Retraites et au-delà : changer les règles, s’organiser à la base, poser la question du pouvoir

Actus, analyses, actions...

vendredi 5 mai 2023, par Auteurs divers.

Manifs, émeutes, casserolades, blocages..., le pouvoir encaisse mais tient, on s’épuisera avant lui, il a de quoi tenir. Il faudrait plutôt arriver à impacter vraiment et durablement l’Economie, à frapper fort là où ça fait mal.
Quelques réflexions, puis des actus.

La 2e tentative de RIP pour faire annuler la « réforme » retraites a été barrée direct par le conseil constitutionnel, ouf, ça évite de s’enliser dans les méandres institutionnels qui ne mènent à rien, ça dissipe les illusions persistantes qu’on serait en démocratie, et ça évite de perdre du temps à des récoltes de signatures pour nourrir une procédure qui de toute façon est soigneusement calibrée pour ne pas aboutir.

Les dévastations sociales, écologiques et climatiques portées par l’Etat-capitalisme et le gouvernement avancent plus loin et plus vite que les résistances, alors obligé de passer d’autres étapes, de sortir du cadre et de viser une forme d’insurrection générale.

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Impasse et dépassement dans les luttes actuelles

- Impasse et dépassement dans les luttes actuelles - Quelques réflexions autour du mouvement contre la loi sur les retraites, ses forces et ses faiblesses
Comme toutes les luttes revendicatives, légitimes et nécessaires , celle qui mobilise contre la loi sur les retraites, reste une lutte défensive des « conquis » qui, paradoxalement, si elle aboutit, arriverait à confirmer le statut quo d’une retraite à 62 ans qui était déjà un recul par rapport à la retraite à 60 ans. S’enfermer dans une logique comptable de nos vies, c’est masquer les questions sous-jacentes à l’objet des retraites, le travail et le salariat.
(...)
Face au déni de démocratie permanent imposé par ce gouvernement, les feux de poubelles ne sont rien à côté des illusions qui partent en fumée, pour celleux qui pouvaient encore nourrir quelque espoir dans nos institutions ou dans la pratique du vote utile.
La volonté politique de vouloir nous faire payer le droit de vieillir est bien l’expression de la dictature de l’économie sur nos vies, qu’il nous faut monnayer et marchander en permanence par l’asservissement au travail.
(...)

Le mouvement contre l’allongement de la durée du travail est bien une remise en cause de la valeur travail, comme les protestations contre les violences policières et l’usage du 49.3 dénoncent un système globalement répressif.
La confiance du mouvement social se construit avec la capacité d’obtenir des résultats et de ne pas être mis systématiquement en échec. Les manifs ritualisées renforcent le sentiment d’impuissance, et donc le défaitisme. Aujourd’hui la diversification des modes d’action (grèves, blocages, occupations, manifs traditionnelles et sauvages) permet d’exercer une pression continue sur le pouvoir, mais visiblement pas suffisante.
(...)
Les classes moyennes, quant à elles, sont partagées entre le désir de changement et le pouvoir d’achat, lui-même remis en question par l’inflation et le blocage des salaires. Cette revendication du pouvoir d’achat, bien que légitime, ne doit pas faire oublier le manque de pouvoir d’agir, le manque de sens au travail, la soumission au lien de subordination et au chantage à l’emploi. L’illusion du bonheur consumériste vient également se heurter à la question écologique (pollution, pillage des ressources naturelles…). La classe moyenne se retrouve ainsi prise dans une contradiction entre ses revendications en tant que consommatrice et ses revendications en tant que citoyenne.
(...)
La paupérisation d’une partie de la population creuse les inégalités entre celleux qui n’ont pas ou plus accès aux biens essentiels et celleux qui défendent le mythe du bonheur par l’ascension sociale. La pauvreté matérielle des exclus du système de consommation fait écho à la pauvreté d’une vie où il faut vendre son temps pour la gagner, avec ce que cela implique de souffrance au travail, difficilement compensée par un accès aux loisirs consommables. Ce qui pose la question : de quoi sommes nous riches et de quoi sommes nous pauvres ?
(...)
C’est la réappropriation par le peuple de sa parole politique qui éclipsera le vacarme des discours politiciens envahissant l’espace médiatique jusqu’à le rendre inaudible.
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“Désolé pour la démocratie” – la chronique de Joseph Andras

