On ne sait plus quoi faire, ou on ne VEUT surtout pas savoir quoi faire ?
Plus facile de dire que tout est foutu pour s’épargner l’effort de la révolte ?
Lister les désastres prévus et vécus, tenter de s’adapter, multiplier les innovations, ne va pas stopper le système organisé et planifié qui les causes.
Ce mois de juillet a été le plus sec jamais mesuré en France : Seulement neuf millimètres de pluie… Ce mois de juillet 2022 est « le plus sec que nous avons eu depuis juillet 1959 », soit le début des mesures (...)
- Réchauffement climatique et destruction du monde : on ne VEUT surtout pas savoir quoi faire ?
- Fuir dans n’importe quelle illusion plutôt que se révolter franchement ?
☀️ SÉCHERESSE INÉDITE DEPUIS LE DÉBUT DES RELEVÉS MÉTÉO ☀️
Il n’a jamais fait aussi sec en France, depuis le début des relevés météo en 1959. Les scénarios les plus alarmistes qui imaginaient des rationnements d’eau pour les prochaines décennies étaient très en retard. Des coupures d’eau potable auront probablement lieu dès cette année. Le désastre est là. Quelques chiffres :
➡️ Le cumul mensuel de précipitations à l’échelle de la France est le plus bas jamais mesuré depuis 1959. En moyenne, sur le pays, il s’élève à 7,8 mm d’eau sur tout le mois de juillet. Autrement dit un déficit de 88% par rapport à ce qui aurait été nécessaire selon le ministre de l’écologie.
➡️ Cette sécheresse se voit depuis l’espace. La France a pris une couleur ocre, y compris la Bretagne, pluvieuse même en été d’habitude. Cette année, fin juillet, la France a déjà traversé 3 épisodes caniculaires et explosé tous les records de températures maximales. Il fait à nouveau plus de 40°C sur une partie du pays sur un sol extrêmement sec.
➡️ À Nantes il est tombé 11 mm de pluie en juillet 2022. Les précipitations habituelles à Nantes en juillet sont de 45 mm. Une baisse de 75% par rapport à la moyenne des autres mois de juillet. Les cours d’eau souffrent. L’Erdre, trop chaude, est remplie de cyanobactéries très toxiques.
➡️ Situation encore plus grave dans le reste de la Bretagne et en Auvergne, où le déficit est proche de 95% ! En Bretagne, 2,9mm de précipitations, autant dire rien, contre 50mm pour un mois de juillet moyen. La Bretagne et les Pays-de-la-Loire constituent l’une des premières zones agricoles de France.
➡️ Il n’a pas plu du mois en région PACA et en Corse. Pas de précipitations. En moyenne « en plaine », Météo France a recensé 3 jours de pluie en un mois.
➡️ 93 départements sont classés en alerte sécheresse par les autorités, la quasi totalité de la France métropolitaine. La plupart sont en alerte « crise », le seuil maximal.
➡️ Les risques de coupure d’eau potable sont réels, notamment à St Malo où les autorités sonnent l’alarme. Le niveau des nappes phréatiques en Bretagne est critique. Les cours d’eau français sont presque tous en alerte.
➡️ La France est particulièrement mal préparée face à la sécheresse : toute l’industrie nucléaire dépend de l’eau, nécessité absolue pour refroidir les réacteurs. De nombreuses centrales doivent être arrêtées lorsque l’eau des rivières est trop chaude ou en quantité insuffisante. Le nucléaire est donc une menace supplémentaire gravissime dans le cadre du réchauffement climatique et de la sécheresse.
➡️ Cette sécheresse implique moins de récoltes, donc moins de nourriture, et une hausse des prix de l’alimentation. Mais aussi moins de fourrage pour l’élevage. La production de fourrage a baissé de 21%. Se passer de viande sera une nécessité pour tout le monde.
