Montée électorale de l’extrême droite : après la sidération, résistance et offensive ?

Actus, analyses.. sur la situation politique actuelle

mercredi 3 juillet 2024

À retenir du 1er tour : sans la mobilisation des populations musulmane, racisée, et des quartiers populaires, la France aurait sombré dans le fascisme dès le 1er tour. C’est depuis les quartiers populaires qu’on lutte pour l’égale dignité humaine dans ce pays. La lutte continue.
(post de Fatima Ouassak)

- Toutes les cuisines tordues et barrages électoraux ne permettront pas de créer une démocratie et d’offrir des perspectives vivables, et ne suffiront pas à écarter durablement le danger des extrêmes droites, encore moins à se sortir du capitalisme et des mâchoires étatistes.
Quelles que soient les résultats électoraux du 7 juillet, comment organiser la résistance, avec qui, vers quelles objectifs ? Comment passer à l’offensive en emmenant du monde ? C’est à ça qu’il faudrait s’atteler à répondre, maintenant et aux lendemains du 7.

- Reconnaître qu’on serait en démocratie et valider le système électoral, c’est se priver d’une forme de légitimité lors des nécessaires révoltes radicales. Car le gouvernement, quel qu’il soit, argumentera qu’il a été élu démocratiquement, qu’il est légitime, et que celleux qui veulent le renverser pour créer une démocratie réelle sont des factieux, des terroristes, des anti-démocrates (voir par exemple la répression des gilets jaunes par les tyrans macronistes justifiée de cette manière, et l’éternelle formule : "ce n’est pas la rue qui gouverne").

- Entre temps, avec la banalisation merdiatiques et politicardes du RN, des actes racistes se multiplient. (voir plus bas)

- Et pendant ce temps, les CRS vont être équipé du nouveau flasball Cobra de Verney-Carron/Cybergun : "Nous faisons cohabiter le domaine du létal et du « moins » létal, tout en étant force de proposition"

Un.e vrai réseau/front/culture de résistance et d’alternatives radicales ? Un jour, peut-être...

- Souvent c’est au pied du mur, dans les pires situations, que ce qui aurait du être développé en grand depuis longtemps se met enfin en place. Cet été et dans les prochains mois va t-on voir l’émergence salutaire de multiples réseaux locaux de résistance et d’alternatives radicales ? Des réseaux forts, tenaces, tenus par de très nombreuses personnes (avec beaucoup de nouvelles têtes), mêlant luttes déterminées, entraides multiples, auto-défense populaire, propositions de vraies ruptures, actions diverses, alternatives radicales (matérielles et politiques) ? (Car "prendre la rue" et manifester, même massivement et souvent, ne suffira pas)

Sinon, ce sera le replis, les reculs dramatiques, l’attente vaine, des tas de personnes livrées encore plus aux violences d’Etat et aux brutalités du capitalisme, aux racismes et aux persécutions, l’épuisement des habituelles minorités militantes, etc.

- Faire l’autruche, attendre les prochaines élections éventuelles, se replier sur ses urgences persos, s’en remettre aux élus ou aux sempiternelles activistes trop peu nombreux.ses... c’est choisir que les choses s’aggravent encore, dans tous les domaines.

A peine 100 personnes à Valence Samedi 29 juin après midi, 150 à Crest mardi soir. Pour l’instant, c’est la déroute, la résignation, la sidération ? Et demain ?

Dissolution / législatives : Après la sidération, résistance et offensive ?
Extrait d’un article de P. Boucheron dans L’Humanité le 27 juin

Législatives : et maintenant, que faire ?

- Législatives : et maintenant, que faire ?

Dimanche soir, les résultats n’ont pas été très surprenants par rapport à ce qui avait été anticipé : en déclenchant des élections fondamentales – puisqu’elles déterminent le gouvernement du pays – sans permettre qu’une campagne se déroule avec ses débats de fond, que les partis puissent s’organiser que les citoyens aient la possibilité de s’interroger sur leurs préférences, Macron a favorisé le Rassemblement National qui était, au moment de la dissolution, en pleine dynamique. Analyse et préconisations :

Une élection dont il faut questionner la légitimité
Il faut commencer par là : puisque tous nos partis politiques adorent les élections, qu’ils y ont tous intérêts, ne serait-ce que se financer, pour régler leurs débats internes ou pour obtenir plus de visibilité, personne n’a remis en cause la tenue de cette élection en seulement 3 semaines. Et ce, alors que les délais étaient si courts que celles et ceux qui auraient voulu s’inscrire sur les listes électorales n’ont pu le faire. On répondra que des délais aussi courts sont permis par la Constitution, mais lorsqu’il s’agit de l’usage de son article 49-3, tout le monde s’indigne, et à juste titre. Mais il existe dans le monde politique français une sorte de jouissance du vote, qui est perçu comme le moment clef pour observer les rapports de force à l’œuvre dans la vie institutionnelle… et quelles que soient ses conditions.
(...)
Car ce qui compte avec les législatives, ce n’est pas tant le total des voix que leur répartition sur le territoire. Mieux vaut avoir partout des candidats qui ont fait partout 25% que quelques candidats qui ont fait localement plus de 60%. C’est le cas de la gauche NFP, et en particulier les candidats France Insoumise, qui surperforme dans les circonscriptions populaires d’Île-de-France. La gauche a de véritables bastions qui lui permettent de réunir beaucoup de gens sous son drapeau. Mais le Rassemblement National a réussi à percer quasiment partout sur le territoire : ses candidats sont en tête dans de très nombreux endroits du pays. Auparavant localisé dans la région PACA puis dans le nord du pays, le RN est désormais populaire dans l’Ouest de la France, par exemple.
(...)
Par conséquent, il y a nettement plus de chances que cela soit le Rassemblement National qui obtienne une majorité de députés à l’Assemblée Nationale que la gauche unie. Quant à Macron et sa clique, ils ont définitivement perdu toute chance de pouvoir à nouveau gouverner ce pays. Cette bande de délinquants en col blanc, de massacreurs de droits sociaux, d’oppresseurs de la jeunesse des quartiers, éborgneurs de gilets jaunes et tueurs de libertés publiques, n’a eu que ce qu’elle méritait.

