Retraites etc... : grève, blocage, manif sauvage, sabotage... pour quelle victoire ?

Au fond, on sait très bien ce qu’on doit faire

mardi 7 mars 2023, par Auteurs divers.

Puisque seul l’agent compte dans ce système, puisqu’on sait où et comment il est produit au détriment des humains et de la Terre, il reste à s’organiser pour intervenir vigoureusement et ainsi stopper les flux matériels essentiels de l’Economie, et donc couper aussi les flux de cashs qui alimentent les nerfs de la mégamachine.

Retraites etc... : grève, blocage, manif sauvage, sabotage... pour une victoire totale

🔴 GRÈVE J - 1 : LA BNP DE BARBES RECOUVERTE DEPUIS LE HAUT DE SON IMMEUBLE

Nous partageons ce texte anonyme dont les revendications accompagnent cette action :

LA BANQUE D’UN MONDE QUI BRÛLE

Qui veut encore de leur pouvoir ? Qui n’a pas faim de révolte ?

Il y a eu les premiers rassemblements, dans l’air glacé de janvier. Février, on a envahi la rue. Avec les semelles lourdes, sous ce soleil d’hiver contre nature, remplis de nos cris étouffés à même la gorge, Il y avait la rage incommensurable, le poids des souffles, les dos engourdis qui se redressent Il y avait la peur. Quoi de plus normal, qui voudrait perdre un oeil pour un mouvement qui meurt en mai, pour quelques mots de mépris, pour des miettes qui se perdent dans les fins de mois ?

Nous. Nous agissons depuis les entrailles, des cimes zinguées de la ville aux terres battues des campagnes.

Nous agissons depuis les souterrains de la révolte, depuis le bon côté de l’Histoire.
Si les forces de l’ordre veulent nous trouver, elles devront emprunter des sentiers interdits.

Rien ne sert d’affronter frontalement la police, mieux vaut apprendre à lui échapper.

Qu’elles viennent, nous n’avons pas peur. Qu’elles pénètrent dans nos cosmos, là où campent les parias et les banni.e.s.
Quand la police tue, qui faut-il appeler ?

Ici, aucune désillusion : la BNP n’est rien sinon la banque d’un monde qui brûle. Nº1 sur les AGIOS comme sur les énergies fossiles. 55 milliards en 5 ans dans le charbon et le gasoil pendant que le gouvernement nous essore pour en récupérer 10. La BNP est l’une des actrices principales du lobbying contribuant massivement au dérèglement climatique.

Leur système est limpide : c’est eux, les 1%, qui dévorent ce monde contre nous, les 100 visages, qui le faisons tourner.
Ceci est un appel aux notres : il est urgent de désobéir. Leur oppression sera toujours plus douloureuse. La fin, toujours plus proche, se refuse à venir et leur monde s’y agrippe dans une chute interminable. C’est à nous qu’il revient d’y mettre un terme. Nous ne resterons pas au service d’une caste toute-puissante.

Au nom de nos frères et de nos soeurs. Au nom de ceux et celles qui ne peuvent plus subir. Au nom de ceux et celles qui tiennent la France debout tout en gardant le front haut, celles et ceux, béni soit leur courage, qui s’interposent, qui, pris.e.s dans un présent sans futur, gardent le regard brûlant.

Au nom de l’amour. Au nom du vivant.

Puisqu’il n’y a que l’argent qui les intéresse, nous frappons là où l’argent se trouve. La seule chose que le pouvoir ne méprisera pas sera ce que nous parviendrons à leur faire payer. Il est l’heure de leur arracher en tonnes ce qu’ils nous refusent en grammes.

Appel aux nôtres le pouvoir est logistique, il réside dans les infrastructures et les travailleu.r.se.s qui le font tourner. Inutile d’envahir l’Elysée ou le parlement, il n’y a là que des coquilles vides. Bloquons les gares, les ports, les ronds points, les péages, coupons l’électricité, sabotons les distributeurs...

Quand l’un de nos cris se soulèvera, 10 000 se soulèveront avec lui.
Mars, on met fin à leur monde. Pour que les nôtres puissent éclore.

