Plus de 30 organisations s’engagent à empêcher tout nouveau chantier de méga-bassine !

Et dans la Drôme ? - L’irrigation productiviste dans l’impasse

mercredi 15 juin 2022, par Les Indiens du Futur.

Pas une bassine de plus !

En pleine sécheresse, plus de 30 collectifs, syndicats et associations s’engagent à se mobiliser contre les méga-bassines en cas de démarrage d’un nouveau chantier. Elles donnent rendez-vous pour l’arrêter le 3e week-end suivant le début des travaux. Bassines Non Merci qui va être auditionné jeudi par la Commission Européenne Peti dénonce également l’illégalité de ces bassines, qui bafouent pas moins de 9 directives européennes, comme le démarrage de la Bassine SEV 17 l’a déjà montré.

Plus de 30 organisations s’engagent à empêcher tout nouveau chantier de méga-bassine !
Mer d’Aral asséchée suite à des pompages massifs en amont

A l’appel des collectifs Bassines Non Merci et des Soulèvements de la Terre

La sécheresse qui sévit une nouvelle fois sur le pays, notamment sur les Deux-Sèvres, confirme dramatiquement l’ensemble des critiques développées par les opposants aux méga-bassines : inadaptation intrinsèque du modèle agricole dominant qui vise à démultiplier les bassines face à la crise climatique, impact sur les réseaux hydrologiques extrêmement fragilisés, pompage hivernal malgré des nappes qui peinent à se recharger ! Le tout sous l’argument fallacieux de la « substitution ».

Au vu de la contestation, le chantier test de Mauzé-sur-le-Mignon - 1re d’une nouvelle série de bassines - a été un calvaire pour ses promoteurs, que ce soit pour l’État ou pour les irrigants organisés en société anonyme. Face aux diverses actions menées - rendez-vous hebdomadaires, envahissement du chantier, désarmement de plusieurs engins, mobilisations répétées de milliers de personnes - les difficultés de réalisation et les coûts de surveillance se sont démultipliés. Pour le mouvement citoyen de contestation contre les bassines, ce premier chantier a plutôt été un catalyseur qui n’a fait que l’amplifier et fortifier sa détermination. Ce mouvement assume aujourd’hui la nécessité de la désobéissance quand les crimes contre l’eau et les terres sont appuyés par le gouvernement. Il a pris une dimension nationale et emblématique sur la défense et le partage de ce commun qu’est l’eau. Il travaille localement à d’autres projets de territoire alternatifs compatibles avec les enjeux climatiques.

C’est l’antagonisme entre deux visions de l’agriculture et in fine du vivant qui s’est clarifié. L’une, agro-industrielle, dopée aux intrants chimiques et à la course aux volumes, qui privatise les ressources communes dans une logique à court terme ; l’autre, paysanne, guidée par l’urgence absolue de prendre soin du vivant, de le mettre en partage et d’en maintenir la diversité et la fertilité.

Localement, les pro-bassines viennent de se voir infliger un désaveu réaffirmé avec l’ultime décision de la cour d’appel qui vient ratifier l’illégalité - du fait de leur impact environnemental - des 5 bassines mises en œuvre il y a quelques années par l’ASA des Roches. Des opposant.es avaient pris les devants ces derniers mois. Trois de ces bassines avaient été préventivement démantelées, dont une le 6 novembre par 3000 personnes en manifestation, tandis que la Confédération paysanne revendiquait le démontage de sa pompe.

Mais le clan des pro-bassines, en plein déni de réalité, s’entête encore. Des méga-bassines continuent à être planifiées en divers endroits du pays. Des démarrages de chantiers sont annoncés sur trois nouvelles bassines, possiblement à partir d’août, à Prière, Épannes et Sainte-Soline, peut-être d’autres dans la Vienne. Nous ne pouvons envisager de les laisser faire.

Nous sommes à un moment charnière où nous devons unir nos forces à l’échelle nationale et internationale pour leur faire comprendre que chaque nouveau chantier aura un coût politique et économique ingérable. Puisque le gouvernement - pieds et poings liés avec l’agro-industrie et la FNSEA - malgré tous les effets d’annonce sur une éventuelle « planification écologique », reste incapable de prendre la décision, à minima, d’un moratoire, nous le mettrons en œuvre nous-mêmes.