Mais quelle tristesse de voir le RN plébiscité par un cinquième de la population, et absolument partout, excepté dans les centre-villes de métropoles. Nous n’avons eu de cesse de le montrer durant cette courte campagne électorale : le RN envisage de livrer à la classe dominante tout ce qu’elle demande. Dans le même temps, il compte organiser un régime d’apartheid à l’égard de toute une partie de la population, et veut transformer la France en régime autoritaire raciste. Il est clair que ce cinquième de la population a exprimé, par son vote, son consentement à continuer de se faire piller par plus riche qu’elle, du moment que sont opprimés et pourchassés les plus pauvres et moins blancs qu’elle. Prenons une seconde pour dire que c’est stupide et dégueulasse d’agir ainsi, quel que soit la façon de tourner la chose.
(...)
Ce qui est vraiment dommage dans la position du Front populaire, c’est qu’elle fait abstraction de tout ce qui lie macronistes, LR, et extrême-droite. Pourquoi se désister en faveur de quelqu’un comme Gérald Darmanin qui a mené une politique clairement raciste et autoritaire ces dernières années ? N’est-ce pas risqué d’afficher une solidarité “républicaine” avec les macronistes ? Ne peut-on pas craindre que cela renforce l’idée d’une gauche insoumise intégrée au système dominant et d’un RN “anti-système” ? On aurait pu imaginer un désistement du Front Populaire dans de nombreux cas, mais pas systématique et en particulier pas en faveur des anciens ministres de Macron ou d’un candidat LR.

Cela semble d’autant plus risqué que ce gage de respectabilité “républicaine” aux partis bourgeois ne s’est pas avéré payant. Car les médias et les politiques avaient préparé le terrain ces trois dernières semaines, ainsi que les mois précédents : la France Insoumise a été accusée des pires méfaits, à commencer par l’antisémitisme, en raison de son soutien aux victimes palestinienne du nettoyage ethnique en cours à Gaza. La classe médiatique française s’est livrée à une véritable orgie de fake news trumpiennes pour pouvoir installer l’idée d’une France Insoumise anti-républicaine et “extrême”. Apparemment, les électeurs n’ont pas été dupe de la manœuvre puisque le gros des partisans de la gauche ont maintenu leur fidélité à l’alliance NFP, malgré cette campagne massive de dénigrement. Mais en revanche, ce socle de mensonges permet aux candidats macronistes de se maintenir et de risquer la victoire du RN en tête (si tant est que leurs électeurs se reportent sur le NFP plutôt que sur le RN, ce qui n’est pas prouvé, au contraire). En se disant inquiet des fausses accusations qui pèsent sur LFI, ils peuvent en toute bonne conscience ignorer les réelles abominations que porte le RN.

C’est triste, mais éviter d’avoir un gouvernement d’extrême-droite, pour la première fois depuis 1944, dans notre pays, repose sur la conscience morale de politiques macronistes dont on a pu observer, ces sept dernières années, l’absence totale de scrupule et de sens civique. Bref, on est mal barré.
(NOTE : d’autant plus que les macronistes ont su, et sauront encore sans doute, s’entendre sur de nombreux sujets avec les députés RN)
(...)
Le problème de la gauche n’est pas tant sa désunion que le fait qu’elle soit minoritaire dans la société. Des alliances à tout prix dans la confusion sont parfois contre-productives de ce point de vue.
(...)
Nous identifions le risque suivant : que face à une France rurale et des petites villes, face à la France ouvrière, employée et peu diplômée qui a massivement choisie le RN, la gauche, plutôt que de se remettre en cause et progresse en changeant ses pratiques, se replie sur elle-même. Car oui, face au triomphe d’idées nauséabondes et de progression indéniable d’un racisme qui gangrène toute la société, il peut être tentant de compter sur ses points forts et ses “safe space” où l’on se sent bien, électoralement comme affectivement. C’est ce qu’observe déjà le sociologue Benoît Coquard, avec qui je me suis entretenu avant les élections (publication de l’entretien à venir) : la France pourrait devenir comme les Etats-Unis, où la population se divise entre des Etats ultra progressistes et des Etats extrêmement conservateur, ce qui réduit toute chance de convaincre les habitants de ces derniers à des idées de gauche. Ce serait une erreur, dans une perspective de transformation globale du pays (puis du monde), de se satisfaire de cette situation. En 1871, la seule tentative de révolution socialiste que nous ayons connu, Paris et ses révolutionnaires se sont fait isoler de la France rurale, instrumentalisée par la bourgeoisie et l’aristocratie unie et ont perdu ainsi.

