Pour une grève longue et dure des secteurs clés de l’économie + coopération avec les petits paysans

Une grève coordonnée massive pour achever la civilisation capitaliste + Aider les paysans pour avoir de quoi manger

jeudi 30 avril 2020, par Camille Pierrette.

Tardivement, en février-mars, des syndiqués et travailleurs ont commencé enfin à envisager une grève générale coordonnée des secteurs clés de l’économie.
L’échec prévisible des grèves perlées et sectorielles, des manifs syndicales et des pétitions avait commencé à faire bouger des lignes.
A présent que le système capitaliste et son idéologie ont un genou (un peu) à terre, c’est le bon moment de remettre ça au goût du jour, et d’organiser cette grève majeure au plus vite pour achever la Bête avant qu’elle ne se relève complètement pour nous bouffer de plus belle.
Mais pas une grève contre UNE réforme ultra-capitaliste, pour obtenir UN truc ou deux, mais une grève insurrectionnelle pour changer radicalement de direction.

Ne laissons pas le gouvernement et les entreprises prendre la main, aggraver encore la répression policière et les censures, imposer l’austérité, la précarité et des droits sociaux encore plus amputés sous couvert de l’« état d’urgence économique ».

C’est MAINTENANT qu’il faudrait passer à l’offensive, et programmer par exemple cette grève début juin, jusqu’à ce que mort (du capitalisme et de son monde) s’en suive.
Si on fait ça, au moins les souffrances dues à cette « crise » n’auront pas « servi à rien ». L’arrêt partiel de l’économie pour cause de pandémie nous montre la voie, suivons-la, approfondissons-là.

Pour réussir cette grève vitale et historique, cultivons nos jardins et aidons les petits paysans à produire davantage, à tenir, avec le pacte solidaire qu’ils fournissent les grévistes sans le sous quand ce sera nécessaire pour qu’ils puissent manger et continuer à faire grève.

La civilisation capitaliste et ses gouvernements nous font la guerre.
Etablissons collectivement un plan de bataille qui ait de grandes chances de gagner.
En temps de guerre, la meilleure défense c’est l’attaque.
Ne nous laissons pas enfumer par quelques miettes, remaniements ministériels, promesses ou réformes. Ne nous focalisons par sur les laquais insignifiants (macron et sa clique) et leurs décisions criminelles et détestables, mais sur le système qui gouverne vraiment : le capitalisme, la propriété des moyens de production, le Capital, le productivisme, la Croissance, le marché du travail.

Les plus précaires crèvent déjà la dalle, avec la solidarité faire grève ne pourra pas empirer les choses.
Ne laissons pas le système nous obliger à aller au travail, aux heures sup pour « rattraper » les pertes de PIB, à mettre en danger les scolaires ou les plus précaires.

Arrêtons de subir et d’attendre le calendrier du régime, c’est maintenant qu’on doit organiser l’offensive.
Le relâchement progressif de l’assignation à résidence à partir du 11 mai permettra plus facilement de se réunir afin de lancer au plus vite cette grève salvatrice.

- Bien entendu, il faudrait aussi diverses actions en soutien aux grévistes, et les autres moyens de luttes seront très utiles, voir texte « Déconfinement... » indiqué plus bas.

Pour une grève longue et dure des secteurs clés de l’économie + coopération avec les petits paysans
Une grève coordonnée massive pour achever la civilisation capitaliste + Aider les paysans pour avoir de quoi manger

RAPPELS : la « crise » économique ne vient pas de l’arrêt temporaire d’activités, mais des inégalités sociales et du fonctionnement capitaliste et marchand

L’économie productiviste, la civilisation capitaliste fait partie du problème, elle cause et aggrave les pandémies de ce type, elle ne peut donc apporter aucune solution satisfaisante à quelque niveau que ce soit.

La crise économique va sans doute être très grave, et, dans le cadre capitaliste-étatique, il n’y a pas de solutions enviables. Dans ce cadre, forcément, les pauvres morflent et se précarisent encore plus d’une manière ou d’une autre, à un moment ou un autre. Et c’est encore pire pour les secteurs informels et non salariés.
Car l’économie de marché NE PEUT PAS s’arrêter ou trop ralentir, elle est structurellement conçue pour tourner sans fin, pour croître, pour produire non-stop, sinon ça s’écroule et les pauvres payent les pots cassés en priorité. Dans CE cadre, tout le monde a constamment besoin d’argent pour payer à d’autres, pour le logement, la nourriture, la bagnole, pour tout. Et même les Etats riches ne peuvent pas s’endetter indéfiniment pour amortir le choc.