- “Désolé pour la démocratie” – la chronique de Joseph Andras - Comme nous, l’écrivain Joseph Andras a bien la rage. C’est pourquoi nous l’accueillons régulièrement pour une chronique d’actualité qui affûte nos armes et donne du style à nos frustrations.
C’est à peine si les ministres peuvent mettre un pied dehors. Le monarque n’a pas l’heur d’être au Qatar : ici, il n’ose pas s’aventurer sur la pelouse du Stade de France pour saluer les joueurs. Les sifflets sont confisqués par les flics et les enquêtes d’opinion forment une pile, identiques : le pays maudit cette clique de millionnaires. Soyons précis : une portion du pays exceptée. Le monarque, rapporte ainsi quelque institut, « n’est plus écouté que par ses propres supporters ». Les casseroles couvrent les paroles vides. La clique emprunte les portes de derrière. Le peuple rétif attend devant. « C’est du jamais vu », conclut-on dans les cabinets ministériels.
Mais le régime tient encore.
(...)
Pour combien de temps ? Une clique règne sans partage. Les flics seuls assurent sa sécurité. Les ménages les plus précaires réduisent leurs achats de nourriture. Les plus dépourvus sautent des repas. Des malades crèvent aux urgences avant d’être pris en charge. Les ouvriers meurent avant les costumés. Le pays pourrait connaître une hausse des températures de 4° C au cours de la seconde moitié du siècle : le pouvoir regarde faire. Et voilà que cette clique pourrie vole désormais deux ans de vie aux travailleurs.
(...)

Alors, bien sûr, il importe d’obtenir le retrait de cette réforme – en débattre, c’est danser à la cour. Ce sera une victoire, mais une victoire intégrée aux règles de leur jeu. Cette réforme n’est pas seulement le fait d’un régime mais d’un ordre. Un ordre séculaire qu’on peut désigner par tout un tas de mots, celui de « démocratie » mis à part : « ploutocratie » (pouvoir des riches) ou « oligarchie » (commandement du petit nombre) sont d’ailleurs là pour ça. Le peuple rétif ne cesse de se dresser contre cet ordre injuste. Traité constitutionnel européen (2005), sauvagerie policière dans les quartiers (2005), CPE (2006), retraites (2010), loi Travail (2016-2017), réforme ferroviaire (2018), vie chère et indigne (2018-2019), Parcoursup (2018), retraites (2019), pass citoyen (2021), agro-industrie (2023). Et donc, de nouveau, retraites. Les gens prennent des coups. Résistent. Tentent d’y répondre. Si nous changions plutôt de jeu ? Le leur est truqué : il a été conçu pour ça. Si, enfin, nous en établissions les règles ? Sans « représentants », sans parlement farci de cadres dans un palais, sans médias de financiers et de marchands d’armes, sans gouvernement véreux, sans bas ni haut pour ordonner la société, sans sujétion capitaliste et sans monarque. Si, tout simplement, nous passions à la démocratie ?

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ENTERREMENT DU MOUVEMENT ? ORGANISONS-NOUS À LA BASE

Après un 1er Mai historique par sa mobilisation et sa détermination, l’intersyndicale semble vouloir officiellement enterrer le mouvement. Réunis à Paris, les chefs des centrales syndicales annoncent une prochaine date... le 6 juin ! Dans 5 semaines. Dans 35 jours.

Et même pas sur un mot d’ordre fédérateur mais pour parler d’un vote parlementaire. Pour rappel, la précédente date nationale était le 13 avril. 2 mois entre 2 grèves.
Après 13 journées espacées qui n’ont pas permis de bloquer le pays, c’est donc la stratégie de l’échec du début à la fin. Des secteurs se sont battus comme des lions, notamment les éboueurs et nettoyeurs qui ont parfois tenu des grèves de 4 ou 5 semaines. Des millions de personnes ont perdu 13 journées de salaire, plusieurs centaines d’euros en pleine inflation. Et ce serait tout ? Pas question.

