Police partout, liberté nulle part.

Pendant ce temps, le gorille fait un tour dans le vent...

mardi 8 septembre 2020, par F. O’china.

On a vandalisé un café associatif de Crest, brisé des vitres. Dessus étaient affichées en particulier le « journal viral » de Ricochets, normalement distribué à l’intérieur ou pendant les marchés. Le « journal viral » présentait notamment la gestion tantôt inefficace, tantôt calamiteuse de la pandémie en France.

J’ai digéré ce journal en prenant conscience de la gravité des événements que l’ont vivaient en ce début de confinement et du renforcement de la coercition étatique.

Tout cela donc réduit en fumée par des vandales dont l’intelligence stupéfiante ira jusqu’à revendiquer leurs actes comme étant partie d’un fascisme, qu’il faut bien conclure comme étant en train de se lever. Comme un gros caillou lentement charrié sous l’eau et qui reparaîtra Dieu sait où bien émousser par les flots…

Encore une fois, nous avons affaire à un acte qui confine à l’intelligence pure : Du vandalisme contre un bar fermé, alors qu’il n’y avait alors personne dans les rues non plus pour admirer la calligraphie bleue sur fond de toile d’araignée en verre. Une façon bien ingrate d’occuper un entre deux tours : Briser pour mieux régner ?

Certes l’acte de vandalisme était bien perpétré contre l’Hydre et à priori rien d’autres. Si vous n’êtes pas tenté d’y voir autre chose c’est sans doute que le confinement a vite laissé sa place à de saines activités mentales, ce que je vous souhaite pleinement. Donc si vous avez mieux à lire présentement, nos renseignements indiquent qu’à ce jour, la médiathèque de Crest est encore ouverte au public…
Ne serait-ce pas là une des dernières libertés bien vivante que celle de la presse ??

Les faits récents montrent en effet qu’il vaut mieux vandaliser que de polémiquer sur la violence contre des biens, que l’on peut nommer action directe (même si ici attention surtout à ne pas la voir en 3D comme une Action Directe, en territoire Déserté et d’influences un brin Débiles).

Vu que les poursuites contre les auteurs des faits sont d’un genre… pas très sportif, mais que celles contre Gé pour l’article sur la résistance contre les antennes relais, l’ont été autrement plus (bien que l’article ne soit répréhensible qu’au titre d’une des lois scélérates de 1893 promulguées après l’attentat contre le président Sadi Carnot).

L’Hydre étant ce qu’il est pour Ricochet, la procédure en cours est sûrement autre chose qu’un moyen de l’État de tirer sur une ambulance.

Mais quoi exactement ?

L’ambulance étant repartie gaiement, il reste à vous personnes saines de corps et d’esprit car capable de lecture attentive un sentiment de tristesse de ne pouvoir lire une information en tous points libre, c’est-à-dire de contenu et de moyens de diffusion.

Tristesse de ne pouvoir discuter l’information hors de toute sphère institutionnelle (censure, médias privés, personnes parlant au nom d’un soi-disant ordre… que ce soit le politique ou le.a maître.sse de classe… tout de même un peu désordonné cette année, etc.). Tristesse qu’en 2020, les idées d’Ivan Illich en 1971 puissent apparaître comme autre chose que ce qu’elles ont toujours été, je veux dire avant-gardistes :

« Imaginons-le plus simplement du monde une première rencontre dans un café ; les partenaires pourraient se reconnaître en plaçant le livre dont ils désirent parler près de leur verre, ou utiliser tout autre signe de reconnaissance ou mot de passe ! On me dira que les risques sont grands de perdre son temps, de se trouver dans une situation déplaisante, etc., mais à bien y réfléchir, les risques encourus sont-ils plus grands que ceux que l’on prend en décidant de s’inscrire à quelque université ? Voyons la scène : Vous rencontrez un étranger dont vous tenez le nom d’un ordinateur, vous voulez parler avec lui d’un article lu dans une revue, vous êtes dans un café près de la 4e avenue ; êtes-vous dans l’obligation de rester plus longtemps qu’il ne faut pour boire un café, ou de le rencontrer à nouveau ? Par contre, vous trouverez peut-être là l’occasion de dissiper quelque peu l’atmosphère oppressante de la ville, de lier de nouvelles amitiés, d’ouvrir vos horizons, d ‘approfondir un travail que vous avez vous-même choisi… (A n’en pas douter, vous encourez le risque de grossir les archives du F.B.I. ; mais que cela puisse encore troubler quiconque en 1970 devrait faire sourire l’homme libre qui, par ailleurs, qu’il le veuille ou non, contribue à noyer nos fins limiers sous la masse de leurs rapports inutiles.) »

Aujourd’hui, tout ce qui ne procède pas de l’inactif conformisme est susceptible d’attirer la répression ! Contre les moyens d’éducation populaire, du temps d’Illich, les renseignements pondaient des rapports. Que va-t-elle faire maintenant qu’elle agit un peu « où elle veut et quand elle veut » ?


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