Et c’est encore pire depuis que la plupart des peuples ont été privé d’autonomie et de moyens de subsistance par la pollution, la déforestation, la propriété privée des riches et les grands groupes. Finis les multitudes de petits paysans et d’artisans à même de produire l’essentiel, à présent on dépend de MacDo, Amazon, Auchan, Carrefour, Intermarché..., et de toute leur infrastructure industrielle mondialisée qui fonctionne en flux tendu avec zéro stock (ce qui d’ailleurs pourrait amener des pénuries alimentaires dans les prochains mois).

Seule option satisfaisante, imposer par des luttes fortes un monde non-capitaliste et libéré de l’emprise des Etats (ou au moins des Etats à la taille et aux pouvoirs nettement plus réduits).
Dans un monde non-capitaliste, sans tyrans, libéré aussi de la monnaie et de la tyrannie de la Valeur, d’abord il n’y aurait pas de telles pandémies, et s’il y en avait leur impact social serait beaucoup plus réduit. Il y aurait juste un arrêt temporaire, des pénuries sur certains produits, mais tout le monde continuerait à pouvoir satisfaire ses besoins vitaux sans devoir s’exposer au virus.
Une fois la pandémie passée, les activités reprendraient tranquillement, sans faillites ni dettes, sans précarité, sans crise économique d’aucune sorte.

Sans argent à détenir, sans capital ni propriété privée à faire fructifier, sans entreprises en concurrence, sans tyrans à financer, sans banques ni emprunts ni intérêts, sans actionnaires à rémunérer, sans loyers à payer ou à encaisser, un arrêt complet ou partiel de certaines activités ne gênerait rien ni personne (voir déclaration Zapatiste en Post Scriptum), et en tout cas ne causerait pas des famines ou des crises sociales.
Ce qui pose véritablement problème, ce n’est pas du tout l’arrêt d’activités, ce sont les inégalités sociales et le fonctionnement capitaliste et marchand du monde.

Cette pandémie met donc davantage en lumière l’impasse meurtrière de la civilisation capitaliste, du monde de la marchandise et de la gestion étatique.

Pour une grève longue et dure des secteurs clés de l’économie + coopération avec les petits paysans
Une grève coordonnée massive pour achever la civilisation capitaliste + Aider les paysans pour avoir de quoi manger

- Voir aussi : DECONFINEMENT : rapports de force, nos objectifs, autonomie, pièges à éviter ! - Quelques ingrédients de base pour une insurrection réussie et durable

Les réformettes, les partenariats sociaux avec l’Etat et les capitalistes, le capitalisme « vert » ou « à visage humain », les changements de gouvernements, les remaniements ministériels, les hauts conseils de ceci ou de celà, les assemblées citoyennes étatisées sans réels pouvoirs, les miettes, les augmentations de salaires pour faire taire, les primes pour les sacrifié.e.s au Capital, les grands débats sans lendemain, les ONG, partis et syndicats réformistes et pacificateurs, les jolis discours, les promesses/mensonges, la pseudo-sécurité avec répression partout, reconnaissance faciale, drones et traçage numérique, l’intelligence artificielle forcément inhumaine, les new deal et les green deal, le développement durable, les technocrates et élites qui décident à notre place... C’EST FINI, on n’en veut plus, TERMINE !

Ne nous calons plus sur les annonces, dates, agendas et effets de communication des pouvoirs, mais sur nos propres objectifs et besoins.

A présent, prenons bien la mesure des choses, si les peuples de france ou d’ailleurs veulent voir leurs conditions de vie s’améliorer vraiment, s’ils veulent garder une planète à peu près habitable, ils devront forcement s’engager dans des objectifs plus radicaux, révolutionnaires, des bifurcations profondes, donc forcément en rupture complète avec la gestion étatique et avec la civilisation capitaliste.
(...)
Le problème n’est plus de s’opposer sans fin aux conséquences néfastes (elles sont innombrables et intarissables) de la « méga-machine » à tout broyer. Ce monstre affamé de vies et de Croissance forme un tout cohérent et irréformable, l’objectif devrait donc être principalement de l’arrêter et de le remplacer.