(post de CND)

🏆UNE SEULE VICTOIRE POSSIBLE, POUR TANT DEFAITES PROBABLES 🧨

Il a beaucoup été écrit sur ce mouvement contre la réforme des retraites, sur l’importance du 07 mars et des jours qui suivront.
Dans ce flot d’analyses et de conjectures, il apparaît désormais important de revenir à l’essentiel, histoire de ne pas le perdre de vue quand nous serons tous emportés dans la spirale des actions / réactions de ces prochains jours.
L’essentiel, c’est de se souvenir que dans cette lutte il ne pourra y avoir qu’une seule victoire de notre camp. Celle d’un retrait total de la réforme.
Si cela arrivait, ce serait un séisme important pour la Macronie et même très au delà. Le pouvoir, qu’il soit mené par le PS, l’UMP ou LREM, assume depuis des décennies que la rue ne gouverne pas. 3 millions de personnes dans la rue ne change rien aux orientations politiques (libérales) des gouvernements.
Des gouvernements élus de plus en plus mal, avec une abstention record et grâce au barrage « républicain ».
Vaste blague.

Ce dogme a été ébranlé quelques instants au moment des premiers actes GJ. Mais depuis, la crise Covid et la guerre en Ukraine ont remis le vieux monde sur des rails qui semblent bien solides. Même si l’on voit tous que ces rails nous mènent en enfer.
Mais revenons à cette grève.

Toute autre issue que le retrait total ne peut, et ne devra, être considérée que comme une défaite. Et donc une victoire du pouvoir. Mais malheureusement, les issues autres qu’un retrait total de la réforme sont assez nombreuses et bien plus probables.

Il faudra le garder en tête au moment des choix qui devront être faits par certains des acteurs de la séquence en cours.
Car oui, certains pourraient sortir grandis d’un de ces scénarios de défaite : quelques syndicats ou partis politiques, des individus aussi. Parmi eux, certains penseront sincèrement avoir fait leur possible et avoir permis par exemple une réforme moins libérale. D’autres ne se poseront que la question de leur gain dans ce jeu.

Mais qu’ils soient sincères dans leurs intentions ou non importe peu. Ceux qui joueront avec le pouvoir ne pourront en être que des alliés.

On ne danse pas avec le diable. On ne négocie pas non plus.

Si la probabilité d’un retrait total semble très faible, elle existe tout de même. Et l’histoire a montré que la détermination a souvent rendu possible l’improbable.

Alors le 07 mars au soir, puis le 08, puis les jours qui suivront, gardons à l’esprit qu’il ne pourrait y avoir plus belle victoire que de voir Macron obligé de retirer sa réforme. Et que pour voir le monarque de la start up Nation vivre cet affront, il faudra rester droit dans ses bottes, jusqu’au bout. Et ne pas céder aux sirènes des compromis et du pragmatisme.

(post de CND)

- Et même, osons aller plus loin :

Retraites etc... : grève, blocage, manif sauvage, sabotage... pour une victoire totale
quitte ou double

ET MAINTENANT ? 3 SCENARIOS POSSIBLES

Après les grosses manifestations très cadrées de janvier et février, avec des journées de grèves massives mais isolées, c’est parti pour le deuxième round du mouvement contre la casse des retraites. Tout va se jouer dans les jours qui viennent. Avec le début d’une grève reconductible ce mardi, c’est parti pour un mouvement suivi pour la première fois depuis longtemps. Ce sera donc quitte ou double. Trois scénarios possibles :

➡️Retrait de la réforme. Un scénario optimiste mais loin d’être impossible. Le pays est paralysé, il y a des pénuries de carburant, des transports fortement ralentis, des coupures de courant ciblées et des millions de personnes dans la rue. Le gouvernement voit le mouvement prendre, déborder, et s’inscrire dans la durée. Au sein de la majorité, il y a des fissures. Il faut dire que, les syndicats jouent très gros avec la réforme des retraites. Peut-être autant que le gouvernement. S’ils lâchent alors qu’ils ont mis toutes leur forces dans la bataille, c’est un désaveu qui leur coûtera cher. Ils ont besoin d’obtenir une victoire pour se remettre au centre du jeu après les Gilets Jaunes. Donc les secteurs stratégique tiennent, ils sont appuyés par la jeunesse qui multiplie les actions, les blocages ont lieu partout et des affrontements gagnent de nombreuses grandes villes, de nouvelles professions rejoignent la grève ... Pour ne pas perdre le contrôle, le gouvernement retire sa réforme. Il préfère éviter un embrasement et des revendications qui s’élargissent hors du cadre des retraites. C’est un désaveu pour Macron, et l’impulsion vers d’autres avancées.

