Voici un article qui reprend des textes du livre Full Spectrum Resistance (pas encore traduit en français) autour de la communication interne et externe des résistant.e.s (gilets jaunes, militants et écologistes radicaux, anarchistes, rebelles...).
Les mouvements de révolte se focalisent souvent sur les manifs, les émeutes, les actions directes, mais oublient ou minimisent un des éléments importants d’une lutte et d’une culture de résistance : les divers aspects et niveaux de la communication.
Un soulèvement, une résistance qui veut gagner, s’étendre, limiter la répression et contrecarrer la propagande des gouvernements et médias de masse doit impérativement se préoccuper sérieusement de ces aspects.
A l’heure de la guerre médiatique menée par les médias de l’état et des milliardaires, des mensonges d’état généralisés, de la surveillance numérique accrue, du double langage permanent façon Big Brother, des faux débats, de la dictature économique et de l’autoritarisme institutionnel anti-démocratique, améliorer la communication des résistant.e.s est d’autant plus important.
Full Spectrum Resistance 3/4 : Communications, Renseignements, Contre-Espionnage, Répression
Sans communication, pas de résistance possible. Dans le camp de la résistance, la communication permet aux personnes dissidentes isolées de se réunir, de réfléchir aux stratégies et planifier des actions. Elle permet à un groupe résistant de sortir de son isolement, de recruter, de collecter des fonds et de faire partie d’un plus large mouvement qui prend ses racines dans la société. Dans le camp d’en face, les gouvernements contrôlent le récit du réel et de l’imaginaire collectif grâce aux grands médias marchands et aux chaînes officielles. Ils peuvent diffamer et décourager les personnes qui résistent, les opposer entre elles, ou simplement effacer la mémoire des luttes. Ce n’est pas surprenant si la communication est un enjeu crucial pour la résistance.
Exceptionnellement, cela se fait de façon spectaculaire comme en Grèce en 2008. Des activistes prennent d’assaut une chaîne de télévision, interrompent le discours du Premier Ministre pour faire un appel à l’insurrection en direct. Mais la communication plus discrète n’est pas moins importante, pas besoin d’être spectaculaire : c’est répondre à des interviews, créer des sites internet, diffuser des tracts.
Selon la féministe Jo Freeman, ce n’est pas parce que les masses sont en colère qu’elles forment spontanément un mouvement. Pour profiter d’une crise et catalyser la colère à ce moment-là, un mouvement qui veut gagner doit s’organiser, donc préparer son réseau de communication en amont. Les groupes autonomes peuvent communiquer entre eux de façon informelle grâce à une multitude de petits journaux, newsletter, voyageurs.
Voici quelques questions auxquelles nous allons essayer de répondre :
- Comment les mouvements communiquent-ils pour atteindre de nouveaux sympathisant·es ?
- Comment faire face au pouvoir et aux contradictions des grands médias ?
- Comment communiquer en interne pour construire une culture commune et organiser des actions ?
- Comment communiquer en sécurité dans un contexte de surveillance généralisée ?
La suite sur le blog Floraisons
Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’ouvrage Full Spectrum Resistance sur fullspectrumresistance.org. Il sera aussi traduit intégralement en français et publiés aux Éditions Libre en 2020.
- Full Spectrum Resistance 3/4 : Communications, Renseignements, Contre-Espionnage, Répression
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