Retraites, salaires, services publics, climat, écologie, logement... : le réformisme est de plus en plus une impasse suicidaire

S’enliser dans des journées éparses ou grève générale dure ? Le temps n’est plus aux explications ni aux objectifs purement réformistes.

Le gouvernement entend très bien, il n’est pas sourd, il sait depuis longtemps qu’on ne veut pas de sa contre-réforme des retraites, et il s’en moque complètement.
A présent, l’enjeu n’est donc pas en priorité de se faire entendre davantage par des manifs épisodiques auprès d’un pouvoir autoritaire et extrémiste, mais d’installer un puissant rapport de force concret, notamment par la grève générale sur la durée (ou, moins difficilement, une grève dure reconductible dans les secteurs clés de l’économie), l’auto-organisation « d’en bas », des manifs qui débordent et des blocages partout.

Le temps n’est plus d’expliquer cette énième contre-réforme, tout le monde a bien compris (même une partie des macronistes) que c’était de la saloperie en barre.
Le temps est venu d’élargir et radicaliser les revendications et objectifs, et de construire une grande grève générale, longue et dure.

Mais surtout :
Est-ce qu’on veut rester totalement dépendants des technologies, assujettis à l’Etat, aux technocrates et bureaucrates, soumis à des institutions centralisées anti-démocratiques, suspendus au chaos destructeur du capitalisme, enlisés dans le rêve de délivrance des activités de subsistance par les machines et les dominés ...mais avec une retraite un peu meilleure et un salaire moins mauvais pendant un temps ?
Ou est-ce qu’on veut tout remettre à plat, forcer le système à ralentir, arrêter les causes des désastres et crises, pour construire des sociétés soutenables (écologiquement et socialement), désirables et vivables ?

Retraites, salaires, services publics, climat, écologie, logement... : le réformisme est de plus en plus une impasse suicidaire

Contrairement aux propos parfois simplistes de Ruffin, Macron n’est pas seul, il a avec lu les riches possédants, la puissance industrielle, les gros médias des milliardaires, le système policier et ses agents largement d’extrême droite.
Et Ruffin, arrête stp de dire que la france est une démocratie, elle ne l’a jamais été, tu fais le jeu du régime et de la répression policière, car le régime macroniste prétend alors être légitime et incontestable sur le fond.

Des crises économiques énormes détruiront plus vite et plus profondément les améliorations sociales éventuellement obtenues, avec au final régression sociale au carré

Revaloriser les salaires, remettre la retraite à 60 ans, relancer les services publics, taxer les riches, améliorer les actuelles conditions de travail..., c’est bien, notamment pour les plus précaires et celleux qui s’épuisent au travail, ça redonnerait de la force, mais ça n’arrêtera pas :

• Le réchauffement climatique catastrophique
• Les institutions non-démocratiques en place
• Les ravages humains et écologiques du capitalisme, de l’urbanisation et des industries
• Les destructions écologiques et sociales dues au technologisme et au système industriel
• Les ravages de l’agro-industrie
• Les inégalités sociales gigantesques
• L’assujettissement au système du travail et de la marchandise
• Le patriarcat et ses dominations structurelles envers les femmes
• La toute puissance des élus, patrons, actionnaires, médias de milliardaires...
• Les crises économiques énormes (baisse du pétrole, crise de la valeur, robotisation...) et les crises écologiques qui détruiront plus vite et plus profondément les améliorations sociales éventuellement obtenues, avec au final régression sociale au carré, sans parler des risques de guerres et de néo-fascismes
• Le système policier autonomisé et la montée des extrêmes droites
• Le néo-colonialisme qui détruit des territoires ailleurs et esclavagise des humains, contribuant à leur exil
• L’extractivisme mondialisée qui détruit partout les écosystèmes et les conditions d’existence de nombreux peuples, contribuant à leur exil
• ...etc.

Retraites, salaires, services publics, climat, écologie, logement... : le réformisme est de plus en plus une impasse suicidaire

Allemagne : un élément de la mégamachine à tout détruire, gardé par les flics

Est-ce qu’on a encore le temps de tenter de rétablir de manière précaire de moins mauvaises conditions sociales au sein d’un système mortifère qui détruit au centuple toute possibilité de bien vivre par ailleurs ? Non on n’a plus le temps.
Obtenir temporairement quelques d’améliorations au sein d’un système qui détruit beaucoup plus que ce qu’on peut améliorer et à un rythme beaucoup plus rapide ? Absurde. C’est pourtant ce que visent toujours et encore les partis et syndicats majoritaires, ainsi que la plupart de leurs suiveurs.

Aujourd’hui plus qu’hier et moins que demain, des basculements révolutionnaires sont urgents et vitaux.
S’entêter dans le réformisme et les petits pas est suicidaire. Aucune transformation progressive d’un système irréformable, cohérent et verrouillé n’est possible, et en plus c’est bien tard.
Le statu quo, le non-recul social et le réformisme sont en réalité beaucoup plus terrifiants et violents que les difficultés et perturbations liées aux actions indispensables pour obtenir des changements radicaux.
Mais combien de personnes veulent réellement l’admettre et s’y mettre ?
Combien sont capables ou ont envie d’imaginer et lutter pour autre chose qu’un aménagement superficiel du même, pour une variation du même système ?

Retraites, salaires, services publics, climat, écologie, logement... : le réformisme est de plus en plus une impasse suicidaire