Le 3 mai 2022 à Crest a eu lieu une présentation du scénario Négawatt, visant l’objectif d’une neutralité Carbone en 2050.
Si ce scénario présente certaines mesures de bon sens, dont l’abandon du nucléaire, il reste prisonnier de nombreux biais vu qu’il ne remet pas en cause la civilisation industrielle, ses dogmes, ses industries et son Economie.
Et donc il ne peut pas marcher, et s’ils se mettaient plus ou moins en place les désastres continueraient quand même.
Voir d’anciens articles où on parlait déjà de ce problème :
- 2019 - La transition énergétique industrielle, une colonisation destructive et autoritaire des territoires - Les campagnes sacrifiées pour le business et des illusions folles et suicidaires
- Climat, écologie, société : les scénarios 2050 RTE, Ademe et Negawatt sont à jeter à la poubelle - Tous ces scénarios pour une neutralité carbone de l’économie en 2050 sont à côté de la plaque, indésirables, et ne peuvent pas marcher
Durant cette soirée Négawatt, les sujets vitaux et complexes n’ont été qu’effleurés et les critiques n’ont pas pu être creusées. Il faudrait de nombreuses discussions publiques sur ces thèmes pour avancer dans les réflexions collectives, mais ces espaces n’existent malheureusement pas en Drôme.
Il est absurde de vouloir améliorer/transformer une société sans s’interroger ni remettre en cause ses fondamentaux (capitalisme, concurrence, règne de la Valeur, productivisme, industrialisme, société de masse, Etat, quête de la délivrance matérielle et politique, adoration du progrès par la technologie, système hiérarchique...) qui posent problèmes et bloquent les changements vitaux.
Il est absurde de répondre à des problèmes politiques, existentiels, culturels, philosophiques, démocratiques... uniquement par des « solutions » techniques et énergétiques.
Soit c’est voué à l’échec, soit le système dominant ne le permettra tout simplement pas (par le choix de refus, ou par une impossibilité structurelle), soit il n’en retiendra qu’une version édulcorée et oritentée qui ne résoudra rien.
- Négawatt et autres scénarios de décarbonation : des projets globalement indésirables et de toute façon incompatibles avec les impératifs techno-capitalistes
- Détruire la planète avec une civilisation décarbonée ? Chouette programme
Les pires firmes privées qui bossent pour des entreprises capitalites ultra-polluantes poussent parfois à la décarbonation de l’économie de marché et à la croissance verte, à leur vision de la décarbonation : Comment le cabinet McKinsey pèse (aussi) sur les négociations pour le climat - Le scandale McKinsey, qui a éclaté pendant la campagne présidentielle, a révélé l’influence des cabinets de conseil dans les décisions prises au plus haut niveau de l’État. Leur emprise est cependant loin de se cantonner à la France ou au mandat d’Emmanuel Macron ; voilà des années que les cabinets de conseil essayent de peser sur les négociations climatiques.
Le capitalisme est prêt à adopter certains concepts, voir à les appliquer parfois. Au-delà des effets de communication et de la recherche de nouveaux secteurs lucratifs, certains managers avisés se rendent compte qu’ils vont devoir faire des aménagements du modèle techno-capitaliste afin qu’il puisse continuer à fond. Ils savent que de trop grandes catastrophes pourraient générer des perturbations importantes de leur business (directement ou via des révoltes), alors ils veulent protéger leur business, pas la Terre et ses habitants.
Ils veulent aussi que le financement principal de ces adaptations techno-industrielles vienne de l’argent public, des impôts. Il ne s’agit pas de ponctionner vraiment les ultra-riches, les paradis fiscaux, ou d’entraver les taux de profits.
Promouvoir le bas carbone et le renouvelable pourrait aider le système techno-industriel à se renouveler, à rebondir et donc à perdurer.
En effet, les institutions et positions acquises ont du mal spontément à lâcher leur os pour lancer des adaptations coûteuses. Les militants et activistes climats partisans de la décarbonation de l’économie de marché sont donc les « idios utiles » du techno-industrialisme, des agents indispensables à la transformation de l’Economie. De plus, avantage supplémentaire, ils sont le plus souvent bénévoles et convaincus, ce qui est nettement plus efficace que des salariés et mercenaires. La progagande pour les enrôler et les ONG à financer pour les canaliser coutent finalement moins cher que s’il fallait payer une masse de relais et influenceurs vénaux.
