Rassemblement contre les violences sexistes, sexuelles et de genre

Le mot est passé de bouche à oreille, de boîtes mail à téléphone portable : le Witch Bloc appelle à un rassemblement dans le cadre de la journée de lutte contre les violences sexistes, sexuelles et de genre (*) jeudi 25 novembre, 18h, Fontaine Monumentale à Valence.
Le message et l’affiche jointe rappelaient que « le Witch Bloc n’existe pas, le Witch Bloc c’est vous, c’est nous. Ce sont votre présence, vos interventions, chants, témoignages, bougies, pancartes, qui font l’événement. »

Les réseaux se sont activés et les idées ont germé, indépendamment les unes des autres, de manière auto-gérée, chacun.e se sentant libre de proposer et d’inventer.

Nous étions une centaine devant la fontaine monumentale, dont des représentantes de l’association Femmes en Luth avec sa magnifique banderole, et les musiciennes de la Batucafam de Romans.

Les unes avaient prévu des chants – une répétition avait été prévue avec les volontaires une heure avant le rassemblement, là aussi le mot est bien passé,
d’autres avaient écrit sur des feuilles A4 les prénoms des victimes de féminicides avec leur âge et la manière dont elles ont été assassinées - les feuilles collées bout à bout faisaient une terrible liste accrochées sur un des plateaux de la fontaine,

les colleuses ont collé des messages autour de la fontaine,
des bougies ont été allumées,
le drapeau de l’anarcha-féminisme et des panneaux avec divers messages brandis.

Odile de Femmes en Luth a pris la parole pour évoquer la détresse mais aussi la détermination des femmes exilées ; les femmes de l’association ont chanté l’Hymne des femmes modifié et chanté dans diverses langues, belle et insolente réponse à la bêtise des fachos qui avaient déployé une banderole nauséabonde quelques minutes plus tôt.

Puis la Batucafam a réchauffé nos corps au rythme de ses tambours, nous donnant joie et énergie.

Des textes émouvants ont été lus, sur la transidentité et ses corollaires, sur une victime de féminicide et sur le harcèlement au sein du couple.
La chorale (dont on ignore s’il s’agit d’un regroupement créé pour l’occasion ou si elle est issue d’une chorale déjà existante) a entonné l’Hymne des femmes ainsi que Cancion sin miedo

Malheureusement, après la tentative d’invasion des fachos (largement relayée par les médias locaux)(et nous en profitons pour remercier la vigilance et la réactivité des antifas de Valence), nous avons subi la tentative d’arrestation de l’une de nous par la police municipale pour « dégradation » de la fontaine monumentale – des tags. C’est sûr, de la peinture c’est grave au regard des 110 victimes de féminicide et de transphobie depuis le début de l’année.
La solidarité a été immédiate et efficace, la camarade a été entourée et exflitrée. Certain.es ont parlementé (en vain) avec la police pour récupérer le sac saisi, pendant que d’autres ont inlassablement chanté.

Bravo à nous toustes pour notre présence, notre volonté, notre bonne humeur, la solidarité dont nous avons spontanément fait preuve.
Restons vigilant.es, l’extrême-droite ne se cache plus, mais ne cédons pas à la peur.
Ensemble, nous sommes plus fort.es !

(et soyez rassuré.es pour la fontaine, les tags ont déjà été effacés...)

(*) Le 25 novembre est la « journée de lutte contre les violences faites aux femmes » appelée maintenant « journée contre les violences sexistes, sexuelles et de genre »