POUR UNE ASSEMBLÉE DES LUTTES

JEUDI 12/03 18H00 MAISON DES SYNDICATS VALENCE

lundi 9 mars 2020, par ART EN GRÈVE VALENCE.

Pour une assemblée des luttes, pour nous auto-organiser au niveau local et national, pour pouvoir massifier notre lutte, pour construire un projet crédible et offensif, pour que tout le monde s’y prépare !

Tout le monde est prêt à lutter, mais plus à s’épuiser dans des grèves sans une perspective de victoire. C’est pourquoi, à tous les syndicats, petits, grands, révolutionnaires ou non, aux organisations, aux associations, aux groupes militant.e.s, aux gilets jaunes, aux individus et autres, nous lançons l’appel de se joindre à une assemblée des luttes jeudi 12 mars à 18h00 à la maison des syndicats de Valence pour organiser ensemble une lutte locale.
Dans la suite de l’appel national de la coordination RATP/SNCF IDF, CGT Raffinerie Grandpuis, CGT Énergie Paris, etc. pour organiser une grève générale, nous devons ensemble construire un mouvement pour gagner de manière coordonnée et offensive afin de ne pas voir nos mouvements sectoriels rester isolés.

Cette grève c’est celle de la base ! Pour une assemblée des luttes, jeudi 12 mars à 18h00 à la maison des syndicats de Valence.

Communiqué d’Art en grève Valence.

Rappelons quelques faits. Ce mouvement de grève historique a été impulsé et réfléchi dès le 5 décembre par la base syndicale. Malgré les répressions et les pressions de tous genres, des coordinations de travailleur·euse·s ont su mener de nombreuses actions, mobilisations, piquets de grève . Malgré des appels à une trêve, la volonté et la colère des grévistes ont permis à leur mouvement de vivre durant les fêtes.  
Toute grève ne tient qu’à la force des grévistes et de celles et ceux qui luttent syndiqué·e·s ou non, ceux et celles qui rédigent les tracts, les distribuent, collent des affiches, organisent les réunions, mobilisent leurs camarades, tiennent les piquets de grève, organisent les caisses de grève. 
Et ce mouvement déclenché en décembre, malgré les difficultés et la pression des médias dominants, a obtenu l’adhésion d’une majorité de Français·e·s ; ces Français·e·s qui ont soutenu le mouvement des gilets jaunes.
  
Or, malgré cette mobilisation et le soutien qu’elle a obtenu, le gouvernement veut utiliser le 49.3 pour faire passer en force la réforme du système des retraites. 

Alors, toutes ces actions ont-elles été inutiles ? Répondre par l’affirmative équivaudrait à nous soumettre désespérément à l’autoritarisme du gouvernement. Et nous ne devons pas être dans la fatalité. 

Aujourd’hui, les grévistes les plus déterminé·e·s continuent de mener des actions (intervention dans des meetings LREM, actions de blocage, manifestations, interruption dans des entreprises, etc.) Ces actions sont nécessaires, car elles permettent de tisser des liens entre différents secteurs d’activité et de ne pas lâcher le mouvement de contestation. Cependant, ces actions pour la plupart isolées n’ont hélas pas le poids nécessaire pour espérer équilibrer le rapport de force avec le gouvernement. Ces forces vives continuent la lutte tête baissée, jusqu’à l’épuisement. Cela ne peut donc pas être la seule solution. Et actuellement, il n’y a plus de secteurs en grève reconductible. Constater cette situation n’est pas être défaitiste, c’est reconnaître un fait.

En réponse à l’usage du 49.3, l’intersyndicale a annoncé de nouvelles journées de mobilisation. La CGT et FO ont quitté la conférence de financement du gouvernement. Des pas à soutenir et à poursuivre tout en sachant que les journées de mobilisation depuis décembre n’ont pas réussi à faire plier le gouvernement. Un blocage de l’économie de manière massive, coordonnée et dans la durée peut-il pousser ce pouvoir à craquer ?  

En nous gardant bien de jouer le jeu de la division, la tactique des grèves perlées est à questionner. Nous y avons adhéré chaque fois que possible. Cependant, c’est une stratégie qui a assez prouvé son inefficacité. Dire « Non... ! », cet argument est-il suffisant pour faire taire la violence de cette politique libérale ?  
Le passage en force de la réforme du système de la retraite par le 49.3 ne signale-til pas l’épuisement des formes conventionnelles de lutte et d’organisation ?

Derrière ces questions se sont déroulées 30 années durant lesquelles les mouvements sociaux n’ont pas été entendus. Pour parvenir à dépasser ces défaites successives, ne devons-nous pas prendre le temps, le soin de réfléchir aux raisons de ces échecs ?  

