Réorganiser l’économie et le travail, ou abattre la civilisation ?

Produire ou ne pas produire - Relooker l’économie et la rendre socialiste, ou la démolir ?

samedi 19 décembre 2020, par Auteurs divers.

Un article iconoclaste qui parle d’en finir avec la naturalisation de l’économie, avec le travail qui définit l’identité, avec les racines de la domination. Au delà de l’anti-capitalisme et de la lutte des classes.

Produire ou ne pas produire : Classe, modernité et identité (par Kevin Tucker)
La classe constitue une relation sociale. Ramenée à l’essentiel, elle est un fait économique. Elle distingue le producteur du distributeur et du propriétaire des moyens et des fruits de la production. Quelle que soit sa catégorie, elle définit l’identité d’une personne. Avec qui vous identifiez-vous ? Ou plus précisément, avec quoi vous identifiez-vous ? Nous pouvons tous être rangés dans un certain nombre de catégories socio-professionnelles. Mais là n’est pas la question. Votre identité est-elle définie par votre travail ? Par votre niche économique ?

Réorganiser l’économie et le travail, ou abattre la civilisation ?
Pour aller plus loin que la lutte des classes et l’anti-capitalisme

Prenons un peu de recul. Qu’est-ce que l’économie ? Mon dictionnaire en offre le sens suivant : « Science de la production, de la distribution, et de la consommation des biens et services. » Certes, l’économie existe bel et bien. Dans toute société où l’accès aux nécessités vitales est inégalitaire, où les gens sont dépendants les uns des autres (et, de manière plus importante, des institutions), l’économie existe. Les révolutionnaires et les réformistes ont presque toujours eu comme objectif de réorganiser l’économie. Les richesses doivent être redistribuées. Capitalistes, communistes, socialistes, syndicalistes, qu’importe, c’est toujours l’économie qui les intéresse. Pourquoi ? Parce que la production a été naturalisée, que l’économie est devenue un fait scientifique et que le travail n’est finalement qu’un mal nécessaire.
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La classe constitue une relation sociale. Ramenée à l’essentiel, elle est un fait économique. Elle distingue le producteur du distributeur et du propriétaire des moyens et des fruits de la production. Quelle que soit sa catégorie, elle définit l’identité d’une personne. Avec qui vous identifiez-vous ? Ou plus précisément, avec quoi vous identifiez-vous ? Nous pouvons tous être rangés dans un certain nombre de catégories socio-professionnelles. Mais là n’est pas la question. Votre identité est-elle définie par votre travail ? Par votre niche économique ?

Prenons un peu de recul. Qu’est-ce que l’économie ? Mon dictionnaire en offre le sens suivant : « Science de la production, de la distribution, et de la consommation des biens et services. » Certes, l’économie existe bel et bien. Dans toute société où l’accès aux nécessités vitales est inégalitaire, où les gens sont dépendants les uns des autres (et, de manière plus importante, des institutions), l’économie existe. Les révolutionnaires et les réformistes ont presque toujours eu comme objectif de réorganiser l’économie. Les richesses doivent être redistribuées. Capitalistes, communistes, socialistes, syndicalistes, qu’importe, c’est toujours l’économie qui les intéresse. Pourquoi ? Parce que la production a été naturalisée, que l’économie est devenue un fait scientifique et que le travail n’est finalement qu’un mal nécessaire.
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Les partisans de la lutte des classes ont accepté leur destin de producteurs, mais ont cherché à tirer parti d’une mauvaise situation. C’est une foi que la civilisation requiert. C’est un destin que je n’accepterai pas. C’est un destin que la Terre n’acceptera pas. La conclusion inévitable de la lutte des classes est limitée car elle prend racine dans l’économie. Les prolétaires sont identifiés comme des personnes qui vendent leur travail. La révolution prolétarienne consiste à se réapproprier son travail. Seulement, je ne crois ni en Dieu, ni en Smith, ni en Engels. Le travail et la production ne sont pas universels, et la civilisation est le véritable problème. Ce que nous devons apprendre, c’est que le lien entre nos relations de classe et celles des anciennes civilisations ne concerne pas qui vend son travail et qui l’achète, mais l’existence même de la production. Qu’il correspond à la manière dont nous en sommes arrivés à croire que de passer nos vies à soutenir un pouvoir dirigé contre nous est justifié. Et dont nous avons accepté de compromettre nos vies en tant qu’êtres libres pour devenir des travailleurs et des soldats.
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Il existe un riche héritage de résistance contre le capitalisme. Une autre partie de l’histoire de la résistance contre le pouvoir remonte à ses origines. Mais nous devrions faire attention à ne pas considérer isolément une des formes de la civilisation en occultant les autres. Les approches anti-capitalistes sont seulement cela, anti-capitalistes. Pas anti-civilisation. Elles ne s’intéressent qu’à un certain type d’économie, pas à l’économie, la production ou l’industrie en elles-mêmes. Une compréhension du capitalisme est seulement utile si elle est ancrée historiquement et écologiquement.
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La modernité est fondamentalement anti-conscience de classe. Dans les nations industrialisées, la majeure partie de la force de travail est orientée vers le service. Les gens pourraient très facilement se saisir d’un certain nombre de magasins et de centres commerciaux, mais où cela nous mènerait-il ? La périphérie et le cœur du capitalisme moderne sont dispersés tout autour du monde. Toute révolution devrait alors être mondiale, mais au bout du compte, serait-elle différente ? En serait-elle plus désirable ?
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Même si la révolte devait l’emporter, les champs de monocultures et les ateliers de manufacture clandestins sont-ils de bonnes choses ? Le problème est loin de se résumer à ce qu’il est possible d’accomplir en restructurant la production.


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