Voici un post FB sur la brutalité innommable des flics et de leurs donneurs d’ordre ce vendredi 12 juillet à Paris au Panthéon, une exaction de plus de la dictature en Marche qui s’ajoute à une très longue liste... Une de trop ?
Et aussi, où est Steve ?!
- Paris, brutalités policières vendredi 12 juillet 2019 au Panthéon
Salvini gouverne. Le Panthéon est une ruine
On avait pris l’habitude de compter les fourgons de police, puis on avait fini par ne plus les compter, innombrables. Ce vendredi 12 juillet au Panthéon on s’est mis à compter les véhicules de secours. 17 ambulances dont 3 du SAMU. Ce vendredi 12 juillet au Panthéon, la police s’était aménagé un coin tranquille pour frapper, cogner, fracasser.
Et ils ont cogné, et ils ont frappé, et ils ont fracturé. Et il y avait dans cette manière de frapper, un air de Charonne. Une répétition. Un entraînement. Une promesse. Ce n’était pas une nasse, mais un piège. Ce fut une chasse. Ceux qui pouvaient marcher on été conduit dans un bus. Arrestation de masse. Ceux qui étaient blessés on été laissés au sol. Et cela s’est fait. Comme ont dit, c’est fait. Des dizaines de blessés, avec fractures aux jambes, aux bras, aux chevilles. La matraque.
Et dans la bousculade, des pertes de conscience, des corps inanimés. La panique. Une répression ancienne version, au bâton. Faite pour répéter sur ces corps un geste ancien. Celui des esclavagistes sur les esclaves et pour cause, ceux qui ont été frappés et arrêtés étaient tous noirs. Africains. Sans papiers. Et sous les matraques, redevenus nègres.Et déjà dans le long voyage d’exil, ce sont les jambes, les chevilles, les bras qui souvent ont été fracturés. Des blessures vécues, sous les coups des bourreaux, des maîtres, des ravisseurs. Et fracturant ainsi, la police, s’est faite bourreau, maître, ravisseur. Et la matraque dit que le long voyage de l’exil ne peut trouver de terme, nulle part et surtout pas ici, en France, à Paris. Continuité qui va du Soudan à la Libye et de la Libye au Panthéon. Jambes fracturées au Soudan, jambes fracturées en Libye, jambes fracturées à Paris. Principe de la torture : répéter la blessure.
Il y a eu ce vendredi 12 juillet, derrière le Panthéon, un acte de torture, une chasse à l’homme, un racisme. Cela n’empêche, Anne Hidalgo, ceinturée de policiers, imagine remettre une médaille à Carola Rackete. Emmanuel Macron, ceinturé de policiers, imagine sauver l’Europe du fascisme. Ce vendredi 12 juillet, derrière le Panthéon, une femme criait victoire, manifestant sa joie, de voir ainsi au sol, ces corps noirs, abattus par la police française. Ce vendredi 12 juillet, au Panthéon, un policier tout sourire, à ses pieds gisant au sol, un corps noir. Sa prise.
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Cependant.
Cependant, rien ne sera oublié.
Le silence ne sera pas oublié.
Le V de victoire de la femme raciste ne sera pas oublié.
Le sourire du policier ne sera pas oublié.
Les ordres du préfet ne seront pas oubliés.
La main du policier qui attrape ne sera pas oubliée.
Le policer noir menottant son frère noir ne sera pas oublié.
Les chevilles du policier coursant sa proie ne seront pas oubliés.
Les jambes du policier qui moquait le claudiquement des hommes noirs blessés ne sera pas oublié.
Le pompier au visage fermé, refusant de parler, reproduisant le corps d’un policier, ne sera pas oublié.
Le bras tendu du policer braquant son aérosol de gaz lacrymogènes ne sera pas oublié.
Le policer triant parmi les victimes celles valides de celles invalides ne sera pas oublié.
Les yeux du policer contactant au talkie-walkie ses collègues pour lancer une nouvelle chasse, ne seront pas oubliés.
Rien ne sera oublié.
Ni l’esquive qui a fait tomber au sol un policier ne sera oubliée.
Ni la fuite permettant d’échapper aux policiers ne sera oubliée.
Ni la danse donnant courage et force et joie, ne sera oubliée.
Ni le camarade blessé portant son camarade blessé ne sera oublié.
Ni la femme noire promettant vengeance ne sera oubliée.
Ni le doigt de l’homme noir blessé désignant son bourreau ne sera oublié.
Ni l’homme noir blessé se relevant et accusant la police de crimes ne sera oublié.
Ni les slogans chantés et scandés ne seront oubliés.
Ni cet homme noir qui a dit sa peur, devant le Panthéon, à Paris ce vendredi 12 juillet, ne sera oublié.Et à y regarder de plus près. La chasse était si facile, si excitante, si galvanisante que soudain l’horreur avait conquis leur visages, devenu chiens surexcités, ne sachant plus où donner de la matraque ou tourner des yeux, apeurés.
L’assaut n’a pas eu lieu, un jour il aura lieu.Et on verra l’homme noir prendre la matraque du policier et le frapper à son tour, on verra la femme noire cracher au visage des hommes de la BAC, on verra les blancs venus en soutien se ruer contre les CRS et sans prendre garde aux coups défaire l’ordre. Et on verra les corps abattus se relever et combattre. On verra l’homme en pantalon de treillis qui moquait le claudiquement des hommes blessés s’enfuir en courant. On verra les casques rouler à terre, les cordons se défaire, les camions renversés, les camions incendiés. On verra les talkie-walkie entre d’autres mains, agonir d’insultes les brigadiers planqués qui orchestrent le massacres depuis leurs fauteuils. On verra les armes à terre puis ramassés par ceux qui furent humiliés.
Car c’est ce que nous voulons voir.
La BAC désarmée. La police en fuite. Les centres de rétentions détruits. Castaner jugé. Les Africains libres de se déplacer.par Emmanuel Moreira
- Paris, brutalités policières vendredi 12 juillet 2019 au Panthéon
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