Pendant plusieurs décennies, la gauche communiste a su briser ce schéma, en s’implantant dans les petites villes et les campagnes. Il ne faut pas oublier cet objectif, qui est la clef du succès électoral comme politique au sens plus large. Il implique de transformer les façons d’agir et de militer, comme nous l’avons si souvent prôné dans notre magazine.
(...)
A ce jour, une victoire du RN reste une hypothèse très probable, bien qu’on ne peut pas tout à fait écarter le scénario, déjà évoqué dans nos précédentes analyses, d’une majorité “d’union républicaine” regroupant les forces politiques du Parti Socialiste à la droite non ralliée au RN. Cette union, dont on espère qu’aucun député de la FI ne sera tenté d’y participer, aurait le mérite d’une certaine cohérence idéologique, mais permettrait à Macron de poursuivre son œuvre de destruction de notre modèle social et mériterait une résistance forte de la population, qui pourrait avoir des points communs avec ce qui est décrit ci-dessous.
(...)
Ailleurs, ce sont des agressions homophobes, des tags racistes, des voisins agressifs qui se sont multipliés. Ce ne sont hélas pas des situations inédites dans un pays colonial profondément marqué par le racisme. Mais la victoire électorale du RN crée une légitimation de ces attitudes et va augmenter considérablement le nombre de ses victimes. Comment agir quand la police et la gendarmerie sont composées très majoritairement d’électeurs RN, de personnalités sexistes, homophobes et racistes ?
(...)
Localement, nous nous sommes réunis à quelques-uns et avons commencé à concevoir les contours d’un Réseau de Résistance Citoyenne. Nous avons prévu une première réunion la semaine qui suivra le second tour, avec quelques angles simples :

  • Nous voulons créer un rendez-vous régulier pour toutes les personnes victimes ou inquiètes de la montée des idées d’extrême-droite et leur application institutionnelle.
  • Nous voulons pouvoir mener des actions d’interventions, de protection et d’entraide pour toutes les personnes vulnérables.
  • Nous voulons faire en sorte que personne ne sente seul.e dans ce contexte grave et dangereux et que tout le monde puisse venir sans être rompu aux codes du militantisme et du syndicalisme. Nous voulons recréer un engagement facile, souple et surtout accueillant.

(...)

Pour un soulèvement antifasciste

- Pour un soulèvement antifasciste - Appel des Soulèvements de la Terre à construire un réseau de résistance.
(...)
Si le RN est au pouvoir nous devrons immédiatement faire en sorte qu’il ne puisse pas appliquer son programme. Voici de premières propositions d’actions communes et d’espaces de convergences. Nous invitons à les mettre en discussion au sein des comités locaux et des assemblées d’ici le 30 juin :
(...)
à construire une campagne d’actions contre le groupe Bolloré, acteur majeur de la logistique néo-coloniale extractiviste dont les bénéfices servent à renforcer l’hégémonie culturelle néo-fasciste à travers son empire médiatique. Ce groupe qui œuvre sans relâche à mettre l’extrême droite au pouvoir possède de multiples sites à travers le pays.
(...)

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Reconnaître nos défaites

Il est toujours difficile de faire une auto critique et d’accepter la défaite. Encore plus lorsqu’il s’agit de plusieurs défaites. Mais c’est aussi le seul moyen pour sortir de cette spirale qui nous amène dans le pire de ce que peut faire l’humanité : la haine de l’autre à travers une vision fasciste de société.

Voici donc un état des lieux de toutes les défaites que le camp révolutionnaire, antiraciste et anticapitaliste a connues ces derniers temps. Spoiler alerte : ce texte ne propose pas forcément de solution pour sortir de cette impasse. Tout simplement parce que nous n’en avons pas. Mais cela n’empêche pas la nécessité d’ouvrir les yeux.

La première défaite, c’est l’échec évident de la séquence insurrectionnelle des Gilets Jaunes. Pendant des mois, la France a connu un bouleversement énorme, avec des centaines de milliers de personnes qui se sont réunies, qui ont décidé de discuter/débattre et lutter ensemble, en dehors de toutes les structures politiques et syndicales existantes. Tout le vieux monde était hors jeu, et tout était à construire. Le pouvoir (économique et politique) a objectivement flippé. Des milliers de groupes interconnectés et solidaires se mettaient à rebâtir une société sans lui. Sauf que la gigantesque répression (policière et judiciaire) a effiloché l’horizon désirable qui aurait pu se concrétiser au delà des ronds points, des maisons du peuple et des manifs du samedi.
Il serait faux de penser que les GJ n’auront pas d’impact sur l’avenir du pays. Mais à moyen terme, ils n’ont pas pu peser favorablement dans le cours de l’histoire. D’ailleurs, on peut raisonnablement penser que l’offensive autoritaire et raciste de ces derniers mois est en fait une réponse du système à cette insurrection. A une presque révolution, le pouvoir répond avec une presque contre révolution et cadenasse la possibilité que les choses se refassent sans lui, à ses dépens.