Pour approcher ces objectifs, il est évident que les pétitions, marches, manifestations, grèves épisodiques et/ou sectorielles, banderoles, tribunes, élections ne pourront pas suffire, et pourraient même servir de dérivatifs pour occuper et noyer les énergies révoltées dans le désespoir et l’impuissance.
Même les émeutes et les manifs sauvages, trop éphémères, trop peu impactantes sur l’économie et trop facilement contrôlées par les pouvoirs et ses flics, ne pourront pas suffire.

L’étude de l’histoire et de ces dernières années montre que les actions à mener pour atteindre ces objectifs se situent dans deux grandes catégories complémentaires :
- Résistance et attaque (...)
- Autonomie et autogestion (...)
(...)
— - PIEGES à éviter ---

Comme d’habitude, gouvernements, merdias, Etats, capitalistes et structures réformistes essaieront de faire diversion et de garder les révoltés dans des chemins connus, balisés ...et surtout largement inoffensifs.
Examinons quelques unes de ces ruses classiques et éculées, mais qui risquent, malgré les multiples mises en lumière dues à la pandémie, de marcher encore auprès d’une part importante de la population :
1. Le verbiage
2. Les mesures sociales et/ou écologiques
3. Focalisation sur les macronistes et les flics
4. La reprise en main par des structures réformistes
5. Objectifs et actions trop sectorielles
6. Trop de spontanéisme et d’improvisation
(...)
— - Que voulons nous vraiment ? ---
Nous enliser dans les enfumages et des réformismes sans issus, laissant la civilisation capitaliste détruire davantage nos moyens d’existence et rendre la planète inhabitable ?
Ou nous battre ensemble pour essayer que ça change vraiment ?

L’avantage de l’assignation à résidence surveillée, c’est que pas mal de gens ont le temps de lire et de réfléchir...

- SUITE

P.-S.

- En complément :

Lettre de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) au monde. 21 avril 2020 - Mexique

« La manière dont je le vis :

Avec calme, rébellion et prudence. Ici dans la communauté, c’est à dire en dehors de la ville, la situation est toute autre ; les aliments sont dans le potager, il y a des réserves de mais et de haricots, tous les jours nous buvons des infusions médicinales et on maintient nos corps en forme avec le travail agricole et de petit élevage.

Il n’y a pas une si grande panique car il n’y a pas le temps pour perdre la journée en regardant des Fake News, des théories complotistes et autres chaînes du mal gouvernement. Les relations sociales y sont justes et nécessaires, et la solidarité, que ce soit avec le connu ou l’étranger, est absolue.

La vie ne s’arrête pas, on ne peut se permettre de rester à la maison, les animaux mourraient de faim et les récoltes pourraient se perdre.

Il n’y a pas d’attentes vis à vis de potentielles aides de l’Etat, l’Etat a historiquement abandonné et permis l’exploitation de ces terres.

Les enfants privés d’école apprennent plus sur leur culture et leur langue à la maison avec leur famille, particulièrement auprès de leurs grand-mères et grands-pères.

Les pensées politiques qui me traversent :

Les villes, filles de la modernité capitaliste, sont conçues pour enrichir les élites lors de chaque crise, pour faire disparaitre les plus vulnérables et laisser à la maison, immobile, la classe moyenne apeurée confortablement, qui ne fait rien de plus que consommer des informations de panique et dépenser le peu d’argent mis de coté comme si c’était la fin du monde.

La fin du monde a commencé avec le triomphe du capitalisme et son système complexe de destruction de la vie et des éléments naturels qui soutiennent la planète.

En plus d’avoir une urgence sanitaire, nous faisons face à une urgence climatique, de rarification de l’eau, de réfugiés victimes des guerres au Moyen Orient, du narcotrafic en Amérique Latine et de réfugiés climatiques à cause de la destruction de leurs écosystèmes vitaux, on assiste à une croissance exponentielle de féminicides sur tous les continents et de la corruption à tous les niveaux de gouvernement ; la crise est systémique et la solution se doit de l’être aussi.

Nous laver les mains et porter un masque ne suffit pas, nous devons construire de nouveaux mondes et tisser de nouvelles alliances.

Semer nos aliments, nous organiser, récupérer la médecine traditionnelle, nous appuyer sur la science autonome, créer plus d’écoles, collèges et pluriversités libres, trouver des brèches dans la crise et repenser collectivement notre mode de vie, voila la tache des rebelles, parmi tant d’autres qui découlent des décisions des assemblées.

Force et gaité en cette période dans laquelle nous vivons un des symptômes de l’effondrement global, ce virus n’en est qu’un parmi tant d’autres qui infectent l’humanité et le monde.

