Ni transphobe, ni putophobe, ni validiste
Les féministes radicales critique une théorie, celle de l’identité de genre, et non des individus. En tant que radicales, nous comprenons que le genre est une oppression mise en place par le patriarcat et qu’il est important de le dissocier du sexe biologique. Nous défendons donc le maintien de groupes non-mixtes dédiés aux femmes, comme de groupes non-mixtes dédiés aux transgenres, aux lesbiennes, aux racisés, aux homosexuels, etc. Pourquoi les femmes doivent-elles pouvoir se réunir en non mixité ? Parce qu’une humaine née avec une vulve ne sera pas éduquée, et ce dès l’échographie, de la même manière qu’un humain né avec un pénis. Les attributs sexuels visibles à la naissance sont déterminants pour le patriarcat, c’est d’ailleurs contre cela que s’insurge également les intersexes. Une nouvelle-née subira une éducation de soumission en vue de répondre aux désirs du nouveau-né qui sera éduqué pour devenir un mâle dominant, un mâle alpha. Lorsqu’un individu ne se sent pas en adéquation avec le genre que la société patriarcale lui assigne à la naissance, il en souffre, mais la cause de cette souffrance est le genre et non le sexe biologique.
Considérant que le genre est coercitif, imposant la féminité aux femelles et la masculinité aux mâles, nous luttons pour son abolition. Mâles et femelles peuvent porter des robes, se maquiller et s’émouvoir sans qu’il soit nécessaire d’y accoler les termes femme ou homme, féminin ou masculin. Nos identités et personnalités sont bien plus riches et complexes que ce que prétend le patriarcat et n’ont pas à être réduites à un sexe, à un genre, à un comportement, à un style vestimentaire, à une attitude, à une orientation sexuelle.
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Transphobie, homophobie, lesbophobie, putophobie, biogynophobie, misogynie, validisme… sont des discriminations que nous dénonçons, qui sont toutes liées à la violence patriarcale mais qui diffèrent les unes des autres. Défendre les droits des uns ne peut se faire en empiétant sur le droit des autres, c’est pour cela qu’il est urgent de s’entendre pour élaborer des droits adaptés à chacune de ces oppressions.
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SUITE
- Ni transphobe, ni putophobe, ni validiste
- Contre le genre et ses stéréotypes
Je trouve que cet article a le mérite d’être clair et synthétique sur des sujets ô combien délicats. Il ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais je trouve qu’il tient une logique tout en respectant tout un chacune.
Pour d’autres points de vue, d’autres aspects du débat et des divergences, voir par exemple :
Divisions féministes : une sororité est-elle possible ? - Le féminisme est un mouvement pluriel. Si son objectif premier est avant tout l’égalité entre les genres et la déconstruction des stéréotypes qui y sont associés, les prises de positions et les actions pour y parvenir sont multiples et provoquent des débats entre les militant·es. Mais ces divergences d’opinions empêchent-elles pour autant la construction d’une sororité entre tou·te·s ?