Nous y sommes. Maintenant, il y a un scénario pessimiste, celui du chacun pour soi, avec des crises de l’eau, des rationnements, des ruées sur les bouteilles d’eau minérale dans les supermarchés, des crises alimentaires, une police toujours plus violente qui fait tenir l’édifice qui s’effondre, et des riches qui spéculent bien à l’abri. Et un scénario optimiste : celui dans lequel la population s’organise, renverse le capitalisme et partage équitablement les richesses nécessaires selon les besoins de chacun et chacune tout en respectant l’écosystème. À nous de choisir.
(post de Contre Attaque)
« Nos plantes crèvent » : dans la Drôme, les paysans abattus par la sécheresse
« Nos plantes crèvent » : dans la Drôme, les paysans abattus par la sécheresse - Dans une ferme drômoise, aubergines, melons, courgettes... meurent à cause de la sécheresse. Les récoltes sont perdues. Face à la « catastrophe », les paysans disent être bien seuls.
Même le JT de 20h du 1er août de France2 parle de l’assec (la rivière est à sec, elle ne coule plus du tout) historiquement précoce de la rivière Drôme sur la partie aval. On en est à au moins deux kilomètres.
et aussi, sur Nantes :
Sécheresse : pour les maraîchers de Nantes, la « bascule dans un monde inconnu » - Légumes « grillés » sur pied, semis ou plants jetés avant même d’entamer le cycle de production faute d’approvisionnement en eau suffisant : la région nantaise est placée sous arrêté sécheresse depuis près de trois mois. (...) « Le 18 juillet, on est montés à 44 °C, énonce M. Pogu. C’est bien au-delà de la capacité génétique du fenouil. » (...)
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- Les illusions de la high-tech ou du « renouvelable » plutôt que détruire et remplacer le système en place
La fin du monde est un spectacle de plus
D’autres l’avaient prévu, mais nous sommes en train de le vivre : la fin du monde est un spectacle de plus. Des plaies dignes de la Bible s’abattent chaque semaine (hécatombes d’animaux en tous genre, fonte des glaces, incendies, canicules, inondations, séismes et tsunamis) et pourtant ce fait indéniable entre tous est lui aussi mis à distance, éloigné, contemplé. Cet arrêt de mort qui concerne tout le monde ne semble concerner personne, et surtout ne nécessiter aucune action digne de ce nom. Jamais il n’a été plus brûlant que la réalité soit transformée, et jamais elle n’a été si désertée au profit de son reflet spectaculaire, devenu cybernétique. Si les nouvelles de l’apocalypse saturent les réseaux sociaux, elles ne sortent personne de sa torpeur. [...]
S’il en fallait une preuve, en voici une qui ne manquera pas de surprendre les générations futures, si tant est qu’il en advienne : pendant que le monde brûle, tout un pan de la technologie actuelle est occupé à un invraisemblable chantier de matérialisation de l’idéologie, sous forme de réalité virtuelle. La disparition du monde est comme compensée par l’élaboration de sa réplique en images de synthèse. Par un étrange parallélisme, tandis que la fin du monde se réduit à des images, les images sont agrandies à l’échelle d’un monde. C’est un marché d’avenir.
Lire en entier : http://www.lisez-veloce.fr/tracts-2018/quelques-lignes/
NOTES
On ne sait plus quoi faire, on est sidéré, on court partout comme des canards sans tête. Début de panique, de replis ?, avec résignation aux catastrophes et surcroît de distractions et de fêtes pour oublier ?
Ou alors c’est qu’on VEUT surtout pas savoir quoi faire, parce qu’on ne veut surtout pas s’y mettre ?
Plus facile de dire que tout est foutu pour s’épargner l’effort de la révolte ?
C’est sûr que s’acharner à vouloir adapter et faire durer la civilisation industrielle c’est mieux vu que chercher à l’arrêter et à la démolir intégralement.
Les désastres sont connus, décris de longue date, vécus, et se réalisent sous nos yeux.
En faire la liste actuelle et celle prévisible sert-il encore à quelque chose ?
