Retour en force des pro-nucléaires

Des discours et projets délirants soutenus par des politiciens, médias aux ordres et autres lobbies

vendredi 29 octobre 2021, par duclary.

La duperie des discours qui reviennent en force tant dans les médias que chez les politiques.

Le grand retour du nucléaire agite aujourd’hui le monde politique. Une des batailles du moment est de convaincre la Commission européenne d’inscrire le nucléaire dans la liste des énergies décarbonées pouvant être financées par L’Europe.

Devant le naufrage des solutions énergétiques, le nucléaire semble être LA solution, entraînant une surenchère de propositions. Xavier Bertrand propose le lancement de la construction de deux nouveaux réacteurs dans sa région, Valérie Pécresse en demande quatre. Quand Macron voudrait en lancer six…

Mais voilà, les propos délirants des uns et des autres ne font que masquer la réalité du coût économique, écologique, social de l’énergie nucléaire.

Parlons tout d’abord de l’EPR qui est un véritable naufrage. Et c’est tant mieux. Le seul qui est en fonction, qui a été modifié par rapport à la conception initiale, est en Chine. Et le deuxième EPR chinois est à l’arrêt depuis juin à la suite de fuites radioactives. Avec toute l’opacité dont peut faire preuve la Chine, sachant qu’il en de même en France.
Que ce soit en Finlande, en Grange-Bretagne ou à Flamanville en France, les
surcoûts faramineux, les délais intenables sont le lot des chantiers en cours.

Macron, en attendant la réalisation de ces monstres improbables, propose la
construction de mini-réacteurs nucléaires. Ils doivent apporter l’énergie nécessaire aux grands sites industriels.

Sauf que pour répondre aux critères de sécurité qu’impose l’énergie nucléaire, il faut des grosses centrales qui produisent ainsi une énergie à prix abordables. Cela ne serait pas le cas de ces mini-réacteurs. De plus, ce type de réacteur est en encore à l’état de recherche que ce soit aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne. En France, la recherche est quasi nulle, l’argent promis par Macron est insuffisant par rapport aux efforts à fournir et pour développer un réacteur, il ne faut pas moins de dix ans.
Et puis aujourd’hui, en France, les industries nécessaires à la construction de ces réacteurs sont en déshérence. Elles ont soient disparues, soient perdues toutes compétences (voir les déboires de la cuve du réacteur de Flamanville produite à l’usine du Creusot).

Ce que cela coûte, tout à leur rêve nucléarisé, aucun média aux ordres, aucun politique n’en parle. Ou pour rêver de partenariats publics-privés où comme d’habitude les profits reviendront aux investisseurs et les risques et les pertes à l’Etat. 20 à 25 milliards d’euros par réacteur EPR, 50 milliards d’euros pour maintenir et rénover le parc nucléaire existant, 20 milliards pour le démantèlement des centrales existantes, 25 milliards pour le seul site Cigeo de Bure pour les déchets nucléaires.

Et des déchets, personne ne sait qu’en faire, ne proposant que leur enfouissement pendant des milliers d’années. Ou espérant une fois de plus que la science toute puissante trouvera bien une solution.

Que l’Etat, finalement, n’ait pas les moyens de réaliser toutes ces propositions délirantes, c’est plutôt une bonne nouvelle. Mais sa capacité de nuisance est telle, qu’ici ou là, des tentatives pourront être menées, comme à Bure.

Tant que de nouveaux projets apparaîtront, que de nouveaux chantiers surgiront, que l’Etat mentira à leur sujet, il faudra créer de nouvelles résistances. La suite nous appartient…

(Pour plus de détails chiffrés, lire l’article à ce sujet dans Mediapart)

Retour en force des pro-nucléaires
Chantier de l’EPR Flamanville

Forum de l’article

  • Retour en force des pro-nucléaires Le 1er novembre 2021 à 15:14, par Johnny cash