La gauche, pour la plupart, toujours autant aveuglée par l’industrialisme et l’Etat, s’engouffre aussi dans cette voie sans issue, et embraye aussi sur les énergies dites renouvelables, la foi dans le numérique, l’innovation technologique, l’efficacité énergétique (qui permet aux capitalistes de faire des économies utiles sur des énergies chères qui affectent leurs marges), la sobriété (qui permet au capitalisme d’utiliser les énergies et matières non consommées à un endroit dans d’autres secteurs en croissance), la réindustrialisation (pour que le capitalisme puisse continuer malgré certaines ruptures de la chaine logistique mondialisée du fait de pénuries ou guerres).
Et c’est la planification « écologique » étatique, pilotée par des experts et technocrates, pour tenter de faire durer le capitalisme via un alter-capitalisme (soi-disant plus « vert », plus « démocratique », plus « social »). Ils oublient que le capitalisme reste le capitalisme, et que l’Etat reste l’Etat. Ils zappent que la technologie n’est pas neutre, et qu’il ne suffit pas de changer certains usages et de réduire les inégalités sociales pour changer d’horizon. Ils zappent aussi que la démocratie qu’ils désirent est impossible dans le cadre du système qu’ils défendent, conservent ou critiquent trop mollement.
Ce n’est pas que tout est à jeter dans ces scénarios et programmes, mais ça s’inscrit dans un système indésirable et destructeur où les quelques gains (obtenus comment, à quel prix ?) sont vite anhiliés par la poursuite globale des mêmes modèles dévastateurs.
- Négawatt et autres scénarios de décarbonation : des projets globalement indésirables et de toute façon incompatibles avec les impératifs techno-capitalistes
- Des villes techno-numériques, durables, carboneutres ??
A présent, la réalité des catastrophes climatiques, écologiques et sociales provoquées par la culture dominante (la civilisation industrielle) ne peuvent plus être éludés/niés autant qu’avant. Maintenant, on observe une autre phase, où le système évite d’analyser et nommer les causes profondes de ses désastres, où les agents du techno-monde productiviste et leurs alliés s’évertuent à proposer et mettre en oeuvre des « solutions » compatibles avec la culture dominante.
En occultant que la civilisation industrielle EST le problème, il s’agit de tenter de la modifier technologiquement pour qu’elle ne se détruise pas en détruisant de trop la biosphère. C’est cette voie qui est martelée à présent partout, du local au national. En récupérant les vocabulaires de transition et en réduisant l’écologie à un « verdissement » impossible du techno-monde productiviste, les tenants de ce modèle tentent de couper court aux critiques et autres voies. Leur système social dévastateur serait comme « naturel », le seul possible.
Mais de nouvelles technologies ou planifications ne changent pas les fondements du modèle, des innovations technologiques pour corriger les effets des technologies précédentes posent d’autres problèmes, on ne s’en sort pas.
En réalité cette fuite en avant entraîne ou permet une accélération des désastres.
A quand une accélération des luttes radicales pour le démantelement de la civilisation insutrielle et la construction de sociétés vivables ?
- Négawatt et autres scénarios de décarbonation : des projets globalement indésirables et de toute façon incompatibles avec les impératifs techno-capitalistes
- Des mégalopoles totalitaires alimentées au solaire ?
Quelques posts qui enfoncent le clou :
Une révolution industrielle soit-disant carboneutre
« L’Europe a vu naître la première révolution industrielle, celle du charbon et des hydrocarbures. [...]
L’Europe se doit d’ouvrir la voie de la prochaine révolution industrielle, celle de la sortie des énergies fossiles. »
– The Shift Project, « Manifeste pour décarboner l’Europe ».
