Alors que des voix s’élèvent de plus en plus, même la CNIL est critique, contre le passe sanitaire et s’interrogent sur sa réelle "efficacité" ou utilité, le gouvernement et les préfets étendent encore son utilisation.
Plus bas, une analyse plus large de la situation : Les humains sont traités exactement comme les flux logistiques des marchandises + La sécurité et la santé des populations n’est pas du tout la véritable priorité des dirigeants économiques et politiques
"Pass sanitaire" - Toujours plus de restrictions !
- A Valence, 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐬𝐬 𝐬𝐚𝐧𝐢𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞 📲 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐩𝐨𝐫𝐭 𝐝𝐮 𝐦𝐚𝐬𝐪𝐮𝐞 😷𝐬𝐞𝐫𝐨𝐧𝐭 𝐨𝐛𝐥𝐢𝐠𝐚𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥’𝐞𝐧𝐜𝐞𝐢𝐧𝐭𝐞 𝐝𝐮 𝐕𝐢𝐥𝐥𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞 𝐍𝐨𝐞̈𝐥 jusqu’à la fin de l’année
- D’après le Daubé : "la préfecture de la Drôme publiait un arrêté (le 26 novembre) dans lequel elle rendait le pass sanitaire obligatoire dans tous les marchés de plein air, marchés de Noël inclus - PDF de cet arrêté préfectoral - Contrairement aux imprécisions du Daubé qui laisserait croire que les marchés alimentaires sont concernés, seuls les marchés festifs sont concernés, ce que dit l’arrêté : Le passe sanitaire doit être mis en œuvre pour l’ensemble des événements culturels, sportifs, ludiques ou festifs organisés dans
l’espace public ou dans un lieu ouvert au public et susceptibles de donner lieu à un contrôle de l’accès des personnes, tels que les
marchés de Noël et les feux d’artifices - Ardèche : Le passe sanitaire obligatoire sur les marchés de Noël jusqu’au 15 février 2022 : “Il revient à l’organisateur de matérialiser un périmètre où le public sera rassemblé, d’en contrôler les flux et d’y exiger le passe sanitaire ainsi que le port du masque. La stricte application de ces consignes sera contrôlée par les forces de l’ordre”
- Le pass sanitaire maintenu et étendu aux marchés de Noël de Drôme et Ardèche - Gestion logistique des flux humains
- Les humains sont traités exactement comme les flux logistiques des marchandises, avec les mêmes logiques, finalités et outils
« • À compter du 15 décembre, les personnes de 65 ans et plus et les personnes vaccinées avec le vaccin Janssen devront justifier d’un rappel vaccinal pour que leur "pass sanitaire" soit prolongé.
• Les personnes de 18 à 64 ans ayant eu leur dernière dose de vaccin avant le 17 juin devront avoir fait leur rappel au 15 janvier pour que leur pass ne soit pas désactivé, puisqu’elles auront passé à cette date les délais de 5 mois pour être éligibles au rappel et de 8 semaines pour réaliser ce rappel.
• Depuis le 29 novembre 2021, seuls les tests PCR et antigéniques datant de moins de 24 heures seront des preuves constitutives du « pass sanitaire ».
• Le port du masque est de nouveau obligatoire dans les lieux publics clos, y compris ceux soumis au pass sanitaire. »
Les humains sont traités exactement comme les flux logistiques des marchandises, avec les mêmes logiques, finalités et outils.
On est toujours dans la logique perverse d’obliger un maximum de monde à se vacciner sous peine d’exclusion sociale. Le gouvernement préfère cette méthode détournée de contrainte autoritaire extrême plutôt que l’information ou la persuasion, ou carrément la vaccination obligatoire.
Au passage, le pass dit "sanitaire" permet d’expérimenter à grance échelle un dispositif de contrôle et de traçace numérique, qui plus est appliqué par des milliers et des milliers de "contrôleurs" bénévoles jouant un rôle de flic.
Les humains sont traités exactement comme les flux logistiques des marchandises, avec les mêmes logiques, finalités et outils. Pour l’Etat et le capitalisme, pour la civilisation industrielle, les humains sont désormais ravalés à l’état d’objets, de choses, de cellules interchangeables et traçables, un peu comme dans une termitière géante, en attendant que les machines nous éjectent complètement du circuit, nous considérant comme obsolètes, périmés, bons pour la casse.