Ce qui compte surtout c’est d’agir, de s’allier pour agir, pour mettre fin à la civilisation industrielle (le capitalisme, l’Etat, le productivisme, le système techno-industriel...) en s’attaquant surtout à ses fondements matériels, et aussi à ses bases idéologiques.
Pour les motivé.e.s, notre invitation :
Invitation en vue de créer un groupe/mouvement d’écologie sociale et radicale en Drôme - Il est temps de s’affirmer et de s’organiser davantage afin d’être présents et de peser
S’adapter collectivement et égalitairement aux désastres hélas déjà inévitables - Lutter ensemble avec acharnement contre les désastres évitables, et donc contre la civilisation industrielle qui les produit mécaniquement quels que soient ses discours et ses modifications technologiques.
Après s’être longtemps moqué de l’écologie politique et des prévisions scientifiques et les avoir ignorées, quand les désastres produit par le système explosent partout, comme prévu, celui-ci veut alors récupérer l’écologie en la rendant inoffensive et en s’en servant pour continuer la même chose, avec les relookages et tardifs ajustements superficiels d’usage (qui n’arrêteront pas les désastres, mais permettront de continuer à faire du fric le plus longtemps possible).
Le progrès et l’innovation ce serait de mettre fin au plus vite à la civilisation industrielle et de construire des sociétés vivables, justes et soutenables à la place.
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- De records en records - A quand le record de la révolte générale ?
☀️ LE PIRE EST DEVANT NOUS 🔥
Les modèles commencent à s’accorder sur les caractéristiques de la 3e canicule de l’été. Les 40°C devraient être atteints dès mardi sur le sud-ouest sur un sol déjà extrêmement sec. Les conséquences pourraient être désastreuses. Il n’y a pas d’améliorations pour les cultures et écosystèmes à long terme. Le mois d’août semble suivre juillet. Certaines simulations voient même le retour d’une 4e remontée d’air chaud vers le 10 août...
A quelques jours de la fin juillet, le cumul mensuel de précipitations à l’échelle de la France est le plus bas jamais mesuré depuis 1959 et les premières mesures de Météo France ! La sécheresse des sols est particulièrement élevée dans de très nombreuses régions.
UNE PLANÈTE EN RUINE
Au moins 16 personnes sont mortes (37 au 2 août) dans les pires inondations de l’histoire du Kentucky et le bilan pourrait encore doubler, les pluies n’ayant pas cessé de s’abattre sur cet Etat rural du centre des Etats-Unis.
vidéo : https://www.facebook.com/cerveauxnondisponibles/videos/592556855598406/
(post de CND)
Un été comme un autre (c’est-à-dire pire que le précédent) sous le règne du Progrès
Un été comme un autre (c’est-à-dire pire que le précédent) sous le règne du Progrès. Et tous les crétins des multiples obédiences promettant qu’une autre civilisation techno-industrielle est possible (bio et équitable, durable, renouvelable et/ou nucléaire, verte, décarbonée, bas-carbone, acroissante et autres inepties de la même farine) qui continuent inlassablement de nous seriner que tout irait mieux si « on » (comprendre : ceux et celles qui sont à la tête des institutions, les dirigeants, les gouvernants) suivait les recommandations des scientifiques à devenir tous végans, à rationaliser plus efficacement le bilan carbone de nos existences, etc. La dépossession politique est le fondement du désastre. Le fait qu’il existe des dirigeants, des administrations, des bureaucraties, des castes d’individus accaparant l’essentiel du pouvoir de légiférer, du savoir, etc., est le fondement du désastre. Sortir de la société de masse, de la société gouvernée, administrée, légiférée, dépossédée, divertie, asservie, scolarisée, etc., est donc une condition première pour y mettre un terme.