Évidemment, on peut déplorer cette stratégie de l’échec. 13 jours de grève d’une traite auraient mis la France à l’arrêt, probablement permis un triomphe, et cela sans perdre plus de salaire que la configuration actuelle. Pourtant, plutôt que de ressasser, imaginons la suite, organisons-nous.
Ce mouvement incroyable se réinvente sans cesse. Il y a eu les mobilisations de masse de janvier et février : la victoire politique du mouvement. Puis la colère générale qui déborde après l’usage du 49-3 et les manifestations nocturnes endiablées. Depuis 10 jours : les casserolades, l’intervilles du Zbeul, les ministres poursuivis. Il y a des actions tous azimuts, des tags, des occupations, des sections syndicales déploient une grande énergie et beaucoup de courage, la jeunesse reste très mobilisée… Bref, rien n’est fini !
Il y a déjà des dates programmées localement. En Loire-Atlantique, une manifestation régionale aura lieu à La Baule ce samedi. De nombreuses actions continuent et d’autres sont inventées chaque jour. Et en ligne de mire, il y a aussi la coupe du monde de rugby, les Jeux Olympiques, et bien sur la chute du régime.

Pas question de céder à la résignation. Ce soulèvement est réjouissant, essentiel et puissant, les beaux jours arrivent. Continuons à nous organiser à la base.

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NANTES, 1ER MAI : RÉCIT D’UNE FOLLE JOURNÉE

1er mai, grand soleil, c’est le rendez-vous annuel de la fête des travailleurs et travailleuses. Mais cette année, elle a lieu dans un climat incandescent. 3 mois de bataille acharnée, des actions dans tous les sens, les ministres traqués, un pouvoir isolé et autoritaire. Et une colère qui continue de monter encore et encore. Récit d’une folle journée.

Le rendez-vous, sur l’île de Nantes, lieu isolé et propice à toutes les nasses, n’a pas effrayé grand monde. Malgré un jour sans transports en commun et une ville habituellement déserte, des dizaines de milliers de personnes se pressent au rendez-vous. Le cortège déborde des deux côtés de la Loire, et met longtemps à partir en direction du centre-ville tellement l’affluence est importante. La déferlante qui va submerger Nantes.
A l’avant, un cortège multicolore : des gilets jaunes et oranges, des kways noirs, des chasubles rouges ou violettes. Le bloc et sa banderole sont applaudis au moment du départ. Il y a des tambours, des slogans, des étendards de couleurs, l’ambiance est excellente. Il y a aussi beaucoup de familles, des enfants.
Dès les premières intersections, des barrières sont posées face aux lignes de police. Pas question de les laisser terroriser la mobilisation. Premiers tirs de grenades par des gendarmes près de la Médiathèque, au bout de quelques minutes de marche. Une lycéenne de 17 ans est gravement blessée à l’œil. Affrontements.
Puis l’avant de la manifestation se scinde en trois parties. L’énorme dispositif policier est instantanément débordé. Trois chemins parallèles : le long du tram, au cœur de Feydeau et devant le CHU, avec des tags et des symboles du capital ciblés, avant un feu d’artifice général croisée des trams. Le drone ne sait plus ou donner de l’œil. Des colonnes de CRS refluent en courant sous les crépitements. Des barricade se montent dans les lacrymogènes pendant que les cortèges internationalistes, aux couleurs du Rojava ou des luttes latino-américaines s’engouffrent sur le Cour des 50 Otages.
Il y a énormément de monde. L’avenue qui venait d’être passée au karcher est abondamment taguée. Chaque provocation des forces de l’ordre est contenue par des lignes de parapluies, des projectiles et parfois des cocktails molotov. A partir de là, la manifestation est sens dessus dessous. Des initiatives innombrables ont lieu et ne peuvent pas toutes être racontées.
Un affrontement important éclate devant la préfecture dont l’entrée est forcée, avant qu’un feu n’y soit allumé. Peu après, le sous sol du Conseil Départemental est lui aussi en flammes. Des affrontements ont lieu jusque dans la cour, après que le lourd portail métallique ait cédé. Plus loin, du gaz tombe Cour Saint-Pierre. Retour à la préfecture : les gendarmes envoient des grenades explosives. Un manifestant est gravement blessé à la jambe et à la main. Les forces de l’ordre chargent et tirent du gaz alors qu’il est évacué par les pompiers. Des cortèges syndicaux tentent de passer. Nouvelle charge des gendarmes, qui se font encercler et mêler par des manifestants de tous bords, y compris des syndicalistes, et doivent se replier.
Cours Saint-Pierre, un cortège tente de passer par l’arrière de la préfecture, puis envahit la place de la cathédrale pour y monter une barricade en dents de dragons. Plus loin, un Fenwick est démarré, il fait des dérapages sur le terre-plein avant d’emmener des manifestants vers le château et de finir brûlé au miroir d’eau. La CRS 8 lance des assauts très violents sur le Cour. Des SUV se consument en contrebas. Nombreux tirs de grenades explosives. Mais tout le monde résiste. Le flux immense manifestants à l’arrière continue d’arriver.
Après un moment de flottement, plusieurs groupements se reforment. Une fête démarre au miroir d’eau à grand renfort de sonos. Un rafraîchissement Place du Bouffay. Entre les deux, des affrontements très durs rue de Strasbourg. Il y a à nouveau beaucoup de blessés par des tirs de LBD. La police gaze le square Mercoeur, où se trouvent des enfants. Des affrontements se déplacent vers le CHU. Le sol est jonché de restes de grenades de désencerclement. Il y a beaucoup d’interpellations visant des personnes isolées. A Bouffay, un gros brasier est allumé. La BAC attaque, menace des gens en terrasse, repart.

