoin de puissance et d’obéissance, et cette puissance il la tire du productivisme capitaliste.
De même une démocratie reste impossible dans un Etat vu que cette institution nécessite puissance, centralisation, bureaucratie, contrôle pour fonctionner et tenir.

L’Etat, par l’intermédiaire du gouvernement, a encore durcit ses divers moyens de répressions, la loi « sécurité globale » s’est ajoutée à la très longue liste des lois liberticides, autoritaires et anti-démocratiques.
Il y a aussi en préparation la loi « séparatismes », et puis la libéralisation de l’assurance chômage avec une forte réduction des indemnités.
Tout ceci est nettement plus inquiétant et dommageable que le port du masque.

😷DÉMASQUONS LA LIBERTÉ 😷

Nous avions déjà publié en août dernier une tribune pour expliquer notre position concernant le masque.

La situation actuelle nous parait nécessiter une nouvelle mise au point.
Depuis plusieurs semaines, nous constatons sous nos publications que la plupart des commentaires se concentrent sur le port (ou non) du masque. Que ce soit des posts sur le Covid mais aussi et surtout sur tout autre sujet, notamment les luttes sociales.
Certains se scandalisent de manifestants sans masque. Mais, d’autres, encore plus nombreux, dénoncent les manifestants qui acceptent « docilement, en soumis », de porter le masque.
Ce nouveau point Godwin nous questionne et nous inquiète.

De notre côté, nous estimons qu’il n’y a pas à asséner une vérité absolue sur l’intérêt sanitaire du masque : FFP1, en tissu, en intérieur, en extérieur...
La question est très complexe et les études varient parfois dans leurs conclusions. Mais, globalement, nous pensons que le masque permet de limiter la propagation du virus, notamment dans des lieux clos.
Le gouvernement a soufflé sur les braises de la défiance, en affirmant il y a un an que le masque était totalement inutile pour le grand public. Tout simplement parce qu’il n’avait pas les stocks nécessaires (ils finiront par l’avouer dans quelques années). Aujourd’hui, il a opté pour un revirement à 180 degrés et impose le masque obligatoire, partout, tout le temps. Et surtout, verbalise à la moindre escapade non masquée.
On comprend donc que certains puissent se révolter de cette attitude répressive du pouvoir.

Mais, ce que nous ne comprenons pas, c’est cette focalisation extrême sur cette question. Le masque serait devenu le symbole de la nouvelle dictature mondiale. Tous ceux qui le portent seraient des « soumis » au « nouvel ordre mondial ».
Cela serait drôle si ce n’était pas si grave.

Imaginons une personne ayant passé 5 ans dans le coma et qui se réveille aujourd’hui. Elle réalise que la culture, les concerts, le cinéma, la danse ou le théâtre n’ont plus leur place. Que les discothèques, les restaurants, les cafés sont fermés. Qu’il est désormais mal vu de se réunir entre amis. Que les fêtes sont pointées du doigt. Elle constate que les citoyens sont sous couvre feu, que leurs déplacements sont limités et contrôlés, qu’ils ne peuvent s’éloigner de chez eux que pour aller travailler.
Elle apprend qu’il est désormais interdit de filmer la police, que celle-ci a des pouvoirs accrus et quasi sans limites. Que la surveillance a été généralisée et, qu’il s’agisse d’actes ou d’opinions, que tous les citoyens sont désormais espionnés par l’Etat et la police. Et elle découvre que le combat principal pour retrouver ses libertés... serait de pouvoir enlever son masque ?

Et si la situation nous inquiète autant, c’est qu’elle n’est pas le fruit du hasard. Partout dans le monde, des manifs ont lieu contre la « dictature sanitaire ». Des citoyens de différents horizons et profils sociaux y participent. Mais souvent, en sous main, l’extrême droite se place, voire initie les manifestations.
Pourquoi ? Parce que dans cette période où les libertés ont été dramatiquement diminuées, pour s’approcher objectivement d’une société autoritaire, voire dictatoriale, l’extrême droite n’a aucun intérêt à ce que la situation change. Au contraire. Elle n’a plus qu’à attendre pour cueillir les fruits de la crise économique. Et prendre le pouvoir avec tous les outils dont elle a toujours rêvé pour contrôler la population. Face à cela, il lui paraît plus que vital de faire en sorte que la population ne se focalise pas sur la perte de ses libertés fondamentales.

Mettre le paquet sur la question du masque est donc la stratégie idéale pour l’extrême droite. Une stratégie qui, in fine, n’est pas pour déplaire au pouvoir. Pendant que ces personnes dépensent leur énergie pour réclamer le droit de sortir sans masque, elles ne descendent pas dans la rue pour réclamer le retour de toutes leurs libertés, voire pire, exiger la chute du régime.

Alors oui, on aimerait pouvoir imaginer à moyen terme retrouver une vie où on sort dans un parc sans avoir à mettre le masque. On aimerait une société où chacun décide s’il est utile /pertinent de mettre un masque selon la situation. Mais, alors que nous perdons de jour en jour le peu de libertés qu’il nous reste, nous ne comprenons pas comment des personnes peuvent critiquer et dénigrer ceux qui continuent de lutter, dans la rue, face au pouvoir et à la police, au motif qu’ils portent un masque.
A ce jeu là, on finira peut-être par ne plus avoir de masque. Mais nous serons chacun dans notre cellule. Enfin libres de ne pas porter le masque.... A quel prix ?

(Post de Cerveaux non Disponibles)


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