➡️Soulèvement. Le scénario le plus optimiste mais pas le plus probable. Comme on s’y attendait, Macron ne lâche rien, le mouvement s’étend, déborde largement la question des retraites et prend une forme inspirée des Gilets Jaunes : les lieux de pouvoir sont visés, des segments plus larges de la population rejoignent le mouvement, les affrontements se généralisent. La facs sont durablement bloquées, comme en 2006, quand elles avaient été occupées pendant presque 3 mois par les étudiant.e.s. La contestation ne veut plus se limiter aux retraites, la situation devient hors de contrôle, sur le modèle du soulèvement chilien de 2019, qui a conduit à un changement de régime grâce à la conjugaison de grèves historiques et d’émeutes. Tout est alors possible.

➡️Défaite. Ne nous mentons pas, c’est un scénario envisageable étant donné le gouvernement de combat qui nous fait face. Macron reste inflexible et parie sur un essoufflement de la mobilisation, la grève ne tient que sur quelques secteurs clés, qui endossent toute la responsabilité du mouvement. Après la très forte mobilisation des 7, 8 et 9 mars, on repart sur quelques dates de grève isolées. La réforme finit par passer au forceps avant la fin mars. Autre possibilité : un « aménagement » de la réforme, avec des modifications modestes qui plaisent à la CFDT et à l’UNSA, et permettent au gouvernement de diviser l’intersyndicale. Ce compromis permet à Macron de faire passer son projet, et aux syndicats de dire qu’ils ont tout de même obtenu des concessions. Dans ces deux configurations, c’est une lourde défaite.

➡️Cependant, quel que soit le résultat, ce sera une victoire en demie teinte pour Macron, car il aura imposé une mesure très impopulaire dès le début de son mandat, contre un mouvement social d’une ampleur rarement égalée, avec des pans entiers de la population très en colère, et en pleine crise sociale, qui va s’aggraver dans les temps à venir. Il pariera le désespoir provoqué par l’échec des grèves pour briser durablement les possibilités de mouvement social. Il faudra au contraire imaginer une agitation durable, durant le printemps et au delà, pour ne pas rester bloquer sur la seule bataille des retraites et frapper plus fort.

« Pessimisme de la raison, optimisme de l’action » disait Antonio Gramsci. Travaillons aux meilleures options possibles !

(post de Contre Attaque)

Le sabotage du travail

- Pratiquer le sabotage au travail pour lui redonner un sens – Sabotage (2/2) - Il y a quelques semaines, la CGT Energie annonçait des passages de compteurs EDF en heures creuses pour les boulangers victimes de l’explosion de la hausse des prix, suscitant l’ire du gouvernement. Ce type d’action s’inscrit dans une même tradition plus que centenaire, longtemps promue par le mouvement ouvrier et tombée en déshérence, au profit de formes de résistance plus instituées comme la grève ou, nettement moins efficace, le « dialogue social » entre « partenaires sociaux ». Le sabotage au travail a pourtant longtemps été portée par le mouvement ouvrier comme une modalité de reprise en main de son travail. Il ne s’agissait pas forcément de détruire des machines mais de faire autre chose que ce que l’on nous demandait : et si le sabotage au travail était encore de nos jours une façon de reprendre le pouvoir sur son travail et, à terme, de changer la société ? Après une première partie sur la grève de la performance, à lire ici, la suite consacrée aux diverses actions de sabotage possibles.

Compléments

- « Ça ne marche pas de demander gentiment » : des activistes sabotent une usine à béton - Au nom de la protection de l’eau, des militants de Youth for Climate et Extinction Rebellion ont occupé une centrale à béton près de Lyon. Des bétonnières, réservoirs d’essence et un concasseur ont été sabotés.

