[PHS] [Tract] Questions pour la grève nationale de 2025 en Équateur

samedi 1er novembre 2025, par Guerre de Classe.

En tant que prolétaires qui ont rejoint la grève dès le premier jour, mais qui n’ont pas encore la force d’organiser des actions révolutionnaires de masse, et sur la base de notre propre expérience des révoltes passées dans ce pays, nous rendons publiques les questions suivantes afin de contribuer de manière critique à la réflexion et à l’action collective...

En tant que prolétaires qui ont rejoint la grève dès le premier jour, mais qui n’ont pas encore la force d’organiser des actions révolutionnaires de masse, et sur la base de notre propre expérience des révoltes passées dans ce pays, nous rendons publiques les questions suivantes afin de contribuer de manière critique à la réflexion et à l’action collective :

  • Avons-nous tiré les leçons des révoltes d’octobre 2019 et de juin 2022 ou allons-nous continuer à répéter les mêmes erreurs dans cette nouvelle révolte ? Plus précisément : dans cette grève nationale, allons-nous enfin briser et dépasser le cercle vicieux protestation-répression-négociation ? De plus, s’agit-il vraiment d’une révolte ou d’une série prolongée de protestations légitimes mais faibles contre un gouvernement néfaste mais fort qui a tiré les leçons des révoltes passées ?
  • Comment dépasser les limites de la révolte (tiédeur des revendications, dialogue et négociation avec l’État, etc.) et comment accroître son potentiel (solidarité, autonomie et combativité de classe à grande échelle, etc.) afin qu’elle ne soit pas vaincue par l’État et, surtout, qu’elle ne se saborde pas elle-même ?
  • Quand allons-nous comprendre que les bourgeois du secteur du transport et du mouvement indigène n’ont pas les mêmes intérêts matériels que les prolétaires du secteur du transport et du mouvement indigène, et que cela s’applique à tous les secteurs sociaux ? Quand allons-nous rompre avec et dépasser l’interclassisme, le populisme, le citoyennisme, le démocratisme et le nationalisme ?
  • Quand allons-nous comprendre que le prolétariat n’est pas faible parce que divisé, mais qu’il est divisé parce que faible, et que dépasser cette faiblesse et cette division ne dépend pas de « l’unité de la gauche », mais ne sera possible que lorsque le prolétariat luttera pour la révolution sociale, c’est-à-dire pour abolir les classes sociales et unifier l’humanité ?
  • Quand allons-nous comprendre que lutter contre le coût élevé de la vie et contre le gouvernement en place est nécessaire, mais pas suffisant ? Que ferons-nous après le « dehors Noboa, dehors » [Noboa est le président de l’Équateur, NdT] et le « à bas le paquetazo » [paquetazo = politique d’ajustement structurel, NdT] ? Plus clairement : quand allons-nous comprendre qu’il ne s’agit pas de lutter contre le « néolibéralisme » et le « fascisme », mais contre le capitalisme ?
  • Quand allons-nous comprendre qu’il ne faut pas dialoguer avec les assassins du « peuple » ni défendre une constitution en votant « non » lors d’un référendum, car les pourparlers, les lois et les élections ne font que profiter et renforcer l’État capitaliste ? Quand allons-nous comprendre, au contraire, qu’il faut lutter en dehors et contre l’État, parce que l’État n’est pas « neutre » et ne nous a pas « abandonnés », mais qu’il est l’État des capitalistes pour administrer leur violence économique et physique sur les travailleurs, jusqu’à nous tuer de faim ou à coups de fusil ? Quand allons-nous comprendre qu’en réalité, la démocratie est la dictature de la bourgeoisie sur le prolétariat ? Quand allons-nous comprendre que l’État démocratique bourgeois est terroriste par nature et que les manifestations pacifiques ne l’affectent pas le moins du monde ? Quand allons-nous comprendre, alors, que seule l’action directe et énergique des masses est la méthode prolétarienne pour le combattre et le frapper véritablement ?
  • Quand allons-nous comprendre qu’il ne s’agit pas de lutter pour nos « droits », mais de satisfaire nos besoins vitaux directement ou sans l’intermédiaire de l’argent, et que le marché (aucune entreprise, même « autogérée ») et l’État (aucun gouvernement, même « populaire ») ne le feront jamais réellement, mais seulement nous-mêmes, qui avons tout produit par notre travail mais ne le possédons pas, en prenant en mains les moyens de production et de distribution (par exemple, en expropriant et en communisant les entreprises du Groupe Noboa… et de toute la classe capitaliste de ce pays) ?
  • Quand allons-nous comprendre que le pouvoir réel ne réside pas dans les structures de l’État, mais dans les rapports de production et de propriété ? Quand les travailleurs des secteurs stratégiques de l’économie de ce pays vont-ils participer à la révolte ? Le feront-ils ? Et s’ils participent, le feront-ils par des grèves autoorganisées et radicales ?
  • Quand allons-nous comprendre qu’il faut aller au-delà de la spontanéité de la révolte et que l’auto-organisation du prolétariat (en dehors, contre et au-delà des syndicats, des partis, des parlements, des ONG, etc.) est le premier acte de la révolution (par exemple, les assemblées territoriales au Chili et les conseils ouvriers en Iran pendant la révolte mondiale de 2019) ? Comment construire, renforcer et radicaliser l’auto-organisation prolétarienne à partir de maintenant (groupes autonomes, assemblées autoorganisées, cuisines communautaires, autodéfense, médias indépendants, etc.) pour la révolution ?
  • Comment faire pour que les mots « guerre de classe », « insurrection », « révolution », « communisme » et « anarchie » cessent d’être des gros mots pour la majorité de la population et deviennent plutôt des nécessités matérielles et immédiates ?
  • Combien de temps allons-nous vivre dans la peur de mourir de faim, sous les balles ou de dépression ? Combien de temps allons-nous travailler pour payer et payer pour vivre ? Combien de temps encore allons-nous supporter cette vie de merde sous le capitalisme en crise ? En fin de compte, combien de temps allons-nous nous battre uniquement pour des miettes et non pour du pain et une boulangerie pour tous ?