En cas de démarrage de tout nouveau chantier de méga bassines avec son ballet de tractopelles, nous appelons à se retrouver 3 semaines plus tard, plus massivement que jamais pour manifester jusqu’au chantier et le mettre à l’arrêt.

Pas un seul chantier de méga-bassine de plus. Partageons l’eau. No Bassaran !

PREMIERS SIGNATAIRES :
Action Antifasciste Deux-Sèvres 79, Alerte Pesticides Haute Gironde, Attac 17 et 44, Beaumont en Commun, Collectifs Bassines Non Merci (Berry, 16, 79, 86), CGT (Nationale), Colère Citoyenne 79, Eco Avenir, EELV 86, Extinction Rébellion Nantes, Extinction Rébellion Poitiers, Génération.s 86, Groupe d’Action France Insoumise Marennes Bourcefranc, La France Insoumise 85, 79, Le Jardin l’Éphémère, Les braises (Saint Emilion), Les désobéissants, Les Soulèvements de la Terre, NatürliF Prod, NPA 79, NUPES 17-01, 17-02, 79-01, 79-03, 86-02, 85-05, 85-03, Parti de Gauche 79, Parti Communiste Français 79, Rendez-nous la mer - Ar mor·Bro An Oriant, Union Populaire Charente Nord/Est, Union départementale Solidaires 79, Union Syndicale Solidaires (nationale), Vienne Insoumise 86, Youth for Climate Nantes

CP de "Les soulevements de la terre"

Plus de 30 organisations s’engagent à empêcher tout nouveau chantier de méga-bassine !
et dans la Drôme ?

Et en Drôme ça bassine ?

En Drôme, la préfecture (donc l’Etat), les agriculteurs industriels, la FNSEA, les syndicats irrigants, semblent vouloir persister à imposer la construction de méga-bassines. Forcément, ces retenues correspondent aux besoins du capitalisme de concentrer les activités et d’augmenter toujours plus le volume d’argent produit, ainsi qu’aux besoins de l’Etat d’augmenter et maintenir sa puissance. L’agriculture industrielle, l’exportation de produits agricoles, la spécialisation agricole par région avec circulation des marchandises planétairement, le productivisme, la mécanisation à outrance, les bassines, l’agritech, répondent à ce modèle suicidaire.

La sécheresse en cours va sans doute servir de prétexte pour une accélération de ses projets délétères qui ne règlent rien.
Une large coalition va-t-elle voir le jour en Drôme pour empêcher par différents moyens cette aberration suicidaire supplémentaire ?
L’écologie n’est-elle pratiquée que comme une voie électorale, via des ONG réformistes et/ou des pratiques libérales individuelles de consommation, OU c’est un engagement fort, collectif et quotidien, lié aux questions sociales/politiques, qui passe à l’offensive ?

- Infos sur l’irrigation et le cycle de l’eau :

L’hydrologue Emma Haziza rappelle la nocivité des bassines. Il s’agit de constructions coûteuses de court-terme, qui accélèrent l’évaporation de l’eau et tendent à la privatiser entre quelques mains. D’autre part, il serait moins dommageable de pomper au maximum les nappes plutôt que de multiplier les bassines, et c’est la réglementation (qui limite les pompages en été mais pas l’irrigation à l’aide de bassines) qui incite à suivre la voie des bassines.

Au delà de la cruciale question agricole, va-t-on se battre sérieusement pour arrêter la civilisation industrielle et donc préserver les restes du vivant ainsi qu’un avenir vivable, ou on continue à regarder de loin le tsunami grossir ?, en priant pour l’impossible décarbonation de l’économie de marché via le technologisme, une décarbonation forcément partielle avec un système techni-industriel qui de façon continue à tout ravager de plus belle.

P.-S.

Créons un groupe d’écologie sociale et radicale

- Invitation en vue de créer un groupe/mouvement d’écologie sociale et radicale en Drôme - Il est temps de s’affirmer et de s’organiser davantage afin d’être présents et de peser


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