    tous les partis politiques ne sont pas pour la poursuite du nucléaire ! La FRANCE INSOUMISE avec JEAN LUCLENCHON prévoit l’arrêt du nucléaire et la fermeture de toutes les centrales !
    Jean-Luc Mélenchon revient dans cette tribune sur son programme de sortie du nucléaire et répond aux critiques formulées par ses adversaires.
    Voici sa tribune : "Les vieilles incantations ne font pas souvent de bonnes chansons. Ainsi vont celles des braves soldats du nucléaire. Toutes en nuances, Barbara Pompili me traite de partisan du black-out électrique et Anne Hidalgo pérore qu’arrêter le nucléaire est impossible et que je le sais, ce qui ferait de moi un menteur. Alors argumentons pour ne pas nous faire voler sous l’invective un débat crucial.
    Le nucléaire nous garantit-il l’indépendance énergétique ? Non. Il n’y a pas d’uranium en France. Nous l’importons principalement du Niger et du Kazakhstan. Nous permet-il de produire de l’énergie en continu ? Loin de là. La moitié des réacteurs étaient à l’arrêt tout ou partie du mois de septembre 2020 sous l’effet du calendrier de maintenance perturbé par le Covid-19 et de la sécheresse.

    Le nucléaire nous fournit-il une énergie à moindre coût ? Pas davantage. Le prix actuel de l’électricité nucléaire est déjà supérieur à celui de maintes énergies renouvelables. Et le grand carénage pour prolonger la vie des centrales doit encore coûter près de 100 milliards d’euros d’ici 2030 selon la Cour des comptes. Les coûts de la gestion des déchets ne sont pas réellement comptés dans le prix de revient. Sans parler de ceux des démantèlements qui finiront tout de même par avoir lieu. Il y en au bas mot pour 80 milliards d’euros. Mais ce sera sans doute bien plus. Car il faudra bien surveiller ces déchets pendant des siècles.
    Le nucléaire est, comme les énergies fossiles, une énergie du passé

    Le nucléaire échappe-t-il à la crise du changement climatique ? Certainement pas. Nous sommes sur la trajectoire d’un réchauffement global de +2,7°C. Le cycle de l’eau, dont dépend le nucléaire pour son refroidissement, est déjà grandement perturbé. Selon l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, une vingtaine de réacteurs sont exposés à un risque d’inondation. Dès 2050, la centrale de Gravelines et celle du Blayais auront sans doute les pieds dans l’eau. Lors de la canicule de 2003, un quart des réacteurs français ont été mis à l’arrêt. Comment ferons-nous avec 4 mois de sécheresse par an et des pics de chaleur supérieurs à 50°C ? Nous voici entrés dans l’ère de l’incertitude écologique.

    La probabilité d’un accident est faible. Admettons. Est-elle nulle ? Nul n’ose l’affirmer. Pas même les hauts dirigeants du nucléaire. En toute hypothèse 1% de risque fera 100% de dégâts. Pompili et Hidalgo les assument ? La réalité invite pourtant à la responsabilité : 40 millions de Français vivent à moins de 100km d’une centrale nucléaire. Or d’ici 2030, les trois-quarts des réacteurs auront dépassé la durée de vie initialement prévue. Les réacteurs de la centrale de Bugey ont déjà tous plus de 40 ans. Dès lors l’imbrication des industries chimique et nucléaire de la vallée du Rhône devient hautement menaçante. En aval, c’est la Méditerranée bordée par 500 millions d’habitants. Notre responsabilité est donc globale.

    Le nucléaire est donc, comme les énergies fossiles, une énergie du passé. De fait, la question n’est pas de savoir s’il faut sortir ou non du nucléaire, mais quand et comment le faire. Le sujet n’est pas non plus le temps qu’il faut pour éteindre un réacteur. C’est cinq heures. Il s’agit d’abord de planifier la montée en puissance des énergies renouvelables.

    Eviter la menace de black-out et de destruction de la France que contient le nucléaire est une priorité. Négawatt et RTE nous prouvent qu’un autre chemin sans énergie radioactive est possible. L’un des six scénarios produits par RTE prévoit l’atteinte du 100% renouvelables et la sortie complète du nucléaire en 2050.

    Plus ambitieux, le scénario Négawatt vise le 100% renouvelable par trois méthodes : sobriété énergétique, efficacité énergétique, énergies renouvelables. Il envisage la fermeture du dernier réacteur nucléaire en 2045. Ce scénario constitue la base de mon programme en matière de transition énergétique. Nous faisons nôtres les objectifs qu’il contient. J’avais fixé un objectif de 2030. Je ne veux pas de blocage sur les dates. Mais je prends l’engagement de tout faire pour aller plus vite que le scénario 2045.