La civilisation industrielle ne peut en effet pas fonctionner autrement sinon elle exploserait sous ses propres problèmes (« l’explosion » arrivera tôt ou tard de toute façon).
Donc soit on veut continuer malgré tout cette civilisation et on accepte de devenir des objets pris avec les autres marchandises dans les flux logistiques gérés par la cybernétique et la technopolice, soit on se révolte et on détruit radicalement la civilisation industrielle, il n’y a pas d’autres alternatives.
La sécurité et la santé des populations n’est pas du tout la véritable priorité des dirigeants économiques et politiques
Pour voir le sujet de manière plus globale, et ne pas se limiter à décrier la supposée « nullité » ou « incurie » gouvernementale, j’aime particulièrement ce passage de l’article cité plus bas :
Devant le train agressif de mesures sanitaires et les polarisations qu’il entraîne, il ne s’agit pas de nier la réalité pandémique, mais de rappeler qu’on est en droit d’être perplexes sur sa gestion. Non pas parce que nous pensons avoir une meilleure réponse et une meilleure explication que ceux qui en ont la charge, mais parce que nous reconnaissons, au contraire, qu’aucune réponse politique ne peut être adéquate à la présente crise. Les institutions et leurs représentants, qui ont garanti tant bien que mal le fonctionnement du capitalisme jusqu’à aujourd’hui, ne savent plus convaincre, pendant que le mantra de la relance économique persiste à être tenu pour intangible. Il est de plus en plus répandu d’accuser l’impéritie politique de tous les maux, mais nulle part on ne questionne les catégories fondamentales du système capitaliste, dont le virus, tel un grain dans la machine, met en évidence l’incapacité à protéger les vies. Ce hiatus accroît tous les jours la confusion ; nous n’avons plus aucune intelligibilité des décisions prises et, en plus de toutes les plaies qui nous accablent, nous sommes, collectivement, en train de perdre complètement la boussole. Les moyens démesurés apparemment déployés pour enrayer l’épidémie ne sont que des pansements sur une civilisation moribonde. D’une part, aucune des causes qui ont soit provoqué, soit aggravé cette pandémie n’est stoppée : déforestation, bétonisation, autorisation de pesticides, élevage de masse, etc.
Mais la longue liste des autres risques qui plombent l’avenir de cette civilisation n’est, elle aussi, en aucun cas traitée à la hauteur des enjeux et démontre tous les jours que la sécurité et la santé des populations n’est pas du tout la véritable priorité. La priorité de tous ceux qui occupent des fonctions politiques ou économiques, comme de ceux qui les élisent ou en dépendent et de ceux qui attendent d’eux une solution magique et crachent dessus à la première désillusion – c’est-à-dire à peu près tout le monde – est de sauver un système qui coule au risque de sacrifier tous ceux qui coulent avec lui. La croyance fétichiste en la viabilité de ce système est de toute évidence plus tenace que la survie même de ceux qu’il prétend servir.
- Le pass sanitaire maintenu et étendu aux marchés de Noël de Drôme et Ardèche - Gestion logistique des flux humains
- La circulation des stocks de travailleurs et de consommateurs sont gérés par des applis et les contrôles de la technopolice
Les raisons de la vaccination : peut-on encore être perplexe ?
Quelques extraits de cet article :
Des sites qui étaient jusqu’alors de bonne qualité ont versé peu à peu dans le scepticisme « antivax », voire le relai de thèses franchement conspirationnistes. Ils ne représentent pas une opinion majoritaire, mais ils provoquent assez de grabuge. Malgré 5 millions de morts recensés dans le monde et probablement deux à trois fois plus d’après l’OMS, des manifestants entonnent à Kiev « Dîtes non au génocide » ou « Stop à la fausse pandémie », pendant que des échauffourées anti-Covid et anti-pass ont lieu dans différents pays. Il est saisissant de tristesse de constater que le « monde d’après », c’est cela : une cacophonie de théories, qui ont pour point commun l’urgence à se doter d’une explication du monde – une explication qui soit simple et immédiatement applicable, dans un monde qui perd manifestement toutes les pédales. Mais ne voit-on pas que la radicalisation des idéologies de crise est symétrique de l’enfermement toujours plus têtu du discours politique dans ses insanes priorités économiques ? Il relève donc de la salubrité intellectuelle de refuser d’entrer dans ces polarisations.