« L’extinction finale vers laquelle nous entraîne la perpétuation de la société industrielle est devenue en très peu d’années notre avenir officiel. Qu’elle soit considérée sous l’angle de la pénurie énergétique, du dérèglement climatique, de la démographie, des mouvements de populations, de l’empoisonnement ou de la stérilisation du milieu, de l’artificialisation des êtres vivants, sous tous ceux-là à la fois ou sous d’autres encore, car les rubriques du catastrophisme ne manquent pas, la réalité du désastre en cours, ou du moins des risques et des dangers que comporte le cours des choses, n’est plus seulement admise du bout des lèvres, elle est désormais détaillée en permanence par les propagandes étatiques et médiatiques. Quant à nous, qu’on a souvent taxés de complaisance apocalyptique pour avoir pris ces phénomènes au sérieux ou de “passéisme” pour avoir dit l’impossibilité de trier parmi les réalisations et les promesses de la société industrielle de masse, prévenons tout de suite que nous n’entendons rien ajouter ici aux épouvantables tableaux d’une crise écologique totale que brossent sous les angles les plus variés tant d’experts informés, dans tant de rapports, d’articles, d’émissions, de films et d’ouvrages dont les données chiffrées sont diligemment mises à jour par les agences gouvernementales ou internationales et les ONG compétentes. Ces éloquentes mises en garde, quand elles en arrivent au chapitre des réponses à apporter devant des menaces aussi pressantes, s’adressent en général à “l’humanité” pour la conjurer de “changer radicalement ses aspirations et son mode de vie” avant qu’il ne soit trop tard. On aura remarqué que ces injonctions s’adressent en fait, si l’on veut bien traduire leur pathos moralisant en un langage un peu moins éthéré, aux dirigeants des États, aux institutions internationales, ou encore à un hypothétique “gouvernement mondial” qu’imposeraient les circonstances. Car la société de masse (c’est-à-dire ceux qu’elle a intégralement formés, quelles que soient leurs illusions là-dessus) ne pose jamais les problèmes qu’elle prétend “gérer” que dans les termes qui font de son maintien une condition sine qua non. On n’y peut donc, dans le cours de l’effondrement, qu’envisager de retarder aussi longtemps que possible la dislocation de l’agrégat de désespoirs et de folies qu’elle est devenue ; et on n’imagine y parvenir, quoi qu’on en dise, qu’en renforçant toutes les coercitions et en asservissant plus profondément les individus à la collectivité. Tel est le sens véritable de tous ces appels à une “humanité” abstraite, vieux déguisement de l’idole sociale, même si ceux qui les lancent, forts de leur expérience dans l’Université, l’industrie ou l’expertise (c’est, comme on s’en félicite, la même chose), sont pour la plupart mus par des ambitions moins élevées et rêvent seulement d’être nommés à la tête d’institutions ad hoc ; tandis que des fractions significatives des populations se découvrent toutes disposées à s’atteler bénévolement aux basses œuvres de la dépollution ou de la sécurisation des personnes et des biens.
[...] Nous nous adressons donc à des individus d’ores et déjà réfractaires au collectivisme croissant de la société de masse, et qui n’excluraient pas par principe de s’associer pour lutter contre cette sursocialisation. [...] [À des] individus cherchant les moyens de se rendre maîtres de leur vie, et n’attendant rien que de ce que d’autres, eux-mêmes “sans qualités”, sauraient à leur tour entreprendre pour se réapproprier la maîtrise de leurs conditions d’existence. »
(René Riesel & Jaime Semprun, “Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable”, 2008).
(Post de N. Casaux)
- Réchauffement climatique et destruction du monde : on ne VEUT surtout pas savoir quoi faire ?
- Stopper certaines conséquences c’est bien, mais la seule option est de s’attaquer aux causes pour les tarir
💥LES VICTOIRES SONT POSSIBLES !