Dans la même lignée, on doit acter l’échec des « révoltes populaires ». Car, au delà des GJ, la France a connu de nombreuses contestations très fortes depuis le début de la Macronie : révolte des quartiers suite à la mort de Nahel, mobilisation contre la réforme des retraites, contre la loi sécurité globale, contre le pass sanitaire ou encore pour le climat.
La raison principale, c’est que le pouvoir assume désormais de passer en force malgré une opposition très forte, et qui parfois peut prendre des formes offensives dans la rue. Mais c’est aussi parce qu’au sein de ceux qui ont pris la rue, une fétichisation du Zbeul s’est installée. Si nous comprenons et avons même écrit sur le fait de ne pas avoir à cacher le plaisir de se révolter ensemble, de faire vivre la rue et de bousculer l’ordre bourgeois et déjà fascisant, il faut reconnaître que cela a souvent été vain. Des moments où seule la forme et le plaisir du zbeul importait, au delà d’une vraie volonté de mettre en échec le pouvoir. Nous avons conscience de la difficulté de peser dans une société où le système a tout fait pour annihiler les nuisances d’une grève, d’une manif ou d’un blocage.

Face à cela, face à la menace grandissante de l’extrême droite, mais aussi de guerre lasse que toutes les tentatives de lutte « auto-organisées » se fassent défaire par la violence d’Etat, une partie du camp révolutionnaire et anticapitaliste s’est tourné vers les structures politiques, principalement en se rapprochant de LFI ou du NPA, qui ont su tirer parti d’un mouvement social auto-organisé qui depuis la loi travail jusqu’au GJ avait largement dépassé les partis et les syndicats. Par le mécanisme des enjeux électoraux, cela a aussi pris la forme d’un soutien aux « coalitions » de gauche, avec la NUPES en 2022, et donc, aujourd’hui le NFP.
Là encore, il faut assumer l’échec de cette stratégie, sans pour autant remettre en cause les raisons de ces alliances de circonstance. Les faits sont là. Avec une coalition la plus large et hétéroclite que la gauche n’ait jamais connue (de Poutou/Besancenot à Hollande/Gluskman !!), le NFP n’a réuni que 18% des électeurs inscrits.
Il faut vraiment s’interroger sur les raisons qui font qu’autant de personnes qui vont être touchées par un pouvoir d’extrême droite n’ont tout de même pas voté (ou pas pour le camp qui les défend).
Sans le théoriser, une partie de ces gens considère que rien ne changera vraiment selon que la gauche, Macron ou l’extrême droite l’emporte. Pire, certains se disent que la seule option qui fera que les choses bougent, c’est d’avoir le RN au pouvoir. On peut estimer qu’ils ont tort. On peut leur expliquer en regardant les différents programmes. Mais cela ne changera pas la tendance de fond d’une désillusion profonde et structurelle pour le système politique actuel. C’est évidemment flagrant quand on voit dans le NFP des Hollande, Cahuzac ou autres éléphants socialistes. Mais cela va bien au delà. Mélenchon fait lui aussi partie de ce système, quand bien même ses positions politiques sont bien plus anticapitalistes et antiracistes.
Même sans croire au jeu électoral, il nous paraît évident que la gauche aurait du garder une ligne claire et ne pas s’allier avec le PS et d’autres groupes qui ont objectivement trahi et favorisé le capitalisme et le racisme d’état. En 2022, il était possible d’enterrer effectivement le PS. Cela paraît désormais quasi impossible à court et moyen terme. Les technocrates reviennent dans la course. La gauche va s’en mordre longtemps les doigts.

Car si le RN ne fait pas plus peur que ça, y compris au sein des populations racisées, c’est peut être aussi parce qu’ils vivent depuis des années le racisme institutionnel et politique. Sous Hollande, sous Sarko, sous Macron... Ces années n’ont été qu’une escalade de politiques racistes, autoritaires et liberticides. Une acclimatation à un avenir bouché et discriminatoire s’est installée. Difficile dès lors de crier au loup et d’appeler à un front populaire, à un front républicain, ou à un barrage. Là, encore, il ne s’agit pas pour nous de dire que le RN ne sera pas pire que les gouvernements précédents. Bien évidemment que si. Mais de regarder objectivement la situation, sans se voiler la face.

En cela, nos défaites sont nombreuses, depuis des années, voir des décennies.
Il faut enfin reconnaitre la victoire de l’hégémonie culturelle de l’extrême droite, à commencer par les médias. Le constat n’est pas nouveau, et les alertes ont été nombreuses. Mais cela n’a pas suffit. Les ultras riches ont compris très vite, notamment en regardant du côté des USA, que le maintien de leurs privilèges passait par le contrôle des médias afin de dicter le tempo. On pense à CNEWS évidemment. Mais cela va très largement au delà, puisque les milliardaires proches de l’extrême droite contrôlent une grande partie des TV, radios et journaux mais aussi de nombreux « médias digitaux » d’informations ou même de divertissement. Les exemples sont nombreux, le dernier en date étant la « polémique » lunaire sur l’antisémitisme de la LFI, reprise par l’ensemble des médias, allant même jusqu’à donner la parole à l’extrême droite pour expliquer à quel point l’extrême gauche serait raciste ! Rien qu’écrire cette phrase parait inepte. Mais nous en sommes arrivés là. Grâce aux milliards de Bolloré, Drahi et autres Kretinsky les mots s’inversent ; la guerre devient la paix, l’aliénation la liberté et l’antiracisme devient le racisme. Sur cet aspect, la défaite est évidente et semblait presque obligée tant la question de l’audience des médias est désormais intimement liée à celle de l’argent qui est investi dans ces médias. Comment lutter face aux milliards dépensés pour occuper l’espace médiatique quand on est un média indépendant et donc largement plus pauvre ?