- Bordélisation ou barbarie - Ce qui aura lieu cette semaine : au moins deux journées de grève de masse consécutives. Ce qui est à l’ordre du jour : une grève longue et qui vise à bloquer de multiples secteurs. Ce qu’il faudra pour gagner : quelque chose en plus. (...) Et le gouvernement est déterminé à nous infliger une défaite retentissante et durable. L’enjeu : toujours plus de barbarie capitaliste, présentée comme le seul avenir possible, sous la menace de l’extrême-droite. Celle-ci se pose en alternative sérieuse, rivalisant avec la gauche. Elle peut compter sur la respectabilité que lui accordent les grands médias tandis que, tout en maintenant son chantage à l’extrême-droite, la Macronie continue de s’attaquer à la gauche, son seul réel adversaire. Si la gauche a pu marquer des points dans le sillage de la dynamique électorale présidentielle et du mouvement social en cours, c’est pourtant l’extrême-droite qui risque d’être la mieux placée pour se nourrir des mécontentements en cas de défaite sociale majeure. La situation est d’autant plus dangereuse, et nécessite une victoire. (...)
Tout n’est pas joué, mais pour faire céder le gouvernement il faudra le prendre en étau entre plusieurs formes de pression à un niveau élevé, qui le contraindront à revoir ses positions. La grève reconductible qui s’annonce est déjà un vrai succès. Elle sera indispensable, mais sans doute pas suffisante en soi. Saurons-nous donner à ce mouvement le supplément nécessaire qui conduirait au point de bascule ? Bordéliser la situation pour barrer la route à la barbarie capitaliste ?
La force de cette grève maintiendra-t-elle l’unité du large front syndical ? Obligera-t-elle le pouvoir à un recours à la force policière pour l’entraver, au risque de déclencher une escalade qui pourrait lui échapper ? De nouvelles formes d’auto-organisation s’inventeront-elles dans le feu de l’action, pour mieux renforcer le mouvement et augmenter son autonomie d’action ?
La conjugaison des mécontentements (retraites, inflation, chômage, environnement, logement, patriarcat, racisme, précarité étudiante, SNU…) entraînera-t-elle l’extension du mouvement dans des secteurs jusqu’ici relativement attentistes (entreprises privées, jeunesse scolarisée, quartiers populaires…), qui pourraient rendre la mobilisation plus coûteuse pour les classes dirigeantes, économiquement ou/et politiquement ? D’autres fronts « chauds » s’ouvriront-ils bientôt, comme par exemple avec la relance des luttes pour l’eau et contre les mégabassines (alors qu’on parle déjà de sécheresse en février) ?
La grève féministe du 8 mars sera-t-elle forte au point de tisser de nouvelles solidarités pour une grève vraiment générale, dans les secteurs très féminisés du travail public et privé, productif et reproductif, salarié et domestique ?
Le mouvement se donnera-t-il des tactiques diverses susceptibles de fragiliser la position de la macronie comme parti de l’ordre ? Assisterons-nous à une « giletjaunisation » de ses modalités d’action à une échelle de masse, qui rendrait la situation incontrôlable sans concessions du gouvernement ? À des occupations, comme dans les grands moments de grève généralisée, de 1936 à 1968 ?
(...)

- « Ne faites pas la grève et encore moins la reconductible ! » -Étrange mail de Pap N’Diaye à l’attention des personnels de l’académie de Grenoble
Jeudi dernier, plusieurs dizaines de milliers de professeurs et de personnels de l’Éducation nationale de l’académie de Grenoble ont reçu un étonnant message électronique de la part de leur ministre de tutelle. Sous l’entête du ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse, Pap N’Diaye enjoint les fonctionnaires à faire toute confiance au gouvernement et à ne surtout pas se mettre en grève. Si certains y ont décelé une farce, d’autres se réjouissaient qu’un membre du gouvernement se décide enfin à « parler vrai ». Nous reproduisons ci-dessous le mail en question. (...)

- Nous n’aurons que ce que nous saurons prendre - Alors que la grève reconductible pointe son nez, nos amis bretons de Harz-Labour viennent de publier un numéro spécial distribué aux quatre coins de Rennes. Nous en reproduisons ici son article central. (...) Dans plusieurs secteurs, la reconduction de la grève à partir des 7 et 8 mars est à l’ordre du jour pour faire céder le gouvernement, et les organisations lycéennes et étudiantes appellent déjà les jeunes à poursuivre la mobilisation le 9 mars. Il s’agit de penser l’élargissement du mouvement, mais aussi son approfondissement autant que son débordement. Le blocage de l’économie s’impose. Pour gagner, ensemble. (...)

- NOTE perso :
En fait, je pense que le régime macroniste ne cherche pas forcément à précariser et à enchaîner les gens au travail, il suit d’abord le mouvement anonyme et automatique du Capital, qui est en recherche constante de nouveaux secteurs à ponctionner pour continuer à augmenter le volume d’argent et maintenir les taux de profits malgré la concurrence mondialisée.

