Murs, frontières, aides sociales, polices et lois n’arrêtent pas les catastrophes

...mais stimulent l’autoritarisme sécuritaire - Le replâtrage est impossible

lundi 28 septembre 2020, par Camille Pierrette.

Les masques et les tests n’empêchent pas les virus de circuler, les aides sociales n’empêchent pas la misère, les murs et les frontières n’empêchent pas les exilé.e.s en détresse de fuir pour survivre, l’aide humanitaire n’arrête pas les dictatures, la police et la prison n’empêchent pas la délinquance, la pléthore de lois environnementale et de COP n’empêchent pas la destruction du vivant et les catastrophes climatiques...

Tout ce qui justifie ici ou ailleurs l’Etat et les gouvernements ne marche pas, ou très très mal.
Tout ce qui légitime des contraintes sociales autoritaires et des répressions sécuritaires ne résoud pas les problèmes, et même en ajoute d’autres.

Notre civilisation industrielle, nos « sociétés » capitalistes/étatistes, ne fait que courir sans fin après les maux qu’elle génère. Elle tente de replâtrer vaguement d’une main ce que cent autres de ses mains démolissent résolument de manière structurelle.

Le système en place est une Shiva du carnage, ses centaines de mains de fer assassinent partout le vivant.

L’économie de marché (ou capitalisme, ou totalitarisme économique libéral), même quand elle prétend apporter localement quelques facilités et services matériels, se révèle au final être globalement un désastre total. En plus de ses maux immédiats s’ajoutent les catastrophes climatiques/écologiques/sociales décalées dans le temps.
Le CO2 émis, les pollutions à petites doses, les sols détruits par la chimie et l’agriculture industrielle, les forêts rasées, les savoir faire humains s’accumulent et explosent un jour en problèmes bien pires que les bienfaits qui justifiaient sacrifices et exploitations.

Murs, frontières, aides sociales, polices et lois n’arrêtent pas les catastrophes
Reboucher les ornières n’arrête pas la Machine

Vouloir « sauver la planète » sans remettre radicalement en cause la civilisation industrielle, l’Etat et le capitalisme, c’est comme vouloir sauver une forêt menacée par un bulldozer géant en se contentant de reboucher les ornières et de rafistoler les arbres arrachés après son passage.

Espérer des actions positives de l’Etat ou du capitalisme relooké en « éco-machin-durable », c’est comme vouloir repeindre cette machine dévastatrice en vert ou l’alimenter au solaire plutôt qu’au pétrole.

C’est la même chose pour la pandémie de Coronavirus et sa covid-19, après avoir favorisé l’émergence de ce virus (par l’agriculture industrielle) et sa diffusion (via les transports mondialisés rapides), le système en place essaie de réduire les effets néfastes.
La plupart du temps il le fait mal, développant plutôt des logiques sécuritaires, des calculs, des mensonges, des économies de moyens sanitaires, et ce sont plutôt les humains en premières lignes qui font le taf, qui se démerdent, qui bricolent et qui s’adaptent.
L’Etat, ses flics, ses interdictions en série, sa gestion sécuritaire à base de drones et de flics partout n’aide pas à grand chose, et fait plus de mal que de bien.

Dans des sociétés réellement démocratiques et écologiques, il n’y a aurait peut-être pas de telles pandémies, et s’il y en avait, les humains se débrouilleraient pour faire face sans cette bureaucratie infantilisante, ces ordres déresponsabilisants, ces directives souvent absurdes et contradictoires et ce régime policier. Il y aurait alors peut-être moins de morts (d’autant que les gens seraient en meilleure santé), et pas les problèmes de crise économique inhérents à l’économie de marché.

On pourrait faire les mêmes remarques concernant tous les autres problèmes.
Sans les politiques colonialistes, le soutien aux dictatures du sud, sans les multinationales qui pillent les colonisés et leurs ressources, il y aurait sans doute moins d’exilé.e.s.
Sans les inégalités, la soif de biens matériels, la compétition, les hiérarchies dopées par le capitalisme, il n’y aurait pas de misère, et moins d’envie de s’enrichir par tous les moyens pour faire comme les riches (il n’y aurait plus de riches), et donc nettement moins de problèmes de délinquances, de drogues, et toute les répressions absurdes qui vont avec.
De même l’empilement des lois de soi-disant protection de l’environnement ne servent pas à grand chose, puisque l’économie et la Croissance restent prioritaires et ont besoin de continuer à exploiter et détruire pour survivre et contenter les déjà riches et actionnaires.
Sans la civilisation et ses mythes du Progrès, sans capitalisme ni centralisation autoritaire, il n’y aurait pas besoin de « protéger » la « nature », puisqu’on ne songerait même pas à la dézinguer. Quel fou irait mettre le feu à sa maison ?

Ca paraît utopique de faire autrement, mais pourtant il est important de bien observer la réalité, et de voir où se trouve les causes des problèmes. De bien savoir que notre civilisation industrielle, nos « sociétés » capitalistes/étatistes EST le problème, et donc qu’elle ne pourra jamais rien changer au fond, mais juste mettre des rustines, des rafistolages temporaires pour faire illusion et durer le plus longtemps possible, quoi qu’il en coûte.
Et nous, à l’intérieur de cette grande DYSTOPIE, on ne pourra jamais rien changer non plus au fond, on ne pourra qu’aménager des zones de survie temporaires, des plages de liberté éphémère, des survies plus moins pénibles entre des interstices qui se réduisent, ralentir un peu parfois la machine ou plutôt un de ses bras mécanique.
Il n’y a pas d’ailleurs, d’en dehors, de planète B, on est enfermé dans cette grande prison.
Faire du replâtrage des dégâts de la méga-machine ou bâtir des huttes à côté ne sont que des pis aller.
Idem pour des îlots de coopératives et d’autogestion, d’économie sociale et solidaire.
Un jour les huttes seront broyées elles-aussi, et les rustines ne peuvent pas contenir le monstre qui augmente sa puissance de destruction.

Murs, frontières, aides sociales, polices et lois n’arrêtent pas les catastrophes - Pas de replâtrage
Affiche de mai 68 - la structure est pourrie

Maires, capitalistes ou ministres, ils nous assènent « TINA » (il n’y a pas d’alternatives), « voyez le fiasco de l’URSS, des dictatures »...
Mais le fiasco est là, il est du fait du système suicidaire défendu par les dirigeants et leurs amis, par des tas de flics, leurs armes et leurs robots, par des structures policières, économiques et politiques qui empêchent toute alternative réelle en utilisant la force et la propagande.

Si on veut s’en sortir, on est obligé de changer complètement les structures sociales/politiques/économiques, la culture commune, que ce soit par des « révolutions », des insurrections (voir aussi Déconfinement : rapports de force, nos objectifs, autonomie, pièges à éviter !), des alternatives radicales qui se mutiplient et se défendent.


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