La liste des défaites est longue. Et nous ne voyons que peu d’interstices permettant d’imaginer un renversement. Ce qui nous paraît évident, c’est que nous n’avons rien à gagner à tenter de maintenir le statut quo, quand bien même nous avons peur (à juste titre) de l’arrivée du fascisme. En 2002, quand Jean Marie Le Pen arrive au second tour de la présidentielle, moins de 5 millions de Français avaient voté pour lui. Des millions de personnes avaient pris la rue. 20 ans plus tard, le barrage de la gauche, du centre et de la droite, nous amène à 11 millions d’électeurs pour le RN, et une acceptation assez dingue de cette situation.

Ce système arrive à bout. Il ne faut pas tenter de le sauver mais bien bâtir les conditions d’une nouvelle société.
Ce n’est qu’en proposant des horizons désirables que nous pourrons convaincre des nouvelles personnes de rejoindre l’aventure révolutionnaire. Pas en jouant le jeu sur la peur du pire. Certains ne voient pas (à tort) ce qui pourrait être pire que le présent. Les autres ont été pris dans le piège classique de la peur de l’autre.
Ce n’est qu’en prônant, et en mettant en pratique des valeurs de solidarité, d’ouverture et de bienveillance que nous pourrons, petit à petit, rue par rue, quartier par quartier, reconstruire une force à même de lutter contre la haine de l’autre.

Dissolution / législatives : Après la sidération, résistance et offensive ?

Une France prête pour le pire

Un homme d’une cinquantaine d’années a été arrêté ce mardi 2 juillet par la gendarmerie après avoir tiré plusieurs fois avec une arme à feu en pleine rue et en pleine nuit à la Grand’Combe, dans le Gard.
Selon plusieurs témoins, il hurlait des propos raciste dont "À mort les arabes".
L’homme, connu de la justice pour des faits de violences, tire avec son arme à plusieurs reprises vers 3h. Il s’enfuit avant l’arrivée de la gendarmerie, qui l’a interpellé vers 7h
Via Gazette Live

(posts de CND)

Nous, citoyens juifs, notre devoir est de refuser l’instrumentalisation de l’antisémitisme et de faire barrage au RN

- Nous, citoyens juifs, notre devoir est de refuser l’instrumentalisation de l’antisémitisme et de faire barrage au RN
(...)
Dans leur litanie contre ce qu’ils appellent « les extrêmes » qu’ils renvoient dos à dos, Emmanuel Macron, ses ministres et ses candidats, accusent eux aussi « l’extrême-gauche » d’antisémitisme, n’hésitant pas à enrôler Léon Blum dans leurs accusations diffamantes qui sont reprises dans de multiples déclarations et véhiculées à l’envie à travers plusieurs médias.
(...)
La lutte contre l’antisémitisme et contre tous les racismes est un combat fondamental. Il ne peut pas, il ne doit pas, être dévoyé par des jeux politiciens.

Citoyennes et citoyens juives et juifs, nous considérons de notre devoir historique, tant au nom de nos mémoires individuelles et collectives, que vis-à-vis de l’Histoire et de l’avenir, de faire barrage à l’arrivée au pouvoir du RN. Là est l’urgence, là se mène le vrai combat contre l’antisémitisme et tous les racismes.

🔴 ORGANISONS LASISTANCE

Le désastre est là et le temps presse. Il n’est plus temps de nous indigner, d’être pétrifié par la peur ou de se réfugier dans le déni : l’offensive néofasciste a de grande chances de triompher dans 5 jours. Et si elle n’obtient pas la majorité absolue, nous entrerons dans une période tout aussi périlleuse de chaos institutionnel, de stratégie de la tension orchestrée par les factions policières et réactionnaires, et de jeux d’alliance crapuleux. Organisons-nous au plus vite. (...)

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TRIPLE AGRESSION RACISTE DANS L’HERAULT

L’insécurité existe aussi à la campagne. La preuve : le dimanche 23 juin, un commando circulant en 4X4 a commis une triple agression sur de très jeunes hommes, sur des bases racistes.

Les faits ont eu lieu à Mudaison, commune de 2.500 habitants près de Montpellier, où avait lieu une fête de village. Un étudiant originaire d’une autre commune et âgé de 19 ans, raconte l’agression raciste dont il a été victime le long d’un chemin : « Ils disaient que je venais de Djihad City en faisant référence à Lunel », la ville à proximité, comptant une communauté magrébine.
Il explique que vers 15 heures, alors qu’il marchait depuis la gare la plus proche, un 4X4 s’est arrêté derrière lui, et ses occupants lui ont sauté dessus et l’ont roué de coups avant d’essayer de le noyer.
« Quatre hommes m’ont saisi les bras et les jambes et m’ont jeté dans le canal puis m’ont plongé la tête sous l’eau, de force. Ils ont fait ça quatre ou cinq fois tout en me traitant de "sale arabe" et ont déclaré : "Tu n’as rien à faire ici" ».
Après l’avoir jeté dans le canal, ils lui ont maintenu la tête sous l’eau tout en continuant à le frapper, lui ont volé ses affaires, et ont brandi un couteau. Le jeune homme a réussi à s’échapper en courant, et a prévenu la gendarmerie.

