Le développement durable et les énergies renouvelables industrielles sont une imposture : arrêtons le capitalisme et cette culture de mort

La décroissance doit être une lutte révolutionnaire pour tous les vivants

mardi 20 novembre 2018, par Camille Pierrette.

Voici un article salutaire qui démolit les illusions de l’écologie grand public, du développement durable, de l’expansion des énergies renouvelables industrielles, des sempiternelles et non écoutées suppliques envers les Etats et autres institutions existantes, des ONG biberonnées par les multinationales et les milliardaires, de la résilience sans lutter.
A la place, nous devons faire grandir des luttes efficaces, des alternatives locales réalistes et soutenables.
Sortir du capitalisme permettra aussi la justice sociale, d’arrêter le mépris et l’exploitation des pauvres et du vivant en général.
Luttes sociales et écologistes se rejoignent dans la nécessité vitale pour toustes d’abattre le capitalisme et cette civilisation industrielle.

- Lisez l’article La décroissance doit être une lutte révolutionnaire (un entretien avec Max Wilbert)

- Quelques extraits :

C’est également pour cela qu’on observe cette tendance à se concentrer sur les changements de style de vie. Bien sûr, nous devrions tous essayer de faire des choix moraux. Mais « achète ou n’achète pas », c’est l’essence même du système capitaliste. Si cela constitue votre seule arme, alors vous ne menacez en rien le statu quo. Ces organisations demandent aux individus de faire des efforts, mais ne dénoncent jamais l’existence même de l’Empire [la civilisation industrielle]. Elles n’interrogent jamais (ni ne menacent) les systèmes de pouvoir qui détruisent la planète. Au lieu de quoi elles se bornent à promouvoir leur changement dérisoire. Et je dis cela en tant que personne qui se nourrit aussi écologiquement que possible, qui conduit très peu, qui vit dans un petit chalet dans les bois, qui chasse et collecte sa propre nourriture, etc.

Un groupe de climatologues renommés a décrit l’accord de Paris comme de « faux espoirs ». Ce que nous constatons. Et pourtant l’accord de Paris n’est même pas respecté. Aucune nation ne respecte ses engagements. Et cela n’a rien d’étonnant. Ce n’est pas un cas isolé. Chaque traité climatique international a pareillement échoué à ces deux niveaux fondamentaux. D’abord, les objectifs sont insuffisants pour empêcher le désastre. Ensuite, ces objectifs ne sont même pas atteints.

Cela s’explique par le fait que ces conférences ne sont pas réellement organisées pour résoudre nos problèmes. Elles constituent plutôt un théâtre politique visant à obtenir un soutien massif en faveur des entreprises qui construisent les éoliennes, les panneaux solaires, les réseaux électriques, les barrages, les voitures électriques, etc. Ces rassemblements sont des évènements internationaux massifs, un peu comme les conventions de l’OMC, lors desquels les ONG, les corporations et les politiciens peuvent discuter et faire affaire.

Cela a d’ailleurs été quantifié par un sociologue, Richard York, qui a montré comment le déploiement des énergies dites « vertes » ne supplante pas l’utilisation des combustibles fossiles. En d’autres termes, lorsqu’ils construisent un parc éolien, ils ne ferment pas de centrale au charbon, ils ne cessent pas d’exploiter tel ou tel gisement pétrolifère. Les nouvelles productions d’énergies s’ajoutent simplement aux anciennes [ce que l’historien Jean-Baptiste Fressoz, en France, s’évertue à rappeler]. Et on en revient à la croissance. Parce qu’il s’agit d’une formidable opportunité de croissance pour les capitalistes, qui s’extasient devant les subventions publiques massives qui se profilent en faveur des énergies « renouvelables », sans parler des voitures électriques, etc.

Les socialistes décroissants devraient s’efforcer d’être plus réalistes sur ces questions. Nous vivons sur une planète finie. L’histoire de l’industrialisme fait bien ressortir ces limites. La production d’acier n’est pas soutenable. Ni la production d’aucun autre des matériaux qui sont cruciaux pour ces technologies « vertes ». Il ne s’agit pas d’une idée, mais de la réalité physique.

Une société high-tech, écologiste et post-capitaliste, c’est un fantasme. Il nous faut comprendre ce qui est soutenable, et ce qui ne l’est pas.

Lorsque j’entends des gens qui comprennent l’effondrement, mais qui ne veulent pas combattre l’Empire, je ressens de la pitié et de la colère. Ils ne doivent pas vraiment aimer le monde. Mais ils ne sont pas nécessairement une cause perdue. Certains peuvent changer leurs croyances, leur état d’esprit et, plus important, leurs actions.

Je suis d’accord avec ces gens sur le fait que devons avoir plus de résilience individuelle et collective. Mais pas simplement pour notre survie, ce qui serait finalement égoïste. Si nous devons le faire, c’est afin d’asseoir notre résistance sur des fondations solides. Nous avons besoin d’un changement révolutionnaire, pas du survivalisme.


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