Ce procès diligenté par l’Etat via le parquet de Valence intervient le lendemain de ce désastreux second tour dont l’issue institutionnelle ne peut être qu’infecte.
Tout le monde a pu constater le rôle conséquent des médias des grands capitalistes et de l’Etat dans la montée des idées et discours d’extrême droite. Ces médias ont relayé abondamment et amplifié la tendance à la droitisation, ils ont aussi escamoté comme d’habitude tout débat de fond durant la campagne dite électorale.
C’est pourquoi les médias libres, engagés, de contre-pouvoir sont si essentiels. C’est pourquoi aussi les autorités cherchent à les étouffer. Quand l’asymétrie abyssale due à l’écart de moyens financiers (des milliardaires d’un côté, quelques bénévoles de l’autre) ne suffit pas à invisibiliser ou étouffer des médias libres jugés trop remuants, le pouvoir n’hésite pas à utiliser la répression (de nombreux journalistes, y compris mainstream, ont été molestés ou blacklistés ces dernières années), ...et les procès.
Mais les baillons peuvent toujours s’arracher, surtout si on est nombreuses et nombreux à tirer.
Les autorités veulent cadrer à leur guise le débat et la libre expression
En 2021, l’Etat et le procureur de Valence a souhaité à nouveau poursuivre Gé avec un procès au Tribunal judiciaire de Valence pour une soi-disant « apologie publique de crime ou délit ».
Après deux reports, le procès est prévu lundi 25 avril 2022 à 14h).
Le procureur tient à pourchasser RICOCHETS pour un article publié en ligne exprimant une solidarité avec les possibles répressions de saboteurs et lançant un débat sur le sabotage et les limites du système en place.
C’est une sorte de délit d’opinion qui est ici utilisé, doublé d’une forme de harcèlement envers un média libre qui dérange visiblement les autorités et notables locaux.
Appel à soutien
RDV à Valence lundi 25 avril devant le tribunal à partir de midi pour soutenir RICOCHETS.
Vous avez déjà été très généreux pour le soutien financier, merci. Il reste encore quelques frais d’avocat à couvrir, aussi nous comptons svp à nouveau sur votre solidarité (dons directs possibles le 25 avril sur place…) pour aider à payer les frais d’avocat de Gé. Merci
Des autocollants RICOCHETS sont disponibles à prix libre pour aider à payer les frais d’avocat de ce procès (contactez-nous si vous en voulez).
Pour renforcer RICOCHETS, vous pouvez aussi aider à la diffusion des versions papier, et participer à notre grande campagne de communication.
Les débats dérangeant sont interdits
Avec ce nouveau procès, il s’agit pour les autorités d’essayer entre autre de brimer tout débat sur la réalité des pratiques de sabotage et de l’écho croissant qu’elles rencontrent. De manière générale, l’État et ses agents ainsi que les médias dominants veulent que la liberté d’expression et le débat soient cantonnés aux sujets qu’ils ont choisi, selon les termes que EUX définissent, alignés sur LEURS intérêts. Débattre oui, mais à condition de rester inoffensifs, de tourner en rond dans les poncifs et de préférence sous la houlette d’autorités validées qui cadrent tout et retiennent uniquement ce qui les arrange (voir l’arnaque du « grand débat » à Macron de 2019 ou les questionnaires sans effets produits par des élus locaux en guise de débat politique démocratique).
Des joutes verbales sans prise sur le réel « pour ou contre tel candidat » aux présidentielles ou sur la couleur des pots de fleur, OUI, mais parler vraiment des sujets de fond et évaluer les diverses modalités de résistance/transformation effective, NON. Dans cette « pseudo-démocratie » (mais vrai régime autoritaire), le débat et la liberté d’expression sous contrôle ne servent pas à faire émerger des idées, pratiques et objectifs d’émancipation réelle, mais servent de faire valoir aux dirigeants, d’étouffoir, de dérivatif à l’action, de défouloir à blabla pour que tout continue comme avant
Contactez-nous si vous avez envie d’aider à l’organisation d’un ou plusieurs événements (autour des médias libre et de la liberté d’expression).
Face aux médias militants aux mains des milliardaires qui occupent et polluent l’espace public, soutenons les médias libres et les débats non cadrés par une censure d’Etat.
Pendant que l’Etat et ses bras armés répriment tout azimut, les problèmes sociaux, écologiques et climatiques s’aggravent, et les dirigeants jettent de l’huile sur le feu.
En guise d’actions, les autorités se cantonnent essentiellement à renforcer leur dispositif de surveillance et de répression : loi sécurité globale, loi séparatismes, lois sécuraires qui s’empilent, état d’urgence permanent, cellule DEMETER pour surveiller et réprimer toutes les contestations de l’agro-industrie, amendes, procès baillons, blindés, LBD, caméras et logiciels de surveillance, etc.
RESISTONS ENSEMBLE
QUELQUES RAPPELS sur cette affaire en cours et celle de 2020
En 2020, une personne proche de RICOCHETS, Gé, avait supporté une perquisition complète du domicile, une garde à vue de 28h, une saisie de tout son matériel informatique (y compris à usage professionnel) pendant 7 mois (la restitution a eu lieu en février 2021).
Le procès à Valence qui avait eu lieu le 03 novembre 2020 s’était conclu par une relaxe complète le 17 novembre.
En mars 2021, le préfet de la drôme Hugues Moutouh avait signalé un autre article publié sur Ricochets.cc au procureur.
Bien que cet article nous semblait tout à fait légal, nous l’avions dépublié rapidement pour éviter de nouveaux ennuis à Gé.
Nous avions trouvé a posteriori cet article intéressant pour tenter d’amener un débat, des discussions, un questionnement sur le tout numérique, sur la 5G, sur les actes de sabotages nombreux des infrastructures numériques/téléphoniques.
En avril 2021, nous avions lancé à ce sujet une tribune pour la liberté d’expression largement diffusée et soutenue par des individus et des médias (vous pouvez toujours la signer et la diffuser).
Le média Reporterre.net avait par ailleurs publié l’article incriminé (voir lien ici, avec d’autres articles sur l’affaire).
Dans le journal Le Crestois du 16 juillet 2021, le préfet Hugues Moutouh, avant de partir de la Drôme pour aller malmener l’Hérault, a tenu tout particulièrement à montrer du doigt RICOCHETS en indiquant que la plainte n’était pas close.
Ce même 16 juillet, la gendarmerie appelle Gé pour le convoquer à une audition libre.
Le 18 août 2021, Gé se rend donc en audition libre à la gendarmerie de Valence à propos de cette affaire.
Il y apprend qu’une enquête est en cours pour « l’infraction d’apologie de crime ou délit par parole, écrit, image ou moyen de communication public par voie électronique », qu’il pourrait être à nouveau visé par un procès, que le refus par Gé de la signalétique (prise d’empreintes et de photographies) demandée sur place pourrait lui valoir des poursuites.
En accord avec les conseils de nombreux avocats en pareil situation, Gé a préféré exercer son droit à garder le silence lors de cette audition.
Voir notre communiqué d’août 2021
Le 10 novembre 2021, on apprend qu’un procès est lancé.
Date du procès à Valence : lundi 25 avril 2022 à 14h
...à suivre