Il y a des leçons à tirer des divers mouvements sociaux (Les Indignés, Nuits debout, Les Gilets jaunes) dont la volonté de gouvernance horizontale contredit l’organisation verticale de beaucoup de nos instances militantes. Ces leçons nous permettraient de nous mettre en phase avec notre monde que les années 1980-90 et le rouleau compresseur du libéralisme ont profondément bouleversé et transformé.  

Ainsi, comment construire une grève massive alors que de plus en plus de salarié·e·s dans différents secteurs privés ainsi que publics travaillent sous des contrats précaires, sous la menace constante de licenciement ? Comment construire un mouvement massif alors que l’hyperindividualisme tend à devenir la norme ? Doit-on culpabiliser les salarié.e.s qui ne se joignent pas à la grève parce qu’ils sont surendettés et/ou parce qu’ils·elles sont des salarié·e·s pauvres et précaires ? Comment les convaincre alors que les partis, les instances politiques et les syndicats connaissent une profonde crise de légitimité ? Et d’autres raisons encore...  

Selon la cheminote Laura Varlet : « La tâche principale des noyaux les plus déterminés ne peut donc pas être d’organiser des actions minoritaires, qui auront de toute façon beaucoup de mal à faire basculer le rapport de forces. Le véritable défi que doivent prendre en charge ces noyaux de grévistes déterminés est bel et bien celui d’étendre la grève, de la massifier, à commencer par leur propre secteur et leurs propres collègues, en se dotant d’une stratégie et d’un programme pour gagner, même si la tâche est bien évidemment difficile. »1   

Si une organisation structurée est nécessaire pour coordonner les actions, il faut qu’elle privilégie le dialogue à la fois aux niveaux local et national, voire international, et entre les acteurs et actrices non-syndiqué·e·s et syndiqué·e·s. Il est devenu nécessaire que les responsables écoutent ce que les individus ont à dire sans que soit apposé à chaque situation, à chaque action un discours préexistant qui pourrait être utilisé dans n’importe quelle situation, à n’importe quel moment. Les arguments doivent être formulés par celles et ceux qui vivent quotidiennement l’inquiétude sur leur avenir et celui des leurs enfants ; les paroles doivent être celles de tou·te·s celles et ceux pressurisé·e·s par leurs conditions de travail et leur existence incertaine ; les actions doivent émaner des acteur·ice·s non syndiqué·e·s et syndiqué·e·s et non plus décrétés uniquement par des instances dirigeantes.  

Il nous faut un projet crédible et offensif pour que tout le monde s’y prépare. Les directions syndicales devront être cet outil de lutte qui mettra tout son appareil au service de la bataille.  

Un de ces projets est de donner les moyens aux secteurs dits stratégiques comme les transports, les raffineries, l’énergie, le traitement des déchets et d’autres d’avoir ensemble un rôle moteur sur d’autres secteurs sociaux capables de se mettre en grève pour faire tomber cette réforme et son monde. Tout le monde est prêt à lutter, mais plus à s’épuiser dans des grèves sans une perspective de victoire.  
Nous devons nous auto-organiser au niveau local et national pour pouvoir à massifier notre lutte. Le 49-3 ne change rien, il doit juste provoquer l’accélération en intelligence du mouvement et non pas notre précipitation.

C’est pourquoi, à tous les syndicats locaux, régionaux, petits, grands, révolutionnaires ou non, aux organisations, aux associations, aux groupes militant·e·s, aux individus et autres, nous lançons trois appels :
– Le premier est de se joindre à une assemblée des luttes jeudi 12 mars à la maison des syndicats de Valence pour organiser ensemble une lutte locale.
– Le deuxième est de répondre à l’appel national de la coordination RATP/SNCF, CGT Raffinerie Grandpuis, CGT Énergie Paris, etc. pour organiser une grève générale (contacter rencontre.grevenationale chez gmail.com).
– Le troisième est de rejoindre la grève des universités du 5 mars, les mobilisations du 8 mars pour la journée pour les droits des femmes, la grève du 13 mars de Youth For Climate, les actes des gilets jaunes, dont celui du 14 mars à Paris, l’appel de l’intersyndical du 31 mars et tous les autres rassemblements qui vont dans le sens de nos luttes.

Nous devons ensemble construire un mouvement pour gagner de manière coordonnée et offensive afin de ne pas voir nos mouvements sectoriels rester isolés.  
Cette grève c’est celle de la base. Nos idées sont vastes, l’histoire du mouvement ouvrier est riche. Soyons ce mouvement pour un changement réel !

––––
(1). https://www.revolutionpermanente.fr/Coordonner-des-grevistes-isoles-ouoeuvrer-a-la-greve-massive-et-reconductible

P.-S.

Pensez à amener à boire et à manger pour organiser un repas partagé tou.te.s ensemble après les discussions.
Merci et à jeudi :)


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