Nous admettons que nous n’avons pas les réponses exactes à toutes ces questions. Ce que nous savons, c’est que seule la lutte des classes y répondra concrètement. Et aussi qu’il est temps d’apprendre des erreurs et de mettre en pratique les leçons tirées des révoltes passées et présentes. Oui : lutte des classes… jusqu’à l’abolition de la société de classes !

Renverser le gouvernement de Noboa et son paquet de mesures d’austérité est nécessaire, mais ce n’est pas suffisant.

Prendre Otavalo, Latacunga, Quito, Cuenca, Guayaquil, etc. est nécessaire, mais ce n’est pas suffisant.

Il faut exproprier et communiser les entreprises du groupe Noboa et de toute la classe capitaliste de ce pays pour satisfaire les besoins collectifs directement ou sans l’intermédiaire de l’argent.
C’est là qu’il faut frapper la bourgeoisie, car c’est là que cela l’affecte.
De même, il faut détruire complètement son appareil étatique et le remplacer par le pouvoir communal des assemblées territoriales.

Seuls les prolétaires autoorganisés à l’intérieur et à l’extérieur des lieux de travail, dans tous les espaces sociaux, avant, pendant et après la révolte, et avec un programme révolutionnaire, peuvent y parvenir.
Construisons et renforçons l’auto-organisation révolutionnaire du prolétariat.

Apprenons et mettons en pratique les leçons des révoltes (2019, 2022, 2025) pour les transformer en révolution.
Si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain (2028 ?… 2036 ?… 2049 ?).
Pour la prochaine fois, préparons-nous et allons jusqu’au bout.

Proletarios Hartos de Serlo
[Des Prolétaires qui en ont marre de l’être]

Quito, octobre 2025

Nous vous remercions de votre lecture, diffusion, discussion et traduction.

Traduction française : Les Amis de la Guerre de Classe / Los Amigos de la Guerra de Clases

Source en espagnol : https://proletariosrevolucionarios.blogspot.com/2025/10/volante-preguntas-para-el-paro-nacional.html

Voir en ligne : https://www.autistici.org/tridnival...


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