Ce texte parle donc d’une "révolution industrielle", avec une économie "source de profits" basée sur la "consommation". En résumé, tout changer pour que rien ne change. Cette entreprise grotesque de décarbonation de la civilisation industrielle est certainement la plus grande opération de #greenwashing de l’histoire. Jamais le système techno-industriel ne pourra se passer des énergies fossiles. Jamais le système techno-industriel ne cessera d’arracher chaque année des milliards de tonnes de matières premières à la croûte terrestre (92 milliards de tonnes en 2017 selon l’ONU, un chiffre multiplié par trois depuis 1970).
L’extractivisme délirant (dont l’extraction de biomasse par l’agriculture industrielle) sur lequel repose l’entièreté du système techno-industriel compte pour plus de 90 % du déclin de la biodiversité et du stress hydrique dans le monde. Décarboner le système techno-industriel ne changera absolument rien à cette réalité, bien au contraire.
Sans surprise, ce manifeste publié par le think tank présidé par l’ingénieur polytechnicien Jean-Marc Jancovici, cofondateur d’un cabinet de conseil en décarbonation et sacré écologiste décroissant par la propagande des médias de masse et autres influenceurs éco-bourgeois, a été signé par une belle brochette de PDG, technocrates et milliardaires dont :
Gaël Giraud, prêtre jésuite, ancien chef économiste de l’Agence Française de Développement, la branche impérialiste de l’État français ;
Gauthier Louette, PDG du groupe SPIE (plus de 6 milliards de chiffre d’affaires en 2018) ;
Elisabeth Borne, ancienne PDG de la RATP (aujourd’hui ministre de l’esclavage salarial sous le règne du roi Macron) ;
Sylvain Boucherand, PDG du cabinet B&L Evolution ;
le milliardaire Martin Bouygues, PDG de Bouygues SA (plus de 35 milliards de chiffres d’affaires en 2018) ;
Augustin de Romanet, PDG du groupe ADP (Aéroports de Paris) ;
Alain Dinin, PDG de Nexity (près de 5 milliards de CA) ;
Eric Eustache, PDG de Little Green Capital ;
Xavier Huillard, PDG de Vinci ;
Stéphane Richard, PDG d’Orange ;
Etc.
Pour en savoir plus sur l’escroquerie Jancovici, lire cette enquête : Giraud, Jancovici & Goodvest : les mensonges pervers du capitalisme vert (par Jérémy Désir et Nicolas Casaux)
- Négawatt et autres scénarios de décarbonation : des projets globalement indésirables et de toute façon incompatibles avec les impératifs techno-capitalistes
- Finances, banque, start-up..., des capitalistes adorent le langage de la décarbonation et la transition énergétique
TU VEUX SACHOIR COMMENT SAUVER LE MONDE CIVILISÉ ?
C’est très simple.
Paloma Moritz nous guide vers la lumière (basse consommation) avec Blast, média alternatif, indépendant, révolutionnaire et subversif. Inspirée par cet heureux message du président du GIEC : « La bonne nouvelle c’est que nous savons quoi faire, nous savons comment le faire, et que maintenant il faut décider de le faire », Paloma Moritz nous encourage, « face à l’urgence écologique et à l’inaction des dirigeants », à tout faire pour... que nos dirigeants agissent. Voilà sans doute l’essentiel de son propos. Il s’agit, pour nous, hommes et femmes qui ne sont rien — pas décideurs, pas chefs, pas élus, pas responsables, pas ministres, pas présidents — de pousser nos chefs, décideurs, représentants, dirigeants, ministres, élus, présidents, à faire les bons choix, à prendre les mesures qu’il faut pour sauver le monde et la civilisation — mais surtout la civilisation. Pour décarboner l’économie. Diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Entreprendre la transition écologique, technologique et économique au terme de laquelle nous nous retrouverons dans une civilisation techno-industrielle décarbonée et biodurable.
