S’adapter aux catastrophes climatiques, vraiment ? Exemple du Pakistan et de la Californie

C’est notre futur à toutes et tous que nous observons aujourd’hui avec effroi dans ces pays

dimanche 4 septembre 2022, par Auteurs divers.

En Californie, au Pakistan et ailleurs, les catastrophes créées par la civilisation industrielle rendent déjà la vie très difficile dans ces régions.
C’est notre futur que l’on peut voir là-bas, en sachant que notre présent est déjà plus qu’inquiétant.
Râler, chercher des boucs émissaires, s’enfermer dans le déni, entretenir des illusions (envers les technologies ou les énergies alternatives), fuir, attendre un sauveur suprême, exhorter les dirigeants, s’occuper uniquement de certaines conséquences... n’aide en rien.
Le seul moyen de réduire l’écoanxiété et les désastres, de se construire un avenir vivable, c’est de se battre comme des teignes.

On ne peut pas stopper le réchauffement climatique et les désastres écologiques et sociaux qui vont avec (on subit et on tente de s’adapter dans la mesure du possible), en revanche on peut arrêter le système politico-économico-social qui les cause.

S’adapter aux catastrophes climatiques, vraiment ? Exemple du Pakistan et de la Californie
Image illustrative de torrent en crue

Point sur la situation au Pakistan : 33 millions de personnes touchées par les inondations

Nous sommes nombreu.x.ses à avoir vu passer les images des inondations dont le Pakistan est victime depuis plusieurs jours.

La situation sur place est catastrophique. On dénombre plus de 1200 victimes, chiffre qui continuera vraisemblablement d’augmenter dans les jours à venir. Près d’un million d’habitations ont été détruites, le nombre de déplacé·es se compte en dizaines de millions. Les autorités estiment que près d’un tiers du pays se trouve sous l’eau. Enfin, plus de 80 000 hectares de terres agricoles ont été ravagés par les crues, faisant ainsi peser une grave menace sur la sécurité alimentaire du pays.

Les épisodes de moussons en Asie du Sud peuvent parfois s’avérer impressionnants, seulement, c’est la première fois de son histoire que le Pakistan est frappé par une telle catastrophe. Le dérèglement climatique en est le premier responsable. Depuis plusieurs années, la région observe un accroissement généralisé des phénomènes climatiques extrêmes.

Les moments de très fortes chaleurs se font plus longs, plus intenses, tandis que les pluies de moussons se font de plus en plus importantes. Cela n’a rien de surprenant, d’après les scientifiques, qui sera dans un premier temps la plus affectée par les effets du dérèglement climatique. Peut-être est-il d’ailleurs temps d’arrêter de parler au futur, les effets en question se font déjà douloureusement ressentir.

On parle ici d’une catastrophe humanitaire sans précédent, dont les effets se feront ressentir sur le long terme. Et pourtant, ce genre de drame est amené à se répéter de plus en plus fréquemment.

Rappelons également que l’Asie du Sud est le premier foyer de peuplement de la planète, de près de deux milliards d’habitant·es, dont plusieurs millions d’entre-elleux pourraient être amené·es dans un futur proche à prendre la route de l’exil pour des raisons environnementales.
Il ne s’agit pas d’un fait divers. Les conséquences du changement climatique sont déjà là.

La sécheresse que nous connaissons en Europe cette année n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend. Les événements météorologiques de la violence de ce que nous observons en ce moment au Pakistan ne resteront pas cantonnés à l’Asie du Sud. Fermer les yeux sur les cataclysmes qui frappent le Sud Global ne les empêchera pas de toucher l’Europe dans les années qui viennent. C’est notre futur à toutes et tous que nous observons aujourd’hui au Pakistan.

L’heure n’est plus à la négociation. Le climat poursuit son dérèglement, les écosystèmes s’effondrent, la biodiversité est en chute libre, le plastique se répand jusque dans nos corps et nous sommes encore à nous demander s’il faut contrôler l’usage des jets privés ou interdire l’irrigation des golfs en période de sécheresse.

Nous ne sommes pas prêt·es.

- Vidéo : https://fb.watch/fhZvLWY-yr/

(post de CND)

- Voir aussi : Le Pakistan ravagé par le changement climatique - L’accumulation de phénomènes de plus en plus violents menace une population déjà fragilisée par le défaut de gestion et de prévention du gouvernement.

- Un « monstre de feu » dévore la Californie - La Californie suffoque et grille. Écrasée par la chaleur, la région est en proie aux flammes. Un « monstre » de feu, selon les termes du Los Angeles Times, s’est déclenché mercredi dans l’arrière-pays de la Cité des anges. Plus de 2 100 hectares sont déjà partis en fumée. Un incendie est également en cours à l’est de San Diego. 1 800 hectares ont déjà brûlé, détruisant trois maisons et faisant deux blessés graves.
La région fait face, depuis mercredi, à une vague de chaleur intense. Il s’agit de la plus longue et de la plus chaude depuis le début de l’année, selon le météorologiste David Sweet, interrogé par les journalistes du Los Angeles Times. Le mercure a grimpé jusqu’à 43 °C, jeudi, dans la région de l’incendie. Des températures encore plus étouffantes, pouvant atteindre 46 °C localement, sont encore attendues. La météo ne devrait redevenir supportable qu’en début de semaine prochaine.
(...)
La région a été touchée par de nombreux incendies depuis le début de l’été. En août, l’incendie « McKinney » avait notamment carbonisé plus de 20 638 hectares de la forêt nationale de Klamath, dans le nord de la Californie. Sans réduction drastique et immédiate de nos émissions de gaz à effet de serre, les vagues de chaleur, les sécheresses et les incendies devraient s’intensifier et devenir plus fréquents, préviennent les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).


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