A 19H, une barricade est de nouveau allumée croisée des trams. Tous les murs ont des choses à dire. Une folle journée prend fin, pleine de rage et de courage.

(posts de Contre Attaque)

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🔴 UNE SEMAINE D’ACTION À L’APPEL DES CAMARADES DU S.

Ce 1er mai a entamé de façon historique cette semaine d’action dédiée à tous les blessés, les mutilés, les tués et les enfermés par la police.
Montrons leur notre soutien et notre solidarité, battons nous pour un monde plus juste.
Luttons, tout comme Serge dont le pronostic vital est engagé depuis maintenant 5 semaines, et ne lâchons rien face aux violences policières et d’État.
Tags, collages, banderoles, manifestations, occupations, ouvertures de maisons du peuple, blocages : tout type d’action est le bienvenu !
Cette semaine soyons inventifs, chahuteurs, imprévisibles, et continuons l’offensive !
Force à tous les blessés et enfermés.

Force à Serge !
Vive la Révolution !

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🛑 TOULOUSE OUVERTURE D’UNE MAISON DU PEUPLE

La nouvelle Maison du Peuple de Toulouse a été officialisée ce 1er mai !
La première assemblée tenue hier a permis de définir une première ébauche stratégique de l’occupation : un lieu pour se rencontrer, s’organiser et s’entraider dans et pour le mouvement.
Les squats et les occupations sont une pratique évidente de lutte : d’une part face à l’impossibilité de se loger ou au mal-logement de trop nombreuses personnes et d’autre part face à la gentrification de nos villes et la spéculation financière de riches propriétaires.
Et pour ce bâtiment occupé par nos camarades le symbole est fort : il a d’abord été un local de tri postal pour la SNCF, puis un local syndical, un temps même un lieu culturel.
Et puis rien.
Vendu au privé, l’endroit attendait, vide et abandonné, d’être détruit dans le cadre de « Teso ». Un vaste quartier d’affaires prévu autour de la gare, avec au coeur du projet une ridicule Tour Occitanie de 153 mètres de haut. Caprice coûteux et démesuré du maire de la ville, Moudenc, qui la juge « à hauteur de l’ambition de la métropole ».
Le même Moudenc qui a fait fermer les uns après les autres les lieux culturels et associatifs alternatifs de la ville.
Comme partout ailleurs donc, le message politique véhiculé par cette gentrification est clair : on dégage les pauvres de leurs quartiers, on rase pour construire du neuf et on y installe les riches.
Reprenons ce qu’ils nous volent : ouvrons partout de nouvelles Maison du Peuple, squattons les, occupons les, rencontrons nous et surtout organisons nous !
Venez soutenir la Maison du Peuple de Toulouse au 62 boulevard Pierre Sémard, entre la gare et la médiathèque.
Les keufs peuvent intervenir de 6h du mat à 22h, ce sont les moments où les occupant.e.s ont besoin de renforts
Évitez de prendre vos papiers, en cas de contrôle ça sert à rien d’être fiché.e.
Faites vos plus beaux sourires aux caméras autour, ou pas.
Et surtout n’hésitez pas à apporter bouffe, matos de nettoyage, outils, vaisselles etc...
Force à la Maison du Peuple !

