Roybon : le projet Center Parcs de Pierre et Vacance abandonné !

Un projet inutile anti-écologique et anti-social en moins ! Un peu de vacances pour les milieux naturels de Chambaran

jeudi 9 juillet 2020, par Camille Pierrette.

Mercredi 8 juillet 2020 le groupe Pierre & Vacances Center Parcs renonce à réaliser son projet de tourisme industriel écocidaire dans l’Isère. Le président-fondateur, Gérard Brémond, est obligé de jeter l’éponge après 10 ans de lutte acharnée où il a usé de toutes les résistances juridiques et de forts soutiens politiciens pour tenter d’imposer un projet destructeur.

- La bonne nouvelle de la fin de ce Center Parcs roybonnais est annoncée sur les Echos et des tas de médias.

Bien entendu, Gérard Brémond le président-fondateur du groupe « Pierre & Vacances Center Parcs » se plaint des résistances au développement économique et des lois toujours trop restrictives à son goût (comme Macron, Sarkosy, et tous les bétonneurs et autres industries capitalistes) en déformant honteusement la réalité (les lois protégeant les zones humides n’ont pas changé depuis le projet, c’est juste qu’élus et industriels ont voulu les ignorer et les contourner). Pourtant Mr Brémond avait bénéficié d’une prolongation sur mesure concernant l’autorisation de défrichement (sans parler des défiscalisations dans les investissements touristiques), mais l’oreille très attentive d’un ou plusieurs ministre ne suffit pas à ces gens là, ils voudraient que les décisions politiques et les lois soient leur chose exclusive, au service total de leurs intérêts privés. Pire que des lobbyistes, auraient-ils des tendances mafieuses ?

Rassurons-le s’il en est besoin, avec le macronisme, les records du lobbying anti-écologique, anti-démocratique et antisocial vont sans doute être battus.

Roybon : le projet Center Parcs de Pierre et Vacance abandonné !

Bravo aux zadistes, associations et autres personnes qui ont contribué

Rendons hommage aux nombreux zadistes qui ont occupé l’espace du projet, la Marquise, la forêt, à l’association PCSCP (et aussi aux pêcheurs de la Drôme et à la FRAPNA) qui ont mené pendant des années de manière acharnée plusieurs recours juridiques longs et compliqués pour faire respecter la loi, l’eau potable et le vivant. Certaines personnes de l’association PCSCP ont passé des années à préparer et suivre des recours juridiques en lien avec des avocats, un travail de Titan. Tandis que des zadistes ont affronté parfois l’hostilité, les gendarmes et des saisons parfois rigoureuses dans des conditions précaires pour occuper le terrain.
Rendons aussi hommage aux personnes qui en 2014, avant le blocage du chantier par le tribunal administratif, ont mis fin aux travaux de déforestation hâtifs et désastreux par des manifestations, désobéissances, blocages physiques et sabotages (après l’incendie d’engins de chantier la déforestation s’était arrêtée pour de bon). L’occupation de la Marquise et la ZAD qui avait suivi un peu partout dans la forêt avait achevé l’arrêt des travaux durant l’hiver 2014-2015.

Outre les élus (notamment le maire de Roybon et ses amis) et les industriels, les habitants proches du projet étaient souvent hostiles aux écologistes, des exactions contre des militants avaient eu lieu à plusieurs reprises, des lieux occupés avaient été incendiés par des personnes malveillantes.

Les médias mainstream et les promoteurs du projet utilisent souvent vicieusement l’expression « recours interminables » laissant entendre qu’ils seraient abusifs.
Mais s’il y a des recours, c’est parce que, au point de départ, élus pro-Center Parcs, promoteurs, préfets et Etat sont incapables de faire respecter la loi (ne le veulent pas), c’est aussi parce que la loi ne protège pas assez. Et si les recours sont longs c’est parce que tout ce petit monde veut imposer le projet même quand la loi, le bon sens et les impératifs climatiques/écologiques inviteraient à l’abandonner dès l’ébauche.

Ces médias, pour orienter l’opinion et valoriser en priorité les industriels, mettent aussi très souvent une ancienne photo de barricade des tout débuts de l’occupation des terrains. Là aussi c’est de la manipulation pour discréditer l’opposition écologiste en la réduisant aux seuls zadistes barricadiers (qui sont mal vus chez l’audimat ciblé) alors que les opposants étaient très divers.
Pourquoi n’utilisent-ils pas plutôt une photo de forêt, d’arbre, d’oiseau, de salamandre ? Parce qu’ils ne veulent pas que leur lectorat puissent adopter un point de vue écologique en appréciant un bel élément naturel menacé.

Roybon : le projet Center Parcs de Pierre et Vacance abandonné !
Un ancien dessin qui redevient d’actualité

Mais la lutte a fini par payer !