Je ne reste pas chez moi, notre devoir en tant qu’insurgés est de nous organiser avec ceux d’en bas, ceux de la montagne et de la forêt, afin de construire des mondes fondamentalement autres là où le virus du capitalisme patriarcal avec tous ses maux : pandémies, extractivisme, machisme, colonialisme, discrimination, violence, écocides, ethnocides, impérialisme et politique institutionnelle ; ne pourra entrer. »


Forum de l’article

  • Pour une grève longue et dure des secteurs clés de l’économie + coopération avec les petits paysans Le 30 juin 2020 à 00:33, par Camille Pierrette

    Pour l’instant, la coordination, l’envie, d’une grande grève, de tout arrêter n’a pas encore pris, et on voit juste des manifestations et rassemblements qui ne peuvent pas infléchir le cour des choses. Mais qui sait ?
    Cet article invite à faire grève, à tout arrêter :
    - Koutouzov : pour une stratégie destituante aujourd’hui - Contre la profusion vertigineuse de discours décrétant l’urgence de l’action.
    "Ceux-là même qui dénoncent l’état d’exception permanent, n’hésitent pas à répéter les mêmes slogans, les mêmes appels que les « décideurs », qui œuvrent, sans vergogne et sans paravent désormais, pour la « Grande Restauration »..."
    Or, "Être à la hauteur de l’événement aujourd’hui, dans ce monde humain que nous savons désormais déjà fini, n’est-ce pas plutôt ne rien faire, radicaliser notre inactivité imposée ?"
    (...)
    Nous avions appelé à une « grève Charlot » quand le mouvement social a explosé en France avant l’épidémie. Nous croyons à la grève comme geste d’arrêt total, arrêt du système, de sa machine et machinerie. Il y a encore une leçon à tirer de ces mois passés (décidément, l’inaction se révèle riche de savoirs) : cette machine soi-disant incontrôlable peut cesser de se mouvoir, il suffit de le vouloir. Le confinement n’a-t-il pas réaffirmé indirectement la puissance politique de la grève, à laquelle peu croyaient encore ?
    Continuer à ne rien faire, après l’épidémie, veut dire continuer cette grève, la radicaliser, car cette fois-ci l’événement concerne véritablement tout le monde. Au lieu de crier au scandale pour la perte de notre chère liberté, nous devons saisir l’occasion, saisir le temps. « Temps et patience ». C’est cela une pensée stratégique. Nous devons transformer le confinement en une grève. En sachant que seule une grève – arrêt total de tout, arrêt d’un monde – peut nous sauver. Toute activité est désormais inutile, voire criminelle.
    (...)

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  • Pour une grève longue et dure des secteurs clés de l’économie + coopération avec les petits paysans Le 20 mai 2020 à 00:34, par Camille P

    voir aussi :
    Agir contre la réintoxication du monde - Écologistes, ZAD et syndicalistes appellent à bifurquer le 17 juin
    « Le jour d’après ne sera pas le jour d’avant », c’est en tous cas l’engagement pris par notre président de la République au moment de l’annonce du confinement. Parmi les déclarations jupitériennes, cette phrase a certainement été la plus discutée, et de loin. Alors depuis le 16 mars, « on » commente. D’un côté on jure que désormais « plus rien ne sera comme avant » et que « le temps est venu » de tout changer. De l’autre on se rassure ou l’on se fait peur en prophétisant que « rien ne changera vraiment » ou alors en pire. Et puis le temps du déconfinement est venu et il aura déçu à peu près tout le monde. Ce lundi 11 mai, rien n’a été tranché. Et maintenant ? Un 14-Juillet en hommage à la « première ligne », des médailles et la nation applaudissante ? La relocalisation de deux usines de masques et l’engagement de tous à donner de soi pour que la productivité reparte de plus belle et permette de rayer quelques lignes de comptes désobligeantes dans le PIB annuel ?
    Parmi les nombreux appels au déconfinement des luttes qui nous ont étés adressés, celui que nous publions aujourd’hui nous a particulièrement interpelé pour son côté terre-à-terre. Depuis le balbutiant mouvement climat (celui qui faisait la Une avant du monde d’avant), les ZAD et les poches syndicales encore vivantes, il se donne l’objectif simple et évident de ne pas laisser repartir en paix les industries qui au quotidien, nous intoxiquent. Un appel à l’action mais surtout au bon sens. (...)

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