Sa mère explique dans la presse : « Ce sont des sauvages, des chiens enragés. Ils ont failli tuer mon fils qui était simplement venu à Mudaison, avec deux copains, pour voir des taureaux. Ils lui ont demandé d’où il était et quand il a répondu de Lunel, ils l’ont roué de coups, l’ont traîné au sol et ont tenté de l’étrangler ».
Une heure plus tard, un autre lynchage au même endroit : cette fois-ci, c’est un jeune originaire de Lunel âgé de 16 ans qui a été tabassé par la même équipe.
Un sapeur-pompier en civil, âgé de 35 ans, extérieur à la commune a, lui aussi, été agressé le même jour et dans le même villages. D’autres personnes disent avoir été frappées. Toutes décrivent la même équipe, dans un véhicule tout terrain, menée par des hommes d’une cinquantaine d’années.
Tout semble indiquer qu’il s’agit d’une milice raciste qui s’est organisée pour tabasser les jeunes hommes non-blancs qui venaient à la fête du village. Étonnamment les grands médias si friands de faits divers n’en ont toujours pas parlé. Seul deux brèves dans la presse locale du sud de la France en font échos.

Les médias nationaux n’ont pas non plus parlé de l’explosion des violences racistes ces derniers jours, notamment le chauffeur de bus percuté par un automobiliste qui le traitait de « bougnoule », le lynchage raciste à Cessy dans l’Ain, les agressions commises sur des femmes voilées, ou encore de l’exécution sommaire d’un sans-papier algérien par un policier hors service en Seine-Saint-Denis.

Médiatiser ces actes risquerait de montrer ce que provoque, dans le réel, un climat d’extrême droite, et de compromettre le triomphe du RN dimanche. BFM et Cnews préfèrent s’acharner à diffamer la France Insoumise et monter en épingle des faits divers anxiogènes.

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LA CANDIDATE RN AVAIT FAIT UNE PRISE D’OTAGE

➡️ Annie-Claire Bell est candidate du RN en Mayenne. Au premier tour des législatives, elle a réalisé un très gros score : 30% des voix. Elle a aussi été condamnée pour avoir pris en otage avec une arme la mairie de la commune d’Ernée, en 1995.
C’était le 6 janvier 1995 : celle qui n’était pas encore candidate pour le parti d’extrême droite était entrée dans la marie avec une carabine, pendant que son époux faisait le guet devant l’entrée. Elle avait alors pris en otage le secrétaire général de la mairie. Lors d’une empoignade, un coup de feu avait été tiré par l’arme d’Annie-Claire Bell.
À l’époque, la police était beaucoup moins violente, et la preneuse d’otage étant blanche, elle n’a donc pas été abattue par une brigade de police surarmée. Sa prise d’otage n’a pas été instrumentalisée de façon anxiogène pendant des semaines par les médias. Après son arrestations, le secrétaire de mairie pris en otage et la municipalité ne s’étaient même pas constitués partie civile contre elle. Et le RN, qui a fait de « l’insécurité » son fond de commerce, n’a pas eu de problème à la présenter comme candidate.

➡️ Raphaël Arnault est un militant de 29 ans, originaire de Lyon. Il s’engage depuis des années pour la cause antifasciste. Dans une ville où l’extrême droite a pignon sur rue et multiplie les violences. Il est candidat Front Populaire dans le Vaucluse. Les chaînes de télévision ont répété pendant des jours qu’il est « fiché S », comme si c’était un crime, et ont réclamé l’annulation de sa candidature.
Qu’est-ce qu’une fiche S ? Une fiche rédigée par un policier anonyme sans aucune valeur juridique ni légale. La plupart des gens qui ont milité pour l’écologie, la justice sociale ou contre le racisme ont une fiche S. Cette fiche n’est pas une condamnation, elle n’est pas sensée être publique. Et elle ne démontre rien d’autre que nous vivons dans un État policier qui fiche et surveille les opposant-es.

➡️ Devinez qui a été protégé par BFM et Cnews, et qui a été livré en pâture dans tout le pays, présenté comme une menace ? La raciste qui a commis une prise d’otage, ou le militant qui s’oppose aux fascistes ?

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ENSEMBLE POUR L’EXTRÊME DROITE

Sur le podium des pires raclures de l’histoire politique, le mouvement macroniste serait peut-être sur la première marche.

Après avoir bénéficié pendant 7 ans du vote barrage, et donc obtenu le pouvoir de façon illégitime. Après avoir piétiné ce même barrage en méprisant les électeurs de gauche qui avaient voté pour eux, et appliqué le programme néolibéral autoritaire tel quel. Après avoir collaboré avec le RN, et mis en œuvre une partie de ses idées tout en diabolisant la gauche : 48 macronistes arrivés en 3e position aux législatives refusent de se désister.