Bien sûr, Paloma le rappelle, nous pouvons aussi fermer le robinet en nous brossant les dents. Éteindre la douche en sortant de la pièce. Acheter d’occasion, recoudre nos chaussettes, réparer nos appareils qui tombent en panne, baisser le chauffage chez nous (durant que des riches achètent des Lamborghinis, des yachts, construisent des villas, des villes dans le désert, etc.). Nous pouvons faire notre part au travers de notre consommation et de nos habitudes, notre part de l’inutile et absurde gesticulation en vue de rendre écodurable la civilisation industrielle (économiser de l’énergie ou des ressources dans le capitalisme, c’est un peu écoper un bateau qui prend l’eau de toutes parts). Les technocrates du Shift Project (payés par Vinci, Bouygues, etc.), de Carbone 4 (à peu près idem) de l’Ademe et du GIEC (expertise étatique) prétendent que nous devrions le faire. Alors les rebelles de Blast s’empressent d’approuver.
Mais, rassurez-vous, ce n’est pas tout, vous pouvez aussi demander à ce que soit effectué un bilan carbone de votre entreprise afin de voir comment décarboner au mieux ses activités (vendre ou produire des marchandises nuisibles, c’est vachement plus sympa quand ça n’émet pas de gaz à effet de serre). Vous pouvez aussi faire la même chose avec votre vie : calculer votre empreinte carbone personnelle (un concept inventé par BP, British Petroleum, pour détourner l’attention vers les « consommateurs », minimiser le rôle des entreprises) afin de déterminer comment optimiser votre existence, comment la rendre plus en accord avec l’accord de Paris, avec le plan de décarbonation du technocapitalisme mondialisé.
En plus de tout cela, ajoute Paloma, vous pouvez faire la promotion des médias indépendants, alternatifs, subversifs et radicaux comme Blast. Très important. Y’en a qui mangent grâce à ça.
Dans un prochain épisode, Paloma Moritz nous expliquera pourquoi la construction du pipeline EACOP en Afrique serait une catastrophe (ce qui est effectivement le cas), mais en passant comme d’habitude sous silence en quoi toutes les industries sont des nuisances, en quoi la construction de centrales photovoltaïques, éoliennes, à biomasse, etc., constitue également une catastrophe, celle-ci non hypothétique mais bien en cours. Parce que rien de tel, pour faire avancer l’écologie, que de se concentrer sur l’arbre (les industries fossiles) qui cache la forêt (la nuisance totale de la civilisation industrielle) ; que de colporter les idées de l’Ademe, du Shift Project, de Carbone 4, du GIEC, bref, de composants de la technocratie aspirant à décarboner le capitalisme industriel.
- Négawatt et autres scénarios de décarbonation : des projets globalement indésirables et de toute façon incompatibles avec les impératifs techno-capitalistes
- Des bulles de survie techno-assistée et alimentées en énergie décarbonée dans des déserts invivables ?
CONTRE LA PLANIFICATION ET LES PLANIFICATEURS
« Le Shift Project milite pour la décarbonation de l’économie depuis sa création en 2010. Nous constatons que tous les acteurs ont un rôle à jouer dans cette profonde transformation : citoyens, travailleurs et consommateurs, entreprises, puissance publique, investisseurs. » (Crises, climat : le plan de transformation de l’économie française, 2022)
Le Shift Project n’a jamais eu vocation à lutter contre (ou juste à dénoncer) les inégalités et les injustices inhérentes au capitalisme, au système industriel (à l’industrialisation) et constitutives de l’État en tant que forme spécifique d’organisation sociale. Au contraire, le Shift Project est un produit typique de la technocratie, un « think tank » visant à proposer, aux dirigeants de tout poil, un plan — appelé PTEF [Plan de Transformation de l’Économie Française] — pour décarboner le capitalisme industriel.
Comme le note Matthieu Amiech dans La Technocratie en marche (2017) :
« La technocratie, c’est cet ensemble de dirigeants politiques et économiques qui jouent un rôle crucial dans l’orientation et le pilotage du développement industriel, et dans la défense de son idéologie : haut-fonctionnaires et ministres, bien sûr, scientifiques et ingénieurs (des “grands corps”, en France), directeurs d’écoles de commerce et directrices d’agences régionales, créateurs de start-up et cadres de grands groupes, journalistes économiques et publicitaires..., toutes et tous assurant en permanence la promotion de ce développement auprès des populations en martelant notamment qu’aucune autre possibilité n’existe pour notre société que de poursuivre sur le même chemin. »
La décarbonation de l’économie, que le Shift Project promeut, c’est simplement la décarbonation de l’exploitation, des injustices, des inégalités, des violences sociales omniprésentes qui la définissent. « Le PTEF [Plan de Transformation de l’Économie Française] parle de tonnes, de watts, de personnes et de compétences. » Il ne parle pas de justice, d’égalité, de liberté, d’exploitation sociale, de hiérarchie, de domination, de propriété privée, de riches, de pauvres, de guerre des classes, etc.
