Ne pas rester sous l’emprise de la peur et de l’état d’urgence permanent - Se révolter

Pour l’État et le capital, la pandémie est aussi l’opportunité d’opérer brutalement un passage à un régime beaucoup plus autoritaire

mercredi 25 mars 2020, par Camille Pierrette.

Sur Paris-luttes, on trouve cet article intéressant :
- L’abject « Monologue du Virus » - « Le monologue du virus », publié sur lundimatin a déjà beaucoup circulé. Ce texte nous invite à accueillir le coronavirus comme le Messie venant nous sortir de notre servitude volontaire et de notre apathie quotidienne. Mais dans ce monologue abject, il est oublié (ou dénié) que tout le monde n’a pas le luxe de se demander s’il faut concevoir le temps de la pandémie comme des vacances ou bien comme l’occasion de cultiver son jardin et l’art de se saluer.

Extrait :

prenons la mesure de la situation : pour l’État et le capital, la pandémie est aussi l’opportunité d’opérer brutalement un passage à un régime beaucoup plus autoritaire. Le véritable problème ce n’est pas l’apathie que provoque la société de masse, l’apathie qui désole tant les auteurs du Monologue du Virus, le problème c’est l’exploitation de masse tenue d’une main de fer par les capitalistes, l’État et sa police. Faut-il rappeler les chiffres de la répression du mouvement GJ ?

Nous ne croyons donc pas au Monologue du Virus rédempteur, ni à l’Appel du Parti imaginaire ou encore aux Prophéties du Comité Invisible, nous ne voulons pas profiter du désastre engendré par la pandémie pour créer des écovillages ou des formes de vie suffisamment dignes aux yeux du Virus Rédempteur. Comme nous venons de le dire, pour le moment nous assistons à un renforcement du pouvoir, qui ne s’effondrera pas de lui-même — et qui s’accommode très bien de la désertion rurale de ceux qui en ont les moyens, ou de quelque énigmatique geste pseudo poétique de l’infime.

En relisant « le Monologue du Virus », je suis assez d’accord avec cet article sur Paris-luttes, même si je serais moins sévère, en considérant que ce Monologue est un texte littéraire jouant avec le point de vue du virus.
Ce « Monologue du virus » dit que « les-humains » sont responsables, ce qui est faux et injuste. Car en effet, des tas de gens se sont battus et se battent partout dans le monde contre la civilisation capitaliste, souvent au péril de leurs vies. D’autre part c’est oublier les peuples premiers, les indigènes dans les forêts profondes, les aborigènes, qui vivent différemment, dans une autre culture, qui elle ne détruit pas ou bien peu le vivant.

Pour autant, des formes de servitudes volontaires existent, pas partout, pas tout le temps, pas chez tout le monde, mais ça fait partie d’une réalité problématique, où le désir de domination des puissants rencontre et suscite le désir de n’être responsable de rien, de se laisser porter, présent parfois chez une partie des populations, notamment dans des catégories sociales intermédiaires qui ne se considèrent pas comme exploitées, ou qui ne se rendent pas compte qu’elles le sont.
Le nier comme le fait cet article de Paris-luttes (« les exploités ne le sont jamais de leur plein gré, la servitude volontaire n’existe pas ») est tout aussi hors sol que de laisser entendre que « les-humains » dans leur ensemble sont responsables et/ou complices de la domination et de la destruction opérée partout par le capitalisme et sa civilisation industrielle.

P.-S.

- Voir aussi, sur Paris-luttes : Covid-19 : Mesures minimales - Les conséquences de cette crise sanitaire étant dues aux politiques libérales des 40 dernières années, soyons déterminé·es à nous battre de toutes nos forces pour que rien ne retourne à la normale une fois qu’on en aura fini avec ce virus. Affiche à télécharger.


Forum de l’article

  • Ne pas rester sous l’emprise de la peur et de l’état d’urgence permanent - Se révolter Le 31 mars 2020 à 05:30, par alain harrison

    Bonjour.

    Prenons le temps du confinement pour s’instruire sur l’alternative, de quoi elle peut être faite pour nous dégager de ce système et de prendre le pouvoir démocratiquement aux prochaines élections. Mais pour cela l’ensemble de la gauche doit se ramasser et avoir un agenda politique, économique et montrer comment mettre en place le projet. Graduel et systématique, le plus vite possible. Donc avoir un sens aigu des priorités. Et l’objectif à court terme est de mettre un terme à la précarité (pauvreté et travail sous payé ; laisser le monde de la santé et de l’éducation d’organiser leur travail, ceux qui travaillent. Les médecins aussi ont à faire cet exercice pour eux-mêmes et se coordonner avec celui des infirmières. Tandis que le monde de l’éducation, ce sont les profs qui l’organisent. C’est plus simple pour eux, ils n’ont pas une hiérarchie du travail comme en santé.

    La hiérarchie administrative dans ces deux mondes, fait figure de patron, comme dans les usines ou n’importe quel compagnie, et sont le véritable poids sur le travail. Il faudra tout revoir cet aspect à travers la Constituante Citoyenne que promulguera le prochain gouvernement, démocratique celui-là.
    Il est temps de concevoir activement l’alternative et le passage vers celle-ci.
    Nous avons l’imagination pour créer un monde dans lequel il est possible pour tous de vivre enfin. Abolir l’exploitation de l’homme par l’homme doit être notre priorité et enrayé la précarité est le premier pas.

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