– Un peu d’histoire pour sortir de la morosité
Le chaos climatique est là. Tout le monde le constate, avec une certaine impuissance, voire de la résignation. Mais s’indigner ne suffit pas, il est possible de faire reculer le désastre près de chez soi. La preuve, de nombreuses luttes de territoire ont remporté des victoire ces dernières années. Quelques exemples :
🔴Notre-Dame-des-Landes : probablement la lutte la plus emblématique de la décennie passée. Un vieux projet des années 1970 ressorti des placards par le Parti Socialiste. Un aéroport géant de la multinationale Vinci, sur des centaines d’hectares de bocage nantais et de zones humides. Le terrain est occupé à partir de 2007. Les paysans se mobilisent, l’opposition s’organise. Une première expulsion en 2012 est repoussée par une résistance acharnée sur le terrain. 1500 gendarmes s’embourbent sur la ZAD. Après des années de combats sur le terrain, de recours judiciaires, de fêtes, de manifestations gigantesques à Nantes et de sabotages, le projet est abandonné en 2018. L’Etat se venge en attaquant la ZAD au printemps, et envoie un dispositif militaire qui tire des milliers de grenades pour casser des cabanes. Mais aujourd’hui, le bocage de Notre-Dame-des-Landes est toujours vivant, son écosystème préservé, et des expérimentations politiques, sociales et paysannes sont toujours en cours.
🔴Plogoff : face à l’Océan, ce morceau de Finistère est l’épicentre des résistances contre le nucléaire. Entre 1975 et 1981, l’État veut implanter une centrale nucléaire à Plogoff. Les habitants du village s’organisent et luttent jusqu’à l’abandon du projet. Toute la population est mobilisée : le curé sonne les cloches de l’église pour prévenir d’une invasion de gendarmes, les grands-mères harcèlent les CRS, les paysans distribuent des lance-pierres et les plus jeunes barricadent les routes. L’enquête d’utilité publique est incendiée. Des comités de soutiens éclosent dans toute la France. Le gouvernement finit par reculer en 1981.
🔴Le Carnet et le Pellerin : 1976, le long de la Loire, les décideurs choisissent d’implanter une centrale nucléaire au Pellerin à 25 kilomètres de Nantes. Quelques semaines plus tard, 3000 personnes défilent dans le petit village. L’année suivante, un rassemblement festif sur la zone regroupe 10 000 personnes. L’enquête publique démarre dans un climat d’hostilité totale, elle est sabotée par les habitants. Le sous-préfet et les CRS sont arrosés de purin par des paysans devant la mairie du Pellerin. Le registre d’enquête est volé et brûlé sur la Place du marché. Les arrestations de paysans provoquent d’importantes manifestations devant le tribunal de Nantes. Des liens se tissent avec la lutte de Plogoff. En 1977 des barricades et des affrontement ont lieu. Les conseils municipaux démissionnent à l’automne 1978, en guise de protestation. 5 000 personnes marchent du Pellerin à Nantes. L’année suivante, plusieurs manifestations réunissent à nouveau des milliers de personnes avec des affrontements sérieux. Le projet est abandonné. Mais l’année suivante, une autre centrale est planifiée un peu plus loin, au Carnet, à 40 kilomètres de Nantes ! Des manifestations émeutières ont lieu tous les dimanches, dès février 1982. Les années passent, la centrale s’enlise. Chirac relance le projet en 1987. Le mouvement d’opposition revient en force en 1996, avec une marche de 4000 personnes sur le site. En 1997, 6000 personnes défilent à Nantes. Puis 8000 deux mois plus tard. Des affrontements ont eu lieu sur la zone. Des véhicules de chantier sont bloqués dans un chemin étroit par une grosse souche d’arbre ; leurs pneus sont dégonflés ou crevés. Les sondages des sols sont sabotés. En 1997 après une manifestation de 30 000 personnes, le projet est abandonné pour de bon.
🔴Erdeven : toujours en Bretagne, à Erdeven, dans le golfe du Morbihan, un projet nucléaire est annoncé en 1974. Manifestations de 15 000 personnes et fêtes anti-nucléaires sur les plages. Le gouvernement recule rapidement, en 1975.
🔴Lannion : dans le Trégor, au nord-ouest de la Bretagne. L’idée est d’extraire des quantités phénoménales de sable dans la baie : une décision d’Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’économie. Pendant presque 10 ans, les habitants et habitantes se battent contre ce pillage. Manifestations massives, marins mobilisés. L’arrêt définitif des travaux miniers est annoncée en janvier 2022. « C’est une victoire un peu par K.-O » explique le président du « Peuple des Dunes ».