En Loire-Atlantique, sur la circonscription ouvrière de Saint-Nazaire et Donges, le RN fait une très inquiétante poussée, avec quasiment 30% des voix. La candidate macroniste Audrey Dufeu ne fait que 20%, elle arrive troisième, loin derrière le candidat du Front Populaire Mathias Tavel. Pourtant, elle refuse de se désister. Elle n’a aucune chance de gagner mais son attitude pourrait, dans le pire des scénarios, donner la circonscription à l’extrême droite.

De leur côté, tous les candidats du Front Populaire se sont désistés au profit des macronistes pour « faire barrage », une fois de plus. Des sacrifices de potentiels sièges de gauche, y compris au profit de Guillaume Kasbarian, le macroniste radical auteur de la loi dite « anti-squat » qui dévaste le droit au logement, d’Élisabeth Borne qu’on ne présente pas, ou d’Olivier Marleix, des Républicains, dont le discours est déjà proche de l’extrême droite. Ces gens seront réélus, une fois de plus, grâce aux voix de la gauche. La réciproque n’est pas vraie. Pour résumer, toute la gauche se désiste pour les macronistes, qui lui crachent au visage et ne se désistent pas. Un pari perdant à 100%, sauf pour l’extrême droite.

D’un point de vue purement arithmétique, dans 394 circonscriptions (donc une large majorité) le total de voix Ensemble + Front Populaire dépasse celui de l’extrême droite.
Techniquement, le RN devrait donc être loin de la majorité le 7 juillet. En réalité, le soutien de l’électorat de droite au RN et l’absence de désistement de dizaines de macronistes risquent d’offrir le pouvoir aux fascistes.

« JE L’AI VU A LA TÉLÉ » : L’ARGUMENT NUMÉRO 1 DU VOTE D’EXTRÊME DROITE

Il y a les problèmes avérés, tangibles, que nous pouvons constater et qui nous concernent : le prix de la nourriture qui explose, le creusement des inégalités, la disparition des services publics, les patrons qui nous marchent dessus, les gouvernants qui nous méprisent, nos proches qui ont des accidents du travail et des burn out, nos petit frères qui sont recalés de la fac par Parcoursup, nos mamies maltraitées en EHPAD, l’effondrement écologique...
Et puis il y a les fantasmes, répétés encore et encore et encore par les médias des milliardaires.

Depuis quelques jours, TOUS les électeurs du Rassemblement National qui ont été interrogés sur leur vote se justifient soit avec des arguments racistes, soit en parlant de « l’insécurité » qu’ils ont « vu à la télé ». Il y a ce retraité d’un village de l’Aisne, dont le maire dit qu’il n’y a pas eu une seule incivilité depuis 1977 mais qui a peur de sortir le soir à cause des « coups de couteaux » dont parle son JT. Cette dame de Concarneau qui dit qu’elle est bien dans son quartier et qu’elle n’a pas à se plaindre, mais qu’elle a vu « des choses à la télé ». Ce jeune villageois qui parle des femmes agressées vues à la télé, même si lui n’est pas confronté à l’insécurité. Ce vieux raciste qui dénonce les « Moustapha » et affirme qu’il n’est « pas con » parce qu’il a « bien vu à la télé ».

On peut tourner le problème dans tous les sens, dire qu’il ne faut pas juger ou éviter les arguments moraux : la France blanche péri-urbaine, celle des zones pavillonnaires sans places publiques ni lieux de rencontre, des territoires sans les liens sociaux et dont les communautés ont été brisées, ces zones sans services publics, sans bar ni association… La France qui ne côtoie ni l’immigration ni la délinquance est en train d’offrir un raz-de-marée au néofascisme. Parce qu’elle a vu des reportages anxiogènes.

Les médias des milliardaires ont organisé un bourrage de crâne de masse et fabriqué, dans des millions d’esprits, une fantasmagorie raciste et sécuritaire. Bolloré, Drahi et leurs amis vont réussir à imposer un régime d’extrême droite en France. Ils ont du sang sur les mains.

- vidéo : https://fb.watch/t3KiMnAdA8/

(posts de Contre-Attaque)

Dissolution / législatives : Après la sidération, résistance et offensive ?