    Sortir du nucléaire n’est pas une question technique mais politique. C’est une nécessité face aux prévisions scientifiques alarmante sur le climat et la menace nucléaire qu’il aggrave. Il faut s’y mettre tout de suite. Or, tout argent dépensé pour le nucléaire l’est au détriment des énergies renouvelables. Voilà pourquoi ce n’est pas une « énergie de transition » comme le dit verbeusement le PS mais une impasse. Pour l’heure, la recherche nucléaire capte six fois plus d’argent public que celle pour les renouvelables. Mais nul n’a inventé l’électricité en cherchant à améliorer la bougie ! La radioactivité sans danger n’existe pas davantage que la bougie sans flamme.

    Macron nous a fait perdre 10 ans pour la sortie du nucléaire. Pire, il veut désormais disséminer des mini-réacteurs partout dans le pays. Il vous dit : "Vous n’aimez pas les éoliennes ? Vous aurez des centrales nucléaires à votre porte". La menace des maxi-dégâts s’étendra d’autant. Ce genre de soi-disant solution alternative, on connaît. Le fiasco industriel de l’EPR de Flamanville en témoigne : plus de 10 ans de retard pour un coût six fois plus important que prévu. Et en 2024, il faudra déjà changer le couvercle de cette centrale ! Mais Macron prévoit déjà de dépenser encore 46 milliards d’euros pour fabriquer 6 autres EPR.

    Les milliards y sont donc. Le choix est possible. Vers quoi voulons-nous diriger ces milliards ? Certaines énergies renouvelables sont déjà au point. Mais la France est à la traîne. Il faut accélérer. Sur 5000 éoliennes en mer en Europe, une seule est française et c’est un prototype. Pourquoi limiter le panel des alternatives ? Il y en a tant ! Je pense à celles liées aux vagues et à l’énergie thermique des mers. Et il y a l’immense force disponible venant de la course des cours d’eau vers la mer. Et ainsi de suite.

    Si je suis élu, la bascule sera enclenchée et il n’y aura pas de retour en arrière. Il n’y aura ni mini-réacteurs ni EPR supplémentaires. Celui de Flamanville sera abandonné. Nous fermerons tous les réacteurs de ce pays au fur et à mesure. Bien sûr, l’ensemble des salaires et des ressources des communes seront maintenus. Les conditions de travail des sous-traitants seront sécurisées. Tous seront appelés à concourir au bien commun. Nous avons besoin de leur savoir-faire, notamment pour l’immense chantier du démantèlement. Un pôle public de l’énergie sera reconstitué pour déployer le futur énergétique du pays. Des milliers d’emplois sont à la clé. Tout est question de volonté. De clairvoyance. De sens des responsabilités."

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  • Retour en force des pro-nucléaires Le 29 octobre 2021 à 13:48, par rutabaga

    Ce qui est fondamental c’est l’indépendance énergétique.
    Il n’y a pas d’uranium en France mais il y a du vent et du soleil.

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  • Retour en force des pro-nucléaires Le 29 octobre 2021 à 13:01, par Les Indiens du Futur

    En complément,
    Dans la Drôme, les élus LREM et LR sont à font pour faire venir un EPR à Tricastin.
    voir « Il n’y aura pas de réacteurs nucléaires EPR en Drôme, ni ailleurs » et notre article « Projet fou de 4 élu-es de la Drôme : deux réacteurs atomiques EPR sur le site du Tricastin ! ».

    - Voir sur Reporterre, la section sur le nucléaire, par ex :

    - Un avenir sans nucléaire est possible, selon Négawatt
    Des scénarios énergétiques tels que celui de Négawatt mettent en avant les baisses de consommation d’énergie contrairement aux actuels scénarios produits par l’Etat et RTE.
    L’ennui c’est que ces scénarios restent dans la civilisation industrielle, son techno-capitalisme et ses Etats, et donc perpétuent des sociétés destructrices, anti-sociales et anti-démocratiques.
    L’autre ennui, c’est qu’ils ne remettent pas en cause vraiment le capitalisme, et encore moins son exigence de créer toujours plus d’argent, et donc toujours plus de production, et donc toujours plus d’énergies et matières premières. Le rapport social capitaliste, l’effet « rebond » et les impératifs de la concurrence et de la croissance, feraient donc échouer tout scénario vivant une forte baisse de la consommation d’énergies.

    Ni nucléaire ni énergies alternatives industrielles (éolien et solaire), à bas la civilisation industrielle !

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