🔴Saint-Père en Retz : au sud de Nantes, les décideurs de la ville de Saint-Père en Retz, lancent un projet de « surf park » à quelques kilomètres des côtes. Un bassin artificiel qui fabriquerait des vagues pour permettre à des « surfeurs » de s’amuser dans des rouleaux alors que l’océan est juste à côté. Cela aurait détruit 20 hectares de terres agricoles, consommé des dizaines de millions de litres d’eau potable et des quantités phénoménales d’énergie. Le travaux sont arrêtés par la mobilisation en 2019. Le projet abandonné peu après.
🔴Montbert : il était prévu l’implantation d’un centre Amazon géant, de 185 000 m², sur la commune de Montbert, au sud de Nantes. Plusieurs mobilisations ont lieu. Des milliers de personnes défilent par deux fois malgré les mesures de confinement et la forte présence policière. Une alliance de ZADistes, de syndicalistes et de paysans se forme. Le projet est abandonné en 2021.
🔴Brueil-en-Vexin : en région parisienne, le ministère de l’écologie donne le feu vert en 2019 pour une carrière destinée à fabriquer du ciment dans un parc naturel régional des Yvelines. Abandon en 2022 face aux contestations.
🔴Sivens : dans le Tarn, un barrage devait permettre aux agriculteurs productivistes d’irriguer leurs champs bourrés de pesticides en bloquant le cours d’eau local et en détruisant la végétation. Les travaux commencent. Le terrain est occupé. La répression est terrible. En octobre 2014, Rémi Fraisse est tué par un tir de grenade de la gendarmerie sur le site. L’année suivant, la ministre de l’écologie écarte le projet de barrage à Sivens. Mais il a fallu un mort. Et c’est un abandon temporaire, car le projet pourrait être relancé.
🔴Roybon en Isère : face à un projet de Center Parcs, espace de loisir géant qui détruirait des espaces boisés pour notamment « un espace aquatique géant à l’abri d’une bulle chauffée toute l’année à 29 °C », une ZAD se crée à partir de 2014. Le projet est abandonné en 2020.
🔴Dijon : la métropole veut urbaniser une zone de friche avec un prétendu « écoquartier ». 10 ans de bataille, le projet est abandonné. À Dijon, le quartier autogéré des Lentillères mêle agriculture, économie non-marchande et autogestion.
🔴2020, une porcherie industrielle géante de 6000 porcs est abandonnée à Ossun dans les Pyrénées. La même année, le « Yellow Parks », un projet pharaonique de deuxième stade et centre commercial à Nantes est abandonné face à la mobilisation des supporters et des écologistes.
🔴En 2019, à Gonnesse, un mégacomplexe de loisirs et de commerces situé dans le Val-d’Oise est abandonné.
🔴Nonant Le Pin : dans l’Orne, un centre d’enfouissement des déchets dangereux est mis en service le 22 octobre 2013. Le site ne fonctionne que deux jours : les forces de l’ordre étaient obligées d’escorter les camions remplis de déchets. Le projet est définitivement abandonné en décembre 2016.
Certes, ce sont parfois des petites victoires, localisées, mais elles sont nombreuses. Il y en a beaucoup d’autres. Bien des projets destructeurs auraient vu le jour sans ces résistances locales. D’autres luttes de territoire sont en cours, notamment contre les mégabassines en Charente, et d’autres naîtront bientôt contre le nouveau délire nucléaire de Macron. Le point commun des luttes qui gagnent, c’est la détermination de l’opposition sur le terrain, la pluralité des acteurs et des action, l’occupation, le sabotage … Et l’absence de résignation. Et si ces luttes se généralisaient ? Nous ne sommes pas condamnés à subir la destruction de notre écosystème.
(post de Contre Attaque)
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