(posts de CND)

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📰 LE MONDE MODIFIE UN ARTICLE SUR LAPRESSION

Tôt ce mardi 2 mai au matin : le journal Le Monde, quotidien de référence, publiait un article titré : « L’escalade sécuritaire d’Emmanuel Macron ». Une enquête consacrée aux mesures liberticides et à la répression organisée pour écraser le mouvement social en cours.
Quelques heures plus tard, la direction du journal Le Monde modifiait l’article. Le titre est désormais : « Police et préfets en 1re ligne ». Beaucoup plus conciliant. Et la phrase : « Le pouvoir exécutif multiplie les décisions à la frontière de la légalité, quand elles ne sont pas illégales » a tout simplement disparue... Envolée, censurée.
Pour rappel, vendredi 2 septembre, Le Monde avait déjà supprimé la tribune publiée dans ses colonnes par un chercheur en sciences sociales sur les propos de Macron concernant la colonisation en Algérie, et avait ensuite présenté ses excuses au président dans un édito hallucinant de soumission.
Le Monde, comme d’autres médias, perçoit d’importantes subventions d’État. Les grandes rédactions sont directement liées au pouvoir politique. Et à mesure que la situation sociale se tend, la bourgeoisie serre la vis de ses chiens de garde.
La France s’enfonce chaque jour dans les profondeurs autoritaires. Soutenez et lisez les médias indépendants !

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🧯 PARIS : LES FIEFS DU LUXE REPEINTS PAR DES ÉCOLOGISTES

Ce lundi, la façade de la Fondation Louis Vuitton et la célèbre place Vendôme à Paris ont été recouvertes de peinture avant la grande manifestation du 1er Mai.
Les collectifs écologistes Extinction Rebellion et Dernière Rénovation ont pulvérisé de grandes quantité de couleurs vives sur ces deux symboles de la richesse obscène présents dans la capitale. Ces actions spectaculaires ont été un peu recouvertes par les mobilisations survoltées de la journée. On note au passage la grande efficacité des extincteurs de peinture.
La Place Vendôme, ultra-huppée, comporte à la fois le siège du ministère de la Justice, le luxueux hôtel Ritz et des bijouteries. Quant à LVMH, c’est la marque de Bernard Arnault, l’homme le plus riche du monde. Sa fondation artistique a reçu une œuvre d’art originale et bigarrée.
C’est une façon de rappeler que le train de vie des riches est extrêmement polluant, que le système capitaliste qui leur permet d’accumuler des fortunes inouïes nous emmène vers le désastre complet, et aussi de cibler les parasites directement chez eux. Car c’est bien là l’enjeu, déranger les riches et les puissants dans leurs tours d’ivoire.

🎥 : Clément Lanot : https://fb.watch/khbMVyzKWn/

(posts de Contre Attaque)

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1er mai, Nantes
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LETTRE À MACRON ET À CEUX QUI LUISISTENT

[Témoignage d’un GAV du 1er mai]

Macron, si tu me lis, sache que je te tiens comme responsable direct des 23h de GAV totalement arbitraires que j’ai vécu après le 1er mai. Mais je veux que tu saches également que cette expérience n’a fait que renforcer ma détermination à lutter contre ton monde. Et que je signe de suite pour 10 nouvelles GAV dans les prochains mois si cela permet de te faire chuter. Et mauvaise nouvelle pour toi : tous mes camarades de cellule (que je ne connaissais absolument pas avant que ta police ne nous interpelle) sont dans le même état d’esprit !

Lundi soir, après la manif officielle, j’ai décidé avec des amis, de rejoindre le quartier d’Opéra dans l’espoir de continuer à manifester. Trois minutes après être sorti du métro, nous entendons une trentaine de personnes chanter des chants anti Macron sur le trottoir. Nous les rejoignons, dans la bonne humeur et une légèreté qui n’allait pas durer. Car il n’a pas fallu 30 secondes pour que des dizaines de policiers nous encerclent et nous nassent.
Comme il ne s’était strictement rien passé (pas de vitrine brisée, pas de poubelle brûlée, pas de barricades) nous étions assez peu inquiets de notre sort.
Pourtant, après plus de trois heures de nasse, nous avons tous été emmenés en GAV dans différents commissariats
. J’y suis resté 23h pour ma part, dans une cellule d’un commissariat du 93 totalement indigne d’un pays qui se dit civilisé. Contrairement à d’autres de mes camarades de GAV, j’ai eu la « chance » d’avoir un matelas en mousse. Certains ont dormi à même le sol. D’autres dans des cellules puant la pisse. Nous avons tous été réveillé par un policier criant « Ha, ils sont là les gauchos ! Ils font moins les malins là ? Bien fait pour votre gueule ! »

Dans ma cellule, un jeune de 23 ans était venu pour la première fois de sa vie en manif, y accompagner sa copine qui l’avait convaincu « qu’elle était importante cette manif ». Un autre était un GJ qui avait déjà expérimenté les GAV abusives. Le dernier était étudiant en droit. Autant de profil sque seul le rejet du monde de Macron réunissait.