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Tout ceci donne l’impression que tous les arguments sont bons pour accuser les comportements de la population : non-vaccinée, elle « menace la santé publique » ; vaccinée, elle « se comporte de manière irresponsable ». Globalement, la gestion politique de la pandémie mise actuellement tout sur la vaccination : il faut vacciner les enfants, vacciner les récalcitrants, « booster » les vaccinés, etc. Et cela jusqu’à l’absurde : qu’on en juge d’après l’Autriche, qui après 5 jours de confinement des non-vaccinés, a reconnu que la mesure n’est pas suffisante et a décidé quand même de confiner toute la population et d’introduire un couvre-feu partiel devant une situation pandémique qui reste très tendue, quoique légèrement améliorée. L’Allemagne et la France, dont les populations ont reçu deux doses de vaccin respectivement à hauteur de 68% et 75 % au 1er décembre 2021, se trouvent dans une situation de grosse tension hospitalière. La situation est même bien plus grave en Allemagne qu’avant le début de la vaccination, car le contexte immunitaire compte aussi : il se peut que les Allemands aient été vaccinés « trop tôt » relativement à leur propre antécédent pandémique et la temporalité de la vaccination en fonction de la saison hivernale entre aussi probablement en ligne de compte. Il est donc évident que la vaccination tous azimuts ne fait pas tout. La dérive autoritaire démontre surtout l’impuissance des gouvernements devant un virus qui s’avère toujours plus malin et plus rapide que prévu pour déjouer les politiques sanitaires.
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Il va de soi que la faute des non vaccinés n’est pas de négliger leur santé : le seul indicateur critique est l’engorgement des services de santé. Ne revenons pas ici sur le thème souvent évoqué de la réduction néolibérale des moyens hospitaliers, car il reste vrai que la pandémie est une situation qu’on pourrait qualifier d’exceptionnelle et les services de santé ne sont pas supposés être préparés en permanence à une telle éventualité. Mais ne sommes-nous pas en fait entrés dans une nouvelle ère ? Ne faut-il pas envisager qu’il n’y aura pas de retour à l’ « ancienne normalité », mais bien plutôt l’installation d’une nouvelle normalité pandémique, non seulement parce que celle-ci dure, on le sait maintenant, mais aussi parce que nous avons de bonnes raisons de penser que la prochaine frappe à la porte ? Jusqu’à récemment, nous avons tous bien voulu croire que tout allait bientôt finir ; mais il n’est plus très raisonnable de persister dans cette illusion.
Le débat allemand sur les critères de tri dans des stations de soins intensifs débordées est significatif de ce dans quoi nous nous enfonçons. Même si la plupart des chefs de service s’y opposent, il y a des experts en éthique médicale pour réclamer que le statut vaccinal soit pris en compte dans le choix de soigner une personne plutôt qu’une autre
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Les gouvernements, dans la panique, ont expérimenté des mesures qu’ils ne laisseront probablement pas tomber dans des situations analogues. Un tel glissement n’a rien d’exceptionnel. Nous venons de voir New Delhi imposer tout à coup à sa population un confinement pour cause de pollution de l’air extrême (et non pour cause de pandémie). Pourtant, la seule mesure véritablement sensée – si la santé des gens importait réellement – ne pourrait être que d’interdire le trafic routier individuel, fermer les usines, etc. Dans l’incapacité de prendre de telles mesures, qui sont antinomiques à la logique de la société productrice de marchandises, les gouvernements seront toujours plus tentés de sanctionner les comportements individuels que d’entraver la production. La logique qui se dégage de cette situation est que, devant l’approfondissement de la « société du risque » (Ulrich Beck) , ce sont en dernier ressort les individus qui se verront sanctionnés de manière toujours plus intime et ces individus réagiront avec toujours plus de défiance envers leur « représentants », avec toujours plus de labilité dans leurs opinions, et avec une tendance toujours plus barbare à comptabiliser leur propre préjudice et accuser un autre groupe de jouir d’un avantage réel ou imaginaire. Ce n’est pas en invoquant le soi-disant bon sens de la vaccination qu’on peut s’opposer aux complotistes, mais dans la critique de l’unité négative du « traitement de la contradiction » (Robert Kurz) dans laquelle s’enracine cette dynamique.