Résumons rapidement les nuisances de ce projet écocidaire  :
Destruction de zone humide précieuse en lien avec des réserves d’eau potable alimentant la Drôme au pied des Chambarans jusqu’à Valence, gaspillage d’eau pour des jeux récréatifs et les douches, urbanisation de zones peu anthropisées, élargissement de routes, trafic routier accru en pleine campagne, impact possible sur des zones Natura 2000 proches, emplois précaires pourraves à temps partiel, captation massive d’argent public grâce à la complaisance d’élus (département de l’Isère, Région...), etc.
L’abandon de ce Center Parcs Roybon, c’est un projet de merde en moins, mais comme le dit Brémond il reste hélas plein d’autres projets similaires dans les cartons ou en cours de réalisation.
- Rien n’est fini : Center Parcs ni ici ni ailleurs

Ici comme partout, élus et promoteurs mettent en avant la « création d’emploi » et l’enrichissement de communes, mais en réalité ce sont surtout les bénéfices juteux pour les promoteurs qui priment, grâce à des subventions massives.
Les emplois précaires « créés » le sont avec des subventions faramineuses d’argent public, qui pourrait être utilisé pour des actions positives renforçant l’autonomie et les biens communs plutôt que pour gaver les comptes en banques de quelques déjà nantis qui pourront alors s’acheter un yacht ou une villa de plus.

Ces gens là sont des sociopathes dangereux, la réalité et le sort des humains et des autres vivants ne les intéressent pas, ils sont dans la fiction virtuelle de leur monde à part, se croyant à l’abri grâce à leur fric et à leurs garde du corps. Mais les catastrophes climatiques et écologiques, et donc également les désastres sociaux, les rattraperont eux-aussi, et peut-être plus vite qu’ils ne croient.

Les entreprises industrielles capitalistes, tout comme les gouvernements Macron, prétendent vouloir faire du développement durable, de « l’écologie industrielle » (SIC), ce joli verbiage sans cesse réinventé masque de plus en plus mal la réalité de l’accélération des destructions suicidaires, le coronavirus est encore là pour nous le rappeler.
Pour ces puissants, l’économie, leurs profits, passent toujours avant le vivant et l’humain. Le faux argument rabâché jusqu’à la nausée de la création d’emploi n’est qu’une arnaque vicieuse pour faire passer les pilules amères auprès de personnes qui n’ont pas d’imagination et/ou qui sont encore prisonnières de l’économie totalitaire capitaliste et de son monde antisocial et écocidaire.

Les riches et les puissants se contrefoutent des emplois en réalité, pour ceux ce n’est qu’un moyen de pouvoir, de mise en valeur et d’enrichissement, ils instrumentalisent juste quand il le faut le désarroi des populations et des élus dans la galère pour leur faire avaler n’importe quoi.
A la moindre occasion, dès que nécessaire pour leur survie et leurs profits, on le sait bien, les gros capitalistes licencieront sans aucun scrupule, comme on le voit en ce moment suite à la pandémie de covid-19.
Et de toute façon, les lois implacables et inhumaines de leur économie de marché obligent à mettre au chômage et à baisser les salaires pour résister aux « crises », à la concurrence, et rester compétitif/attractif (merci les lois « Travaille ! » de Macron et Hollande).

A un moment, si on veut garder une planète habitable et des sociétés humaines vivables, que ça plaise ou non aux actionnaires et à leurs adorateurs, va falloir trouver autre chose pour vivre ensemble que le développement économique et sa création d’emploi...
On n’a pas le choix, l’économie de marché et toutes les formes de productivisme (incluant bien sûr l’URSS et la Chine) ont démontré par le sang et la guerre depuis longtemps qu’elles ne menaient qu’à des champs de ruines.
Au milieu du carnage général en cours et à venir, des écrans plats, des liasses de billets, des cottages climatisés vides, des bulles « tropicales » avec piscines asséchées, des emplois « de rêve » dans le numérique ou des contrats merdiques pour récurer les chiottes des riches ne nous seront d’aucun secours.

- Center Parcs fuck off, et à bas tous les projets inutiles petits ou gros

P.-S.

- Trois autres projets Center Parcs restent contestés en justice ou combattus localement : l’extension du domaine existant de Bois-Francs (Eure), le projet de Poligny (Jura) et le projet du Rousset (Saône-et-Loire)


Forum de l’article

Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
[Se connecter]
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Partagez la page

Site réalisé avec SPIP | | Plan du site | Drôme infos locales | Articles | Thèmes | Présentation | Contact | Rechercher | Mentions légales | Suivre la vie du site RSS 2.0
Médial local d'information et d'expression libre pour la Drôme et ses vallées, journal local de contre-pouvoir à but non-lucratif, média participatif indépendant :
Valence, Romans-sur-Isère, Montélimar, Crest, Saillans, Die, Dieulefit, Vercheny, Grane, Eurre, Loriol, Livron, Aouste sur Sye, Mirabel et Blacons, Piegros la Clastre, Beaufort sur Gervanne, Allex, Divajeu, Saou, Suze, Upie, Pontaix, Barsac, St Benois en Diois, Aurel...
Vous avez le droit de reproduire les contenus de ce site à condition de citer la source et qu'il s'agisse d'utilisations non-commerciales
Copyleft