Tous nos téléphones ont été fouillés de fond en comble : sms, réseaux sociaux, photos et vidéos. Les numéros de série de nos téléphones relevés, nos cartes sim photographiées. Un des interpellés a totalement craqué face aux pratiques totalement honteuses de la police. Parce qu’il y avait sur son téléphone une photo d’une poubelle brûlée lors de la manif, il lui ont demandé si c’était lui qui l’avait allumée. Alors qu’il avait répondu par la négative, ils ont insisté pendant de longues minutes, en expliquant que ce n’était pas très grave et qu’en avouant, cela lui permettrait de sortir rapidement. Il a avoué, et s’est retrouvé en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, quelques heures après.

Qu’on soit ressorti avec ou sans poursuite, l’expérience d’une telle GAV est particulièrement marquante. Bouleversante pour la plupart. Ce que l’on vit durant ces 24h en cellule marque profondément nos vies, mais aussi celles de nos proches.
Et c’est bien le but de ces GAV aussi arbitraires que politiques
. Le 1er mai, ce ne sont pas 350 personnes qui ont été touchées par ces GAV sur Paris, mais 5 à 10 fois plus. Car chaque ami, conjoint, frère et sœur a aussi vécu le traumatisme et l’attente.
Par ce mécanisme, le pouvoir espère casser la mobilisation, et notamment l’élan de révolte qui déborde des cadres déclarés et « légaux ».
Cela n’a rien de nouveau, même si l’ampleur des GAV de lundi semble montrer un nouveau palier dans la répression et l’arbitraire. Un palier qui n’avait jamais été atteint depuis les Gilets Jaunes. Et ce n’est pas un hasard.
Je sors de cette GAV complètement lessivé moralement, physiquement et nerveusement. Ma semaine a totalement été chamboulée.
Mais il y a plus important : savoir que ce pouvoir a besoin de pousser si loin dans le délire répressif et autoritaire, me conforte dans la conviction qu’il faut vraiment le combattre et aller là où cela le dérange le plus.
A l’image de mon camarade de cellule primo manifestant, et évidemment primo interpellé, qui, au début de la GAV ne cessait de nous dire qu’il ne remettrait plus les pieds dans une manif. Et qui, dans les dernières heures de cette journée interminable, nous a affirmé qu’il était plus politisé que jamais. Et plus radicalisé aussi.
Macron, tu penses nous faire peur avec tes GAV, ta BRAV et tes LBD. Et bien je vais te dire un secret : tu nous fais peur. Mais c’est justement pour ça qu’on ne va pas se laisser enfermer dans ton monde mortifère et qu’on va rester debouts, bien dignes. Et qu’on va te combattre.

On préfère combattre dans la peur que vivre dans ta terreur.

Un GAV du 1er mai

(post de CND)

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BREVES

🧱 LYON : LES LOCAUX DU MEDEF MURÉS DANS LA NUIT
À Lyon des maçons anonymes ont muré le bâtiment du MEDEF dans la nuit de jeudi à vendredi. Des tags ont aussi été inscrits sur la façade : « On détruira votre vieux monde », « All Patrons Are Bastards » ou encore « Nique les bourges ».
Le lobby patronal est l’un des derniers groupuscules qui soutient encore le gouvernement et lui réclame toujours plus de casse sociale. Le patronat organise la précarité, la destruction des allocations chômage ou le recul des retraites : pas question de mourir au travail pour les rentiers et les managers.
Le 27 avril le salon du MEDEF avait déjà été sérieusement perturbé à Lyon par une casserolade. Les chefs d’entreprises s’étaient réunis sous haute protection policière et dans le tintamarre général.
Début mars, les locaux du MEDEF à Nantes et à Saint-Étienne avait également été repeints sur toute leur façade.
Bloquons l’économie, ciblons les riches.
(post de Contre Attaque)