- Pense-bête stratégique - Second Round - Bulletin de liaison entre foyers de lutte
Pour qu’un mouvement de luttes puisse être dangereux, c’est-à-dire autonome et indépendant du théâtre des représentants et des représentations, il lui faut, entre autres choses, se doter de ses propres moyens de communication. Pour ce faire, rien de tel que des bulletins de liaisons. Le mois dernier nous nous faisions l’écho de Premier Round - Bulletin de liaison entre foyers de lutte, voici donc le second round et son pense-bête stratégique.
(...)
Fort de ces expériences et d’autres cas de gestion de la colère populaire, le gouvernement actuel table sur un essoufflement du mouvement.
(...)
La marche à suivre apparaît d’elle-même quand le porte-parole du gouvernement félicite les syndicats pour avoir manifesté dans le calme ; quand le ministre du travail salue leur responsabilité et les exhorte à ne pas bloquer le pays ; quand le ministre de l’intérieur met en garde contre toute tentative de cibler des personnes ou des institutions.
Même les éditorialistes semblent insister sur la nécessité d’une radicalisation, lorsqu’ils affirment tranquillement que la réforme passera de toute façon… « sauf si la jeunesse rejoint le mouvement ». Comprenez : sauf si la situation s’emballe, si on passe de défilés bien sages à des manifs sauvages, à des blocages de lycées, des occupations de facs, des bris de vitrines et autres barricades enflammées.
(...)
Puisque la locomotive du Capital fonce dans le mur, pourquoi ne pas prendre en otage l’équipage et les machinistes ? Des grévistes veulent m’empêcher de travailler ? D’façon, dans deux ans je vais être remplacé par ChatGPT. Si c’est pour détruire la planète ou enrichir Bernard Arnaud, d’façon y’a mieux à faire...
(...)
Mettre la France à l’arrêt suppose donc de faire durer la grève dans les secteurs clés : raffineries, ports et docks, transports-logistiques, chimie, éducation (histoire de jeter la marmaille dans les pattes de leurs parents ou dans les rues). Ça implique sans doute des manœuvres à grande échelle : préparer des caisses de grève, en ouvrant quelques péages et les veines de deux trois sociétés d’autoroute (par ailleurs bâtisseurs de taules et de centres de rétention). Organiser des grèves perlées pour ne pas s’épuiser. Et il va s’agir de propager la grève aussi, pour relayer ou inventer des grévistes, et rouvrir quelques questions stratégiques en passant : comment ça tourne une métropole capitaliste ? Un bahut ? Comment ça circule un colis amazon ? Quelques formes plus ou moins éprouvées se remettent à flotter à l’horizon : des piquets volants devant le port Édouard Herriot, des cortèges mobiles qui ferment par leur simple présence les galeries commerciales de la rue de la Ré, à la Part-Dieu ou aux Confluences… Des trouvailles low-tech pour perturber à peu de frais une infrastructure de transport... Autrement dit, y a moyen de bloquer même sans avoir un taf à partir duquel on se met officiellement en grève.
(...)
Parce que depuis les lieux occupés, on peut plus facilement se déterminer politiquement c’est à dire a minima se prémunir des syndromes de fin de mouvement
 : quand l’intersyndicale et autres grands spécialistes dans l’art de « savoir arrêter une grève » voudront siffler la fin de la récréation. Prendre ces espaces pour pouvoir partir à l’assaut du ciel et constituer les forces qui feront des manifs autre choses que de sages défilés d’impuissance : des occasions massives de dérèglement, qui puissent rouvrir le conflit là où la violence est devenue solide et se donne comme une simple règle de calcul ou paysage métropolitain. Piquets, ronds-points, facs ou maisons du peuple occupées sont indispensables pour décrocher


Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
[Se connecter]
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Partagez la page

Site réalisé avec SPIP | | Plan du site | Drôme infos locales | Articles | Thèmes | Présentation | Contact | Rechercher | Mentions légales | Suivre la vie du site RSS 2.0
Médial local d'information et d'expression libre pour la Drôme et ses vallées, journal local de contre-pouvoir à but non-lucratif, média participatif indépendant :
Valence, Romans-sur-Isère, Montélimar, Crest, Saillans, Die, Dieulefit, Vercheny, Grane, Eurre, Loriol, Livron, Aouste sur Sye, Mirabel et Blacons, Piegros la Clastre, Beaufort sur Gervanne, Allex, Divajeu, Saou, Suze, Upie, Pontaix, Barsac, St Benois en Diois, Aurel...
Vous avez le droit de reproduire les contenus de ce site à condition de citer la source et qu'il s'agisse d'utilisations non-commerciales
Copyleft