Historiquement, on considère que la planification remonte au glorieux régime de Vichy. En réalité, la planification, c’est l’État. L’État est par définition un organisme d’administration et de domination des existences de toutes celles et ceux qui vivent sur le territoire qu’il s’arroge. Que le plan du Shift Project intéresse des patrons et des ministres, on le conçoit aisément. Que des individus se prétendant « écologistes » en fassent la promotion, c’est simplement une illustration de plus de la cooptation de l’écologie par l’État et le capitalisme. On ne veut pas que certains planifient la décarbonation du capitalisme. On veut l’abolir, le démanteler, en sortir.
-Contre le régime Jancovichy
& Critique de la planification écologique : à propos de la technocratie verte
LES CENTRALES SOLAIRES ET ÉOLIENNES TUENT LES OISEAUX
Étonnamment, le fait d’installer de gigantesques infrastructures industrielles de production d’énergie un peu partout semble nuire à la vie sauvage qui vi(vai)t un peu partout. Qui l’eut cru ? Ainsi que Futura-Sciences nous le rapporte, « des chercheurs de l’institut d’études géologiques des États-Unis […] ont croisé de nombreuses données sur 23 espèces d’oiseaux réputés vulnérables avec des données sur les centrales de production d’électricité éolienne et solaire. Résultat : onze de ces espèces ont connu des déclins de population d’au moins 20 % à la suite du déploiement de centrales de production d’énergies renouvelables. Les chercheurs évoquent aussi des preuves de dangers pour plusieurs populations en raison des dommages causés aux réseaux de migration, des menaces qui vont ainsi bien au-delà des sites d’implantation des éoliennes ou des panneaux solaires. » (https://www.futura-sciences.com/ ; l’étude source : https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsos.211558)
Bien entendu, il s’agit uniquement, ici, d’un des multiples types de dommages écologiques liés à la construction de centrales de production d’énergie dite verte, propre, renouvelable ou décarbonée. Parmi les autres types de dommages qui lui sont liés, on peut citer les extractions minières permettant l’obtention des matières premières nécessaires à leur construction ; la construction et la maintenance des infrastructures (routes, autoroutes, ports, voies ferrées, etc.) nécessaires auxdites extractions minières, au transport des matières premières, etc. ; les extractions minières nécessaires à la construction des machines qui servent au traitement desdites matières premières ; etc. C’est ainsi, en raison de l’interdépendance des industries entre elles, que la construction de centrales de production d’énergie dite verte, propre, renouvelable ou décarbonée dépend entièrement d’un grand nombre d’industries différentes, impliquant toutes des pollutions ou destructions écologiques (en l’état actuel des choses, elle dépend d’ailleurs totalement des industries de production d’énergies fossiles, celles-là même dont les apôtres du 100% renouvelables exigent la fermeture).
& tout cela (toute cette construction et installation de machines de production d’énergie dite propre, renouvelable, verte ou décarbonée) ne sert évidemment qu’à d’alimenter d’autres machines en énergie — ne sert qu’à alimenter la gigantesque machinerie que constitue la civilisation industrielle, c’est-à-dire à perpétuer les inégalités, la dépossession, les injustices, etc., qu’elle implique structurellement.
Enfin, on rappellera que la transition écologique (ou énergétique, ou technologique, c’est idem), fiévreusement invoquée par tous les crétins modernes qui se disent écologistes, nécessite — Ô riche idée — de démultiplier le nombre de centrales de production d’énergie dite verte, propre ou renouvelable (et donc le nombre de sites d’extraction minière, etc.).
(posts de Nicolas Casaux)