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💥 8 mai : Lyon fait la fête à Macron
Emmanuel Macron continue sa tournée de la honte en venant à Lyon ce lundi 8 mai, accompagné du ministre de la Justice, Éric Dupont-Moretti, pour commémorer les 80 ans de la mort de Jean Moulin au Mémorial National de la Prison de Montluc.
Les héros de la résistance doivent se retourner dans leur tombe en voyant les oppresseurs d’aujourd’hui, les mêmes qui rendent hommage à Pétain, se bousculer pour rendre hommage à leurs modèles revendiqués.
Retrouvons-nous nombreux et nombreuses pour accueillir le monarque et sa cour. Ils seront présent dans l’après-midi, l’heure exacte n’est pas connue pour le moment, on vous donne plus d’informations d’ici là.

  • Vengeance pour S et toustes les autres - Dans la nuit du 2 au 3 mai nous avons vandalisé le commissariat municipal du 8e arrdsmt de Lyon dans la rue Maryse Bastié. On a voulu participer à l’appel des camarades du S a zbeuler la semaine du 1er mai. Avec cette action on montre notre soutien a S et a toustes celles et ceux qui se battent contre la police et l’état.
  • Mayotte, Darmanin, fascisme : l’au-delà de l’indignation - L’indignation, le dégoût, la rage. Voilà, heureusement, ce que suscite l’opération de Macron et Darmanin à Mayotte. Mais quel en sera l’au-delà : soulèvement de masse solidaire ou terrain fertile pour le fascisme ? Une première réponse sera donnée avec la journée de manifestations du 29 avril ainsi que le 1er mai au Havre.
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LA COORDINATION NATIONALE ETUDIANTE APPELLE A CONTINUER LA MOBILISATION LEMAI
Elle se réunira nationalement le 6 mai alors que les vacances prennent fin au niveau national pour décider de la suite

Le Conseil constitutionnel enterre le RIP, toute possibilité à l’avenir de Référendum d’Initiative Partagée et la démocratie
IL RESTE LA VRAIEMOCRATIE, LAMOCRATIE DIRECTE DU SOULÈVEMENT POPULAIRE

LES ÉBOUEURS ET ÉGOUTIERS DE PARIS ONT ENVAHI LE SIEGE DES ÉGOUTS DE PARIS LEMAI
Ils veulent peser sur le projet de service et porter la revendication sur les déroulements de carrière et maintiendront la pression pour les prochains rdv !

Le Mouvement National Lycéen MNL organisait ce 3 mai 2023 sa première manifestation au départ du lycée Camille Vernet à Valence. Une centaine de manifestantEs avec le soutien du NPA, de la CNT, de la FI, de Génération Climat, de Valence en lutte et de la CGT, bien chaudEs et déterminéEs à continuer jusqu’au retrait.
Le cortège a fait une minute de silence en hommage aux quatre jeunes filles mortes tuées par le kukuxclan en Alabama en réaction aux manifestations des collégiens afro le 2 mai 63 contre l’apartheid en Amérique.
(post du NPA)

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Lyon 1er mai

Xavier Mathieu, comédie et ancien syndicaliste à Continental, à la sortie de sa garde à vue, témoigne de comment la police l’a « fracassé » à la manifestation du 1er mai
https://www.facebook.com/100073231432875/videos/1289722315285859

« C est pas les flics qu il faut harceler, mais les 10 % les plus riches qu il faut déranger, perturber dans leurs loisirs de luxe. »

MAI. RASSEMBLEMENT DES TRAVAILLEURS QUI ONT CONTRIBUE A LA MISE EN SOBRIETE ENERGETIQUE DE CMA CGM PAR LES ENERGETICIENS CGT DU 13, L’ENTREPRISE (ARMATEUR MARITIME) QUI A REALISE LES PLUS GROS PROFITS EN 2022 AVEC 22 MILLIARDS ET QUI PAYE LE MOINS D’IMPÔTS EN IMMATRICULANT SES BATEAUX DANS LES PARADIS FISCAUX

MAI. BELLE CASSEROLADE POUR OLIVIER DUSSOPT
Comité d’accueil pour le Ministre Olivier Dussopt attendu dans le 15e arrondissement de Paris
https://www.facebook.com/quartiergeneralmedia/videos/263750276193135