DIVERS

  • Face aux fachos, vive la révolte ! - À propos de la soirée du lundi 10 juin à Paris, dans ce contexte de chantage électoral...
  • Tout le reste, c’est l’été - Brutalisme fasciste et tyrannie révolutionnaire (...) Si la pulsion brutale aspirante – le goût infantile pour la catastrophe et l’arrêt du monde – n’est pas rapidement satisfaite dans le style, les catégories, les images et les directions de la tyrannie idéologique de notre camp, sous le régime radicalisé de la tyrannie révolutionnaire, alors, il faudra s’attendre à voir passer tous ces affects, jour après jour, dans l’autre camp, armé, lui, de l’appareil d’État. Les partis ont tous appelé à l’unité – nous vous proposons la division.
  • Législatives : quatre moyens d’amener sa pierre au barrage - Il reste moins d’une semaine pour faire barrage à l’extrême droite, alors pour le monde militant, l’heure est à la « mobilisation générale ». Plusieurs collectifs proposent des actions, fournies avec leurs tutoriels !
  • Lettre aux amis (ou pas) qui ne votent pas comme moi - « Réveillez-vous ! » Dans cet éditorial, le directeur de la rédaction Hervé Kempf lance une invitation large — aux vieux, aux cathos, à M. Jancovici... — à faire barrage à l’extrême droite.
  • Shift project, Fresque du climat... Ces associations écologistes muettes sur l’extrême droite - Plusieurs organisations dédiées à la décarbonation, se disant « apartisanes », ne donnent aucune consigne explicite pour contrer l’arrivée aux manettes de l’extrême droite.
  • « Affaire Lafarge : ce n’est pas à l’antiterrorisme de s’occuper des écologistes » - L’antiterrorisme est de plus en plus dévoyé pour briser les mouvements sociaux, dénoncent les signataires de cette tribune. Un mouvement qui risque de s’amplifier dangereusement en cas de victoire du RN aux législatives. (...) L’enquête sur l’affaire Lafarge a permis et permet sans doute encore de traquer les déplacements, les relations et les conversations de centaines de personnes, et d’éplucher les comptes de nombreuses associations. Particulièrement alarmant, le dossier montre l’usage d’un mystérieux logiciel espion qui, à l’instar de Pegasus, est employé pour aspirer le contenu des téléphones, et notamment celui des messageries chiffrées, ou encore le détournement abusif du fichier des titres électroniques sécurisés d’identité pour récolter les empreintes digitales. (...) Si les gouvernements précédents ont donné toujours plus de latitude aux services antiterroristes, les prochains ne se gêneront pas pour en profiter pleinement, tant l’outil à leur disposition est commode pour traquer les opposants et paralyser les mouvements sociaux. Dans cette période agitée où le RN est aux portes du pouvoir, les conséquences politiques de l’augmentation des moyens et du champ d’action de la police antiterroriste sont profondément dangereuses.
    Elles s’inscrivent dans une période d’extension de la surveillance de masse, d’aggravation des violences policières et de la répression judiciaire des mouvements de contestation. Puisque les intérêts économiques et idéologiques des puissances industrielles qui ravagent le monde convergent fortement avec ceux du RN, ce parti ouvertement climatosceptique, on peut légitimement se demander : à quoi servira un outil tel que la Sdat s’il tombait aux mains de l’extrême droite ? (...)
  • Décryptage : à l’Assemblée, le RN combat avec vigueur toute politique écologiste - Reporterre a analysé les questions posées à l’Assemblée par les députés Rassemblement national sortants. Plus de pesticides, d’avions, de mégacamions... Les efforts environnementaux sont systématiquement attaqués.
Dissolution / législatives : Après la sidération, résistance et offensive ?

CAEN : LA CANDIDATE RN À LA CASQUETTE NAZIE

C’est avec une casquette à croix gammée de l’armée de l’air nazie que Ludivine Daoudi posait tout sourire sur les réseaux sociaux.
Cette candidate du Rassemblement National à Caen a réalisé le score, énorme, de 19,95% au premier tour, dans la ville Normande qui a été quasiment rasée durant la Second Guerre mondiale, et dont le nom reste attaché au débarquement allié contre l’occupant nazi. Suite à la révélation de cette image dans la presse nationale, la candidate a été désinvestie par le RN.
Le quotidien Libération explique que la candidate a été « particulièrement discrète pendant la campagne », qu’elle na « répondu à aucune interview de la presse locale, a refusé tous les plateaux télé et n’apparaît sur aucune photo lors d’un tractage ou d’une réunion publique ». Son adversaire du Front Populaire explique : « C’est vraiment une candidate fantôme sur la circonscription. Même lors du débat sur France 3, elle n’est pas venue car elle a dit qu’elle “ne se sentait pas en sécurité sur le plateau” ».
Une nazie, suffisamment stupide pour diffuser une photo d’elle-même avec une croix gammée, a donc été investie par le RN et a obtenu 20% des voix dans une grande ville française sans avoir besoin de faire la moindre campagne, ni même d’apparaître en public.
Libération révèle que Ludivine Daoudi avait même été exclue de soirées de musique électro « à cause de multiples provocations racistes » et qu’elle était coutumière de propos xénophobes. Selon le même journal, elle serait proche du Parti de la France, un groupuscule ouvertement pétainiste et raciste.
Au-delà de cette anecdote, combien d’autres candidats néo-nazis, pétainistes et antisémites risquent d’entrer au Parlement dans quelques jours ? Plusieurs dizaines au moins, selon les enquêtes de Médiapart, Le Monde et Libération, qui ont compté plus de 45 candidats ayant tenu publiquement des positions de nature fasciste. Et combien d’autres ont eu la présence d’esprit de ne pas les étaler sur les réseaux sociaux ou dans la rue ?
Le problème n’est pas tant Ludivine Daoudi. En Mayenne, la candidate RN Paule Veyre de Soras, qui arrive difficilement à aligner une suite de mots, a répondu ceci lorsqu’un journaliste lui a demandé si le RN était un parti raciste : « J’ai comme ophtalmo un juif. Et j’ai comme dentiste un musulman ». Sans faire campagne, arrivant péniblement à articuler une pensée, elle est arrivée en deuxième position des législatives dans sa circonscription avec 28,59% des suffrages !
Le problème, c’est qu’un parti fasciste avec des candidats débiles qui ne font même pas campagne puisse arriver en tête dans ce pays, parce que les médias ont tellement fait campagne à sa place depuis des années, tellement infusé le racisme et tellement diabolisé la gauche, que même des serpillières sales seraient élues si elles tapaient sur les musulmans et l’immigration.

(post de Contre-Attaque)


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