Retour sur le rassemblement « nous voulons des coquelicots » à Crest du 2 nov

50 personnes présentes : quelles perspectives ?

lundi 5 novembre 2018, par Les Indiens du Futur.

Un rassemblent « nous voulons des coquelicots » a eu lieu à Crest vendredi 2 novembre devant la mairie, ce mouvement exige la fin de tous les pesticides de synthèse immédiatement.

Après lecture de l’appel, d’un texte, et le rappel à signer la pétition (des feuilles pour signature ont circulé), quelques prises de paroles ont eu lieu et puis des discussions se sont faites en petits groupes, soutenues par un vin chaud.

Avec les Indiens du futur, on a tenu à être présents, avec quelques tracts et articles imprimés, parce que c’est une bonne chose en effet de vouloir la fin des pesticides, et parce qu’on voulait élargir le débat.

Tout d’abord, évitons les illusions, même de nombreux rassemblements et une pétition massive ne feront pas plier les industries (chimiques, agricoles, agroalimentaires, bancaires...) qui produisent des pesticides et en profitent.
Hélas, même s’il y avait des millions de personnes qui se rassemblaient une fois par mois, les pesticides et leur monde continueraient. Car les lobbies sont là, ils ne veulent rien lâcher, et les politiciens, dans ce système démocratique seulement en apparence, sont de leur côté pour la plupart, pas du nôtre.
Dans un système capitaliste et industriel, ce sont les lobbies et les multinationales qui gouvernent, les politiciens sont prisonniers de tout ça s’ils veulent pouvoir être élus.
En plus des rassemblements et pétitions, il faudra imaginer d’autres actions, peut-être qu’il faudra bloquer des magasins revendeurs, des coopératives agricoles, des usines, des tracteurs avant l’épandage, harceler les banques qui financent la monoculture pesticidée, etc.

Ensuite, nous avons rappelé que c’était en fait tout un système qu’il nous faut arrêter rapidement, un système qui détruit le climat et les animaux, détruit les sols et le cycle de l’eau, sature le ciel de CO2, etc.

Dans ce système, cette civilisation industrielle, tout est lié, tout est interconnecté et mondialisé. On ne peut pas arrêter les pesticides en gardant tout le reste.
On ne peut pas diminuer fortement les émissions de CO2 et de pollutions en gardant tout le reste.
Les pesticides sont liés au business de la chimie du pétrole, à la monoculture industrielle, au poids des grands propriétaires terriens, à l’écrasement des petits paysans, à la puissance de la grande distribution, aux besoins de l’industrie agroalimentaire en produits standardisés et transportables sur de grandes distances, et ils rapportent aux revendeurs et aux banques qui financent l’industrie agricole.
C’est un système, il forme un tout cohérent et indissociable, c’est donc tout le système qu’il faut arrêter et remplacer.
Ce qui est à la fois plus facile et plus difficile.

Plus facile car nos efforts peuvent se concentrer sur un seul bloc, sur les causes profondes, au lieu de s’éparpiller sur des milliers de conséquences, qui en plus sont mouvantes et peuvent se recomposer autrement et ailleurs.
Plus difficile car justement ce système fait bloc, c’est un gros morceau, un mastodonte qui semble inamovible.
Mais tout système monolithique a des failles, des fragilités, des angles d’attaques possibles, à nous de les trouver et de les exploiter. Justement, son interconnexion et son fonctionnement à flux tendu avec beaucoup de produits qui viennent de loin, ses besoins en énergies, le rendent vulnérable.
Et tout système ne peut pas résister longtemps face à des minorités déterminées, surtout si ces minorités augmentent et sont soutenues par une part croissante des populations.

Parallèlement aux luttes pour l’arrêt des pesticides, il faudra aussi lutter pour le développement de la permaculture et de l’agroécologie locale et paysanne, pour des circuits de distribution hors du Marché pour échapper à la puissance commerciale des grands groupes et pour rendre accessible à toustes les produits.

Conclusion sur ce rassemblement

C’est bien de se rencontrer, de discuter et faire connaissance, mais il va vite falloir passer aussi à d’autres actions, plus embêtantes pour ce système écocidaire, si on veut que la vie l’emporte sur les industries de mort.
Et si on veut vraiment que les pesticides de synthèse s’arrêtent, c’est tout le monde qui va avec qu’il faut en fait arrêter et remplacer.

- Pour aller plus loin


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