VERAN MENT GROSSIEREMENT POUR JUSTIFIER ENCORE PLUS DE LIMITATIONS DE LIBERTE DE MANIFESTER
IL N’Y A JAMAIS EU DE POLICIERS TUÉS, PAR CONTRE DES POLICIERS ONT TUE RECEMMENT ZINEB, STEVE ET SERGE ENTRE LA VIE ET LA MORT, SANS PARLER DES MAINS ARRACHÉES, DES YEUX CREVÉS ET DES MULTIPLES BLESSURES GRAVES CAUSÉES PAR LES SEULS HOMMES ARMÉS ET VIOLENTS DANS CES MANIFESTATIONS, DES POLICIERS POUSSÉS A CES VIOLENCES PAR LE GOUVERNEMENT

Retraites et au-délà : changer les règles, s’organiser à la base, poser la question du pouvoir

MAI. COMME DANS DE NOMBREUSES VILLES, CASSEROLADE A SAINT NAZAIRE
https://www.facebook.com/watch/?ref=search&v=240748875169875&external_log_id=aad8bcfd-1a5b-4ad6-a2f3-bc236489019e&q=paris%203%20mai%202023%20conseil%20constitutionnel

MAI. ACCUEIL DE MACRON AU LYCEE PALISSY DE SAINTES
Mobilisation malgré les interdictions préfectorales de manifester déposées à la dernière minute pour qu’il n’y ait pas de recours possible au Tribunal administratif... La démocratie façon Macron

Retraites et au-délà : changer les règles, s’organiser à la base, poser la question du pouvoir
1er mai

ILS N’ONT AUCUNE LEGITIMITE ET LES CASSEROLADES LE MONTRENT
« Macron démission ! » la Présidente de l’Assemblée Nationale Yaël Braun-Pivet accueillie par des casseroles et huées lors de sa visite de la Base d’aéronautique navale de Lann-Bihoué dans le Morbihan le 4 mai, la seconde dans la journée pour Yaël Braun-Pivet
https://www.facebook.com/santiago.amigo.14/videos/966259787839386

MAI. BLOCAGE DU LYCEE GABRIEL GUISTHAU CE MATIN A NANTES
La colère des jeunes est toujours bien là

ILS SE FATIGUERONT AVANT NOUS !
MAI. BERANGERE COUILLARD, SECRETAIRE D’ETAT A LA TRANSITION ECOLOGIQUE, DOIT QUITTER LE SITE DE LA TORCHE ACCOMPAGNE D’UN CONCERT DE CASSEROLES APRS AVOIR DEJA ETE DANS LAME JOURNEE ACCUEILLIE PAR LES CASSEROLES A RENNES A RENNES ET APRES AVOIR DU ANNULER SA VISiTE A FOUGERES HIER
https://www.facebook.com/philou.lacanaille/videos/1176915292981277

Retraites et au-délà : changer les règles, s’organiser à la base, poser la question du pouvoir
Retraites et au-delà : changer les règles, s’organiser à la base, poser la question du pouvoir

Et les stages de citoyenneté pour Dupond-Moretti, Dussopt, Schiappa, Kohler, Ferrand, Darmanin, Penicaud, Nyssen, Bayrou, Flesse, Buzyn, Griset, Benalla, Peyrat, O’Petit, Simian, Delevoye, Trompille, etc, etc... dont les affaires en Justice sont autrement plus importantes qu’une simple banderole ...... NON, IL N’Y A PAS DE STAGE DE CITOYENNETE POUR EUX ?

Retraites et au-delà : changer les règles, s’organiser à la base, poser la question du pouvoir

NARENDRA MODI, C’EST L’EXTRÊME DROITE AU POUVOIR EN INDE
Le parti de Narendra Modi, le BJP, se revendique des chemises noires et de Mussolini, c’est de ce courant qu’est sorti l’assassin de Gandhi... Aujourd’hui, au pouvoir en Inde, mais très fortement contesté par le mouvement social à commencer par le soulèvement paysan qui a prévu 4 mois de mobilisation à partir de mai 2023 pour le faire tomber, tandis que Modi de son côté cultive la haine et la violence religieuse, la haine et la violence contre les femmes, la haine et la violence contre les intouchables et les basses castes pour régner au service de ce qu’il y a de pire dans le capitalisme. Le 14 juillet, c’est la fin des 100 jours de Macron, l’occasion de faire entendre la voix des travailleurs français contre Macron et ses alliés d’extrême droite et par là même de se faire entendre des travailleurs indiens.


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